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Bram Stoker - Dracula, Part (63)

Part (63)

Avec un sourire moqueur, il plaça une de ses mains sur mon épaule, et, me tenant fermement, il dénuda ma gorge de l'autre main, tout en disant : « Tout d'abord, un petit rafraîchissement pour récompenser mes efforts. Vous pouvez vous tenir tranquille; ce n'est pas la première fois, ni même la seconde, que vos veines apaiseront ma soif! » J'étais abasourdie, et, assez étrangement, je n'avais pas envie de l'en empêcher. Je suppose qu'il s'agit là d'un effet de son pouvoir maudit, lorsqu'il arrive à toucher sa victime. Et oh, mon Dieu, mon Dieu, ayez pitié de moi ! Il plaça ses lèvres fétides sur ma gorge! » Harker gémit à nouveau. Elle serra sa main plus fort, et le regarda avec compassion, comme si c'était lui qui avait été blessé, et elle continua : « Je sentis mes forces s'épuiser, et me trouvais à-demi pâmée. Je ne sais combien de temps cette affreuse chose dura; mais il sembla qu'un long moment s'était écoulé avant qu'il retirât son immonde, son affreuse bouche grimaçante. Je la vis dégoutter de sang frais! » Le souvenir, pendant un instant, parut la submerger, et elle s'affaissa, et se serait sans doute écroulée sans l'appui du bras de son mari. Elle fit un grand effort pour se reprendre et continua : « Alors il s'adressa à moi d'un air moqueur. « Ainsi, comme les autres, vous voulez mesurer votre cerveau au mien. Vous souhaitez aider ces hommes à me pourchasser et à m'empêcher d'accomplir mes desseins ! Vous savez maintenant, et ils savent aussi en partie, et ils sauront parfaitement avant longtemps, ce que cela signifie de se mettre en travers de ma route. Ils auraient bien dû garder un peu d'énergie pour s'occuper de leur propre maison. Tandis qu'ils rivalisaient d'esprit pour me contrer - moi qui ai régné sur des nations, qui ai intrigué et combattu pour elles, des centaines et des centaines d'années avant leur naissance - moi, je déjouais leurs plans. Et vous, la prunelle de leurs yeux, vous êtes à présent pour moi comme la chair de ma chair, le sang de mon sang, comme ma propre descendance; la source abondante de mon vin, pour un temps; et très bientôt, ma compagne et mon secours. Vous serez vengée à votre tour, car aucun d'entre eux ne peut subvenir à vos besoins. Mais vous devez cependant être punie pour ce que vous avez fait. Vous les avez aidés à me contrecarrer; maintenant, vous vous rendrez à mon appel. Quand mon cerveau vous dira « Venez! », vous viendrez, par monts et par vaux, obéir à mon commandement, et à cette fin, voici ! » Sur ces mots, il ouvrit sa chemise, et à l'aide de ses longs ongles pointus, il ouvrit une veine dans sa poitrine. Quand le sang commença à sourdre, il saisit mes deux mains dans l'une des siennes, et les tint fermement, tandis que l'autre s'emparait de mon cou et pressait ma bouche contre sa blessure, afin que je ne puisse plus que suffoquer ou avaler une partie de - Oh mon Dieu! mon Dieu! Qu'ai-je fait? Qu'ai-je fait pour mériter un tel destin, moi qui ai toujours essayé de suivre le chemin de l'obéissance et de la rigueur pendant toute ma vie! Dieu, ayez pitié de moi! Jetez un regard à une pauvre âme qui se trouve dans un péril plus que mortel; et dans votre miséricorde, plaignez aussi ceux à qui cette âme est chère! » Alors elle commença à frotter ses lèvres, comme pour en effacer la souillure. Tandis qu'elle racontait sa terrible histoire, l'aube pointait à l'Est, et tout s'éclaircissait. Harker était toujours immobile et silencieux; mais son visage, à mesure que le récit monstrueux se déroulait, prenait une teinte de plus en plus grise, qui ne faisait que s'accuser dans la lumière de l'aube - jusqu'au moment ultime où, dans les premiers rougeoiements du soleil matinal , nous vîmes que sa peau n'apparaissait plus sombre que par contraste avec ses cheveux devenus blancs.

