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Histoire d'Europe et du monde: "Nota Bene", La Commune de Paris - 1871 (4)

La Commune de Paris - 1871 (4)

versaillais pour chaque communard fusillé. Si des arrestations sont faites pour capturer des otages

dont l'archevêque de Paris, la Commune refuse jusqu'au bout de mettre le décret en application.

Malgré tout, il y a des exécutions d'otages à la suite d'initiatives individuelles ou de manière

spontanée par des fédérés. Ainsi l'archevêque de Paris et 3 otages sont exécutés le 24 mai. Le 25

mai 1871, une dizaine de moines dominicains soupçonnés d'être des espions sont emmenés

construire une barricade. À l'approche de troupes versaillaises, la panique s'installe,

ils tentent de s'enfuir et la plupart sont abattus. L'un des moines est même blessé par

les versaillais qui approchent, une fois récupéré par ces derniers ils

estiment que sa blessure est la preuve qu'il combattait pour la Commune et l'exécutent.

La boulette...

Le 26 mai, 50 otages, essentiellement des gendarmes et des prêtres,

sont pris à partie par une foule d'hommes et de femmes et sont abattus.

Le 28 mai les derniers communards combattants dans Paris sont acculés dans le cimetière du

Père Lachaise. 147 d'entre eux sont capturés et fusillés par les Versaillais le long de

ce qu'on appelle aujourd'hui le mur des fédérés. La Commune de Paris est terminée,

mais c'est loin d'être le cas de la répression versaillaise.

En effet, après la semaine sanglante, 40 000 personnes sont emmenées à Versailles

dans des camps aux conditions de vie très difficiles, avant d'être envoyés dans des

prisons de province. Environ 10 000 personnes furent déclarées coupables après leur procès,

essentiellement de délits politiques. Seuls 95 hommes et femmes sont condamnés à mort,

parmi eux 23 hommes seront effectivement fusillés au camp de Satory, les autres verront

leur peine commuée en travaux forcés à perpétuité. Par rapport aux terribles massacres de la semaine

sanglante, ce nombre relativement restreint de condamnés à mort interroge. Mais en fait

c'est tout simplement car la peine capitale était interdite pour les crimes politiques,

les condamnés à mort l'ont été pour homicide ou incendie volontaire de batiments habités.

4000 condamnés seront déportés au bagne de Nouvelle Calédonie, parmi eux on trouve Louise

Michel, qui avait pourtant réclamé la mort à son procès :”Ce que je réclame de vous [...] c'est

le champ de Satory où sont déjà tombés nos frères. Il faut me retrancher de la société,

on vous dit de le faire : eh bien on a raison ! Puisqu'il semble que tout cœur

qui bat pour la liberté n'a droit qu'à un peu de plomb, j'en réclame ma part , moi !”

À partir de 1875, la IIIème république est officiellement installée grâce aux lois

constitutionnelles. De plus en plus de voies se font entendre pour tourner la page de la

Commune et accorder le pardon aux communards. C'est par exemple le cas de Victor Hugo,

qui s'il n'était pas du tout un partisan de la Commune, n'avait pas approuvé non plus

l'attitude du gouvernement de Versailles. Il avait déjà par exemple écrit en décembre 1871

un poème hommage à Louise Michel avec laquelle il entretenait une relation amicale depuis des

années. Le 22 mai 1876, Victor Hugo alors sénateur, prononce un discours en faveur de

l'amnistie des communards : “Messieurs, dans la langue politique, l'oubli s'appelle amnistie.

L'oubli seul pardonne. L'amnistie ne se dose pas. Demander : quelle quantité d'amnistie

faut-il ? C'est comme si l'on demandait : Quelle quantité de guérison faut-il ? Nous

répondons : il la faut toute. il faut fermer la plaie. Il faut éteindre toute la haine.” [

En 1880, après une première loi d'amnistie partielle l'année précédente,

une loi d'amnistie des communards est votée. Les derniers communards encore au bagne

ou en exil peuvent donc rentrer en France. Après cela, la 3ème république va finalement

mettre en œuvre certaines des réformes importantes de la Commune comme l'école gratuite puis

obligatoire et laïque en 1881 et 1882, ou encore la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905.

