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Nota Bene, Les anglais n'ont jamais attaqué cette ville fortifiée ! - Mennetou-sur-Cher

Les anglais n'ont jamais attaqué cette ville fortifiée ! - Mennetou-sur-Cher

Mes chers camarades, bien le bonjour !

Nous sommes dans la cité médiévale de Mennetou, dans le Loir-et-Cher, et je vous propose de

visiter son centre historique encore très bien conservé, un bon prétexte pour découvrir

ensemble tout un tas de petits détails qui nous permettront de voir comment on peut modifier

tel ou tel bâtiment au cour du temps et surtout, pourquoi on retrouve certaines curiosités

architecturales au détour d'une rue...et par ici, il y en a pas mal !

La première trace de l'établissement d'une communauté à Mennetou-sur-Cher remonte au

VIe siècle, où un monastère aurait été construit sous Clotaire 1er. Cependant, le

plus vieux monument encore debout aujourd'hui reste la tour du clocher, datant du XIe siècle.

A cette époque la maison de Vierzon, représenté par Geoffroy de Vierzon, détient les clés

de la ville et elle restera longtemps la possession de cette famille. Mennetou était une ville

de commerce. On y trouvait donc un forgeron, un menuisier, mais aussi beaucoup de boutiques

où l'on vendait quasi exclusivement du vin. Il y avait même des tanneries, mais

comme de coutume, elles étaient placés à l'écart, en bordure de ville, dans un autre

quartier. A cause de l'odeur...et oui, les tanneries,

ça pue quand même pas mal…

Déjà à l'époque, on trouve 3 puits dans la cité qui ont été positionnés pour couvrir

des secteurs d'incendies. Les puits à margelle que l'on voit aujourd'hui dans la ville

sont récents, à l'époque il n'y avait qu'un trou avec probablement un trépied

de bois par dessus.

Pour monter dans la ville haute, on emprunte la rue du paradis. Pour redescendre vers les

bas quartier, on emprunte la rue de l'enfer. On appelle un chat un chat et comme dans toute

cité médiévale, la religion y est évidemment très présente.

Un magnifique prieuré est

d'ailleurs construit dés le XIIIe siècle et ne cessera de se développer au cours du temps.

Jusque là, la ville semble assez normale.

Un seigneur, une petite vie tranquille et commerçante, une urbanisation qui se développe

à son rythme...jusqu'au début du XIIIe siècle, où la situation géopolitique oblige

à “quelques” modifications.

Dés le milieu du XIIe siècle, un conflit éclate en effet entre l'Angleterre, représenté

par la famille des Plantagenêt, et le royaume de France, représenté par les Capétiens.

Et nous ne sommes pas sur un petit conflit puisque celui ci va s'étaler sur 100 ans

et verra s'affronter le fameux Richard Coeur de Lion et le non moins célèbre Philippe

II Auguste. Entre autres, puisqu'il y a pas mal d'autres rois qui tremperont dans

l'affaire. A la fin du XIIe siècle, les anglais sont déjà bien implantés dans l'Anjou

et le Poitou. Et mine de rien, ils grignotent petit à petit les terres des français. C'est

ce qui pousse Philippe à limiter les incursions anglaises sur son territoire. Vous savez tout

! Bref, la région actuelle du Loir-et-Cher,

et notamment celle du Berry, à laquelle appartenait jadis Mennetou, peut être à tout moment

la cible d'un raid anglais. Comme la plupart des villes de la région, Mennetou décide,

sous l'impulsion du seigneur local, d'ériger des défenses “au cas où”.

La construction, débutée au XIIe siècle, s'étale sur des dizaines d'années. Mennetou

devient une véritable forteresse : 5 tours, 4 portes, des murailles de 15 mètres de haut

qui courent sur 250m de long et 150m de large...

On construit même un château au sein de la cité médiévale, qui repose directement

sur la muraille. Sur la porte Nord de Mennetou, on peut apercevoir un escalier qui monte directement

vers le chemin de ronde. De là, la vue n'était pas la même à l'époque qu'aujourd'hui.

Le village étant construit sur le flanc d'une colline boisée, il était protégée sur

toute la surface nord, impossible de l'attaquer par là.

