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Bram Stoker - Dracula, Part (24)

Part (24)

Eh bien, ma chère, que pouvais-je dire ? Seulement que j'étais la femme la plus heureuse du monde, et que je n'avais rien à lui offrir en dehors de moi-même, de ma vie et de ma confiance, et, avec cela, mon amour et mon obéissance pour tous les jours de ma vie. Et, ma chère, quand il m'embrassa, et m'attira à lui avec ses pauvres mains si faibles, c'était comme un serment solennel entre nous. Chère Lucy, sais-tu pourquoi je te raconte tout ceci ? Ce n'est pas seulement parce que tout cela était très doux, mais aussi parce que tu m'as toujours été, et que tu m'es toujours, très chère. C'était un honneur d'être ton amie et ton guide lorsque tu sortais du couvent pour te préparer à la vie du monde. Je voudrais te voir maintenant, avec les yeux d'une épouse très heureuse, ce que je suis devenue en suivant la route du devoir - afin que, dans ta propre vie d'épouse, tu puisses être aussi heureuse que moi. Ma chère, qu'il plaise à Dieu tout-puissant que ta vie soit tout ce qu'elle promet : un long jour ensoleillé, sans vent mauvais, sans oubli du devoir, sans trahison. Je ne peux pas te souhaiter de ne jamais souffrir, car cela est impossible; mais j'espère vraiment que tu seras toujours aussi heureuse que je le suis en cet instant. Au-revoir, ma chère. Je vais poster cette lettre tout de suite, et, peut-être, t'écrire à nouveau très bientôt. Je dois arrêter, car Jonathan se réveille - je dois m'occuper de mon mari! » Ton amie de toujours, Mina Harker. Lettre de Lucy Westenra à Mina Harker, Whitby, 30 août Ma très chère Mina, Je t'envoie des océans d'amour et des millions de baisers, et j'espère que tu seras bientôt dans ta propre maison, avec ton mari. J'aimerais que vous reveniez assez vite pour rester un moment avec nous ici. Le bon air ragaillardirait Jonathan, comme il m'a ragaillardie moi-même. J'ai autant d'appétit qu'un cormoran, je me sens pleine de vie et je dors bien. Tu seras heureuse de savoir que j'ai totalement abandonné mes promenades de somnambule. Je crois que je ne suis pas sortie de mon lit pendant une semaine, je veux dire, après m'être couchée le soir. Arthur dit que je deviens grosse. Au fait, j'ai oublié de te dire qu'Arthur est ici. Nous passons notre temps à marcher, à monter à cheval ou en voiture, à tirer à l'arc, à jouer au tennis, à pêcher ensemble; et je l'aime, plus que jamais. Il prétend qu'il m'aime davantage, mais j'en doute, car il m'a dit qu'il était impossible de m'aimer plus qu'il ne le faisait alors. Mais ce sont des bêtises. Le voici qui m'appelle. Aussi, je te quitte, Affectueusement, Lucy PS : Mère t'envoie ses amitiés. Elle a l'air un peu mieux, la pauvre. PPS : Nous devons nous marier le 28 septembre.

