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RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 05 juillet 2018

Journal en français facile 05 juillet 2018

Romain Auzouy : Vous écoutez RF il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.

RA : À la une de l'actualité : la mobilisation de diplomates européens auprès d'une communauté de bédouins. Ce sont des nomades arabes. Leur village est menacé de destruction par Israël.

ZK : Le bras de fer reprend entre la Grande-Bretagne et la Russie. Au cœur des tensions : un nouveau cas d'empoisonnement au Novtichok. Ce produit auquel avaient été exposés un ancien espion russe et sa fille. Londres demande des explications.

RA : Et puis la mort à l'âge de 92 ans de Claude Lanzmann. Le réalisateur français est l'auteur de « Shoah », un documentaire de 10 heures considéré comme un monument.

-----

ZK : C'est un village de 173 habitants qui suscite l'inquiétude d'une partie de la communauté internationale.

RA : Ce village se trouve en Cisjordanie. Une communauté de Bédouins vit sur place, les Bédouins sont des nomades arabes. Mais pour Israël ce village a été construit illégalement, et donc il doit être détruit. Si Israël passe aux actes, alors on parler d'expulsions forcées, selon de nombreux acteurs internationaux. Ce jeudi plusieurs diplomates européens se sont rendus dans le village concernés, pour apporter leur soutien aux habitants. Et pendant ce temps-là, les bulldozers israéliens ont fait leur entrée. C'est un reportage de Guilhem Delteil.

À l'entrée du village, un bulldozer est déjà en train de manœuvrer et ses va-et-vient rythment les conversations entre les diplomates européens et les représentants de la communauté. Comme ses homologues, la représentante belge exprime son soutien aux 173 habitants menacés d'expulsion. « La situation est très difficile », répond Mahmoud Abu Daouk, l'un des porte-parole de Khan Al Ahmar. La veille, 4 personnes de la communauté ont été arrêtées lors de heurts avec les forces israéliennes. « Et nous ne savons pas à quel moment nous serons tous emmenés » explique ce quinquagénaire. Pour les dirigeants palestiniens, ce transfert forcé de population constituerait un crime de guerre. L'expression n'est pas reprise par le Consul général de France à Jérusalem Pierre Cochard. Mais il s'inquiète d'une grave atteinte au droit international. « C'est en tout cas une violation très claire de la quatrième convention de Genève, qui détermine les obligations des puissances occupantes dans les territoires occupés. Donc sa violation est quelque chose de majeur de notre point de vue. On l'avait répété, on le vit aujourd'hui. Les diplomates européens ont voulu accéder à l'école dans laquelle plusieurs de leurs pays ont investi. Mais la police israélienne leur a barré l'accès. Un nouvel ordre militaire décrète la fermeture du village, ce jeudi. Les diplomates finissent par rebrousser chemin. Les dirigeants palestiniens réclament, eux, des sanctions internationales pour faire plier Israël. Guilhem Delteil, Khan Al Ahmar, RFI.

ZK : En bref, cette dernière information : un accord conclu en Allemagne sur la question migratoire

RA : C'est le sujet qui divise la fragile coalition qui est au pouvoir. L'accord aurait été conclu entre le parti de la chancelière Angela Merkel, son allié de droite la CSU, et les sociaux-démocrates du SPD. C'est la dirigeante du SPD qui l'annonce ce soir. L'accord prévoit d'accélérer les procédures de renvoi des migrants ayant déjà demandé l'asile dans un autre pays de l'Union européenne.

ZK : Direction à présent la Grande-Bretagne où semble débuter une nouvelle crise avec la Russie

RA : C'est à nouveau un cas d'empoisonnement qui est à l'origine de ces tensions. Souvenez-vous au mois de mars, un ancien espion russe et sa fille tous deux empoisonnés au Novitchok, considéré comme une arme chimique. Le Novitchok auquel deux personnes ont été à nouveau exposées : cette fois il s'agit d'un couple de Britanniques, hospitalisé dans un état critique. En début d'après-midi ce jeudi, le ministre britannique de l'Intérieur s'est exprimé à ce sujet devant le Parlement. Et il s'en prend à la Russie. On écoute Sajid Javid.

