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Bram Stoker - Dracula, Part (25)

Part (25)

Alors seulement je vous dirai ce que j'ai fait, et ce que je me propose de faire. J'ai trouvé Miss Westenra d'humeur plutôt joyeuse. Sa mère était présente, et en quelques instants, j'ai compris que Lucy faisait tout ce qu'elle pouvait pour la tromper et ne pas l'inquiéter. Je suis certain qu'elle devine, même si on ne lui en a pas parlé, à quel point il faut être prudent. Nous déjeunâmes tous les trois, et comme nous faisions tout ce que nous pouvions pour nous montrer gais, nous eûmes en quelque sorte la récompense de nos efforts, et passâmes un très bon moment ensemble. Alors Mrs. Westenra alla s'allonger, et Lucy resta avec moi. Nous nous rendîmes dans son boudoir, et elle continuait à se montrer enjouée, car les serviteurs allaient et venaient autour de nous. Mais dès que la porte se fut refermée, elle jeta le masque, elle s'effondra dans un fauteuil en poussant un grand soupir, et se couvrit les yeux de la main. Quand je vis que sa bonne humeur s'était envolée, j'en profitai pour commencer mon examen. Elle me dit avec beaucoup de douceur : « Si vous saviez comme je déteste parler de moi. » Je lui rappelai que les confidences faites à un médecin étaient sacrées, mais je lui dis aussi que vous étiez terriblement inquiet à son sujet. Elle comprit immédiatement ce que j'entendais par là, et elle régla la question en un mot : « Dites à Arthur ce que vous voudrez. Je ne me soucie pas de moi, mais seulement de lui ! » J'avais donc le champ libre. Je pouvais facilement me rendre compte qu'elle était blême, mais je ne percevais aucun des signes habituels de l'anémie. Par chance, je fus pourtant en mesure d'analyser son sang, car en ouvrant une fenêtre un peu dure, et qui céda brusquement, elle se coupa légèrement avec du verre brisé. Ce n'était rien, mais c'était pour moi une trop belle occasion, et je récupérai quelques gouttes de sang, que j'ai analysées. Le résultat de cette analyse est plutôt satisfaisant, et révèle même une santé vigoureuse. Par ailleurs du point de vue physique, je n'ai rien découvert d'inquiétant, mais, comme il y a forcément une cause, j'en suis arrivé à la conclusion que celle-ci était d'ordre mental. Elle se plaint d'une respiration parfois difficile, d'un sommeil lourd, léthargique, avec des rêves qui la terrifient, mais dont elle ne garde aucun souvenir. Elle dit qu'enfant elle était sujette à des accès de somnambulisme, et que lorsqu'elle est arrivée à Whitby, cette habitude s'est manifestée à nouveau. Une fois, elle est sortie dans la nuit et s'est rendue à East Cliff, où Miss Murray l'a retrouvée, mais elle m'assure que depuis cela ne s'est jamais reproduit. Mais j'en doute, et j'ai donc fait ce qui me semblait le plus indiqué : j'ai écrit à mon vieil ami et maître, le Professeur Van Helsing, d'Amsterdam, qui en sait plus sur les maladies inconnues que qui que ce soit au monde. Je lui ai demandé de venir, et comme vous m'avez dit que tous les frais seraient à votre charge, je lui ai indiqué qui vous êtes et quelles sont vos relations avec Miss Westenra. Ceci, mon cher ami, seulement pour me conformer à vous souhaits, car je ne serai que trop fier et heureux de pouvoir faire quelque chose pour elle. Van Helsing, je le sais, fera tout ce qu'il pourra pour moi, ceci pour des raisons personnelles, si bien que peu importe à quel titre il viendra : nous devrons accepter ses décisions. Il peut sembler autoritaire, mais cela vient du fait qu'il sait mieux que personne de quoi il parle. C'est un philosophe et un métaphysicien, et l'un des scientifiques les plus en avance de son temps, et il a, je crois, un esprit très ouvert. Ces qualités, alliées à des nerfs d'acier, à un tempérament indomptable, à un parfait contrôle de soi, à des vertus de tolérance, et et à un cœur si droit qu'il n'en existe pas de meilleur dans une poitrine humaine, voilà tout ce qu'il met au service du noble travail qu'il accomplit pour l'humanité ; travail tant théorique que pratique, et empreint d'une compassion universelle. Je lui ai demandé de venir dès que possible. Je reverrai Miss Westenra demain. Nous nous verrons à l'extérieur, afin de ne pas alarmer Mrs. Westenra par des visites trop rapprochées. Fidèlement vôtre,