La Commune a eu une issue tragique mais elle a été et est toujours, une référence pour de

nombreux mouvements de politique de gauche. La légende raconte que Lénine dansa dans la neige le

jour où son gouvernement dépassa d'une journée la durée de la Commune de Paris. On retrouve

aussi des bataillons républicains de la guerre d'Espagne qui portent des noms comme Commune

de Paris ou Louise Michel. Aujourd'hui 150 ans après, l'association des amies et des amis de la

Commune de Paris continue de tenir une cérémonie d'hommage au mur des fédérés tous les mois de mai.

Cet épisode a été réalisé en partenariat avec Retronews, le site de presse de la Bibliothèque

Nationale de France ! Vous l'avez vu, tout au long de l'épisode on a pu aller piocher

dans les journaux de l'époque ce qui est quand même génial et ça c'est la force de

Retronews puisqu'ils ont numérisé énormément de journaux anciens. Vous pouvez l'utiliser pour

votre curiosité, parce que c'est toujours intéressant de voir à quoi ressemblait la

presse y'a plus de 100 ans, ou pour vos recherches historiques ou généalogiques,

ça marche aussi ! A l'occasion de ce partenariat Retronews vous offre d'ailleurs 1 mois gratuit,

sans engagement, en suivant le lien que je vous mets en description. A vos risques et

périls en allant faire un tour là-bas, perso j'ai perdu quelques soirées la tête dans les archives !

Merci à Robin de la chaîne l'histoire trouve toujours un chemin pour la préparation

de cette émission. On se retrouve très bientôt sur Nota Bene ! Ciao !


La Commune de Paris - 1871 (4) The Paris Commune - 1871 (4)

versaillais pour chaque communard fusillé. Si des  arrestations sont faites pour capturer des otages

dont l'archevêque de Paris, la Commune refuse  jusqu'au bout de mettre le décret en application.

Malgré tout, il y a des exécutions d'otages à la  suite d'initiatives individuelles ou de manière

spontanée par des fédérés. Ainsi l'archevêque de  Paris et 3 otages sont exécutés le 24 mai. Le 25

mai 1871, une dizaine de moines dominicains  soupçonnés d'être des espions sont emmenés

construire une barricade. À l'approche de  troupes versaillaises, la panique s'installe,

ils tentent de s'enfuir et la plupart sont  abattus. L'un des moines est même blessé par

les versaillais qui approchent, une  fois récupéré par ces derniers ils

estiment que sa blessure est la preuve qu'il  combattait pour la Commune et l'exécutent.

La boulette...

Le 26 mai, 50 otages, essentiellement  des gendarmes et des prêtres,

sont pris à partie par une foule  d'hommes et de femmes et sont abattus.

Le 28 mai les derniers communards combattants  dans Paris sont acculés dans le cimetière du

Père Lachaise. 147 d'entre eux sont capturés  et fusillés par les Versaillais le long de

ce qu'on appelle aujourd'hui le mur des  fédérés. La Commune de Paris est terminée,

mais c'est loin d'être le cas  de la répression versaillaise.

En effet, après la semaine sanglante, 40  000 personnes sont emmenées à Versailles

dans des camps aux conditions de vie très  difficiles, avant d'être envoyés dans des

prisons de province. Environ 10 000 personnes  furent déclarées coupables après leur procès,

essentiellement de délits politiques. Seuls  95 hommes et femmes sont condamnés à mort,

parmi eux 23 hommes seront effectivement  fusillés au camp de Satory, les autres verront

leur peine commuée en travaux forcés à perpétuité. Par rapport aux terribles massacres de la semaine

sanglante, ce nombre relativement restreint  de condamnés à mort interroge. Mais en fait

c'est tout simplement car la peine capitale  était interdite pour les crimes politiques,

les condamnés à mort l'ont été pour homicide  ou incendie volontaire de batiments habités.

