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Francais Authentique, Les meilleurs conseils de l’humoriste Paul Taylor pour apprendre le fraçais (3)

Les meilleurs conseils de l'humoriste Paul Taylor pour apprendre le fraçais (3)

Par exemple, que ça soit français de Belgique, Luxembourg, Suisse, Québec et Afrique aussi, de s'exposer, d'avoir la totalité de la langue pour pouvoir un peu naviguer ça. L'erreur que beaucoup de gens que je connais font, c'est les expats ou les gens qui partent « en immersion », ils se disent : « Bon, je vais apprendre le français, je vais aller vivre en France »,mais après, ils arrivent en France, ils galèrent à trouver un appartement, et ils trouvent des groupes Facebook genre « The English people in Paris » ou « Les Marocains à Paris » ou ils trouvent leur groupe de gens en fait parce que forcément on se sent seul quand on déménage et on change de pays, on a envie de retrouver notre clan un peu. Et en fait bah, c'est un peu le trou noir de l'apprentissage de langues parce que après, on reste entre nos amis. J'ai un pote anglais qui est en France de quelques années de moins que moi… Moi je suis ici depuis dix ans, je crois que lui, ça fait sept ans et son français, il est vraiment niveau très, très bas parce que en fait, 1./ il est prof d'anglais, donc ça n'aide pas parce que dans son boulot, il parle que anglais. Et ensuite, ses amis, c'est des Anglais ou des Américains, donc du coup, il n'est pas forcément exposé à la langue française sauf quand il est avec sa femme qui est française et dans des soirées avec des potes français. Il a appris à comprendre le français mais il le parle pas parce qu'il ne pratique pas. Donc si vous voulez aller dans un pays pour améliorer votre niveau de français, je conseille de rester avec les gens du pays. C'est assez difficile des fois de trouver un boulot ou… Forcément, les Anglais, quand ils viennent en France, leur premier boulot, c'est soit prof d'anglais ou ils travaillent dans un pub irlandais où il y a que des anglophones dans le pub aussi, donc, ils finissent par pas…….. Et les seuls gens qui vont dans le pub, c'est des anglophones aussi, donc au final, c'est comme rester en Angleterre mais avec une météo légèrement meilleure.

Johan : Oui, c'est… Oui ou alors des Français qui vont dans le pub irlandais et qui sont content de parler anglais comme tu le disais tout à l'heure.

Paul : C'est ça, c'est ça.

Johan : OK, OK. Ecoute, merci ! Tout ça, c'est pertinent. Alors, je voulais te poser une ou deux questions un peu plus « drôles ». J'ai fait une vidéo sur « I am excited ». Vous, je suppose que t'as déjà entendu parler de ça,

Paul : Oui, oui.

Johan : Mais bon, voilà, les anglophones ont tendance à traduire « I am excited » par « Je suis excité » Or, en France, ça a une petite connotation sexuelle.

Paul : Ouais, ouais.

Johan : Et c'est une chose que je racontais en vidéo parce que ça m'amusait toujours. Est-ce qu'il y a d'autres faux amis comme cela qui t'ont posé problème ou qui sont des pièges pour un anglophone en France ?

Paul : Ouais, surtout si tu combines ça avec l'anglais « introduce ». Moi, ça m'est arrivé… Encore une fois, je bossais chez Apple avant de faire les vidéos et l'humour et tout ça, et je faisais des formations. Donc, en gros de l'idée, c'était… on était debout devant des centaines de personnes et on formait un peu comme les présentations de Tim Cook et tout ça, quand il y a un nouveau lancement de produit. Bah, moi je faisais ça mais plus à l'échelle locale. Et forcément, la phrase qu'on avait toujours en anglais, comme tu dis, c'est : « Hey Guys, I'm really excited to be here. Let me introduce myself. My name is Paul and I will be your trainer for today. » Donc, c'était un peu la phrase type qu'on avait en anglais, et du coup, première formation en France, quand j'arrive, je dis : « Salut, je m'appelle Paul, je suis vraiment excité d'être là. Laissez-moi m'introduire ». En fait, ça fait deux ans que je travaille chez Apple ». Et donc du coup là, ça part à rigoler dans la salle, et je comprends pas trop. Je pense que j'ai un truc sur ma tête ou… Enfin, je ne sais pas ce qui s'est passé et forcément, comme c'est une entreprise assez cool, je dis : « Mais, qu'est-ce qui se passe en fait ? ». Et puis, il y a quelqu'un qui dit : « Bah, en fait, je suis excité, laisse-moi m'introduire », si tu le traduis littéralement en anglais, c'est « I'm sexually excited. Let me introduce myself into you ». Donc ouais, il ne faut pas faire la combinaison de ces deux-là.