Journal du Dr. Seward 20 août – Le cas de Renfield devient chaque jour plus intéressant. Il est maintenant tellement calme qu'il y a des périodes où ses obsessions cessent complètement. La première semaine après son attaque, il était perpétuellement violent. Puis, une nuit, au moment précis où la lune se levait, il se calma, et ne cessait de murmurer pour lui-même : « Maintenant je peux attendre, maintenant je peux attendre. » Le gardien vint m'en avertir, et je descendis donc à toute vitesse pour jeter un œil sur lui. Renfield était toujours dans la chambre capitonnée, vêtu de sa camisole de force, mais il ne me lançait plus ses regards ombrageux, et ses yeux avaient même retrouvé quelque chose de leur ancienne douceur suppliante – je dirais même servile. Je me trouvai satisfait de ses nouvelles dispositions, et demandai qu'on le libérât. Les surveillants hésitèrent, mais finalement obtempérèrent sans protester. Il était étrange de constater que le patient avait encore suffisamment de sens de l'humour pour remarquer leur méfiance, car, s'approchant de moi, il me murmura, tout en leur jetant des regards à la dérobée : « Ils pensent que je pourrais vous blesser ! M'imaginez-vous, moi, vous attaquer vous ! Les idiots ! » D'une certaine façon, il est frappant de constater que dans l'esprit de ce pauvre aliéné, j'étais quelque peu dissocié des autres, mais toutefois, je n'entrai pas dans son jeu. Devrais-je en déduire que j'ai quelque chose en commun avec lui, et que nous serions, en quelque sorte, des partenaires, ou attend-il de moi un avantage tellement important, qu'il juge que mon bien-être lui est indispensable ? J'aurai l'explication plus tard. Ce soir en tout cas, il ne parle pas. Même si ou lui offre un chaton, ou même un chat adulte, il n'est pas tenté. Il répond seulement : « Je ne m'intéresse pas aux chats. J'ai d'autres choses auxquelles penser maintenant, et je peux attendre ; je peux attendre. » Après un moment, je l'ai quitté. Le surveillant m'a dit qu'il était resté calme jusqu'à l'aube, mais qu'à ce moment il avait commencé à s'agiter, pour finir par devenir violent, jusqu'à ce que la crise atteigne un paroxysme qui l'a épuisé, et qu'il sombre finalement dans une sorte de coma. … Trois nuits de suite ces évènements se sont répétés – violent toute la journée, puis calme depuis le lever de la lune jusqu'au lever du soleil. J'aimerais pouvoir trouver une explication. On dirait presque qu'il subit une influence qui va et qui vient. Quelle joyeuse pensée ! Ce soir, nous jouerons les esprits sains contre les esprits dérangés. Il s'est déjà échappé une fois sans le concours de personne ; ce soir, nous l'aiderons. Donnons-lui une chance, mais des gardiens seront prêts à le suivre si cela se révèle nécessaire. 23 août – « C'est toujours l'inattendu qui se produit ». Comme Disraeli connaissait bien la vie ! Notre oiseau, lorsqu'il trouva la cage ouverte, ne s'enfuit pas, et tous nos subtils arrangements avaient été élaborés en pure perte. Mais en tout cas, il a prouvé une chose : que ses accès de calme durent un temps raisonnable. Dorénavant, nous pourrons le libérer un peu de ses liens quelques heures par jour. J'ai donné des ordres au surveillant de nuit afin qu'on se contente de l'enfermer dans la chambre capitonnée, une fois qu'il est calme, et qu'on l'en sorte une heure avant l'aube. Son pauvre corps appréciera ce répit, même si son esprit n'est pas capable de s'en rendre compte. Ha ! L'inattendu à nouveau ! On m'appelle ; le patient s'est échappé une fois de plus ! Un peu plus tard – Une nouvelle aventure nocturne. Renfield a astucieusement attendu que le surveillant pénètre dans la chambre pour son inspection. Puis il a bondi, passant devant lui, et s'est jeté dans le passage. J'ai ordonné qu'on le suive. A nouveau, il s'est rendu devant la maison inhabitée, et nous l'avons retrouvé au même endroit, appuyé contre la porte de la vieille chapelle. Quand il m'a vu, il est devenu furieux, et si les surveillants ne s'étaient pas saisis de lui immédiatement, il aurait essayé de me tuer. Tandis que nous nous saisissions de lui, il redoubla soudain d'efforts, et il se produisit une chose étrange ! tout aussi soudainement, il retrouva son calme. Instinctivement, je regardai autour de moi, mais je ne vis rien de particulier. Alors, je suivis le regard du patient, qui regardait le clair de lune, mais je ne remarquai rien, sinon une grosse chauve-souris, qui volait doucement vers l'ouest comme un fantôme. Habituellement, les chauves-souris volent de ci, de là, mais celle-ci semblait aller droit devant elle, comme si elle savait où elle se dirigeait, ou avait quelque intention bien établie. Le patient était de plus en plus calme, et maintenant il disait :

