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French in Action Part 2, Leçon 34 - Résidences III

Leçon 34 - Résidences III

(Jeudi soir. On est encore à table chez les Belleau).

Mme Belleau: Colette, vous reprendrez bien un peu de foie gras. Vous aimez ça. Colette n'a plus de pain. Marie-Laure, va chercher du pain, s'il te plaît.

Robert: Les loyers doivent être chers, dans ce quartier?

M. Belleau: Oui, assez. Mais nous, nous ne louons pas, nous sommes en copropriété. Nous avons acheté l'appartement il y a une vingtaine d'années. Chaque copropriétaire paie sa part pour le chauffage, le traitement des gardiens, l'entretien, les réparations, le nettoyage périodique de la façade. Mais au total, même avec toutes les charges, c'est plus économique que de louer.

Hubert: Oui, bien sûr, la propriété, ça a ses avantages. Mais ça devient infernal! Ma famille possédait autrefois un domaine en Vendée. Un petit château en Touraine, un autre en Bourgogne, avec quelques vignes, un manoir en Bretagne, un pavillon de chasse en Sologne, un mas en Provence. Un chalet dans les Alpes, une gentilhommière dans le Périgord, et un cottage en Normandie. Mais maintenant, c'est devenu impossible, avec les impôts et surtout, surtout, le manque de domestiques. Car enfin, il faut bien le dire, on n'est plus servi!

Robert: Comme vous avez raison, cher ami . . . Est-ce que vous voudriez bien me passer le sel, s'il vous plaît?

M. Belleau: Nous, nous n'avons pas de problèmes de domestiques. Il faut dire que nous n'avons pas de grands domaines. Mais nous avons tout de même une petite maison à la campagne, qui nous sert de résidence secondaire, près de Dreux. C'était une petite maison de paysans qui était en très mauvais état quand nous l'avons achetée. Les portes ne fermaient pas, il n'y avait plus de vitres aux fenêtres. Nous avons fait toutes les réparations nous-mêmes. Il a fallu changer presque toutes les tuiles du toit. Il a fallu tout repeindre, tout retapisser. On a fait les maçons, les menuisiers, les charpentiers, les plombiers, les peintres. Oui, toute la famille y a travaillé. Ça nous a pris deux ans pour la rendre habitable. On a fait amener l'eau, mettre l'électricité. On a transformé la grange en garage.

Mireille: Ça, ce n'était pas le plus difficile: il suffisait de laisser tomber un "n" et d'ajouter un "a."

Colette: Oh, eh, arrête! Arrête tes jeux de mots absurdes!

Marie-Laure: Qu'est-ce que c'est, le jeu de mots absurde?

M. Belleau: Grange, garage: tu as grange, le mot grange, et tu veux faire garage. Tu enlèves un "n," et tu ajoutes un "a." Tu vois?

Marie-Laure: Non. M. Belleau: Va chercher ton Scrabble, je vais te montrer.

(Marie-Laure se lève.

Mme Belleau, qui n'a pas suivi la conversation entre son mari et Marie-Laure, la réprimande.)

Mme Belleau: Marie-Laure, qu'est-ce que tu fais? Veux-tu bien t'asseoir!

Marie-Laure: Mais c'est Papa qui m'a dit.

Mme Belleau: Ah, bon.

(Marie-Laure revient avec son Scrabble.)

M. Belleau: Tu as grange, tu enlèves un "n," tu ajoutes un "a," et tu as garage. Voilà.

Marie-Laure: C'est ça? Ben, ce n'était pas difficile, hein!

(Pendant ce temps, Mme Belleau continue sa conversation avec Robert.)

Mme Belleau: Ça se fait beaucoup, depuis quelque temps. Les gens de la ville achètent de vieilles maisons de paysans, ils les modernisent, et ils s'en servent comme résidences secondaires.

Ils y viennent pour le week-end.

Robert: Je trouve ça triste de voir les paysans chassés de leurs vieilles maisons.

Mireille: Mais on ne chasse personne! Ce sont de vieilles maisons abandonnées, qui tombent en ruine la plupart du temps. En tout cas, nous, notre maison, on l'a bien gagnée! On y a drôlement travaillé. Elle est bien à nous!

