×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 14 octobre 2019

Journal en français facile 14 octobre 2019

Loïc Bussières : 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Julien Coquelle-Roëhm. Bonsoir Julien.

Julien Coquelle-Roëhm : Bonsoir.

LB : À la une : la Syrie et les troupes de Bachar al Assad qui progressent en direction de la frontière turque. À la faveur de l'accord conclu hier avec les Kurdes ciblés par Ankara, les forces de Damas annoncent ce soir être entrées dans la ville clé de Manbij. On y revient dans un instant.

JCR : La controverse aux États-Unis autour d'une vidéo projetée lors d'une conférence pour les partisans de Donald Trump.

LB : Et le Nobel d'Économie pour un trio franco-américain. La Française Esther Duflo est la deuxième femme distinguée dans la discipline.

------

JCR : Tout d'abord, la situation en Syrie et cette offensive turque qui en moins d'une semaine a entraîné la fuite d'au moins 160 000 personnes, c'est ce qu'annoncent les Nations Unies dans leur dernier communiqué.

LB : L'ONU dont le secrétaire général Antonio Guterres « appelle à une désescalade immédiate et exhorte toutes les parties à résoudre leurs problèmes de manière pacifique ». En attendant, Ankara poursuit son opération militaire dans le Nord-est syrien. Une opération qui a poussé les Kurdes, hier, a conclure une alliance avec le régime syrien pour défendre leur territoire. Après l'annonce d'un départ des soldats de leurs alliés américains de cette région. Damas qui veut aujourd'hui apparaître en sauveur. À Erbil, dans le Kurdistan irakien, Muriel Paradon.

Les troupes du régime se sont déployées dans le nord du pays, dans des villes tenues par les Kurdes, près de la frontière turque. Des chars ont été vus à Manbij ou encore Ain Issa. Et à Ras al Aïn, où de nombreux civils ont été tués et blessés dimanche, l'arrivée des soldats syriens a été saluée par les habitants, soulagés après 6 jours de bombardements turcs. C'est en tous cas l'image que souhaite montrer le régime, dans les médias officiels. Bachar el Assad n'a jamais caché qu'il voulait reprendre l'intégralité du territoire syrien, y compris le nord conquis par les Kurdes à l'issue de leur bataille contre les mouvements djihadistes. Les Kurdes eux, tentent de faire bonne figure en assurant que l'accord conclu avec les autorités syriennes ne concerne qu'une aide militaire. Eux garderaient le contrôle des administrations et donc leur autonomie. C'est à voir. Il semble qu'ils n'aient pas eu le choix. Ils ont dû pactiser avec Damas face à l'avancée des Turcs et de leurs milices supplétives et alors que des combats se déroulaient toujours ce lundi dans plusieurs villes du nord de la Syrie.

LB : Cette avancée des forces du Régime de Bachar al Assad est la conséquence directe de l'accord conclu hier entre Damas et les forces kurdes. Pour de nombreux Kurdes, cette annonce signifie la fin d'un rêve d'autonomie dans la région kurde syrienne que les partisans de la cause nomment l'est du Kurdistan. La nuit dernière a donc été une nuit de tristesse pour une grande partie de Kurdes dans le monde entier. Je vous propose d'écouter le témoignage de Bedran Ajar, un des responsables du parti de Libération du Kurdistan à Mardin. Interrogé par notre envoyée spéciale Oriane Verdier.

Ce que j'ai ressenti hier soir, c'est le reflet d'une vie de 50 ans dans le mouvement kurde. Il nous est arrivé d'avoir l'espoir qu'un pays nous soutienne pour obtenir certains droits élémentaires nationaux. Hélas à chaque fois nous nous sommes heurtés à des trahisons internes et externes. Malheureusement, je m'attendais à ce que le parti qui dirigeait le mouvement kurde dans l'ouest du Kurdistan le mène lui même à sa perte, et c'est ce qu'il a fait. Je m'attendais au pire. Mais malgré tout j'étais très triste, j'avais le cœur brisé.