« Vous n'avez pas besoin de me tenir, je me tiendrai sage. » Et nous rentrâmes sans aucune difficulté. Je trouve qu'il y a comme une menace dans ce calme, et je ne dois pas oublier ce qui s'est passé cette nuit… Journal de Lucy Westenra Hillingham, 24 août Je dois prendre exemple sur Mina, et consigner ce qui arrive. Ainsi nous pourrons avoir de longues conversations lorsque nous nous retrouverons. J'ignore quand ce jour viendra. J'aimerais qu'elle soit encore avec moi, car je me sens très malheureuse. La nuit dernière j'ai rêvé à nouveau, comme lorsque j'étais à Whitby. C'est peut-être le changement d'air, ou le retour à la maison. C'est très sombre et effrayant pour moi, car je ne me souviens de rien; mais je suis emplie d'une crainte vague, et je me sens à nouveau faible et épuisée. Quand Arthur est venu déjeuner, il a eu une expression de douleur en me voyant, et j'étais dans l'incapacité d'essayer de le réconforter. Je me demande si je pourrais dormir dans la chambre de ma mère, ce soir. Je pourrais inventer une excuse et essayer. 25 août Encore une mauvaise nuit. Mère refuse de dormir avec moi. Elle n'a pas l'air très bien elle-même, et sans doute elle a peur de m'inquiéter. J'ai essayé de rester éveillée, et j'y suis parvenue pendant un moment; mais lorsque la pendule a sonné minuit, cela m'a réveillée d'un somme, donc j'en conclus que je m'étais assoupie. Il y avait un grattement, ou un bruissement d'ailes, à la fenêtre, mais cela ne me dérangeait pas, et comme je ne me souviens de rien d'autre, je suppose que j'ai dû me rendormir. Encore des cauchemars. J'aimerais pouvoir me les rappeler. Ce matin je suis affreusement fatiguée. Mon visage est pâle à faire peur, et ma gorge me fait mal. Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas au niveau de mes poumons, car j'ai sans cesse l'impression de manquer d'air. J'essaierai de me reprendre pour l'arrivée d'Arthur, ou bien il aura trop de peine en me voyant dans cet état. Lettre d'Arthur Holmwood au Dr. Seward Albermale Hotel, 31 août Mon cher Jack, Je voudrais que vous m'accordiez une faveur. Lucy est malade ; c'est-à-dire qu'elle n'a pas de maladie précise, mais elle a une mine affreuse, et cela empire de jour en jour. Je lui ai demandé s'il y avait une raison particulière ; je n'ai pas demandé à sa mère, car je ne veux pas que la pauvre dame se fasse du souci pour sa fille dans son présent état de santé ; cela lui serait fatal. Mrs. Westenra m'a confié que son propre sort était scellé – maladie du cœur – mais la pauvre Lucy ne le sait pas encore. Je suis certain qu'il y a quelque chose qui pèse sur l'esprit de ma petite chérie. Je suis très inquiet chaque fois que je pense à elle, et poser les yeux sur elle me cause une réelle souffrance. Je lui ai dit que je vous demanderais de venir la voir. Elle a commencé par refuser – je sais bien pourquoi, mon vieux – mais elle a fini par accepter. Ce sera une tâche bien difficile pour vous, je le sais bien mon vieil ami, mais c'est pour son bien, et je ne dois pas hésiter à vous le demander, ni vous à agir. Venez déjeuner demain à Hillingham à deux heures, afin de ne pas éveiller la suspicion de Mrs. Westenra, et après le repas, Lucy se débrouillera pour rester seule avec vous. Je viendrai pour le thé, et nous repartirons ensemble. Je suis mort d'inquiétude, et je veux pouvoir vous consulter en tête à tête dès que possible aussitôt que vous l'aurez vue. Ne me faites pas faux bond ! Arthur. Télégramme d'Arthur Holmwood à Seward 1er septembre.