“Nous avons déjà eu droit à de nombreuses explications de la part des médias russes sponsorisés par l'État sur ce dernier incident. Nous pouvons nous attendre à de nouvelles campagnes de désinformation du Kremlin comme nous l'avons vu lors de l'attaque de Salisbury. Les yeux du monde sont tournés vers la Russie, mais pas seulement en raison de la coupe du Monde de football. Il est maintenant temps que l'État russe explique exactement ce qui s'est passé. Comprenez-moi bien : il ne s'agit pas d'une querelle avec la population russe. Ce sont les actions du gouvernement russe qui continuent de porter atteinte à notre sécurité et à celle de la communauté internationale. Nous nous opposerons aux actions qui portent mettent en péril notre sécurité et celle de nos partenaires. Il est totalement inacceptable que nos citoyens soient des cibles délibérées ou accidentelles ou qu'on déverse du poison dans nos rues, nos parcs, nos villes”.

RA : Le ministre britannique de l'Intérieur ce jeudi devant le Parlement. Peu de temps après, la Russie a réagi. Sur un ton virulent. Demandant au gouvernement britannique de “cesser ses intrigues”. C'est la porte-parole de la diplomatie russe qui l'a dit. Elle appelle, sur ce sujet, à une enquête commune.

ZK : Aux États-Unis, l'enjeu est énorme : Donald Trump doit choisir un nouveau juge à la Cour suprême.

RA : Le Président américain rendra sa décision lundi prochain. Pour bien comprendre l'enjeu : s'il fait entrer un conservateur, cela fera basculer l'équilibre de la Cour suprême. Et il faut savoir que son rôle est crucial aux États-Unis, car elle tranche les grands sujets de société, par exemple le droit à l'avortement. D'où une pression très importante sur quelques sénateurs républicains et démocrates, qui auront le pouvoir de confirmer, ou de bloquer ce choix. Alors pour tenter d'influencer la décision du Président américain, le lobbying démocrate bat son plein. Et il s'agit en premier lieu de convaincre deux sénatrices républicaines. Explications Marie Normand.

À elles deux, elles pourraient faire basculer le vote du Sénat. Lisa Murkowski et Susan Collins sont deux sénatrices Républicaines de l'Alaska et du Maine. Elles défendent le droit à l'avortement et sont donc très courtisées par les Démocrates. Courtisées et mises sous pression aussi, à l'approche des élections de mi-mandat. La stratégie a déjà été employée pour les faire voter en faveur de la défense du système d'assurance maladie Obamacare : Le Washington Post évoque une campagne de plusieurs millions de dollars dans les Etats de ces sénatrices de la part de groupes proches des démocrates, des publicités notamment, des pleines pages par exemple demain dans 4 journaux du Maine, pour démontrer que le juge choisi par Donald Trump représente un risque pour le droit à l'avortement. Pression aussi, sur 3 élus démocrates, qui pourraient faire défection lors du vote de confirmation. Ils remettent bientôt leur siège en jeu dans l'Indiana, la Virginie-Occidentale et le Dakota du Nord, des Etats qui avaient voté Trump fin 2016. Ces sénateurs pourraient donc soutenir le choix du président pour ménager leurs électeurs et tenter de sauver leur poste. Là encore, les groupes libéraux ont prévu des tribunes, des coups de fil aux bureaux des élus, une présence à leurs meetings. L'argument massue, cette fois, n'est pas la défense du droit à l'avortement, mais celle de l'Obamacare. Plus facile à défendre que l'avortement en terre trumpiste.

ZK : Les réactions sont nombreuses depuis ce matin, après le décès de Claude Lanzmann

RA : Réalisateur français, mais également écrivain et journaliste. Il est mort à l'âge de 92 ans. Son œuvre majeure, c'est un documentaire considéré comme un monument, “Shoah”, qui retrace l'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. La cause d'Israël qui a été le fil conducteur de Claude Lanzmann tout au long de sa vie. Son portrait avec Catherine Fruchon-Toussaint.