John Seward. Lettre d'Abraham Van Helsing, Docteur en Médecine, Docteur en Philosophie, Docteur en Littérature, etc, etc, au Dr. Seward. 2 septembre. « Mon cher ami, Je viens de recevoir votre lettre, et je viens à vous. Par chance, je puis partir immédiatement, sans nuire à ceux qui m'ont fait confiance. Si la fortune était contraire, alors tant pis pour ceux qui m'auraient fait confiance, car même alors je me devrais d'accourir auprès de vous pour secourir ceux qui vous sont chers. Dites à votre ami que ce jour où vous vous êtes hâté d'aspirer de ma blessure le poison qui menaçait de la gangréner, après que notre autre ami trop nerveux eût laissé filer son couteau, vous lui avez donné le droit, ainsi qu'à vous-même, de recourir à mon aide, plus que n'aurait pu le faire sa grande fortune. Mais cela ne fait qu'ajouter à mon plaisir de rendre service à votre ami ; c'est en réalité pour vous que je viens. Réservez une chambre pour moi au Great Estern Hotel, afin que je sois proche de vous, et merci de faire en sorte que nous puissions voir la jeune Lady demain, pas trop tard : il se peut en effet que je doive rentrer ici le soir même. Mais si c'est nécessaire, je pourrai revenir dans trois jours, et je pourrai rester plus longtemps alors. En attendant, au revoir, mon ami John. Van Helsing. Lettre du Dr. Seward à l'honorable Arthur Holmwood 3 septembre. Mon cher Art, Van Helsing est venu et reparti. Il m'a accompagné à Hillingham. La mère de Lucy déjeunant dehors, nous étions seuls avec la jeune fille. Van Helsing procéda à un examen très minutieux de la patiente. Il m'en fera le compte-rendu, et je vous en tiendrai informé. Bien entendu, je n'étais pas présent tout au long de l'examen. Je crains qu'il ne soit très inquiet, mais il dit qu'il doit encore réfléchir. Quand je lui ai parlé de notre amitié, et lui ai dit combien vous m'honoriez de votre confiance en cette affaire, il me dit : « Vous devez lui dire tout ce que vous pensez, et même tout ce que je pense moi, si vous pouvez le deviner. Non, je ne plaisante pas. Ce n'est pas une plaisanterie, c'est une question de vie ou de mort, et peut-être plus encore. » Je lui demandai ce qu'il entendait par là ; il semblait vraiment sérieux. C'était au moment où nous venions de regagner la ville, et il prenait une tasse de thé avant d'entamer son voyage de retour vers Amsterdam. Il ne me donna aucun autre indice. Ne soyez pas fâché contre moi, Art, car sa réticence même à parler nous prouve que son cerveau travaille au salut de Lucy. Il s'exprimera plus complètement lorsque le moment sera venu, soyez-en sûr. Je lui ai dit que je me contenterais de vous rédiger un compte-rendu de notre visite, comme si j'écrivais un article spécial pour le Daily Telegraph. Il ne semblait pas m'écouter, et me fit simplement remarquer que la ville n'était plus autant chargée de suie qu'à l'époque où il y étudiait. Je vais probablement recevoir son compte-rendu demain. Dans tous les cas, je recevrai une lettre. Maintenant, parlons de cette visite. Lucy était plus gaie que lorsque je l'ai rencontrée l'autre jour, et elle avait l'air d'aller beaucoup mieux. Elle avait perdu cette mine affreuse qui vous avait tellement alarmé, et sa respiration était normale. Elle fut, comme toujours, très aimable envers le Professeur, et fit tout pour le mettre à l'aise, même si je pouvais me rendre compte des efforts que la pauvre jeune fille devait faire en ce sens. Je crois que Van Helsing le remarqua également, car je vis qu'il lui jetait ces regards furtifs que je connais si bien, par-dessous ses sourcils broussailleux. Il commença par parler de choses et d'autres, de tout sauf de nous-mêmes et des maladies, et avec une telle gentillesse, que je vis bientôt la bonne humeur factice de Lucy se changer en une gaieté réelle. Alors, sans changer de ton, il amena la conversation sur le sujet de sa visite, et il dit d'un ton charmeur : « Ma chère jeune demoiselle, je suis heureux de voir que vous êtes tant aimée. C'est beaucoup, ma chère, même s'il y a des choses que je ne puis voir. Ils m'ont dit que votre moral était bien bas, et que vous étiez affreusement pâle.