Au sud, c'est aujourd'hui un canal construit au XIXe siècle qui borde Mennetou. Mais à

l'époque, le Cher était bien plus près des murailles, formidable rempart contre les

anglais, qui se trouvaient de l'autre côté.

L'est, quant à lui, est défendu par la

porte “Bonne nouvelle”, qui donne sur un faubourg inhabité, marécageux, que l'on

pouvait inonder pour ralentir les hommes et les chevaux. Reste l'ouest, avec des défenses

plus classiques mais somme toute efficaces. Mais pourquoi autant de débauche de moyen

ici ? Mennetou représentait-elle un véritable intérêt stratégique ? Dans la mesure où

la ville n'a jamais été attaqué par les anglais, on peut en douter...d'autant plus

que Mennetou n'avait même pas de garnison prête à défendre ses murailles flambants

neuves.

Et oui ! Aussi incroyable que ça puisse paraître, on avait les moyens de construire de telles

défenses, mais pas ceux d'entretenir des soldats pour aller avec ! C'était donc

une défense “au cas où” et si le cas se présentait, on comptait sur des mercenaires

ou sur les soldats du roi pour venir prêter main forte à la ville.

Si bien que l'on se retrouve avec une sorte d'appartement témoin en plus gros et plus

coûteux quoi...Mais c'est pas mal hein ! ça nous permet d'avoir de belles choses

à montrer aujourd'hui ! Et ce qui est intéressant en plus de ça, c'est de voir comment a

été construit ce dispositif, pourquoi il a été bâti ainsi et quelles modifications

les générations suivantes ont pu y apporter pour leur permettre de se fondre dans le paysage.

Prenons par exemple la porte d'entrée principale de la cité. Chaque porte d'entrée qui

permet d'accéder à la cité médiévale est une sorte de tour carrée avec un trou

pour laisser passer les hommes et les animaux. Hors, à partir du XIIe siècle, on commence

à construire de belles tours rondes, qu'on dit “tours philipiennes” qui permettent

de faire ricocher plus facilement un projectile contre les parois. D'ailleurs, on trouve

plusieurs tours comme celle ci à Mennetou. Alors pourquoi ne pas construire les portes

dans des tours rondes ?

Ca peut paraître bête comme question hein ?

Et bah c'est peut être parce que la réponse l'est aussi : on ne savait tout simplement

pas le faire ! En tout cas, à cette époque là, impossible pour les architectes de faire

rentrer un arc brisé, que l'on retrouve pour le contour de la porte, dans une tour

ronde.

Heureusement qu'ils ont jamais été attaqué !

Au 1er étage de la porte, on y trouvait une salle des gardes. La fenêtre qu'on voit

sur la face de la tour a été réduite au XVe siècle et à la base, il y avait une

bretèche duquel on pouvait jeter des pierres en cas d'invasion.

La porte était équipé d'une herse pour retenir les ennemis, défense tout ce qu'il y a de plus classique.

Aujourd'hui, si la porte est creuse, c'est que les planchers étaient en bois, avec le temps ils ont pourris

et disparus, comme de nombreux édifices médiévaux. On peut donc apercevoir une cheminée au premier

étage, ajoutée au XVe siècle, au moment où l'on commence à habiter et réhabiliter

les bâtisses.

On l'a dit tout à l'heure, à cette époque, le Cher était au pied de la cité médiévale.

Si bien que les crues étaient relativement fréquentes. Les contreforts que l'on trouve

en bas de la porte ne sont pas d'origine mais ont été ajouté entre le XV et le XVIe

siècle pour renforcer l'édifice afin qu'il ne s'écroule pas sous les assauts répétés

des crues du Cher. Oui, le Cher est plus violent que les anglais.

Méfiez vous !

Incroyable tout ce qu'on peut apprendre en regardant simplement un morceau de pierre

non ? Tient d'ailleurs y'a une autre tour qu'il est assez intéressant d'analyser

elle aussi !

La tour Nord-Est est également construite au XIIIe siècle. La base de la tour, la partie

renforcée, appelée le “fruit”, est là pour renforcer son assise. Collée à un fossée,

elle est équipé d'une double rangée de meurtrière. Un atout de poids dans la défense

donc…

Et pourtant à cet emplacement, cette tour est complètement inutile d'un point de

vue défensif!