Toute sa vie, Claude Lanzmann s'est battu pour honorer la mémoire des victimes de l'holocauste. “Shoah” terme hébreu pour désigner la tragédie est ainsi le titre de son film le plus célèbre sorti en 1985. Un documentaire de 10 heures tourné sur de nombreuses années avec les témoins survivants. L'antisémitisme Claude Lanzmann en fait l'expérience dès l'âge de 13 ans en 1938 en France où il est né d'une famille qui a fuit les pogroms de l'est. Pendant la guerre, il s'engage dans les jeunesses communistes puis pour comprendre le chaos part étudier la philosophie en Allemagne en 1947. À son retour, il fait la connaissance de Sartre, de Simone de Beauvoir et fonde avec eux la revue intellectuelle “Les temps modernes”, avant de se lancer dans le cinéma et son 1er film “Pourquoi Israël ?” sort 1973. Suivront “Tsahal”, “Sobibor”, “Le dernier des injustes”, et enfin “Les Quatre sœurs” en 2018 qui à nouveau est une traversée de l'histoire et un questionnement incessant sur ce qui s'est passé. Extraordinaire et infatigable mémorialiste d'une époque et d'un peuple, Claude Lanzmann qui avait un très fort tempérament disait que la mort était un scandale absolu. Souvent on le comparait à un volcan en éruption, à 92 ans, le volcan vient de s'éteindre.

RA : Et parmi les réactions celle du ministre allemand des Affaires étrangères : évoquant le documentaire “Shoah”, il parle d'un film qui a permis une “réconciliation”. Réaction également du chef de la diplomatie israélienne qui évoque “une perte énorme pour l'humanité”, après le décès de Claude Lanzmann.

ZK : Et puis en football : on n'oublie pas le rendez-vous de demain dans la Coupe du monde.

RA : Ce sera le début des 1/4 de finale. Et la première affiche opposera la France à l'Uruguay. Les Français vont tenter de se qualifier pour les 1/2 finales. Coup d'envoi de la rencontre 14h en temps universel.

Journal en français facile 05 juillet 2018 Easy French Newspaper July 05, 2018

Romain Auzouy : Vous écoutez RF il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.

RA : À la une de l’actualité : la mobilisation de diplomates européens auprès d’une communauté de bédouins. Ce sont des nomades arabes. Leur village est menacé de destruction par Israël.

ZK : Le bras de fer reprend entre la Grande-Bretagne et la Russie. Au cœur des tensions : un nouveau cas d’empoisonnement au Novtichok. Ce produit auquel avaient été exposés un ancien espion russe et sa fille. Londres demande des explications.

RA : Et puis la mort à l’âge de 92 ans de Claude Lanzmann. Le réalisateur français est l’auteur de « Shoah », un documentaire de 10 heures considéré comme un monument.

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ZK : C’est un village de 173 habitants qui suscite l’inquiétude d’une partie de la communauté internationale.

RA : Ce village se trouve en Cisjordanie. Une communauté de Bédouins vit sur place, les Bédouins sont des nomades arabes. Mais pour Israël ce village a été construit illégalement, et donc il doit être détruit. Si Israël passe aux actes, alors on parler d’expulsions forcées, selon de nombreux acteurs internationaux. Ce jeudi plusieurs diplomates européens se sont rendus dans le village concernés, pour apporter leur soutien aux habitants. Et pendant ce temps-là, les bulldozers israéliens ont fait leur entrée. C’est un reportage de Guilhem Delteil.