Je leur ai répondu : « Pfff… » et il claqua des doigts à mon attention, puis il poursuivit : « Mais vous et moi allons leur montrer à quel point ils se trompent. Comment pourrait-il, lui – et il me montra du doigt avec le même regard et les mêmes gestes que jadis dans sa salle de classe, en une occasion que même maintenant il ne cesse de me rappeler – comment pourrait-il savoir quoi que ce soit sur les jeunes filles ? Il doit s'occuper de ses dames, leur ramener la joie de vivre, et les rendre à ceux qui les aiment. C'est beaucoup de travail, mais nous médecins trouvons notre propre récompense dans le fait de leur rendre leur bonheur perdu. Mais les jeunes filles ! Il n'a ni femme ni fille, et les jeunes ne se confient pas aux jeunes, mais plutôt aux vieux, comme moi, qui avons connu tant de soucis et en avons compris les causes. Alors, ma chère, nous allons l'envoyer fumer sa cigarette dans le jardin, et vous et moi aurons une petite conversation. » Je compris l'allusion, et allai donc me promener dans le jardin. Peu après, le professeur apparut à la fenêtre et me rappela. D'un air grave, il me dit : « J'ai procédé à un examen minutieux, mais n'ai pu trouver aucune cause fonctionnelle à son état. Comme vous, je pense qu'il y a eu une importante perte de sang, sans aucun doute, mais ce n'est plus le cas maintenant. Elle ne présente toutefois aucun symptôme d'anémie. Je lui ai demandé de m'envoyer sa servante, afin de lui poser une ou deux questions, pour être certain de ne manquer aucune information. Je sais bien ce qu'elle va me dire. Et pourtant, il y a une cause ; il y a toujours une cause pour tout. Je dois rentrer chez moi et réfléchir. Vous m'enverrez chaque jour un télégramme, et si c'est nécessaire, je reviendrai. La maladie – car il y a forcément une maladie – m'intéresse, et cette chère enfant m'intéresse également. Je suis sous son charme, et je reviendrai pour elle, si ce n'est pour vous, même si elle n'était pas malade. » Je vous assure qu'il n'a pas ajouté un mot de plus, même lorsque nous étions seuls. Et maintenant, Art, vous en savez autant que moi. Je vais rester vigilant. J'espère que votre pauvre père va mieux. Cela doit être terrible pour vous, mon cher vieux camarade, de vous retrouver dans une telle position, entre deux personnes aussi chères à votre cœur. Je sais quelle idée vous vous faites de votre devoir envers votre père, et vous avez raison de vous y tenir, mais si c'est nécessaire, je vous enverrai un mot pour vous rappeler auprès de Lucy ; ne vous faites donc pas trop de soucis tant que vous n'avez pas de nouvelles de moi. Journal du Dr. Seward 4 septembre Le patient zoophage continue de focaliser notre attention. Il n'a eu qu'une seule crise, qui s'est produite hier à une heure inhabituelle. Juste avant que ne sonne midi, il a commencé à s'agiter. Le surveillant a reconnu les symptômes, et est immédiatement allé quérir de l'aide.