En effet le fossé Nord n'était là que pour évacuer les eaux de pluies, comme nous

l'avons déjà dit, la forêt prenait place à la place du chemin de fer et ne pouvait

pas permettre une attaque massive de la part des anglais qui d'autres part occupaient...la

région au sud de Mennetou ! Pour résumer, les recherches locales ne permettent pas de

dire pourquoi cette tour a été construite, en revanche, elle a une utilité tout à fait

pratique d'un point de vue architectural. Elle participe en effet à la solidité de

la muraille ! On ne peut pas construire une muraille de 200m de long sans un point pour

la renforcer. Si la tour nord-est ne trônait pas ici, nul doute que la muraille serait

tombée à un moment donné. Elle joue donc un rôle de renfort.

Pas bête hein ? Après le conflit opposant les plantagenêts

et les capétiens, Mennetou continuera son paisible chemin. Elle ne sera pas beaucoup

perturbé par la guerre de Cent Ans et aucune fortification supplémentaire ne viendra garnir

son dispositif déjà bien fourni. Avec le temps, ces défenses deviendront inutiles

et progressivement la ville évoluera pour se métamorphoser.

Des maisons médiévales de la cité, on ne retrouve à Mennetou que celle des bourgeois,

en pierre. Car les maisons plus modestes étaient en torchi et en bois, deux matériaux qui

ne résistent pas au passage du temps.

Près de la porte nord, on peut voir une maison du XVIe classé monument historique. La base

de la maison est en tuffeau, typique de la construction en touraine à ce moment là.

Le haut est dans un style tout autre, avec des briques et du bois, typique de la Sologne.

Coincé entre deux styles, entre deux âges.

On trouve non loin de là une autre maison du XVIe siècle aussi haute que profonde,

avec deux étage de caves en dessous qu'on ne soupçonne pas depuis l'extérieur. Construite

par des maçons, il y ont laissé leur trace sur la façade, où l'on peut y apercevoir

une croix dans un triangle sur un des édifices de maçonnerie : c'est le symbole du fil

à plomb. Ce qui est d'ailleurs amusant sur cette

façade, c'est d'y constater qu'à l'évidence, certaines portes et fenêtres ont été réduites

avec le temps.

Et ça s'explique très bien par la grande histoire puisque durant le directoire en 1798,

un nouvel impôt est créé pour taxer les riches propriétaires fonciers : plus on a

de portes et de fenêtres, plus on paye et plus elles sont grandes, plus la note est

salée. Résultat, dans tout le pays on bouche les fenêtres, on les réduit au minimum,

on rabote les portes, partout on cherche à recouvrir un peu les ouvertures pour se contenter

du strict minimum. Et ici aussi à Mennetou, les propriétaires

jouent avec l'administration !

La période post-révolutionnaire est d'ailleurs l'occasion de constater l'état de délabrement

du prieuré de la ville lui qui pourtant représente un atout majeur de la ville jusqu'au XVIIe

siècle. En 1686 en effet, les bénédictines se permettent même d'acheter le château

de Mennetou pour créer un secteur privé qui représente un quart de la ville. Le but

? Vivre recluse sur elles mêmes, sans contact extérieur autre que les intermédiaires religieux

habituels. Mais toute période d'or a une fin et l'activité religieuse de la ville

décline immanquablement avec l'arrivée des événements révolutionnaires. Le prieuré

portera les stigmates du temps jusqu'à aujourd'hui encore, ce qui permet à un

regard attentif de découvrir, dans la partie XVIe siècle, la peinture originelle, d'un

bleu profond, qui tapissait jadis les murs de l'église.

Le château, jamais entretenu, tombera lui en ruine au XIXe siècle. Aujourd'hui, on

peut voir quelques ruines qui ont du mal à rendre justice à l'édifice. Cependant,

on peut y remarquer un détail intriguant, comme si le sol du château était bien en

dessous du niveau actuel de la ville. Et ça aussi, ça s'explique très bien

par la grande Histoire et notamment par l'arrivé du chemin de fer !