Nous sommes convenus que l'un d'entre nous restera toujours à portée de voix du malheureux couple, jusqu'à ce que nous puissions nous réunir et discuter de la suite de notre action. Je suis sûr d'une seule chose : le soleil d'aujourd'hui, dans sa grande course quotidienne, ne pourra pas briller sur une maison plus malheureuse.

CHAPITRE 22 Journal de Jonathan Harker, 3 octobre Comme j'ai le choix entre devenir fou ou m'occuper à faire quelque chose, j'opte pour l'écriture de ce journal. Il est maintenant six heures, et nous devons tous nous retrouver dans une demi-heure, pour une collation qui sera servie dans le bureau, car le Dr Van Helsing et le Dr Seward sont tombés d'accord sur le fait que nous ne pourrions donner le meilleur de nous-mêmes le ventre vide. Et Dieu sait que nous devrons aujourd'hui nous surpasser. Je dois continuer à écrire à tout prix, car je n'ose m'arrêter pour penser. Tout, l'important comme l'insignifiant, doit être couché par écrit, car peut-être qu'à la fin, ce seront les petites choses qui seront les plus riches d'enseignements. Et les enseignements, importants ou insignifiants, nous auraient préservés, Mina et moi, de l'horreur où nous nous trouvons aujourd'hui. Enfin, nous devons conserver l'espoir et la foi. Ma pauvre Mina me dit à l'instant, avec des larmes coulant le long de ses chères joues, que c'est dans les obstacles et l'angoisse que notre foi est éprouvée - que nous devons continuer à croire ; et que Dieu nous portera assistance jusqu'à la fin. La fin ! Oh mon Dieu ! Quelle fin ? …. Au travail ! Au travail ! Quand le Dr Van Helsing et le Dr Seward furent revenus, après avoir été voir le pauvre Renfield, nous abordâmes sérieusement le chapitre de ce qu'il y avait à faire. D'abord, le Dr Seward nous dit que lorsque lui et le Dr Van Helsing étaient descendus dans la chambre du dessous, ils avaient trouvé Renfield étendu par terre, dans un grand désordre. Son visage était tout écrasé et contus, et ses vertèbres cervicales étaient brisées. Le Dr Seward demanda au gardien en faction dans le couloir s'il avait entendu quelque chose. Il dit qu'il était là, assis - et confessa s'être à moitié assoupi - lorsqu'il avait entendu des voix fortes dans la chambre, et ensuite Renfield qui s'écriait plusieurs fois « Dieu ! Dieu ! Dieu ! » Après cela, il y avait eu un bruit de chute, et quand il avait pénétré dans la pièce, il avait trouvé Renfield étendu, face contre terre, exactement comme les docteurs l'avaient découvert à leur tour. Van Helsing demanda s'il avait entendu « des voix » ou « une voix », et il répondit qu'il ne pouvait le dire; qu'au début il lui avait semblé qu'il y en avait deux, mais que comme il n'y avait personne dans la pièce, il ne devait y en avoir eu qu'une seule. Il pouvait jurer, cependant, si nécessaire, que le mot « Dieu » avait été prononcé par le patient. Le Dr Seward nous dit, une fois que nous fûmes seuls, qu'il ne souhaitait pas approfondir trop ce sujet ; l'éventualité d'une enquête devait être prise en compte, et il ne serait absolument pas envisageable de dire simplement la vérité, puisque personne ne la croirait. Dans l'état actuel des choses, il pensait que, en se basant sur le témoignage du gardien, il pourrait faire un certificat de décès concluant à un accident dû à une chute du lit. Au cas où le légiste le demanderait, il y aurait une enquête formelle, qui ne pourrait aboutir qu'à la même conclusion. Lorsque la question de notre prochaine action se posa, la première chose que nous décidâmes fut que Mina devrait être pleinement informée; que rien, d'aucune sorte - quelque douloureux que cela fût - ne devait plus lui être caché. Elle-même se rendit à la sagesse de cette décision, et il était pitoyable de la voir à la fois si courageuse et si triste, et dans un tel gouffre de désespoir. « Il ne doit plus y avoir aucun secret », dit-elle. « Hélas, nous en avons eu trop par le passé. Et