Suis appelé au chevet de Père ; va plus mal. Vous écris. Ecrivez rapport complet ce soir à Ring. Télégraphiez si nécessaire. Lettre du Dr. Seward à Arthur Holmwood 2 septembre. Mon cher vieux camarade, Concernant la santé de Miss Westenra, je m'empresse de vous assurer qu'il n'y a aucune perturbation fonctionnelle ou maladie à ma connaissance. Mais en même temps, je suis très préoccupé de son apparence : elle est tout à fait différente de ce qu'elle était la dernière fois que je l'ai vue. Bien sûr, vous devez garder à l'esprit que je n'ai pas pu l'examiner aussi attentivement que je l'aurais souhaité : notre amitié à vrai dire est un petit obstacle que même la science médicale ne saurait franchir. Je ferais mieux de vos raconter exactement ce qui s'est passé, et de vous laisser en tirer, dans la mesure du possible, vos propres conclusions.

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Eh bien, ma chère, que pouvais-je dire ? Seulement que j'étais la femme la plus heureuse du monde, et que je n'avais rien à lui offrir en dehors de moi-même, de ma vie et de ma confiance, et, avec cela, mon amour et mon obéissance pour tous les jours de ma vie. Et, ma chère, quand il m'embrassa, et m'attira à lui avec ses pauvres mains si faibles, c'était comme un serment solennel entre nous. Chère Lucy, sais-tu pourquoi je te raconte tout ceci ? Ce n'est pas seulement parce que tout cela était très doux, mais aussi parce que tu m'as toujours été, et que tu m'es toujours, très chère. C'était un honneur d'être ton amie et ton guide lorsque tu sortais du couvent pour te préparer à la vie du monde. Je voudrais te voir maintenant, avec les yeux d'une épouse très heureuse, ce que je suis devenue en suivant la route du devoir - afin que, dans ta propre vie d'épouse, tu puisses être aussi heureuse que moi. Ma chère, qu'il plaise à Dieu tout-puissant que ta vie soit tout ce qu'elle promet : un long jour ensoleillé, sans vent mauvais, sans oubli du devoir, sans trahison. Je ne peux pas te souhaiter de ne jamais souffrir, car cela est impossible; mais j'espère vraiment que tu seras toujours aussi heureuse que je le suis en cet instant. Au-revoir, ma chère. Je vais poster cette lettre tout de suite, et, peut-être, t'écrire à nouveau très bientôt. Je dois arrêter, car Jonathan se réveille - je dois m'occuper de mon mari! » Ton amie de toujours, Mina Harker. Lettre de Lucy Westenra à Mina Harker, Whitby, 30 août Ma très chère Mina, Je t'envoie des océans d'amour et des millions de baisers, et j'espère que tu seras bientôt dans ta propre maison, avec ton mari. J'aimerais que vous reveniez assez vite pour rester un moment avec nous ici. Le bon air ragaillardirait Jonathan, comme il m'a ragaillardie moi-même. J'ai autant d'appétit qu'un cormoran, je me sens pleine de vie et je dors bien. Tu seras heureuse de savoir que j'ai totalement abandonné mes promenades de somnambule. Je crois que je ne suis pas sortie de mon lit pendant une semaine, je veux dire, après m'être couchée le soir. Arthur dit que je deviens grosse. Au fait, j'ai oublié de te dire qu'Arthur est ici. Nous passons notre temps à marcher, à monter à cheval ou en voiture, à tirer à l'arc, à jouer au tennis, à pêcher ensemble; et je l'aime, plus que jamais. Il prétend qu'il m'aime davantage, mais j'en doute, car il m'a dit qu'il était impossible de m'aimer plus qu'il ne le faisait alors. He claims he loves me more, but I doubt it, because he told me it was impossible to love me more than he did then. Dice di amarmi di più, ma ne dubito, perché mi ha detto che era impossibile amarmi più di allora. Mais ce sont des bêtises. Le voici qui m'appelle. Aussi, je te quitte, Affectueusement, Lucy PS : Mère t'envoie ses amitiés. Elle a l'air un peu mieux, la pauvre. PPS : Nous devons nous marier le 28 septembre.