Au XIXe on construit la voie de chemin de fer au nord de la ville. A la place de la

voie ferré actuelle, il y avait une colline que l'on a du creuser. Afin d'évacuer

la terre, on a nivelé une partie de la ville avec cette dernière, relevant le niveau global

de Mennetou parfois jusqu'à deux mètres ! Mennetou, possède depuis fort longtemps

déjà un sous-sol creux, car beaucoup de pierres ont été extraites du sol pour la

construction des édifices médiévaux. La conséquence directe, c'est que toutes les

maisons de Mennetou possèdent des caves, qui jadis servaient d'espace de stockage

pour le commerce du vin notamment, abondamment produit dans la région. Mais avec ce nivellement

de la ville au XIXe siècle, certaines habitation de retrouvent à moitié sous terre ! Elles

forment désormais avec les anciens stockage des grandes caves à double niveau. Conséquence

rigolote de tout ça, si un jour vous avez l'occasion de rentrer dans un sous-sol à

Mennetou, vous y trouverez peut-être....des fenêtres, vestiges des anciens rez-de-chaussé

! Incroyables toutes ces petites histoires non

? Quand on est bien accompagné ou qu'on sait ou regarder, chaque pierre, chaque détail

à quelque chose à nous apprendre et c'est ça qui est passionnant avec l'Histoire

! J'espère en tout cas que cette petite visite architecturale de Mennetou vous aura

donné envie de venir faire un tour dans le coin, la cité est vraiment magnifique et

si au passage vous pouvez profiter d'une petite visite guidé, foncez parce que je

n'ai évidemment pas pu tout dire dans cette vidéo ! Merci au département du Loir-et-Cher

pour avoir permis la production de ce nouveau reportage. On se retrouve très bientôt pour

de nouvelles aventures et d'ici là, bonne balade !

Les anglais n'ont jamais attaqué cette ville fortifiée ! - Mennetou-sur-Cher Die Engländer haben diese befestigte Stadt nie angegriffen! - Mennetou-sur-Cher The English never attacked this fortified town! - Mennetou-sur-Cher Los ingleses nunca atacaron esta ciudad fortificada. - Mennetou-sur-Cher Gli inglesi non hanno mai attaccato questa città fortificata! - Mennetou-sur-Cher イングランド軍はこの要塞都市を攻撃することはなかった!- メヌトゥー・シュル・シェール Os ingleses nunca atacaram esta cidade fortificada! - Mennetou-sur-Cher 英國人從未攻擊過這座堅固的城市! - 謝爾河畔曼內圖

Mes chers camarades, bien le bonjour !

Nous sommes dans la cité médiévale de Mennetou, dans le Loir-et-Cher, et je vous propose de

visiter son centre historique encore très bien conservé, un bon prétexte pour découvrir

ensemble tout un tas de petits détails qui nous permettront de voir comment on peut modifier

tel ou tel bâtiment au cour du temps et surtout, pourquoi on retrouve certaines curiosités

architecturales au détour d'une rue...et par ici, il y en a pas mal !

La première trace de l'établissement d'une communauté à Mennetou-sur-Cher remonte au

VIe siècle, où un monastère aurait été construit sous Clotaire 1er. Cependant, le

plus vieux monument encore debout aujourd'hui reste la tour du clocher, datant du XIe siècle.

A cette époque la maison de Vierzon, représenté par Geoffroy de Vierzon, détient les clés

de la ville et elle restera longtemps la possession de cette famille. Mennetou était une ville

de commerce. On y trouvait donc un forgeron, un menuisier, mais aussi beaucoup de boutiques

où l'on vendait quasi exclusivement du vin. Il y avait même des tanneries, mais

comme de coutume, elles étaient placés à l'écart, en bordure de ville, dans un autre

quartier. A cause de l'odeur...et oui, les tanneries,

ça pue quand même pas mal…

Déjà à l'époque, on trouve 3 puits dans la cité qui ont été positionnés pour couvrir

des secteurs d'incendies. Les puits à margelle que l'on voit aujourd'hui dans la ville

sont récents, à l'époque il n'y avait qu'un trou avec probablement un trépied

de bois par dessus.

Pour monter dans la ville haute, on emprunte la rue du paradis. Pour redescendre vers les

bas quartier, on emprunte la rue de l'enfer. On appelle un chat un chat et comme dans toute

cité médiévale, la religion y est évidemment très présente.

Un magnifique prieuré est

d'ailleurs construit dés le XIIIe siècle et ne cessera de se développer au cours du temps.

Jusque là, la ville semble assez normale.