Johan : Sérieux ? Je n'avais jamais pensé à la combinaison avec le « introduce », mais c'est vrai que…

Paul : Ouais. En fait, c'est souvent des trucs liés aux trucs sexuels où il y a des malentendus. Par exemple, le mot « préservatif » en français, en anglais, c'est pas du tout ça. Nous, on dit « preservative », c'est dans la bouffe.

Johan : Ah oui, conservateur.

Paul : C'est ça. C'est des conservateurs ; nous, c'est preservatives. Donc, si tu dis « je n'aime pas… I don't like eating things with preservatives in » et tu traduis en français « je n'aime pas manger des choses avec des préservatifs dedans », tu fais « pardon ? » Johan : Moi non plus. Paul : Donc, il y a pas mal de mots avec des faux amis où tu fais « ah ouais, je ne sais pas ; est-ce que ça fonctionne ? ». Et moi, maintenant après dix ans en France, j'ai ce truc où je dis des mots…. En fait, je prends des mots français et je les traduis en anglais. Et je pense que c'est des mots anglais, et des fois, c'est des mots anglais, mais des fois pas. Par exemple, « indispensable », le mot en anglais, ça existe « indispensable », mais c'est vraiment la Reine qui dit un truc comme ça.

Johan : D'accord !

Paul : Et donc du coup, c'est souvent difficile. Après, ça dépend de la langue qu'on parle au début. Je crois qu'il y a pas mal de faux amis entre l'espagnol et le français aussi, comme c'est deux langues latines assez proches. Il y a des mots… On dit par exemple en espagnol « constiper », « constipado ». Ça veut dire « je suis enrhumé » en fait. Pour dire que t'es enrhumé, en espagnol, tu dois dire « je suis constipé ». Je crois que c'est « constipé du nez », je ne sais pas d'où vient l'expression. Et du coup, les Espagnols qui apprennent le français, qui viennent en France, ils vont chez le pharmacien pour dire « je suis constipé ». C'est pas le même médicament pour débloquer le nez que pour débloquer le cul. Donc ouais, il y a plein de faux amis comme ça qui peuvent être très embarrassants sur le moment mais après, quand on raconte l'histoire dans des soirées avec des potes ou même sur scène, ça devient assez drôle.

Johan : Oui, oui, toi, ça met, comme on dit en français, ça donne de l'eau à ton moulin. Donc, c'est-à-dire que tu peux en rire derrière comme quand tu ris de l'accent français, enfin, le Français qui parle anglais et qui veut dire « Happiness » et qui met pas le « H » au bon endroit, etc.

Paul : C'est ça ouais. Oui, c'est exactement ça. J'avais oublié celui-là. Comme c'était dans mon premier spectacle, le « H », il faut bien savoir prononcer le « H » en anglais en tout cas quand on l'apprend, parce que sinon, ça peut dire quelque chose, la différence entre « Hapiness » et « a penis », c'est entre le bonheur et le pénis.

Johan : Ouais.

Paul : Donc du coup, il faut faire attention.

Johan : Et c'est vrai que ce que tu disais là, sur le « H » qui est pas au bon endroit, c'est … On m'a fait la réflexion quand j'étais en Allemagne et en Autriche, la même et on me dit : « Attends, Johan, le « H », soit tu le dis pas quand il en faut un, soit tu le mets pas au bon endroit. Il faudrait choisir » et c'est vrai.

Paul : Surtout avec ton prénom, à mon avis, c'était déjà le problème puisqu'en français on dit « Johan », on ne prononce pas le « H » et je crois en allemand, c'est vraiment, c'est le H.

Johan : C'est Johan, oui, oui.