(À ce moment, on entend un coup de sonnette.)

Mme Belleau: Il me semble qu'on a sonné. Marie-Laure, veux-tu bien aller voir, s'il te plaît?

(Marie-Laure se lève et sort de la pièce. Un moment après, elle revient.)

Mme Belleau: Qu'est-ce que c'était?

Marie-Laure: Une bonne soeur.

Mme Belleau: Qu'est-ce qu'elle voulait?

Marie-Laure: Elle voulait me vendre des billets de loterie, pour gagner un vieux prieuré du XVIème siècle.

M. Belleau: Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Et qu'est-ce que tu as fait?

Marie-Laure: Je lui ai dit que ça ne nous intéressait pas, qu'on avait déjà une résidence secondaire, et qu'avec les impôts, le manque de domestiques, ça suffisait comme ça!

Mme Belleau: Marie-Laure!

Marie-Laure: Quoi? Ce n'est pas vrai?

Mme Belleau: Tu aurais dû m'appeler, voyons! Cette pauvre bonne soeur!

Marie-Laure: Bah, ce n'était pas une vraie!

M. Belleau: Comment ça?

Marie-Laure: Ben non, c'était une fausse bonne soeur.

Mme Belleau: Comment le sais-tu?

Marie-Laure: Elle avait de la moustache!

Mme Belleau: Ah, ben, ce n'est pas une raison! Il y a sûrement des bonnes soeurs qui ont de la moustache.

Marie-Laure: Peut-être, oui. Tante Amélie, elle, elle a de la moustache. Mais elle, la bonne soeur, elle avait une moustache comme ça!

Tout le monde: Bizarre, bizarre!

Leçon 34 - Résidences III Lektion 34 - Residenzen III Lesson 34 - Residences III Lección 34 - Residencias III 레슨 34 - 레지던스 III Lição 34 - Residências III Ders 34 - Konutlar III Урок 34 - Резиденції III

(Jeudi soir. (Thursday night. On est encore à table chez les Belleau). We are still at the table with the Belleaus). Hâlâ Belleau'larla masadayız).

Mme Belleau: Colette, vous reprendrez bien un peu de foie gras. Vous aimez ça. Mrs. Belleau: Colette, you will have a little more foie gras. You like it. Sra. Belleau: Colette, você vai querer um pouco mais de foie gras. Você gosta disso. Bayan Belleau: Colette, biraz daha kaz ciğeri yiyeceksin. Bundan hoşlandın mı. Colette n'a plus de pain. Colette has run out of bread. Colette não tem mais pão. Colette'in ekmeği kalmadı. Marie-Laure, va chercher du pain, s'il te plaît. Marie-Laure, go get some bread, please. Marie-Laure, git biraz ekmek getir lütfen.

Robert: Les loyers doivent être chers, dans ce quartier? Robert: Rents must be expensive in this neighborhood? Robert: Bu mahallede kiralar pahalı olmalı?

M. Belleau: Oui, assez. Mr. Belleau: Yes, quite Sr. Belleau: Sim, chega. Mais nous, nous ne louons pas, nous sommes en copropriété. But we don't rent, we are in co-ownership. Mas não alugamos, estamos em copropriedade. Ama kira vermiyoruz, ortak mülkiyetteyiz. Nous avons acheté l'appartement il y a une vingtaine d'années. We bought the apartment about twenty years ago. Compramos o apartamento há cerca de vinte anos. Daireyi yaklaşık yirmi yıl önce satın aldık. Chaque copropriétaire paie sa part pour le chauffage, le traitement des gardiens, l'entretien, les réparations, le nettoyage périodique de la façade. Each co-owner pays his share for the heating, the treatment of the guards, the maintenance, the repairs, the periodic cleaning of the facade. Isınma, kapıcıların tedavisi, bakım, onarım, cephenin periyodik temizliği için her ortak sahibi payına düşeni öder. Mais au total, même avec toutes les charges, c'est plus économique que de louer. But overall, even with all the charges, it's more economical than renting. Ancak genel olarak, tüm masraflara rağmen, kiralamaktan daha ekonomiktir.