de plus il ne peut rien y avoir au monde qui me donne plus de peine que ce que j'ai déjà enduré - ce que j'endure encore ! Quoi qu'il puisse arriver, cela doit être une nouvelle source d'espoir ou de courage pour moi !» Van Helsing la regardait fixement tandis qu'elle parlait, et dit, soudainement mais doucement : « Mais Madam Mina, n'avez-vous pas peur ; pas pour vous même mais pour les autres, à travers vous, après ce qui est arrivé ? » Le visage de la jeune femme se tira, et ses traits s'accusèrent, mais ses yeux brillèrent avec la dévotion d'un martyr quand elle répondit : « Non ! Car j'ai pris ma décision ! » « Votre décision de faire quoi ? » demanda-t-il gentiment, tandis que nous restions tous parfaitement immobiles; car chacun de notre côté nous avions une sorte de vague idée de ce qu'elle voulait dire. Sa réponse arriva avec une simplicité directe, comme si elle constatait simplement un fait : « Si je trouve en moi-même - et je surveillerai cela très attentivement - le moindre signe que je puisse faire du mal à quelqu'un que j'aime, je mourrai. » « Vous ne vous suicideriez pas? » demanda-t-il d'une voix rauque. « Si, je le ferai de ma main, si je ne trouve aucun ami qui m'aime assez pour me sauver d'une telle douleur et d'un effort si désespéré ! » Elle le regarda d'un air entendu pendant qu'elle parlait. Il était assis, mais à ces mots il se leva, s'approcha d'elle et mit sa main sur sa tête en disant solennellement :

« Mon enfant, un tel ami existe, si c'est pour votre bien. Pour ma part je pourrais supporter, dans mon compte avec Dieu, de vous euthanasier ainsi, et même tout de suite si c'était mieux. Non, si c'était sûr ! Mais mon enfant - » Pour un moment il parut choqué, et un profond sanglot monta à sa gorge, qu'il ravala en continuant : “ Il se trouverait ici des gens qui s'interposeraient entre la mort et vous. Vous ne devez pas mourir. Vous ne devez mourir par aucune main; mais, moins que tout, par la vôtre. Jusqu'à ce que l'autre, celui qui a souillé votre douce existence, soit mort pour de bon, vous ne devez pas mourir; car s'il est toujours parmi les Non-Morts, votre mort ferait de vous sa pareille. Non, vous devez vivre ! Vous devez lutter et vous débattre pour vivre, bien que la mort paraisse une indicible bénédiction. Vous devez combattre la Mort elle-même, car elle vient à vous dans la peine ou la joie; le jour, ou la nuit; dans la sécurité ou le danger ! Sur votre âme immortelle, je vous défends de mourir - non, même de penser à la mort - tant que ce mal terrifiant ne sera pas écarté. » Ma pauvre chère femme pâlit mortellement, trembla et frissonna, comme des sables mouvants agités et remués par la marée montante. Nous étions tous silencieux, impuissants à agir. A la fin elle recouvra son calme et, se tournant vers lui, elle dit, doucement, mais oh ! si tristement, comme elle reprenait sa main : « Je vous promets, mon cher ami, que si Dieu me laisse vivre, je me battrai ; jusqu'à ce que, avec son aide, cette horreur se soit écartée de moi. » Elle était si bonne et si courageuse que cela raffermissait nos cœurs, en nous disposant à travailler et à souffrir pour elle; et nous commençâmes à discuter de ce que nous devions faire. Je lui dis qu'elle devait mettre tous les papiers dans le coffre, ainsi que tous les journaux et cylindres de phonographe que nous pourrions utiliser; et qu'elle devait continuer à tout enregistrer comme elle l'avait fait par le passé. Elle était contente à la perspective d'avoir quelque chose à faire - si le mot « contente » peut convenir pour qualifier une préoccupation aussi sinistre. Comme d'habitude, Van Helsing avait tout pensé avant tout le monde, et s'était préparé pour planifier notre travail avec précision. « C'est peut-être une bonne chose, dit-il, que lors de notre réunion après notre visite à Carfax, nous ayons décidé de ne rien faire avec les caisses de terre qui se trouvaient là.