LB : À noter que ce contexte de l'offensive d'Ankara dans le nord de la Syrie s'invite également dans l'actualité du football. C'est en effet dans ce contexte, et alors que Paris condamne ouvertement l'opération militaire entamée mercredi dernier, que la France reçoit la Turquie ce soir au Stade de France. Match de qualification pour l'Euro 2020. Pour l'instant, les valeurs du sport l'emportent contrairement à ce qui s'était passé au moins de juin dernier. À Konya, les supporters de la Turquie rassemblés dans le parcage visiteur du Stade de France ont majoritairement applaudi la Marseillaise au moment où l'hymne national français a été joué.

JCR : Direction les États-Unis avec cette polémique autour d'une vidéo projetée lors d'une conférence pour les partisans de Donald Trump.

LB : C'était la semaine dernière à Miami, les images montrent le président massacrer à l'arme à feu tous les représentants des médias ainsi que quelques-uns de ses adversaires politiques. La Maison-Blanche affirme ne pas avoir vu le film. Correspondance à Washington Anne Corpet.

Le clip est directement inspiré de « Kingsman », un film noir comique de 2014. On y voit la tête de Donald Trump superposée sur le corps d'un homme en costume noir et nœud papillon, qui tire au pistolet à l'intérieur d'une église. Les paroissiens visés portent à la place du visage les logos de la grande majorité des médias américains ou la tête de ses opposants politiques. La scène est ultra violente : Donald Trump égorge au couteau, tire en pleine tête, projette Barack Obama contre mur, et frappe le défunt sénateur John Mc Cain dans le dos. À la fin de la vidéo, il contemple sourire narquois aux lèvres l'étendue du carnage. « Ce clip viole toutes les normes que notre société attend de nos dirigeants », a réagi Cyndie Mc Cain, la veuve du sénateur républicain. « Donald Trump n'a pas vu la vidéo, mais d'après ce qu'il en a entendu dire, il la condamne fermement », déclare ce matin la porte-parole de la maison blanche soucieuse d'apaiser le tollé naissant. Mais cette vidéo illustre la haine des médias entretenue par le président. Donald Trump ne cesse de répéter que les médias sont l'ennemi du peuple.

JCR : En Tunisie, c'est désormais officiel : Kais Saied est bien le nouveau Président.

LB : L'instance électorale confirme ce soir ce que l'on savait déjà en précisant l'ampleur de la victoire de l'universitaire qui l'emporte face à Nabil Karoui avec 72,71 % des voix, soit un million de votes de plus que son adversaire.

JCR : Elle, occupe le trône britannique. Elizabeth II a prononcé tout à l'heure le discours qui inaugure chaque nouvelle session parlementaire.

LB : Elle a surtout porté le message de Boris Johnson renouvelant l'objectif d'un divorce rapide entre Londres et Bruxelles à 17 jours exactement du Brexit. « Le gouvernement prévoit de travailler à la mise en place d'un nouveau partenariat avec l'Union européenne sur la base du libre-échange et d'une coopération amicale », a-t-elle notamment déclaré.

JCR : Au Japon, le dernier bilan du typhon Hagibis revu une nouvelle fois à la hausse.

LB : Il s'élève à 56 morts et plus de 200 blessés. Des chiffres auxquels il faut ajouter une quinzaine de personnes portées disparues. Les sauveteurs étaient ce lundi toujours à la recherche de survivants dans les zones inondées et touchées par des glissements de terrain.

JCR : Un mot pour refermer ce journal du Nobel d'économie, le dernier remis par l'Académie suédoise.

LB : Prix attribué ce lundi à la française Esther Duflo et aux Américains Abhijit Banerjee et Michael Kremer. Tous trois sont récompensés pour leurs travaux de terrain en économie expérimentale visant à réduire la pauvreté dans le monde. En clair, ces chercheurs ont analysé les « pièges à pauvreté » et testé l'efficacité de certains dispositifs destinés à améliorer leurs conditions de vie. Les explications de Ilf Bencheikh, directeur adjoint de J-PAL Europe.

[Transcription manquante]


Journal en français facile 14 octobre 2019 Journal in easy French October 14, 2019

Loïc Bussières : 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Julien Coquelle-Roëhm. Bonsoir Julien.

Julien Coquelle-Roëhm : Bonsoir.