Un seigneur, une petite vie tranquille et commerçante, une urbanisation qui se développe

à son rythme...jusqu'au début du XIIIe siècle, où la situation géopolitique oblige

à “quelques” modifications.

Dés le milieu du XIIe siècle, un conflit éclate en effet entre l'Angleterre, représenté

par la famille des Plantagenêt, et le royaume de France, représenté par les Capétiens.

Et nous ne sommes pas sur un petit conflit puisque celui ci va s'étaler sur 100 ans And we are not on a small conflict since this one will be spread over 100 years

et verra s'affronter le fameux Richard Coeur de Lion et le non moins célèbre Philippe

II Auguste. Entre autres, puisqu'il y a pas mal d'autres rois qui tremperont dans

l'affaire. A la fin du XIIe siècle, les anglais sont déjà bien implantés dans l'Anjou

et le Poitou. Et mine de rien, ils grignotent petit à petit les terres des français. C'est

ce qui pousse Philippe à limiter les incursions anglaises sur son territoire. Vous savez tout

! Bref, la région actuelle du Loir-et-Cher,

et notamment celle du Berry, à laquelle appartenait jadis Mennetou, peut être à tout moment

la cible d'un raid anglais. Comme la plupart des villes de la région, Mennetou décide,

sous l'impulsion du seigneur local, d'ériger des défenses “au cas où”. at the instigation of the local lord, to erect defenses “just in case”.

La construction, débutée au XIIe siècle, s'étale sur des dizaines d'années. Mennetou Construction, which began in the 12th century, spanned decades. Mennetou

devient une véritable forteresse : 5 tours, 4 portes, des murailles de 15 mètres de haut

qui courent sur 250m de long et 150m de large...

On construit même un château au sein de la cité médiévale, qui repose directement

sur la muraille. Sur la porte Nord de Mennetou, on peut apercevoir un escalier qui monte directement

vers le chemin de ronde. De là, la vue n'était pas la même à l'époque qu'aujourd'hui.

Le village étant construit sur le flanc d'une colline boisée, il était protégée sur

toute la surface nord, impossible de l'attaquer par là.

Au sud, c'est aujourd'hui un canal construit au XIXe siècle qui borde Mennetou. Mais à

l'époque, le Cher était bien plus près des murailles, formidable rempart contre les

anglais, qui se trouvaient de l'autre côté.

L'est, quant à lui, est défendu par la The east, meanwhile, is defended by the

porte “Bonne nouvelle”, qui donne sur un faubourg inhabité, marécageux, que l'on

pouvait inonder pour ralentir les hommes et les chevaux. Reste l'ouest, avec des défenses

plus classiques mais somme toute efficaces. Mais pourquoi autant de débauche de moyen more classic but all in all effective. But why so much debauchery of means

ici ? Mennetou représentait-elle un véritable intérêt stratégique ? Dans la mesure où

la ville n'a jamais été attaqué par les anglais, on peut en douter...d'autant plus

que Mennetou n'avait même pas de garnison prête à défendre ses murailles flambants that Mennetou did not even have a garrison ready to defend its blazing walls

neuves.

Et oui ! Aussi incroyable que ça puisse paraître, on avait les moyens de construire de telles

défenses, mais pas ceux d'entretenir des soldats pour aller avec ! C'était donc

une défense “au cas où” et si le cas se présentait, on comptait sur des mercenaires

ou sur les soldats du roi pour venir prêter main forte à la ville. or on the king's soldiers to come and lend a hand to the city.

Si bien que l'on se retrouve avec une sorte d'appartement témoin en plus gros et plus So much so that we end up with a kind of bigger and more

coûteux quoi...Mais c'est pas mal hein ! ça nous permet d'avoir de belles choses

à montrer aujourd'hui ! Et ce qui est intéressant en plus de ça, c'est de voir comment a

été construit ce dispositif, pourquoi il a été bâti ainsi et quelles modifications

les générations suivantes ont pu y apporter pour leur permettre de se fondre dans le paysage.

Prenons par exemple la porte d'entrée principale de la cité. Chaque porte d'entrée qui

permet d'accéder à la cité médiévale est une sorte de tour carrée avec un trou

pour laisser passer les hommes et les animaux. Hors, à partir du XIIe siècle, on commence

à construire de belles tours rondes, qu'on dit “tours philipiennes” qui permettent

de faire ricocher plus facilement un projectile contre les parois. D'ailleurs, on trouve

plusieurs tours comme celle ci à Mennetou. Alors pourquoi ne pas construire les portes

dans des tours rondes ?