Part (63) Part (63) Bölüm (63)

Avec un sourire moqueur, il plaça une de ses mains sur mon épaule, et, me tenant fermement, il dénuda ma gorge de l'autre main, tout en disant : « Tout d'abord, un petit rafraîchissement pour récompenser mes efforts. Vous pouvez vous tenir tranquille; ce n'est pas la première fois, ni même la seconde, que vos veines apaiseront ma soif! » J'étais abasourdie, et, assez étrangement, je n'avais pas envie de l'en empêcher. Je suppose qu'il s'agit là d'un effet de son pouvoir maudit, lorsqu'il arrive à toucher sa victime. Et oh, mon Dieu, mon Dieu, ayez pitié de moi ! Il plaça ses lèvres fétides sur ma gorge! » Harker gémit à nouveau. Elle serra sa main plus fort, et le regarda avec compassion, comme si c'était lui qui avait été blessé, et elle continua : « Je sentis mes forces s'épuiser, et me trouvais à-demi pâmée. Je ne sais combien de temps cette affreuse chose dura; mais il sembla qu'un long moment s'était écoulé avant qu'il retirât son immonde, son affreuse bouche grimaçante. Je la vis dégoutter de sang frais! » Le souvenir, pendant un instant, parut la submerger, et elle s'affaissa, et se serait sans doute écroulée sans l'appui du bras de son mari. Elle fit un grand effort pour se reprendre et continua : « Alors il s'adressa à moi d'un air moqueur. « Ainsi, comme les autres, vous voulez mesurer votre cerveau au mien. Vous souhaitez aider ces hommes à me pourchasser et à m'empêcher d'accomplir mes desseins ! Vous savez maintenant, et ils savent aussi en partie, et ils sauront parfaitement avant longtemps, ce que cela signifie de se mettre en travers de ma route. Ils auraient bien dû garder un peu d'énergie pour s'occuper de leur propre maison. Tandis qu'ils rivalisaient d'esprit pour me contrer - moi qui ai régné sur des nations, qui ai intrigué et combattu pour elles, des centaines et des centaines d'années avant leur naissance - moi, je déjouais leurs plans. Et vous, la prunelle de leurs yeux, vous êtes à présent pour moi comme la chair de ma chair, le sang de mon sang, comme ma propre descendance; la source abondante de mon vin, pour un temps; et très bientôt, ma compagne et mon secours. Vous serez vengée à votre tour, car aucun d'entre eux ne peut subvenir à vos besoins. Mais vous devez cependant être punie pour ce que vous avez fait. Vous les avez aidés à me contrecarrer; maintenant, vous vous rendrez à mon appel. Quand mon cerveau vous dira « Venez! », vous viendrez, par monts et par vaux, obéir à mon commandement, et à cette fin, voici ! » Sur ces mots, il ouvrit sa chemise, et à l'aide de ses longs ongles pointus, il ouvrit une veine dans sa poitrine. Quand le sang commença à sourdre, il saisit mes deux mains dans l'une des siennes, et les tint fermement, tandis que l'autre s'emparait de mon cou et pressait ma bouche contre sa blessure, afin que je ne puisse plus que suffoquer ou avaler une partie de - Oh mon Dieu! mon Dieu! Qu'ai-je fait? Qu'ai-je fait pour mériter un tel destin, moi qui ai toujours essayé de suivre le chemin de l'obéissance et de la rigueur pendant toute ma vie! Dieu, ayez pitié de moi! Jetez un regard à une pauvre âme qui se trouve dans un péril plus que mortel; et dans votre miséricorde, plaignez aussi ceux à qui cette âme est chère! » Alors elle commença à frotter ses lèvres, comme pour en effacer la souillure. Tandis qu'elle racontait sa terrible histoire, l'aube pointait à l'Est, et tout s'éclaircissait. Harker était toujours immobile et silencieux; mais son visage, à mesure que le récit monstrueux se déroulait, prenait une teinte de plus en plus grise, qui ne faisait que s'accuser dans la lumière de l'aube - jusqu'au moment ultime où, dans les premiers rougeoiements du soleil matinal , nous vîmes que sa peau n'apparaissait plus sombre que par contraste avec ses cheveux devenus blancs.