LB : À la une : la Syrie et les troupes de Bachar al Assad qui progressent en direction de la frontière turque. À la faveur de l'accord conclu hier avec les Kurdes ciblés par Ankara, les forces de Damas annoncent ce soir être entrées dans la ville clé de Manbij. On y revient dans un instant.

JCR : La controverse aux États-Unis autour d'une vidéo projetée lors d'une conférence pour les partisans de Donald Trump.

LB : Et le Nobel d'Économie pour un trio franco-américain. La Française Esther Duflo est la deuxième femme distinguée dans la discipline. The French Esther Duflo is the second woman distinguished in the discipline.

------

JCR : Tout d'abord, la situation en Syrie et cette offensive turque qui en moins d'une semaine a entraîné la fuite d'au moins 160 000 personnes, c'est ce qu'annoncent les Nations Unies dans leur dernier communiqué.

LB : L'ONU dont le secrétaire général Antonio Guterres « appelle à une désescalade immédiate et exhorte toutes les parties à résoudre leurs problèmes de manière pacifique ». En attendant, Ankara poursuit son opération militaire dans le Nord-est syrien. Une opération qui a poussé les Kurdes, hier, a conclure une alliance avec le régime syrien pour défendre leur territoire. Après l'annonce d'un départ des soldats de leurs alliés américains de cette région. Damas qui veut aujourd'hui apparaître en sauveur. À Erbil, dans le Kurdistan irakien, Muriel Paradon.

Les troupes du régime se sont déployées dans le nord du pays, dans des villes tenues par les Kurdes, près de la frontière turque. Des chars ont été vus à Manbij ou encore Ain Issa. Et à Ras al Aïn, où de nombreux civils ont été tués et blessés dimanche, l'arrivée des soldats syriens a été saluée par les habitants, soulagés après 6 jours de bombardements turcs. C'est en tous cas l'image que souhaite montrer le régime, dans les médias officiels. Bachar el Assad n'a jamais caché qu'il voulait reprendre l'intégralité du territoire syrien, y compris le nord conquis par les Kurdes à l'issue de leur bataille contre les mouvements djihadistes. Les Kurdes eux, tentent de faire bonne figure en assurant que l'accord conclu avec les autorités syriennes ne concerne qu'une aide militaire. Eux garderaient le contrôle des administrations et donc leur autonomie. C'est à voir. Il semble qu'ils n'aient pas eu le choix. Ils ont dû pactiser avec Damas face à l'avancée des Turcs et de leurs milices supplétives et alors que des combats se déroulaient toujours ce lundi dans plusieurs villes du nord de la Syrie.

LB : Cette avancée des forces du Régime de Bachar al Assad est la conséquence directe de l'accord conclu hier entre Damas et les forces kurdes. Pour de nombreux Kurdes, cette annonce signifie la fin d'un rêve d'autonomie dans la région kurde syrienne que les partisans de la cause nomment l'est du Kurdistan. For many Kurds, this announcement marks the end of a dream of autonomy in the Kurdish Syrian region that the supporters of the cause call eastern Kurdistan. La nuit dernière a donc été une nuit de tristesse pour une grande partie de Kurdes dans le monde entier. Je vous propose d'écouter le témoignage de Bedran Ajar, un des responsables du parti de Libération du Kurdistan à Mardin. Interrogé par notre envoyée spéciale Oriane Verdier.

Ce que j'ai ressenti hier soir, c'est le reflet d'une vie de 50 ans dans le mouvement kurde. Il nous est arrivé d'avoir l'espoir qu'un pays nous soutienne pour obtenir certains droits élémentaires nationaux. Hélas à chaque fois nous nous sommes heurtés à des trahisons internes et externes. Malheureusement, je m'attendais à ce que le parti qui dirigeait le mouvement kurde dans l'ouest du Kurdistan le mène lui même à sa perte, et c'est ce qu'il a fait. Unfortunately, I expected that the party that led the Kurdish movement in western Kurdistan would lead it to its own loss, and that's what it did. Je m'attendais au pire. Mais malgré tout j'étais très triste, j'avais le cœur brisé.