Part (25) Anteil (25) Part (25) Parte (25) Parte (25)

Alors seulement je vous dirai ce que j'ai fait, et ce que je me propose de faire. Solo allora vi dirò cosa ho fatto e cosa intendo fare. J'ai trouvé Miss Westenra d'humeur plutôt joyeuse. Sa mère était présente, et en quelques instants, j'ai compris que Lucy faisait tout ce qu'elle pouvait pour la tromper et ne pas l'inquiéter. Sua madre era lì e in pochi istanti capii che Lucy stava facendo di tutto per ingannarla e non farla preoccupare. Je suis certain qu'elle devine, même si on ne lui en a pas parlé, à quel point il faut être prudent. Sono sicuro che sa, anche se non glielo abbiamo detto, quanto dobbiamo stare attenti. Nous déjeunâmes tous les trois, et comme nous faisions tout ce que nous pouvions pour nous montrer gais, nous eûmes en quelque sorte la récompense de nos efforts, et passâmes un très bon moment ensemble. Alors Mrs. Westenra alla s'allonger, et Lucy resta avec moi. Nous nous rendîmes dans son boudoir, et elle continuait à se montrer enjouée, car les serviteurs allaient et venaient autour de nous. Mais dès que la porte se fut refermée, elle jeta le masque, elle s'effondra dans un fauteuil en poussant un grand soupir, et se couvrit les yeux de la main. Ma non appena la porta si chiuse, gettò via la maschera, sprofondò in una poltrona con un profondo sospiro e si coprì gli occhi con la mano. Quand je vis que sa bonne humeur s'était envolée, j'en profitai pour commencer mon examen. Elle me dit avec beaucoup de douceur : « Si vous saviez comme je déteste parler de moi. » Je lui rappelai que les confidences faites à un médecin étaient sacrées, mais je lui dis aussi que vous étiez terriblement inquiet à son sujet. Elle comprit immédiatement ce que j'entendais par là, et elle régla la question en un mot : « Dites à Arthur ce que vous voudrez. Je ne me soucie pas de moi, mais seulement de lui ! I don't care about me, I only care about him! » J'avais donc le champ libre. Je pouvais facilement me rendre compte qu'elle était blême, mais je ne percevais aucun des signes habituels de l'anémie. Par chance, je fus pourtant en mesure d'analyser son sang, car en ouvrant une fenêtre un peu dure, et qui céda brusquement, elle se coupa légèrement avec du verre brisé. Luckily, however, I was able to analyze her blood, for when I opened a window that was a little hard and gave way abruptly, she cut herself slightly with broken glass. Per fortuna, però, ho potuto analizzare il suo sangue, perché aprendo una finestra un po' dura, che ha ceduto all'improvviso, si è tagliata leggermente con i vetri rotti. Ce n'était rien, mais c'était pour moi une trop belle occasion, et je récupérai quelques gouttes de sang, que j'ai analysées. Le résultat de cette analyse est plutôt satisfaisant, et révèle même une santé vigoureuse. Par ailleurs du point de vue physique, je n'ai rien découvert d'inquiétant, mais, comme il y a forcément une cause, j'en suis arrivé à la conclusion que celle-ci était d'ordre mental. Elle se plaint d'une respiration parfois difficile, d'un sommeil lourd, léthargique, avec des rêves qui la terrifient, mais dont elle ne garde aucun souvenir. A volte lamenta difficoltà respiratorie e un sonno pesante e letargico, con sogni che la terrorizzano, ma di cui non ha memoria. Elle dit qu'enfant elle était sujette à des accès de somnambulisme, et que lorsqu'elle est arrivée à Whitby, cette habitude s'est manifestée à nouveau. Une fois, elle est sortie dans la nuit et s'est rendue à East Cliff, où Miss Murray l'a retrouvée, mais elle m'assure que depuis cela ne s'est jamais reproduit. Mais j'en doute, et j'ai donc fait ce qui me semblait le plus indiqué : j'ai écrit à mon vieil ami et maître, le Professeur Van Helsing, d'Amsterdam, qui en sait plus sur les maladies inconnues que qui que ce soit au monde. Je lui ai demandé de venir, et comme vous m'avez dit que tous les frais seraient à votre charge, je lui ai indiqué qui vous êtes et quelles sont vos relations avec Miss Westenra. Ceci, mon cher ami, seulement pour me conformer à vous souhaits, car je ne serai que trop fier et heureux de pouvoir faire quelque chose pour elle. Van Helsing, je le sais, fera tout ce qu'il pourra pour moi, ceci pour des raisons personnelles, si bien que peu importe à quel titre il viendra : nous devrons accepter ses décisions. Van Helsing, I know, will do whatever he can for me, for personal reasons, so it doesn't matter in what capacity he comes: we'll have to accept his decisions. Il peut sembler autoritaire, mais cela vient du fait qu'il sait mieux que personne de quoi il parle. C'est un philosophe et un métaphysicien, et l'un des scientifiques les plus en avance de son temps, et il a, je crois, un esprit très ouvert. Ces qualités, alliées à des nerfs d'acier, à un tempérament indomptable, à un parfait contrôle de soi, à des vertus de tolérance, et et à un cœur si droit qu'il n'en existe pas de meilleur dans une poitrine humaine, voilà tout ce qu'il met au service du noble travail qu'il accomplit pour l'humanité ; travail tant théorique que pratique, et empreint d'une compassion universelle. Je lui ai demandé de venir dès que possible. Gli ho chiesto di venire il prima possibile. Je reverrai Miss Westenra demain. Nous nous verrons à l'extérieur, afin de ne pas alarmer Mrs. Westenra par des visites trop rapprochées. Fidèlement vôtre,