Journal du Dr. Seward 20 août – Le cas de Renfield devient chaque jour plus intéressant. Il est maintenant tellement calme qu'il y a des périodes où ses obsessions cessent complètement. La première semaine après son attaque, il était perpétuellement violent. Puis, une nuit, au moment précis où la lune se levait, il se calma, et ne cessait de murmurer pour lui-même : « Maintenant je peux attendre, maintenant je peux attendre. » Le gardien vint m'en avertir, et je descendis donc à toute vitesse pour jeter un œil sur lui. Renfield était toujours dans la chambre capitonnée, vêtu de sa camisole de force, mais il ne me lançait plus ses regards ombrageux, et ses yeux avaient même retrouvé quelque chose de leur ancienne douceur suppliante – je dirais même servile. Je me trouvai satisfait de ses nouvelles dispositions, et demandai qu'on le libérât. Les surveillants hésitèrent, mais finalement obtempérèrent sans protester. Il était étrange de constater que le patient avait encore suffisamment de sens de l'humour pour remarquer leur méfiance, car, s'approchant de moi, il me murmura, tout en leur jetant des regards à la dérobée : « Ils pensent que je pourrais vous blesser ! Strangely enough, the patient still had enough of a sense of humor to notice their distrust, for, approaching me, he whispered, while glancing at them stealthily: "They think I might hurt you! Fu strano vedere che il paziente aveva ancora abbastanza senso dell'umorismo da accorgersi dei loro sospetti, perché, avvicinandosi a me, sussurrò, lanciando loro un'occhiata furtiva: "Pensano che potrei farvi del male! M'imaginez-vous, moi, vous attaquer vous ! Can you imagine me attacking you? Les idiots ! » D'une certaine façon, il est frappant de constater que dans l'esprit de ce pauvre aliéné, j'étais quelque peu dissocié des autres, mais toutefois, je n'entrai pas dans son jeu. "In un certo senso, è sorprendente notare che nella mente di questo povero pazzo, io ero in qualche modo dissociato dagli altri, ma tuttavia non sono entrato nel suo gioco. Devrais-je en déduire que j'ai quelque chose en commun avec lui, et que nous serions, en quelque sorte, des partenaires, ou attend-il de moi un avantage tellement important, qu'il juge que mon bien-être lui est indispensable ? J'aurai l'explication plus tard. Ce soir en tout cas, il ne parle pas. Même si ou lui offre un chaton, ou même un chat adulte, il n'est pas tenté. Anche se gli offrite un gattino, o addirittura un gatto adulto, non sarà tentato. Il répond seulement : « Je ne m'intéresse pas aux chats. J'ai d'autres choses auxquelles penser maintenant, et je peux attendre ; je peux attendre. » Après un moment, je l'ai quitté. Le surveillant m'a dit qu'il était resté calme jusqu'à l'aube, mais qu'à ce moment il avait commencé à s'agiter, pour finir par devenir violent, jusqu'à ce que la crise atteigne un paroxysme qui l'a épuisé, et qu'il sombre finalement dans une sorte de coma. … Trois nuits de suite ces évènements se sont répétés – violent toute la journée, puis calme depuis le lever de la lune jusqu'au lever du soleil. J'aimerais pouvoir trouver une explication. On dirait presque qu'il subit une influence qui va et qui vient. Quelle joyeuse pensée ! Ce soir, nous jouerons les esprits sains contre les esprits dérangés. Il s'est déjà échappé une fois sans le concours de personne ; ce soir, nous l'aiderons. Donnons-lui une chance, mais des gardiens seront prêts à le suivre si cela se révèle nécessaire. 