Paul : Johan

Johan : Oui, oui. Donc, d'entrée de jeu, c'est pour ça que moi, on pouvait très vite savoir que j'étais pas germanophone. Alors Paul, tu vis en France, tu l'as dit, depuis dix ans, tu es marié avec une française, tu nous connais bien et tu te moques bien de nous, toujours de façon sympathique dans tes contenus parce que tu reprends souvent des clichés français qui sont vrais et que tu amplifies en fait. Et c'est un humour que moi j'aime beaucoup parce que moi, mes comiques préférés, ça a toujours été Les Inconnus que tu dois connaître, qui, eux, c'est ça, ils prenaient un petit truc vrai et ils l'amplifiaient pour faire rire. Donc, j'aime beaucoup ce type d'humour. Mais qu'est-ce qui continue, en tant qu'Anglais en France à te surprendre chez nous au quotidien ?

Paul : Heu… Je crois que la capacité de pouvoir râler à n'importe quel moment pour n'importe quoi, c'est limite un super pouvoir qu'en France, vous avez. C'est de râler à voix haute. Nous en Angleterre, on râle mais intérieurement. On le laisse pas sortir sauf si on a bu quelques bières. Mais sinon, dans la vraie vie, si on voit quelqu'un qui rentre dans la queue devant nous, qui était après, bah, en Angleterre, on ne dit rien, on est juste énervé à l'intérieur mais on garde, comme en français, on dit le flegme britannique. Mais en France, là c'est génial, j'adore ça, le… J'aimerais bien pouvoir avoir ce truc de pouvoir râler à quelqu'un qui passe devant moi dans la queue ou qui… Quand on voit un truc qui injuste en France, on râle tout suite. Et forcément c'était souvent le cas là en ce moment avec le confinement, les deux mois, c'est génial de… Les interviews qu'on voit aux actualités où il y a des gens dans la rue qui râlent, qui râlent, qui râlent. Les gens, ils râlent. Ils râlent pour un truc et quand le truc, il est réglé, ils râlent sur

Johan : …sur autre chose.

Paul : Jusqu'à que ça soit réglé en fait.

Johan : Ça, c'est le côté culturel effectivement parce que, moi, tu sais, je ne suis pas du tout un râleur de nature, je suis positif, je ne cherche pas le conflit mais c'est vrai que si je me fais doubler dans une file d'attente, je vais dire « oh monsieur, la queue est là-bas ». Donc, il doit y avoir une partie effectivement de… une partie de culture là-dedans. Au niveau des clichés, tu sais que quand moi, j'étais en Allemagne, il y avait un peu le cliché, « Oh, les Français, vous êtes toujours en retard ». Et je me suis aperçu que ce n'était pas vrai, qu'on n'était pas plus en retard que plein d'Allemands. Est-ce qu'il y a des clichés qui se vérifient pour toi ou de ton expérience, de ton point de vue, hormis le fait qu'on est râleurs. Est-ce qu'il y aurait d'autres clichés qui se vérifient ?

Paul : Le truc de retard, je dirais que moi je suis plus…, moi, je suis plutôt d'accord avec ça en tout cas par rapport à ce que j'avais vécu en Angleterre, plutôt professionnellement, je dirais. Et même personnellement, les disputes que j'ai avec ma femme à chaque fois qu'on et invité chez des gens, ils disent « ouais, venez pour 20h00 » et donc nous à 20h00, on est toujours à la maison. Et je dis : « Mais putain ! On va être en retard, ça va être compliqué. Viens vite ». Elle dit : « Non mais, c'est 20h00 c'est à partir de 20h00 en fait », et donc, du coup, on peut arriver… voilà, mais on est souvent les derniers à arriver quand même. Mais oui, ce truc de « nous, on veut être là vraiment à cinquante-neuf », et les Français, c'est bon si on arrive à cinq, c'est poli parce que si on arrive avant cinq minutes de retard, c'est pas très poli.