Hubert: Oui, bien sûr, la propriété, ça a ses avantages. Hubert: Yes, of course, ownership has its advantages. Mais ça devient infernal! But it's getting hellish! Ma famille possédait autrefois un domaine en Vendée. My family once owned an area in the Vendée. Un petit château en Touraine, un autre en Bourgogne, avec quelques vignes, un manoir en Bretagne, un pavillon de chasse en Sologne, un mas en Provence. A small chateau in Touraine, another in Burgundy, with a few vines, a manor house in Brittany, a hunting lodge in Sologne, a farmhouse in Provence. Un chalet dans les Alpes, une gentilhommière dans le Périgord, et un cottage en Normandie. A chalet in the Alps, a manor house in Périgord, and a cottage in Normandy. Mais maintenant, c'est devenu impossible, avec les impôts et surtout, surtout, le manque de domestiques. But now it has become impossible, with taxes and above all, above all, the lack of servants. Car enfin, il faut bien le dire, on n'est plus servi! Because finally, it must be said, we are no longer served!

Robert: Comme vous avez raison, cher ami . . . Robert: How right you are, dear friend. . . Est-ce que vous voudriez bien me passer le sel, s'il vous plaît? Would you pass me the salt, please?

M. Belleau: Nous, nous n'avons pas de problèmes de domestiques. Mr. Belleau: We don't have any domestic problems. Il faut dire que nous n'avons pas de grands domaines. It must be said that we do not have large estates. Mais nous avons tout de même une petite maison à la campagne, qui nous sert de résidence secondaire, près de Dreux. But we still have a small house in the countryside, which we use as a second home, near Dreux. C'était une petite maison de paysans qui était en très mauvais état quand nous l'avons achetée. It was a small peasant house which was in very poor condition when we bought it. Les portes ne fermaient pas, il n'y avait plus de vitres aux fenêtres. The doors wouldn't close, there were no more panes in the windows. Nous avons fait toutes les réparations nous-mêmes. We did all the repairs ourselves. Il a fallu changer presque toutes les tuiles du toit. Il a fallu tout repeindre, tout retapisser. Almost all the roof tiles had to be changed. Everything had to be repainted, everything recarpet. On a fait les maçons, les menuisiers, les charpentiers, les plombiers, les peintres. We made masons, carpenters, carpenters, plumbers, painters. Oui, toute la famille y a travaillé. Yes, the whole family worked there. Ça nous a pris deux ans pour la rendre habitable. It took us two years to make it habitable. On a fait amener l'eau, mettre l'électricité. We brought in the water, put in the electricity. On a transformé la grange en garage. We turned the barn into a garage.

Mireille: Ça, ce n'était pas le plus difficile: il suffisait de laisser tomber un "n" et d'ajouter un "a." Mireille: That wasn't the most difficult part: you just had to drop an "n" and add an "a."

Colette: Oh, eh, arrête! Arrête tes jeux de mots absurdes! Colette: Oh, hey, stop! Stop your nonsensical puns!

Marie-Laure: Qu'est-ce que c'est, le jeu de mots absurde? Marie-Laure: What is the absurd pun?

M. Belleau: Grange, garage: tu as grange, le mot grange, et tu veux faire garage. Mr. Belleau: Barn, garage: you have barn, the word barn, and you want to garage. Tu enlèves un "n," et tu ajoutes un "a." Tu vois? You take an "n," and add an "a." You see?

Marie-Laure: Non. M. Belleau: Va chercher ton Scrabble, je vais te montrer. Mr. Belleau: Go get your Scrabble, I'll show you.

(Marie-Laure se lève. (Marie-Laure gets up.

Mme Belleau, qui n'a pas suivi la conversation entre son mari et Marie-Laure, la réprimande.) Mrs. Belleau, who did not follow the conversation between her husband and Marie-Laure, reprimands her.)

Mme Belleau: Marie-Laure, qu'est-ce que tu fais? Veux-tu bien t'asseoir! Ms Belleau: Marie-Laure, what are you doing? Would you like to sit down!

Marie-Laure: Mais c'est Papa qui m'a dit. Marie-Laure: But it was Dad who told me.