Ca peut paraître bête comme question hein ?

Et bah c'est peut être parce que la réponse l'est aussi : on ne savait tout simplement

pas le faire ! En tout cas, à cette époque là, impossible pour les architectes de faire

rentrer un arc brisé, que l'on retrouve pour le contour de la porte, dans une tour insert a broken arch, which is found for the outline of the door, in a tower

ronde.

Heureusement qu'ils ont jamais été attaqué !

Au 1er étage de la porte, on y trouvait une salle des gardes. La fenêtre qu'on voit

sur la face de la tour a été réduite au XVe siècle et à la base, il y avait une

bretèche duquel on pouvait jeter des pierres en cas d'invasion.

La porte était équipé d'une herse pour retenir les ennemis, défense tout ce qu'il y a de plus classique.

Aujourd'hui, si la porte est creuse, c'est que les planchers étaient en bois, avec le temps ils ont pourris

et disparus, comme de nombreux édifices médiévaux. On peut donc apercevoir une cheminée au premier

étage, ajoutée au XVe siècle, au moment où l'on commence à habiter et réhabiliter

les bâtisses.

On l'a dit tout à l'heure, à cette époque, le Cher était au pied de la cité médiévale.

Si bien que les crues étaient relativement fréquentes. Les contreforts que l'on trouve

en bas de la porte ne sont pas d'origine mais ont été ajouté entre le XV et le XVIe

siècle pour renforcer l'édifice afin qu'il ne s'écroule pas sous les assauts répétés

des crues du Cher. Oui, le Cher est plus violent que les anglais.

Méfiez vous !

Incroyable tout ce qu'on peut apprendre en regardant simplement un morceau de pierre

non ? Tient d'ailleurs y'a une autre tour qu'il est assez intéressant d'analyser

elle aussi !

La tour Nord-Est est également construite au XIIIe siècle. La base de la tour, la partie

renforcée, appelée le “fruit”, est là pour renforcer son assise. Collée à un fossée, reinforced, called the “fruit”, is there to strengthen its base. stuck to a ditch,

elle est équipé d'une double rangée de meurtrière. Un atout de poids dans la défense it is equipped with a double row of loopholes. A strong asset in defense

donc…

Et pourtant à cet emplacement, cette tour est complètement inutile d'un point de

vue défensif!

En effet le fossé Nord n'était là que pour évacuer les eaux de pluies, comme nous Indeed the North ditch was there only to evacuate the rainwater, as we

l'avons déjà dit, la forêt prenait place à la place du chemin de fer et ne pouvait

pas permettre une attaque massive de la part des anglais qui d'autres part occupaient...la

région au sud de Mennetou ! Pour résumer, les recherches locales ne permettent pas de

dire pourquoi cette tour a été construite, en revanche, elle a une utilité tout à fait

pratique d'un point de vue architectural. Elle participe en effet à la solidité de

la muraille ! On ne peut pas construire une muraille de 200m de long sans un point pour

la renforcer. Si la tour nord-est ne trônait pas ici, nul doute que la muraille serait

tombée à un moment donné. Elle joue donc un rôle de renfort.

Pas bête hein ? Après le conflit opposant les plantagenêts

et les capétiens, Mennetou continuera son paisible chemin. Elle ne sera pas beaucoup

perturbé par la guerre de Cent Ans et aucune fortification supplémentaire ne viendra garnir

son dispositif déjà bien fourni. Avec le temps, ces défenses deviendront inutiles

et progressivement la ville évoluera pour se métamorphoser.

Des maisons médiévales de la cité, on ne retrouve à Mennetou que celle des bourgeois,

en pierre. Car les maisons plus modestes étaient en torchi et en bois, deux matériaux qui

ne résistent pas au passage du temps.

Près de la porte nord, on peut voir une maison du XVIe classé monument historique. La base

de la maison est en tuffeau, typique de la construction en touraine à ce moment là.

Le haut est dans un style tout autre, avec des briques et du bois, typique de la Sologne.

Coincé entre deux styles, entre deux âges.