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Par exemple, que ça soit français de Belgique, Luxembourg, Suisse, Québec et Afrique aussi, de s'exposer, d'avoir la totalité de la langue pour pouvoir un peu naviguer ça. For example, whether it's French from Belgium, Luxembourg, Switzerland, Quebec and Africa too, to expose yourself, to have the whole of the language in order to be able to navigate that a little. L'erreur que beaucoup de gens que je connais font, c'est les expats ou les gens qui partent « en immersion », ils se disent : « Bon, je vais apprendre le français, je vais aller vivre en France »,mais après, ils arrivent en France, ils galèrent à trouver un appartement, et ils trouvent des groupes Facebook genre « The English people in Paris » ou « Les Marocains à Paris » ou ils trouvent leur groupe de gens en fait parce que forcément on se sent seul quand on déménage et on change de pays, on a envie de retrouver notre clan un peu. Et en fait bah, c'est un peu le trou noir de l'apprentissage de langues parce que après, on reste entre nos amis. J'ai un pote anglais qui est en France de quelques années de moins que moi… Moi je suis ici depuis dix ans, je crois que lui, ça fait sept ans et son français, il est vraiment niveau très, très bas parce que en fait, 1./ il est prof d'anglais, donc ça n'aide pas parce que dans son boulot, il parle que anglais. Et ensuite, ses amis, c'est des Anglais ou des Américains, donc du coup, il n'est pas forcément exposé à la langue française sauf quand il est avec sa femme qui est française et dans des soirées avec des potes français. And then, his friends are English or Americans, so suddenly, he is not necessarily exposed to the French language except when he is with his wife who is French and in parties with French friends. Il a appris à comprendre le français mais il le parle pas parce qu'il ne pratique pas. Donc si vous voulez aller dans un pays pour améliorer votre niveau de français, je conseille de rester avec les gens du pays. C'est assez difficile des fois de trouver un boulot ou… Forcément, les Anglais, quand ils viennent en France, leur premier boulot, c'est soit prof d'anglais ou ils travaillent dans un pub irlandais où il y a que des anglophones dans le pub aussi, donc, ils finissent par pas…….. Et les seuls gens qui vont dans le pub, c'est des anglophones aussi, donc au final, c'est comme rester en Angleterre mais avec une météo légèrement meilleure.

Johan : Oui, c'est… Oui ou alors des Français qui vont dans le pub irlandais et qui sont content de parler anglais comme tu le disais tout à l'heure.

Paul : C'est ça, c'est ça.

Johan : OK, OK. Ecoute, merci ! Tout ça, c'est pertinent. Alors, je voulais te poser une ou deux questions un peu plus « drôles ». J'ai fait une vidéo sur « I am excited ». Vous, je suppose que t'as déjà entendu parler de ça,

Paul : Oui, oui.

Johan : Mais bon, voilà, les anglophones ont tendance à traduire « I am excited » par « Je suis excité » Or, en France, ça a une petite connotation sexuelle. Йохан: Ну вот, англоговорящие обычно переводят «Я взволнован» как «Я взволнован». Однако во Франции это имеет небольшой сексуальный оттенок.

Paul : Ouais, ouais.

Johan : Et c'est une chose que je racontais en vidéo parce que ça m'amusait toujours. Est-ce qu'il y a d'autres faux amis comme cela qui t'ont posé problème ou qui sont des pièges pour un anglophone en France ?

Paul : Ouais, surtout si tu combines ça avec l'anglais « introduce ». Paul: Yeah, especially if you combine that with the English “introduce”. Moi, ça m'est arrivé… Encore une fois, je bossais chez Apple avant de faire les vidéos et l'humour et tout ça, et je faisais des formations. Donc, en gros de l'idée, c'était… on était debout devant des centaines de personnes et on formait un peu comme les présentations de Tim Cook et tout ça, quand il y a un nouveau lancement de produit. Bah, moi je faisais ça mais plus à l'échelle locale. Et forcément, la phrase qu'on avait toujours en anglais, comme tu dis, c'est : « Hey Guys, I'm really excited to be here. Let me introduce myself. My name is Paul and I will be your trainer for today. » Donc, c'était un peu la phrase type qu'on avait en anglais, et du coup, première formation en France, quand j'arrive, je dis : « Salut, je m'appelle Paul, je suis vraiment excité d'être là. Laissez-moi m'introduire ». En fait, ça fait deux ans que je travaille chez Apple ». Et donc du coup là, ça part à rigoler dans la salle, et je comprends pas trop. Je pense que j'ai un truc sur ma tête ou… Enfin, je ne sais pas ce qui s'est passé et forcément, comme c'est une entreprise assez cool, je dis : « Mais, qu'est-ce qui se passe en fait ? ». Et puis, il y a quelqu'un qui dit : « Bah, en fait, je suis excité, laisse-moi m'introduire », si tu le traduis littéralement en anglais, c'est « I'm sexually excited. Let me introduce myself into you ». Donc ouais, il ne faut pas faire la combinaison de ces deux-là.