John Seward. Lettre d'Abraham Van Helsing, Docteur en Médecine, Docteur en Philosophie, Docteur en Littérature, etc, etc, au Dr. Seward. 2 septembre. « Mon cher ami, Je viens de recevoir votre lettre, et je viens à vous. Par chance, je puis partir immédiatement, sans nuire à ceux qui m'ont fait confiance. Si la fortune était contraire, alors tant pis pour ceux qui m'auraient fait confiance, car même alors je me devrais d'accourir auprès de vous pour secourir ceux qui vous sont chers. Dites à votre ami que ce jour où vous vous êtes hâté d'aspirer de ma blessure le poison qui menaçait de la gangréner, après que notre autre ami trop nerveux eût laissé filer son couteau, vous lui avez donné le droit, ainsi qu'à vous-même, de recourir à mon aide, plus que n'aurait pu le faire sa grande fortune. Dica al suo amico che il giorno in cui si è precipitato a succhiare dalla mia ferita il veleno che minacciava di incancrenirla, dopo che l'altro nostro amico nervoso si era lasciato sfuggire il coltello, ha dato a lui e a se stesso il diritto di chiedere aiuto a me, più di quanto avrebbe potuto fare la sua grande fortuna. Mais cela ne fait qu'ajouter à mon plaisir de rendre service à votre ami ; c'est en réalité pour vous que je viens. Réservez une chambre pour moi au Great Estern Hotel, afin que je sois proche de vous, et merci de faire en sorte que nous puissions voir la jeune Lady demain, pas trop tard : il se peut en effet que je doive rentrer ici le soir même. Prenotate una stanza per me al Great Estern Hotel, in modo che possa essere vicino a voi, e fate in modo che domani possiamo vedere la giovane signora, non troppo tardi: potrei dover tornare qui quella sera. Mais si c'est nécessaire, je pourrai revenir dans trois jours, et je pourrai rester plus longtemps alors. Ma se ne ho bisogno, posso tornare tra tre giorni e restare più a lungo. En attendant, au revoir, mon ami John. Van Helsing. Lettre du Dr. Seward à l'honorable Arthur Holmwood 3 septembre. Mon cher Art, Van Helsing est venu et reparti. Il m'a accompagné à Hillingham. La mère de Lucy déjeunant dehors, nous étions seuls avec la jeune fille. Van Helsing procéda à un examen très minutieux de la patiente. Il m'en fera le compte-rendu, et je vous en tiendrai informé. Mi farà rapporto e vi terrò informati. Bien entendu, je n'étais pas présent tout au long de l'examen. Je crains qu'il ne soit très inquiet, mais il dit qu'il doit encore réfléchir. Quand je lui ai parlé de notre amitié, et lui ai dit combien vous m'honoriez de votre confiance en cette affaire, il me dit : « Vous devez lui dire tout ce que vous pensez, et même tout ce que je pense moi, si vous pouvez le deviner. Non, je ne plaisante pas. Ce n'est pas une plaisanterie, c'est une question de vie ou de mort, et peut-être plus encore. » Je lui demandai ce qu'il entendait par là ; il semblait vraiment sérieux. C'était au moment où nous venions de regagner la ville, et il prenait une tasse de thé avant d'entamer son voyage de retour vers Amsterdam. Il ne me donna aucun autre indice. Ne soyez pas fâché contre moi, Art, car sa réticence même à parler nous prouve que son cerveau travaille au salut de Lucy. Non arrabbiarti con me, Art, perché anche la sua riluttanza a parlare dimostra che il suo cervello sta lavorando per la salvezza di Lucy. Il s'exprimera plus complètement lorsque le moment sera venu, soyez-en sûr. Je lui ai dit que je me contenterais de vous rédiger un compte-rendu de notre visite, comme si j'écrivais un article spécial pour le Daily Telegraph. Il ne semblait pas m'écouter, et me fit simplement remarquer que la ville n'était plus autant chargée de suie qu'à l'époque où il y étudiait. Je vais probablement recevoir son compte-rendu demain. Dans tous les cas, je recevrai une lettre. Maintenant, parlons de cette visite. Lucy était plus gaie que lorsque je l'ai rencontrée l'autre jour, et elle avait l'air d'aller beaucoup mieux. Elle avait perdu cette mine affreuse qui vous avait tellement alarmé, et sa respiration était normale. Elle fut, comme toujours, très aimable envers le Professeur, et fit tout pour le mettre à l'aise, même si je pouvais me rendre compte des efforts que la pauvre jeune fille devait faire en ce sens. Je crois que Van Helsing le remarqua également, car je vis qu'il lui jetait ces regards furtifs que je connais si bien, par-dessous ses sourcils broussailleux. Credo che anche Van Helsing se ne sia accorto, perché ho visto che gli lanciava quelle occhiate furtive da sotto le sopracciglia folte che conosco così bene. Il commença par parler de choses et d'autres, de tout sauf de nous-mêmes et des maladies, et avec une telle gentillesse, que je vis bientôt la bonne humeur factice de Lucy se changer en une gaieté réelle. Cominciò a parlare di tutto, tranne che di noi stessi e delle malattie, e con una tale gentilezza che vidi presto il finto buonumore di Lucy trasformarsi in vera allegria. Alors, sans changer de ton, il amena la conversation sur le sujet de sa visite, et il dit d'un ton charmeur : « Ma chère jeune demoiselle, je suis heureux de voir que vous êtes tant aimée. C'est beaucoup, ma chère, même s'il y a des choses que je ne puis voir. Ils m'ont dit que votre moral était bien bas, et que vous étiez affreusement pâle.