À l’entrée du village, un bulldozer est déjà en train de manœuvrer et ses va-et-vient rythment les conversations entre les diplomates européens et les représentants de la communauté. Comme ses homologues, la représentante belge exprime son soutien aux 173 habitants menacés d’expulsion. « La situation est très difficile », répond Mahmoud Abu Daouk, l’un des porte-parole de Khan Al Ahmar. La veille, 4 personnes de la communauté ont été arrêtées lors de heurts avec les forces israéliennes. « Et nous ne savons pas à quel moment nous serons tous emmenés » explique ce quinquagénaire. Pour les dirigeants palestiniens, ce transfert forcé de population constituerait un crime de guerre. L’expression n’est pas reprise par le Consul général de France à Jérusalem Pierre Cochard. Mais il s’inquiète d’une grave atteinte au droit international. « C’est en tout cas une violation très claire de la quatrième convention de Genève, qui détermine les obligations des puissances occupantes dans les territoires occupés. Donc sa violation est quelque chose de majeur de notre point de vue. On l’avait répété, on le vit aujourd’hui. Les diplomates européens ont voulu accéder à l’école dans laquelle plusieurs de leurs pays ont investi. Mais la police israélienne leur a barré l’accès. Un nouvel ordre militaire décrète la fermeture du village, ce jeudi. Les diplomates finissent par rebrousser chemin. Les dirigeants palestiniens réclament, eux, des sanctions internationales pour faire plier Israël. Guilhem Delteil, Khan Al Ahmar, RFI.

ZK : En bref, cette dernière information : un accord conclu en Allemagne sur la question migratoire

RA : C’est le sujet qui divise la fragile coalition qui est au pouvoir. L’accord aurait été conclu entre le parti de la chancelière Angela Merkel, son allié de droite la CSU, et les sociaux-démocrates du SPD. C’est la dirigeante du SPD qui l’annonce ce soir. L’accord prévoit d’accélérer les procédures de renvoi des migrants ayant déjà demandé l’asile dans un autre pays de l’Union européenne.

ZK : Direction à présent la Grande-Bretagne où semble débuter une nouvelle crise avec la Russie

RA : C’est à nouveau un cas d’empoisonnement qui est à l’origine de ces tensions. Souvenez-vous au mois de mars, un ancien espion russe et sa fille tous deux empoisonnés au Novitchok, considéré comme une arme chimique. Le Novitchok auquel deux personnes ont été à nouveau exposées : cette fois il s’agit d’un couple de Britanniques, hospitalisé dans un état critique. En début d’après-midi ce jeudi, le ministre britannique de l’Intérieur s’est exprimé à ce sujet devant le Parlement. Et il s’en prend à la Russie. On écoute Sajid Javid.

“Nous avons déjà eu droit à de nombreuses explications de la part des médias russes sponsorisés par l’État sur ce dernier incident. Nous pouvons nous attendre à de nouvelles campagnes de désinformation du Kremlin comme nous l’avons vu lors de l’attaque de Salisbury. Les yeux du monde sont tournés vers la Russie, mais pas seulement en raison de la coupe du Monde de football. Il est maintenant temps que l’État russe explique exactement ce qui s’est passé. Comprenez-moi bien : il ne s’agit pas d’une querelle avec la population russe. Ce sont les actions du gouvernement russe qui continuent de porter atteinte à notre sécurité et à celle de la communauté internationale. Nous nous opposerons aux actions qui portent mettent en péril notre sécurité et celle de nos partenaires. Il est totalement inacceptable que nos citoyens soient des cibles délibérées ou accidentelles ou qu’on déverse du poison dans nos rues, nos parcs, nos villes”.

RA : Le ministre britannique de l’Intérieur ce jeudi devant le Parlement. Peu de temps après, la Russie a réagi. Sur un ton virulent. Demandant au gouvernement britannique de “cesser ses intrigues”. C’est la porte-parole de la diplomatie russe qui l’a dit. Elle appelle, sur ce sujet, à une enquête commune.

ZK : Aux États-Unis, l’enjeu est énorme : Donald Trump doit choisir un nouveau juge à la Cour suprême.

RA : Le Président américain rendra sa décision lundi prochain. Pour bien comprendre l’enjeu : s’il fait entrer un conservateur, cela fera basculer l’équilibre de la Cour suprême. Et il faut savoir que son rôle est crucial aux États-Unis, car elle tranche les grands sujets de société, par exemple le droit à l’avortement. D’où une pression très importante sur quelques sénateurs républicains et démocrates, qui auront le pouvoir de confirmer, ou de bloquer ce choix. Alors pour tenter d’influencer la décision du Président américain, le lobbying démocrate bat son plein. Et il s’agit en premier lieu de convaincre deux sénatrices républicaines. Explications Marie Normand.