4000 condamnés seront déportés au bagne de  Nouvelle Calédonie, parmi eux on trouve Louise

Michel, qui avait pourtant réclamé la mort à son  procès :”Ce que je réclame de vous [...] c'est

le champ de Satory où sont déjà tombés nos  frères. Il faut me retrancher de la société,

on vous dit de le faire : eh bien on a  raison ! Puisqu'il semble que tout cœur

qui bat pour la liberté n'a droit qu'à un  peu de plomb, j'en réclame ma part , moi !”

À partir de 1875, la IIIème république est  officiellement installée grâce aux lois

constitutionnelles. De plus en plus de voies  se font entendre pour tourner la page de la

Commune et accorder le pardon aux communards.  C'est par exemple le cas de Victor Hugo,

qui s'il n'était pas du tout un partisan de  la Commune, n'avait pas approuvé non plus

l'attitude du gouvernement de Versailles. Il  avait déjà par exemple écrit en décembre 1871

un poème hommage à Louise Michel avec laquelle  il entretenait une relation amicale depuis des

années. Le 22 mai 1876, Victor Hugo alors  sénateur, prononce un discours en faveur de

l'amnistie des communards : “Messieurs, dans la  langue politique, l'oubli s'appelle amnistie.

L'oubli seul pardonne. L'amnistie ne se dose  pas. Demander : quelle quantité d'amnistie

faut-il ? C'est comme si l'on demandait :  Quelle quantité de guérison faut-il ? Nous

répondons : il la faut toute. il faut fermer  la plaie. Il faut éteindre toute la haine.” [

En 1880, après une première loi  d'amnistie partielle l'année précédente,

une loi d'amnistie des communards est votée.  Les derniers communards encore au bagne

ou en exil peuvent donc rentrer en France. Après cela, la 3ème république va finalement

mettre en œuvre certaines des réformes importantes  de la Commune comme l'école gratuite puis

obligatoire et laïque en 1881 et 1882, ou encore  la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905.

La Commune a eu une issue tragique mais elle  a été et est toujours, une référence pour de

nombreux mouvements de politique de gauche. La  légende raconte que Lénine dansa dans la neige le

jour où son gouvernement dépassa d'une journée  la durée de la Commune de Paris. On retrouve

aussi des bataillons républicains de la guerre  d'Espagne qui portent des noms comme Commune

de Paris ou Louise Michel. Aujourd'hui 150 ans  après, l'association des amies et des amis de la

Commune de Paris continue de tenir une cérémonie  d'hommage au mur des fédérés tous les mois de mai.

Cet épisode a été réalisé en partenariat avec  Retronews, le site de presse de la Bibliothèque

Nationale de France ! Vous l'avez vu, tout  au long de l'épisode on a pu aller piocher

dans les journaux de l'époque ce qui est  quand même génial et ça c'est la force de

Retronews puisqu'ils ont numérisé énormément de  journaux anciens. Vous pouvez l'utiliser pour

votre curiosité, parce que c'est toujours  intéressant de voir à quoi ressemblait la

presse y'a plus de 100 ans, ou pour vos  recherches historiques ou généalogiques,

ça marche aussi ! A l'occasion de ce partenariat  Retronews vous offre d'ailleurs 1 mois gratuit,

sans engagement, en suivant le lien que je  vous mets en description. A vos risques et

périls en allant faire un tour là-bas, perso j'ai  perdu quelques soirées la tête dans les archives !

Merci à Robin de la chaîne l'histoire trouve  toujours un chemin pour la préparation

de cette émission. On se retrouve  très bientôt sur Nota Bene ! Ciao !