Nous sommes convenus que l'un d'entre nous restera toujours à portée de voix du malheureux couple, jusqu'à ce que nous puissions nous réunir et discuter de la suite de notre action. Je suis sûr d'une seule chose : le soleil d'aujourd'hui, dans sa grande course quotidienne, ne pourra pas briller sur une maison plus malheureuse.

CHAPITRE 22 Journal de Jonathan Harker, 3 octobre Comme j'ai le choix entre devenir fou ou m'occuper à faire quelque chose, j'opte pour l'écriture de ce journal. Il est maintenant six heures, et nous devons tous nous retrouver dans une demi-heure, pour une collation qui sera servie dans le bureau, car le Dr Van Helsing et le Dr Seward sont tombés d'accord sur le fait que nous ne pourrions donner le meilleur de nous-mêmes le ventre vide. Et Dieu sait que nous devrons aujourd'hui nous surpasser. Je dois continuer à écrire à tout prix, car je n'ose m'arrêter pour penser. Tout, l'important comme l'insignifiant, doit être couché par écrit, car peut-être qu'à la fin, ce seront les petites choses qui seront les plus riches d'enseignements. Et les enseignements, importants ou insignifiants, nous auraient préservés, Mina et moi, de l'horreur où nous nous trouvons aujourd'hui. Enfin, nous devons conserver l'espoir et la foi. Ma pauvre Mina me dit à l'instant, avec des larmes coulant le long de ses chères joues, que c'est dans les obstacles et l'angoisse que notre foi est éprouvée - que nous devons continuer à croire ; et que Dieu nous portera assistance jusqu'à la fin. La fin ! Oh mon Dieu ! Quelle fin ? …. Au travail ! Au travail ! Quand le Dr Van Helsing et le Dr Seward furent revenus, après avoir été voir le pauvre Renfield, nous abordâmes sérieusement le chapitre de ce qu'il y avait à faire. D'abord, le Dr Seward nous dit que lorsque lui et le Dr Van Helsing étaient descendus dans la chambre du dessous, ils avaient trouvé Renfield étendu par terre, dans un grand désordre. Son visage était tout écrasé et contus, et ses vertèbres cervicales étaient brisées. Le Dr Seward demanda au gardien en faction dans le couloir s'il avait entendu quelque chose. Il dit qu'il était là, assis - et confessa s'être à moitié assoupi - lorsqu'il avait entendu des voix fortes dans la chambre, et ensuite Renfield qui s'écriait plusieurs fois « Dieu ! Dieu ! Dieu ! » Après cela, il y avait eu un bruit de chute, et quand il avait pénétré dans la pièce, il avait trouvé Renfield étendu, face contre terre, exactement comme les docteurs l'avaient découvert à leur tour. Van Helsing demanda s'il avait entendu « des voix » ou « une voix », et il répondit qu'il ne pouvait le dire; qu'au début il lui avait semblé qu'il y en avait deux, mais que comme il n'y avait personne dans la pièce, il ne devait y en avoir eu qu'une seule. Il pouvait jurer, cependant, si nécessaire, que le mot « Dieu » avait été prononcé par le patient. Le Dr Seward nous dit, une fois que nous fûmes seuls, qu'il ne souhaitait pas approfondir trop ce sujet ; l'éventualité d'une enquête devait être prise en compte, et il ne serait absolument pas envisageable de dire simplement la vérité, puisque personne ne la croirait. Dans l'état actuel des choses, il pensait que, en se basant sur le témoignage du gardien, il pourrait faire un certificat de décès concluant à un accident dû à une chute du lit. Au cas où le légiste le demanderait, il y aurait une enquête formelle, qui ne pourrait aboutir qu'à la même conclusion. Lorsque la question de notre prochaine action se posa, la première chose que nous décidâmes fut que Mina devrait être pleinement informée; que rien, d'aucune sorte - quelque douloureux que cela fût - ne devait plus lui être caché. Elle-même se rendit à la sagesse de cette décision, et il était pitoyable de la voir à la fois si courageuse et si triste, et dans un tel gouffre de désespoir. « Il ne doit plus y avoir aucun secret », dit-elle. « Hélas, nous en avons eu trop par le passé. Et