On trouve non loin de là une autre maison du XVIe siècle aussi haute que profonde,

avec deux étage de caves en dessous qu'on ne soupçonne pas depuis l'extérieur. Construite

par des maçons, il y ont laissé leur trace sur la façade, où l'on peut y apercevoir

une croix dans un triangle sur un des édifices de maçonnerie : c'est le symbole du fil a cross in a triangle on one of the masonry buildings: this is the symbol of the wire

à plomb. Ce qui est d'ailleurs amusant sur cette plumb. What is also amusing about this

façade, c'est d'y constater qu'à l'évidence, certaines portes et fenêtres ont été réduites

avec le temps.

Et ça s'explique très bien par la grande histoire puisque durant le directoire en 1798,

un nouvel impôt est créé pour taxer les riches propriétaires fonciers : plus on a

de portes et de fenêtres, plus on paye et plus elles sont grandes, plus la note est

salée. Résultat, dans tout le pays on bouche les fenêtres, on les réduit au minimum,

on rabote les portes, partout on cherche à recouvrir un peu les ouvertures pour se contenter

du strict minimum. Et ici aussi à Mennetou, les propriétaires

jouent avec l'administration !

La période post-révolutionnaire est d'ailleurs l'occasion de constater l'état de délabrement

du prieuré de la ville lui qui pourtant représente un atout majeur de la ville jusqu'au XVIIe

siècle. En 1686 en effet, les bénédictines se permettent même d'acheter le château

de Mennetou pour créer un secteur privé qui représente un quart de la ville. Le but

? Vivre recluse sur elles mêmes, sans contact extérieur autre que les intermédiaires religieux

habituels. Mais toute période d'or a une fin et l'activité religieuse de la ville

décline immanquablement avec l'arrivée des événements révolutionnaires. Le prieuré

portera les stigmates du temps jusqu'à aujourd'hui encore, ce qui permet à un

regard attentif de découvrir, dans la partie XVIe siècle, la peinture originelle, d'un

bleu profond, qui tapissait jadis les murs de l'église.

Le château, jamais entretenu, tombera lui en ruine au XIXe siècle. Aujourd'hui, on

peut voir quelques ruines qui ont du mal à rendre justice à l'édifice. Cependant,

on peut y remarquer un détail intriguant, comme si le sol du château était bien en

dessous du niveau actuel de la ville. Et ça aussi, ça s'explique très bien

par la grande Histoire et notamment par l'arrivé du chemin de fer !

Au XIXe on construit la voie de chemin de fer au nord de la ville. A la place de la

voie ferré actuelle, il y avait une colline que l'on a du creuser. Afin d'évacuer

la terre, on a nivelé une partie de la ville avec cette dernière, relevant le niveau global

de Mennetou parfois jusqu'à deux mètres ! Mennetou, possède depuis fort longtemps

déjà un sous-sol creux, car beaucoup de pierres ont été extraites du sol pour la

construction des édifices médiévaux. La conséquence directe, c'est que toutes les

maisons de Mennetou possèdent des caves, qui jadis servaient d'espace de stockage

pour le commerce du vin notamment, abondamment produit dans la région. Mais avec ce nivellement

de la ville au XIXe siècle, certaines habitation de retrouvent à moitié sous terre ! Elles

forment désormais avec les anciens stockage des grandes caves à double niveau. Conséquence

rigolote de tout ça, si un jour vous avez l'occasion de rentrer dans un sous-sol à

Mennetou, vous y trouverez peut-être....des fenêtres, vestiges des anciens rez-de-chaussé Mennetou, you may find there....windows, vestiges of the old ground floor

! Incroyables toutes ces petites histoires non

? Quand on est bien accompagné ou qu'on sait ou regarder, chaque pierre, chaque détail

à quelque chose à nous apprendre et c'est ça qui est passionnant avec l'Histoire

! J'espère en tout cas que cette petite visite architecturale de Mennetou vous aura

donné envie de venir faire un tour dans le coin, la cité est vraiment magnifique et

si au passage vous pouvez profiter d'une petite visite guidé, foncez parce que je

n'ai évidemment pas pu tout dire dans cette vidéo ! Merci au département du Loir-et-Cher

pour avoir permis la production de ce nouveau reportage. On se retrouve très bientôt pour

de nouvelles aventures et d'ici là, bonne balade !