À elles deux, elles pourraient faire basculer le vote du Sénat. Lisa Murkowski et Susan Collins sont deux sénatrices Républicaines de l’Alaska et du Maine. Elles défendent le droit à l’avortement et sont donc très courtisées par les Démocrates. Courtisées et mises sous pression aussi, à l’approche des élections de mi-mandat. La stratégie a déjà été employée pour les faire voter en faveur de la défense du système d’assurance maladie Obamacare : Le Washington Post évoque une campagne de plusieurs millions de dollars dans les Etats de ces sénatrices de la part de groupes proches des démocrates, des publicités notamment, des pleines pages par exemple demain dans 4 journaux du Maine, pour démontrer que le juge choisi par Donald Trump représente un risque pour le droit à l’avortement. Pression aussi, sur 3 élus démocrates, qui pourraient faire défection lors du vote de confirmation. Ils remettent bientôt leur siège en jeu dans l’Indiana, la Virginie-Occidentale et le Dakota du Nord, des Etats qui avaient voté Trump fin 2016. Ces sénateurs pourraient donc soutenir le choix du président pour ménager leurs électeurs et tenter de sauver leur poste. Là encore, les groupes libéraux ont prévu des tribunes, des coups de fil aux bureaux des élus, une présence à leurs meetings. L’argument massue, cette fois, n’est pas la défense du droit à l’avortement, mais celle de l’Obamacare. Plus facile à défendre que l’avortement en terre trumpiste.

ZK : Les réactions sont nombreuses depuis ce matin, après le décès de Claude Lanzmann

RA : Réalisateur français, mais également écrivain et journaliste. Il est mort à l’âge de 92 ans. Son œuvre majeure, c’est un documentaire considéré comme un monument, “Shoah”, qui retrace l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. La cause d’Israël qui a été le fil conducteur de Claude Lanzmann tout au long de sa vie. Son portrait avec Catherine Fruchon-Toussaint.

Toute sa vie, Claude Lanzmann s’est battu pour honorer la mémoire des victimes de l’holocauste. “Shoah” terme hébreu pour désigner la tragédie est ainsi le titre de son film le plus célèbre sorti en 1985. Un documentaire de 10 heures tourné sur de nombreuses années avec les témoins survivants. L’antisémitisme Claude Lanzmann en fait l’expérience dès l’âge de 13 ans en 1938 en France où il est né d’une famille qui a fuit les pogroms de l’est. Pendant la guerre, il s’engage dans les jeunesses communistes puis pour comprendre le chaos part étudier la philosophie en Allemagne en 1947. À son retour, il fait la connaissance de Sartre, de Simone de Beauvoir et fonde avec eux la revue intellectuelle “Les temps modernes”, avant de se lancer dans le cinéma et son 1er film “Pourquoi Israël ?” sort 1973. Suivront “Tsahal”, “Sobibor”, “Le dernier des injustes”, et enfin “Les Quatre sœurs” en 2018 qui à nouveau est une traversée de l’histoire et un questionnement incessant sur ce qui s’est passé. Extraordinaire et infatigable mémorialiste d’une époque et d’un peuple, Claude Lanzmann qui avait un très fort tempérament disait que la mort était un scandale absolu. Souvent on le comparait à un volcan en éruption, à 92 ans, le volcan vient de s’éteindre.

RA : Et parmi les réactions celle du ministre allemand des Affaires étrangères : évoquant le documentaire “Shoah”, il parle d’un film qui a permis une “réconciliation”. Réaction également du chef de la diplomatie israélienne qui évoque “une perte énorme pour l’humanité”, après le décès de Claude Lanzmann.

ZK : Et puis en football : on n’oublie pas le rendez-vous de demain dans la Coupe du monde.

RA : Ce sera le début des 1/4 de finale. Et la première affiche opposera la France à l’Uruguay. Les Français vont tenter de se qualifier pour les 1/2 finales. Coup d’envoi de la rencontre 14h en temps universel.