de plus il ne peut rien y avoir au monde qui me donne plus de peine que ce que j'ai déjà enduré - ce que j'endure encore ! Quoi qu'il puisse arriver, cela doit être une nouvelle source d'espoir ou de courage pour moi !» Van Helsing la regardait fixement tandis qu'elle parlait, et dit, soudainement mais doucement : « Mais Madam Mina, n'avez-vous pas peur ; pas pour vous même mais pour les autres, à travers vous, après ce qui est arrivé ? » Le visage de la jeune femme se tira, et ses traits s'accusèrent, mais ses yeux brillèrent avec la dévotion d'un martyr quand elle répondit : « Non ! Car j'ai pris ma décision ! » « Votre décision de faire quoi ? » demanda-t-il gentiment, tandis que nous restions tous parfaitement immobiles; car chacun de notre côté nous avions une sorte de vague idée de ce qu'elle voulait dire. Sa réponse arriva avec une simplicité directe, comme si elle constatait simplement un fait : « Si je trouve en moi-même - et je surveillerai cela très attentivement - le moindre signe que je puisse faire du mal à quelqu'un que j'aime, je mourrai. » « Vous ne vous suicideriez pas? » demanda-t-il d'une voix rauque. « Si, je le ferai de ma main, si je ne trouve aucun ami qui m'aime assez pour me sauver d'une telle douleur et d'un effort si désespéré ! » Elle le regarda d'un air entendu pendant qu'elle parlait. Il était assis, mais à ces mots il se leva, s'approcha d'elle et mit sa main sur sa tête en disant solennellement :

« Mon enfant, un tel ami existe, si c'est pour votre bien. Pour ma part je pourrais supporter, dans mon compte avec Dieu, de vous euthanasier ainsi, et même tout de suite si c'était mieux. Non, si c'était sûr ! Mais mon enfant - » Pour un moment il parut choqué, et un profond sanglot monta à sa gorge, qu'il ravala en continuant : “ Il se trouverait ici des gens qui s'interposeraient entre la mort et vous. Vous ne devez pas mourir. Vous ne devez mourir par aucune main; mais, moins que tout, par la vôtre. Jusqu'à ce que l'autre, celui qui a souillé votre douce existence, soit mort pour de bon, vous ne devez pas mourir; car s'il est toujours parmi les Non-Morts, votre mort ferait de vous sa pareille. Non, vous devez vivre ! Vous devez lutter et vous débattre pour vivre, bien que la mort paraisse une indicible bénédiction. Vous devez combattre la Mort elle-même, car elle vient à vous dans la peine ou la joie; le jour, ou la nuit; dans la sécurité ou le danger ! Sur votre âme immortelle, je vous défends de mourir - non, même de penser à la mort - tant que ce mal terrifiant ne sera pas écarté. » Ma pauvre chère femme pâlit mortellement, trembla et frissonna, comme des sables mouvants agités et remués par la marée montante. Nous étions tous silencieux, impuissants à agir. A la fin elle recouvra son calme et, se tournant vers lui, elle dit, doucement, mais oh ! si tristement, comme elle reprenait sa main : « Je vous promets, mon cher ami, que si Dieu me laisse vivre, je me battrai ; jusqu'à ce que, avec son aide, cette horreur se soit écartée de moi. » Elle était si bonne et si courageuse que cela raffermissait nos cœurs, en nous disposant à travailler et à souffrir pour elle; et nous commençâmes à discuter de ce que nous devions faire. Je lui dis qu'elle devait mettre tous les papiers dans le coffre, ainsi que tous les journaux et cylindres de phonographe que nous pourrions utiliser; et qu'elle devait continuer à tout enregistrer comme elle l'avait fait par le passé. Elle était contente à la perspective d'avoir quelque chose à faire - si le mot « contente » peut convenir pour qualifier une préoccupation aussi sinistre. Comme d'habitude, Van Helsing avait tout pensé avant tout le monde, et s'était préparé pour planifier notre travail avec précision. « C'est peut-être une bonne chose, dit-il, que lors de notre réunion après notre visite à Carfax, nous ayons décidé de ne rien faire avec les caisses de terre qui se trouvaient là.