Johan : Sérieux ? Je n'avais jamais pensé à la combinaison avec le « introduce », mais c'est vrai que…

Paul : Ouais. En fait, c'est souvent des trucs liés aux trucs sexuels où il y a des malentendus. Par exemple, le mot « préservatif » en français, en anglais, c'est pas du tout ça. Nous, on dit « preservative », c'est dans la bouffe. We say "preservative", it's in the food.

Johan : Ah oui, conservateur.

Paul : C'est ça. C'est des conservateurs ; nous, c'est preservatives. They are conservatives; us, it's condoms. Donc, si tu dis « je n'aime pas… I don't like eating things with preservatives in » et tu traduis en français « je n'aime pas manger des choses avec des préservatifs dedans », tu fais « pardon ? » Johan : Moi non plus. Paul : Donc, il y a pas mal de mots avec des faux amis où tu fais « ah ouais, je ne sais pas ; est-ce que ça fonctionne ? ». Et moi, maintenant après dix ans en France, j'ai ce truc où je dis des mots…. En fait, je prends des mots français et je les traduis en anglais. Et je pense que c'est des mots anglais, et des fois, c'est des mots anglais, mais des fois pas. Par exemple, « indispensable », le mot en anglais, ça existe « indispensable », mais c'est vraiment la Reine qui dit un truc comme ça.

Johan : D'accord !

Paul : Et donc du coup, c'est souvent difficile. Après, ça dépend de la langue qu'on parle au début. Je crois qu'il y a pas mal de faux amis entre l'espagnol et le français aussi, comme c'est deux langues latines assez proches. Il y a des mots… On dit par exemple en espagnol « constiper », « constipado ». Ça veut dire « je suis enrhumé » en fait. Pour dire que t'es enrhumé, en espagnol, tu dois dire « je suis constipé ». Je crois que c'est « constipé du nez », je ne sais pas d'où vient l'expression. Et du coup, les Espagnols qui apprennent le français, qui viennent en France, ils vont chez le pharmacien pour dire « je suis constipé ». C'est pas le même médicament pour débloquer le nez que pour débloquer le cul. Donc ouais, il y a plein de faux amis comme ça qui peuvent être très embarrassants sur le moment mais après, quand on raconte l'histoire dans des soirées avec des potes ou même sur scène, ça devient assez drôle.

Johan : Oui, oui, toi, ça met, comme on dit en français, ça donne de l'eau à ton moulin. Donc, c'est-à-dire que tu peux en rire derrière comme quand tu ris de l'accent français, enfin, le Français qui parle anglais et qui veut dire « Happiness » et qui met pas le « H » au bon endroit, etc.

Paul : C'est ça ouais. Oui, c'est exactement ça. J'avais oublié celui-là. Comme c'était dans mon premier spectacle, le « H », il faut bien savoir prononcer le « H » en anglais en tout cas quand on l'apprend, parce que sinon, ça peut dire quelque chose, la différence entre « Hapiness » et « a penis », c'est entre le bonheur et le pénis.

Johan : Ouais.

Paul : Donc du coup, il faut faire attention.

Johan : Et c'est vrai que ce que tu disais là, sur le « H » qui est pas au bon endroit, c'est … On m'a fait la réflexion quand j'étais en Allemagne et en Autriche, la même et on me dit : « Attends, Johan, le « H », soit tu le dis pas quand il en faut un, soit tu le mets pas au bon endroit. Il faudrait choisir » et c'est vrai.

Paul : Surtout avec ton prénom, à mon avis, c'était déjà le problème puisqu'en français on dit « Johan », on ne prononce pas le « H » et je crois en allemand, c'est vraiment, c'est le H.

Johan : C'est Johan, oui, oui.

Paul : Johan

Johan : Oui, oui. Donc, d'entrée de jeu, c'est pour ça que moi, on pouvait très vite savoir que j'étais pas germanophone. Alors Paul, tu vis en France, tu l'as dit, depuis dix ans, tu es marié avec une française, tu nous connais bien et tu te moques bien de nous, toujours de façon sympathique dans tes contenus parce que tu reprends souvent des clichés français qui sont vrais et que tu amplifies en fait. Et c'est un humour que moi j'aime beaucoup parce que moi, mes comiques préférés, ça a toujours été Les Inconnus que tu dois connaître, qui, eux, c'est ça, ils prenaient un petit truc vrai et ils l'amplifiaient pour faire rire. И это юмор, который мне очень нравится, потому что я, мои любимые комики, всегда был Les Inconnus, о котором вы должны знать, который, они, вот и все, они взяли немного настоящего и усилили, чтобы заставить людей смеяться. Donc, j'aime beaucoup ce type d'humour. Mais qu'est-ce qui continue, en tant qu'Anglais en France à te surprendre chez nous au quotidien ? Но что вас, англичанина во Франции, продолжает удивлять вместе с нами каждый день?