LB : À noter que ce contexte de l'offensive d'Ankara dans le nord de la Syrie s'invite également dans l'actualité du football. LB: It should be noted that this context of the Ankara offensive in the north of Syria is also present in the news of football. C'est en effet dans ce contexte, et alors que Paris condamne ouvertement l'opération militaire entamée mercredi dernier, que la France reçoit la Turquie ce soir au Stade de France. Match de qualification pour l'Euro 2020. Pour l'instant, les valeurs du sport l'emportent contrairement à ce qui s'était passé au moins de juin dernier. For now, the values of sport prevail contrary to what happened last June. À Konya, les supporters de la Turquie rassemblés dans le parcage visiteur du Stade de France ont majoritairement applaudi la Marseillaise au moment où l'hymne national français a été joué.

JCR : Direction les États-Unis avec cette polémique autour d'une vidéo projetée lors d'une conférence pour les partisans de Donald Trump.

LB : C'était la semaine dernière à Miami, les images montrent le président massacrer à l'arme à feu tous les représentants des médias ainsi que quelques-uns de ses adversaires politiques. La Maison-Blanche affirme ne pas avoir vu le film. Correspondance à Washington Anne Corpet.

Le clip est directement inspiré de « Kingsman », un film noir comique de 2014. On y voit la tête de Donald Trump superposée sur le corps d'un homme en costume noir et nœud papillon, qui tire au pistolet à l'intérieur d'une église. Les paroissiens visés portent à la place du visage les logos de la grande majorité des médias américains ou la tête de ses opposants politiques. La scène est ultra violente : Donald Trump égorge au couteau, tire en pleine tête, projette Barack Obama contre mur, et frappe le défunt sénateur John Mc Cain dans le dos. À la fin de la vidéo, il contemple sourire narquois aux lèvres l'étendue du carnage. At the end of the video, he contemplates smirking the extent of the carnage. « Ce clip viole toutes les normes que notre société attend de nos dirigeants », a réagi Cyndie Mc Cain, la veuve du sénateur républicain. « Donald Trump n'a pas vu la vidéo, mais d'après ce qu'il en a entendu dire, il la condamne fermement », déclare ce matin la porte-parole de la maison blanche soucieuse d'apaiser le tollé naissant. Mais cette vidéo illustre la haine des médias entretenue par le président. Donald Trump ne cesse de répéter que les médias sont l'ennemi du peuple.

JCR : En Tunisie, c'est désormais officiel : Kais Saied est bien le nouveau Président.

LB : L'instance électorale confirme ce soir ce que l'on savait déjà en précisant l'ampleur de la victoire de l'universitaire qui l'emporte face à Nabil Karoui avec 72,71 % des voix, soit un million de votes de plus que son adversaire.

JCR : Elle, occupe le trône britannique. Elizabeth II a prononcé tout à l'heure le discours qui inaugure chaque nouvelle session parlementaire.

LB : Elle a surtout porté le message de Boris Johnson renouvelant l'objectif d'un divorce rapide entre Londres et Bruxelles à 17 jours exactement du Brexit. LB: It especially brought the message of Boris Johnson renewing the goal of a quick divorce between London and Brussels exactly 17 days of Brexit. « Le gouvernement prévoit de travailler à la mise en place d'un nouveau partenariat avec l'Union européenne sur la base du libre-échange et d'une coopération amicale », a-t-elle notamment déclaré.

JCR : Au Japon, le dernier bilan du typhon Hagibis revu une nouvelle fois à la hausse.

LB : Il s'élève à 56 morts et plus de 200 blessés. Des chiffres auxquels il faut ajouter une quinzaine de personnes portées disparues. Les sauveteurs étaient ce lundi toujours à la recherche de survivants dans les zones inondées et touchées par des glissements de terrain.

JCR : Un mot pour refermer ce journal du Nobel d'économie, le dernier remis par l'Académie suédoise.

LB : Prix attribué ce lundi à la française Esther Duflo et aux Américains Abhijit Banerjee et Michael Kremer. Tous trois sont récompensés pour leurs travaux de terrain en économie expérimentale visant à réduire la pauvreté dans le monde. En clair, ces chercheurs ont analysé les « pièges à pauvreté » et testé l'efficacité de certains dispositifs destinés à améliorer leurs conditions de vie. Les explications de Ilf Bencheikh, directeur adjoint de J-PAL Europe.

[Transcription manquante]