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Les mots de l'actualité (2009), LYNCHER   2009-04-01

LYNCHER 2009-04-01

« Pris pour un violeur, un homme a été lynché en pleine rue à Montreuil ». J'ai lu ça dans Le Monde daté d'aujourd'hui, et c'est le titre d'un article qui rend compte d'un fait divers dramatique. Dans la banlieue parisienne, un homme a donc été pris pour un violeur, car il ressemblait à un portrait-robot de pédophile largement diffusé auprès de la population.

L'homme a été pris à partie, on lui a tiré dessus avec un pistolet flash-ball pour l'immobiliser, puis il a été roué de coups de poing et de coups de pied. Il est donc en réanimation à l'hôpital, totalement défiguré. Pas mort, mais pas en bon état ! Il s'agit donc clairement de ce qu'on appelle un « lynchage ». Lyncher quelqu'un, c'est l'exécuter sommairement. Quand on utilise le mot au sens propre, ça veut dire tuer quelqu'un. Il s'agit d'une exécution collective, sans procès, d'un criminel, ou tout simplement d'un supposé criminel. Et dans ce cas, on ne parlerait même pas d'erreur judiciaire. Pour qu'il y ait une erreur judiciaire, il faut qu'il y ait une justice et que cette justice se soit trompée. Dans le cas d'un lynchage, il n'y pas la moindre justice, juste une violence brute, une violence de groupe, pour se débarrasser de quelqu'un sur qui se focalise une agressivité anonyme et collective. Le mot vient de l'anglais, et même de l'américain, puisque Lynch est un patronyme. C'est en effet en Virginie, dans les années 1830, que le mot commence à être prononcé en anglais. Et quelques années plus tard, on l'importe vers le français. Le capitaine William Lynch aurait répandu cette pratique, qui n'était pas seulement injuste, mais bien pire que cela : infâme et franchement raciste ! Il faut bien dire qu'au départ, c'est surtout des Blancs qui lynchaient des Noirs dans le sud des États-Unis, notamment après l'abolition de l'esclavage. Et les prétextes les plus minces – une attitude jugée trop désinvolte, une dispute dans un bar, un homme abordant une femme – pouvaient servir de déclencheur à un lynchage, la plupart du temps une pendaison.

Le mot est donc passé en français où on l'emploie dans des contextes assez différents. Depuis quelques années, on l'utilise notamment dans un sens dérivé et figuré : le lynchage médiatique. On emploie l'expression quand toute la presse se déchaîne contre quelque chose ou quelqu'un. Ceux qui emploient cette formule sont ceux qui sont outrés par cette pratique. Mais il est vrai que parfois on assiste à un effet d'amplification. Un article rend quelqu'un responsable de telle ou telle chose, et toute la presse suit et reprend ces accusations sans toujours les vérifier. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


LYNCHER   2009-04-01 LYNCHER 2009-04-01 LYNCHER 2009-04-01

« Pris pour un violeur, un homme a été lynché en pleine rue à Montreuil ». "Прийнятий за ґвалтівника, чоловік був лінчуваний на вулиці в Монтрей". J'ai lu ça dans Le Monde daté d'aujourd'hui, et c'est le titre d'un article qui rend compte d'un fait divers dramatique. Я прочитав це в сьогоднішній газеті Le Monde, і це назва статті, яка розповідає про драматичну новину. Dans la banlieue parisienne, un homme a donc été pris pour un violeur, car il ressemblait à un portrait-robot de pédophile largement diffusé auprès de la population.

L'homme a été pris à partie, on lui a tiré dessus avec un pistolet flash-ball pour l'immobiliser, puis il a été roué de coups de poing et de coups de pied. Il est donc en réanimation à l'hôpital, totalement défiguré. Pas mort, mais pas en bon état ! Il s'agit donc clairement de ce qu'on appelle un « lynchage ». Lyncher quelqu'un, c'est l'exécuter sommairement. Quand on utilise le mot au sens propre, ça veut dire tuer quelqu'un. Il s'agit d'une exécution collective, sans procès, d'un criminel, ou tout simplement d'un supposé criminel. Et dans ce cas, on ne parlerait même pas d'erreur judiciaire. Pour qu'il y ait une erreur judiciaire, il faut qu'il y ait une justice et que cette justice se soit trompée. Dans le cas d'un lynchage, il n'y pas la moindre justice, juste une violence brute, une violence de groupe, pour se débarrasser de quelqu'un sur qui se focalise une agressivité anonyme et collective. Le mot vient de l'anglais, et même de l'américain, puisque Lynch est un patronyme. C'est en effet en Virginie, dans les années 1830, que le mot commence à être prononcé en anglais. Et quelques années plus tard, on l'importe vers le français. А через кілька років вона була перекладена французькою мовою. Le capitaine William Lynch aurait répandu cette pratique, qui n'était pas seulement injuste, mais bien pire que cela : infâme et franchement raciste ! Кажуть, що капітан Вільям Лінч поширював цю практику, яка була не тільки несправедливою, але й набагато гіршою: мерзенною і відверто расистською! Il faut bien dire qu'au départ, c'est surtout des Blancs qui lynchaient des Noirs dans le sud des États-Unis, notamment après l'abolition de l'esclavage. Треба сказати, що спочатку на півдні США лінчували чорношкірих переважно білі, особливо після скасування рабства. Et les prétextes les plus minces – une attitude jugée trop désinvolte, une dispute dans un bar, un homme abordant une femme – pouvaient servir de déclencheur à un lynchage, la plupart du temps une pendaison.

Le mot est donc passé en français où on l'emploie dans des contextes assez différents. Depuis quelques années, on l'utilise notamment dans un sens dérivé et figuré : le lynchage médiatique. On emploie l'expression quand toute la presse se déchaîne contre quelque chose ou quelqu'un. Цей вираз використовується, коли вся преса розлючена проти чогось або когось. Ceux qui emploient cette formule sont ceux qui sont outrés par cette pratique. Mais il est vrai que parfois on assiste à un effet d'amplification. Un article rend quelqu'un responsable de telle ou telle chose, et toute la presse suit et reprend ces accusations sans toujours les vérifier. Стаття покладає на когось відповідальність за те чи інше, і вся преса повторює ці звинувачення, не завжди перевіряючи їх. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/