Mme Belleau: Ah, bon.

(Marie-Laure revient avec son Scrabble.) (Marie-Laure returns with her Scrabble.)

M. Belleau: Tu as grange, tu enlèves un "n," tu ajoutes un "a," et tu as garage. Voilà. Mr. Belleau: You have barn, you take out an "n," you add an "a," and you have garage. So.

Marie-Laure: C'est ça? Ben, ce n'était pas difficile, hein! Marie-Laure: That's it? Well, it wasn't difficult, huh!

(Pendant ce temps, Mme Belleau continue sa conversation avec Robert.) (Meanwhile, Mrs. Belleau continues her conversation with Robert.)

Mme Belleau: Ça se fait beaucoup, depuis quelque temps. Ms Belleau: It's been happening a lot for some time. Les gens de la ville achètent de vieilles maisons de paysans, ils les modernisent, et ils s'en servent comme résidences secondaires. The townspeople buy old peasant houses, they modernize them, and they use them as second homes.

Ils y viennent pour le week-end. They come here for the weekend.

Robert: Je trouve ça triste de voir les paysans chassés de leurs vieilles maisons. Robert: I find it sad to see the peasants driven out of their old homes.

Mireille: Mais on ne chasse personne! Ce sont de vieilles maisons abandonnées, qui tombent en ruine la plupart du temps. Mireille: But we're not chasing anyone! They are old abandoned houses, which are falling into disrepair most of the time. En tout cas, nous, notre maison, on l'a bien gagnée! On y a drôlement travaillé. In any case, we, our house, we won it! We worked hard on it. Elle est bien à nous! She is ours!

(À ce moment, on entend un coup de sonnette.) (At this moment, a bell is heard.)

Mme Belleau: Il me semble qu'on a sonné. Ms Belleau: I think the doorbell rang. Marie-Laure, veux-tu bien aller voir, s'il te plaît? Marie-Laure, would you go and have a look, please?

(Marie-Laure se lève et sort de la pièce. (Marie-Laure gets up and leaves the room. Un moment après, elle revient.) A moment later, she returns.)

Mme Belleau: Qu'est-ce que c'était? Ms Belleau: What was it?

Marie-Laure: Une bonne soeur. Marie-Laure: A good sister.

Mme Belleau: Qu'est-ce qu'elle voulait? Mrs. Belleau: What did she want?

Marie-Laure: Elle voulait me vendre des billets de loterie, pour gagner un vieux prieuré du XVIème siècle. Marie-Laure: She wanted to sell me lottery tickets to win an old 16th century priory.

M. Belleau: Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Et qu'est-ce que tu as fait? Mr. Belleau: What is this story? And what did you do?

Marie-Laure: Je lui ai dit que ça ne nous intéressait pas, qu'on avait déjà une résidence secondaire, et qu'avec les impôts, le manque de domestiques, ça suffisait comme ça! Marie-Laure: I told him that we weren't interested, that we already had a second home, and that with the taxes, the lack of servants, that was enough!

Mme Belleau: Marie-Laure!

Marie-Laure: Quoi? Ce n'est pas vrai?

Mme Belleau: Tu aurais dû m'appeler, voyons! Cette pauvre bonne soeur! Mrs. Belleau: You should have called me, come on! That poor good sister!

Marie-Laure: Bah, ce n'était pas une vraie! Marie-Laure: Well, it wasn't a real one!

M. Belleau: Comment ça?

Marie-Laure: Ben non, c'était une fausse bonne soeur. Marie-Laure: Well no, she was a fake good sister.

Mme Belleau: Comment le sais-tu? Ms Belleau: How do you know?

Marie-Laure: Elle avait de la moustache!

Mme Belleau: Ah, ben, ce n'est pas une raison! Mrs. Belleau: Oh well, that's not a reason! Il y a sûrement des bonnes soeurs qui ont de la moustache. Surely there are good sisters who have mustaches.

Marie-Laure: Peut-être, oui. Tante Amélie, elle, elle a de la moustache. Mais elle, la bonne soeur, elle avait une moustache comme ça! But she, the good sister, she had a mustache like that!

Tout le monde: Bizarre, bizarre!