Paul : Heu… Je crois que la capacité de pouvoir râler à n'importe quel moment pour n'importe quoi, c'est limite un super pouvoir qu'en France, vous avez. Пол: Эээ… Я считаю, что способность стонать в любое время о чем угодно, это предел сверхспособностей, которыми вы обладаете во Франции. C'est de râler à voix haute. Он стонет вслух. Nous en Angleterre, on râle mais intérieurement. Мы в Англии ворчим, но внутренне. On le laisse pas sortir sauf si on a bu quelques bières. Mais sinon, dans la vraie vie, si on voit quelqu'un qui rentre dans la queue devant nous, qui était après, bah, en Angleterre, on ne dit rien, on est juste énervé à l'intérieur mais on garde, comme en français, on dit le flegme britannique. Mais en France, là c'est génial, j'adore ça, le… J'aimerais bien pouvoir avoir ce truc de pouvoir râler à quelqu'un qui passe devant moi dans la queue ou qui… Quand on voit un truc qui injuste en France, on râle tout suite. Et forcément c'était souvent le cas là en ce moment avec le confinement, les deux mois, c'est génial de… Les interviews qu'on voit aux actualités où il y a des gens dans la rue qui râlent, qui râlent, qui râlent. Les gens, ils râlent. Ils râlent pour un truc et quand le truc, il est réglé, ils râlent sur

Johan : …sur autre chose.

Paul : Jusqu'à que ça soit réglé en fait.

Johan : Ça, c'est le côté culturel effectivement parce que, moi, tu sais, je ne suis pas du tout un râleur de nature, je suis positif, je ne cherche pas le conflit mais c'est vrai que si je me fais doubler dans une file d'attente, je vais dire « oh monsieur, la queue est là-bas ». Donc, il doit y avoir une partie effectivement de… une partie de culture là-dedans. Au niveau des clichés, tu sais que quand moi, j'étais en Allemagne, il y avait un peu le cliché, « Oh, les Français, vous êtes toujours en retard ». Et je me suis aperçu que ce n'était pas vrai, qu'on n'était pas plus en retard que plein d'Allemands. Est-ce qu'il y a des clichés qui se vérifient pour toi ou de ton expérience, de ton point de vue, hormis le fait qu'on est râleurs. Are there any clichés that hold true for you or your experience, from your point of view, apart from the fact that we are complaining. Est-ce qu'il y aurait d'autres clichés qui se vérifient ?

Paul : Le truc de retard, je dirais que moi je suis plus…, moi, je suis plutôt d'accord avec ça en tout cas par rapport à ce que j'avais vécu en Angleterre, plutôt professionnellement, je dirais. Paul: The late thing, I would say that I am more…, me, I rather agree with that in any case compared to what I had lived in England, rather professionally, I would say. Et même personnellement, les disputes que j'ai avec ma femme à chaque fois qu'on et invité chez des gens, ils disent « ouais, venez pour 20h00 » et donc nous à 20h00, on est toujours à la maison. And even personally, the arguments I have with my wife every time we and invited to people's homes, they say “yeah, come by 8:00 pm” and so we at 8:00 pm, we are always at home. Et je dis : « Mais putain ! And I say, “What the fuck! On va être en retard, ça va être compliqué. Viens vite ». Elle dit : « Non mais, c'est 20h00 c'est à partir de 20h00 en fait », et donc, du coup, on peut arriver… voilà, mais on est souvent les derniers à arriver quand même. Mais oui, ce truc de « nous, on veut être là vraiment à cinquante-neuf », et les Français, c'est bon si on arrive à cinq, c'est poli parce que si on arrive avant cinq minutes de retard, c'est pas très poli. But yes, this "we really want to be there at fifty-nine" thing, and the French, it's good if we arrive at five, it's polite because if we arrive before five minutes late, it's is not very polite.