23 août – « C'est toujours l'inattendu qui se produit ». Comme Disraeli connaissait bien la vie ! Notre oiseau, lorsqu'il trouva la cage ouverte, ne s'enfuit pas, et tous nos subtils arrangements avaient été élaborés en pure perte. Mais en tout cas, il a prouvé une chose : que ses accès de calme durent un temps raisonnable. Dorénavant, nous pourrons le libérer un peu de ses liens quelques heures par jour. J'ai donné des ordres au surveillant de nuit afin qu'on se contente de l'enfermer dans la chambre capitonnée, une fois qu'il est calme, et qu'on l'en sorte une heure avant l'aube. Son pauvre corps appréciera ce répit, même si son esprit n'est pas capable de s'en rendre compte. Ha ! L'inattendu à nouveau ! The unexpected again! On m'appelle ; le patient s'est échappé une fois de plus ! Un peu plus tard – Une nouvelle aventure nocturne. Renfield a astucieusement attendu que le surveillant pénètre dans la chambre pour son inspection. Puis il a bondi, passant devant lui, et s'est jeté dans le passage. J'ai ordonné qu'on le suive. A nouveau, il s'est rendu devant la maison inhabitée, et nous l'avons retrouvé au même endroit, appuyé contre la porte de la vieille chapelle. Quand il m'a vu, il est devenu furieux, et si les surveillants ne s'étaient pas saisis de lui immédiatement, il aurait essayé de me tuer. Tandis que nous nous saisissions de lui, il redoubla soudain d'efforts, et il se produisit une chose étrange ! As we seized him, he suddenly redoubled his efforts, and a strange thing happened! Quando lo prendemmo, improvvisamente raddoppiò i suoi sforzi e accadde una cosa strana! tout aussi soudainement, il retrouva son calme. Instinctivement, je regardai autour de moi, mais je ne vis rien de particulier. Alors, je suivis le regard du patient, qui regardait le clair de lune, mais je ne remarquai rien, sinon une grosse chauve-souris, qui volait doucement vers l'ouest comme un fantôme. Così ho seguito lo sguardo del paziente, che guardava la luce della luna, ma non ho notato nulla, se non un grosso pipistrello che volava dolcemente verso ovest come un fantasma. Habituellement, les chauves-souris volent de ci, de là, mais celle-ci semblait aller droit devant elle, comme si elle savait où elle se dirigeait, ou avait quelque intention bien établie. Usually, bats fly this way and that, but this one seemed to go straight ahead, as if it knew where it was going, or had some well-established intention. Le patient était de plus en plus calme, et maintenant il disait :

« Vous n'avez pas besoin de me tenir, je me tiendrai sage. » Et nous rentrâmes sans aucune difficulté. Je trouve qu'il y a comme une menace dans ce calme, et je ne dois pas oublier ce qui s'est passé cette nuit… Journal de Lucy Westenra Hillingham, 24 août Je dois prendre exemple sur Mina, et consigner ce qui arrive. Ainsi nous pourrons avoir de longues conversations lorsque nous nous retrouverons. J'ignore quand ce jour viendra. J'aimerais qu'elle soit encore avec moi, car je me sens très malheureuse. La nuit dernière j'ai rêvé à nouveau, comme lorsque j'étais à Whitby. C'est peut-être le changement d'air, ou le retour à la maison. C'est très sombre et effrayant pour moi, car je ne me souviens de rien; mais je suis emplie d'une crainte vague, et je me sens à nouveau faible et épuisée. È molto buio e spaventoso per me, perché non ricordo nulla; ma sono pervasa da una vaga paura e mi sento di nuovo debole ed esausta. Quand Arthur est venu déjeuner, il a eu une expression de douleur en me voyant, et j'étais dans l'incapacité d'essayer de le réconforter. Je me demande si je pourrais dormir dans la chambre de ma mère, ce soir. Je pourrais inventer une excuse et essayer. 25 août Encore une mauvaise nuit. Mère refuse de dormir avec moi. Elle n'a pas l'air très bien elle-même, et sans doute elle a peur de m'inquiéter. J'ai essayé de rester éveillée, et j'y suis parvenue pendant un moment; mais lorsque la pendule a sonné minuit, cela m'a réveillée d'un somme, donc j'en conclus que je m'étais assoupie. Il y avait un grattement, ou un bruissement d'ailes, à la fenêtre, mais cela ne me dérangeait pas, et comme je ne me souviens de rien d'autre, je suppose que j'ai dû me rendormir. Encore des cauchemars. J'aimerais pouvoir me les rappeler. Ce matin je suis affreusement fatiguée. Mon visage est pâle à faire peur, et ma gorge me fait mal. Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas au niveau de mes poumons, car j'ai sans cesse l'impression de manquer d'air. I miei polmoni devono avere qualcosa che non va, perché continuo a sentirmi come se mi mancasse l'aria. J'essaierai de me reprendre pour l'arrivée d'Arthur, ou bien il aura trop de peine en me voyant dans cet état. Lettre d'Arthur Holmwood au Dr. Seward Albermale Hotel, 31 août Mon cher Jack, Je voudrais que vous m'accordiez une faveur. Lucy est malade ; c'est-à-dire qu'elle n'a pas de maladie précise, mais elle a une mine affreuse, et cela empire de jour en jour. Je lui ai demandé s'il y avait une raison particulière ; je n'ai pas demandé à sa mère, car je ne veux pas que la pauvre dame se fasse du souci pour sa fille dans son présent état de santé ; cela lui serait fatal. Mrs. Westenra m'a confié que son propre sort était scellé – maladie du cœur – mais la pauvre Lucy ne le sait pas encore. Je suis certain qu'il y a quelque chose qui pèse sur l'esprit de ma petite chérie. Je suis très inquiet chaque fois que je pense à elle, et poser les yeux sur elle me cause une réelle souffrance. Je lui ai dit que je vous demanderais de venir la voir. Elle a commencé par refuser – je sais bien pourquoi, mon vieux – mais elle a fini par accepter. Ce sera une tâche bien difficile pour vous, je le sais bien mon vieil ami, mais c'est pour son bien, et je ne dois pas hésiter à vous le demander, ni vous à agir. Venez déjeuner demain à Hillingham à deux heures, afin de ne pas éveiller la suspicion de Mrs. Westenra, et après le repas, Lucy se débrouillera pour rester seule avec vous. Je viendrai pour le thé, et nous repartirons ensemble. Je suis mort d'inquiétude, et je veux pouvoir vous consulter en tête à tête dès que possible aussitôt que vous l'aurez vue. Sono molto preoccupata e voglio poterla consultare di persona il prima possibile dopo che l'avrà visitata. Ne me faites pas faux bond ! Don't let me down! Non deludetemi! Arthur. Télégramme d'Arthur Holmwood à Seward 1er septembre.

Suis appelé au chevet de Père ; va plus mal. Vous écris. Ecrivez rapport complet ce soir à Ring. Write a full report tonight to Ring. Télégraphiez si nécessaire. Lettre du Dr. Seward à Arthur Holmwood 2 septembre. Mon cher vieux camarade, Concernant la santé de Miss Westenra, je m'empresse de vous assurer qu'il n'y a aucune perturbation fonctionnelle ou maladie à ma connaissance. Mio caro vecchio amico, Per quanto riguarda la salute della signorina Westenra, mi affretto ad assicurarle che non c'è alcun disturbo funzionale o malattia di cui io sia a conoscenza. Mais en même temps, je suis très préoccupé de son apparence : elle est tout à fait différente de ce qu'elle était la dernière fois que je l'ai vue. Ma allo stesso tempo sono molto preoccupato per il suo aspetto: sembra completamente diversa dall'ultima volta che l'ho vista. Bien sûr, vous devez garder à l'esprit que je n'ai pas pu l'examiner aussi attentivement que je l'aurais souhaité : notre amitié à vrai dire est un petit obstacle que même la science médicale ne saurait franchir. Certo, bisogna tener presente che non ho potuto esaminarlo da vicino come avrei voluto: la nostra amicizia è in realtà un piccolo ostacolo che nemmeno la scienza medica riesce a superare. Je ferais mieux de vos raconter exactement ce qui s'est passé, et de vous laisser en tirer, dans la mesure du possible, vos propres conclusions.