Je leur ai répondu : « Pfff… » et il claqua des doigts à mon attention, puis il poursuivit : « Mais vous et moi allons leur montrer à quel point ils se trompent. Comment pourrait-il, lui – et il me montra du doigt avec le même regard et les mêmes gestes que jadis dans sa salle de classe, en une occasion que même maintenant il ne cesse de me rappeler – comment pourrait-il savoir quoi que ce soit sur les jeunes filles ? Come poteva - e mi indicò con lo stesso sguardo e gli stessi gesti della sua classe, in un'occasione che ancora oggi non smette di ricordarmi - come poteva sapere qualcosa sulle ragazze? Il doit s'occuper de ses dames, leur ramener la joie de vivre, et les rendre à ceux qui les aiment. C'est beaucoup de travail, mais nous médecins trouvons notre propre récompense dans le fait de leur rendre leur bonheur perdu. Mais les jeunes filles ! Il n'a ni femme ni fille, et les jeunes ne se confient pas aux jeunes, mais plutôt aux vieux, comme moi, qui avons connu tant de soucis et en avons compris les causes. Alors, ma chère, nous allons l'envoyer fumer sa cigarette dans le jardin, et vous et moi aurons une petite conversation. » Je compris l'allusion, et allai donc me promener dans le jardin. Peu après, le professeur apparut à la fenêtre et me rappela. D'un air grave, il me dit : « J'ai procédé à un examen minutieux, mais n'ai pu trouver aucune cause fonctionnelle à son état. Comme vous, je pense qu'il y a eu une importante perte de sang, sans aucun doute, mais ce n'est plus le cas maintenant. Elle ne présente toutefois aucun symptôme d'anémie. Je lui ai demandé de m'envoyer sa servante, afin de lui poser une ou deux questions, pour être certain de ne manquer aucune information. Je sais bien ce qu'elle va me dire. Et pourtant, il y a une cause ; il y a toujours une cause pour tout. Eppure c'è una causa; c'è sempre una causa per tutto. Je dois rentrer chez moi et réfléchir. Vous m'enverrez chaque jour un télégramme, et si c'est nécessaire, je reviendrai. La maladie – car il y a forcément une maladie – m'intéresse, et cette chère enfant m'intéresse également. Je suis sous son charme, et je reviendrai pour elle, si ce n'est pour vous, même si elle n'était pas malade. » Je vous assure qu'il n'a pas ajouté un mot de plus, même lorsque nous étions seuls. Et maintenant, Art, vous en savez autant que moi. Je vais rester vigilant. J'espère que votre pauvre père va mieux. Cela doit être terrible pour vous, mon cher vieux camarade, de vous retrouver dans une telle position, entre deux personnes aussi chères à votre cœur. Je sais quelle idée vous vous faites de votre devoir envers votre père, et vous avez raison de vous y tenir, mais si c'est nécessaire, je vous enverrai un mot pour vous rappeler auprès de Lucy ; ne vous faites donc pas trop de soucis tant que vous n'avez pas de nouvelles de moi. Journal du Dr. Seward 4 septembre Le patient zoophage continue de focaliser notre attention. Il n'a eu qu'une seule crise, qui s'est produite hier à une heure inhabituelle. Juste avant que ne sonne midi, il a commencé à s'agiter. Le surveillant a reconnu les symptômes, et est immédiatement allé quérir de l'aide.