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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Jo voisine V

Jo voisine V

V

Jo voisine

« Qu'est-ce que vous allez donc faire avec tout cela ? demanda un jour Meg en voyant Jo mettre des caoutchoucs, une vieille robe et un vieux capuchon, et prendre un balai d'une main et une pelle de l'autre.

– Je vais me promener pour ma santé.

– C'est étonnant que deux grandes courses ce matin ne vous aient pas suffi. Il fait froid et sale dehors, et si j'avais un avis à vous donner, ce serait de rester comme moi à vous chauffer et à vous sécher, dit Meg en frissonnant.

– Je ne demande pas d'avis pour le moment, répondit Jo ; je ne peux pas rester immobile toute la journée, et, comme je ne suis pas un chat, je n'aime pas dormir au coin du feu. J'aime les aventures, je vais en chercher ! »

Meg retourna se rôtir les pieds et lire Ivanhoë, et Jo alla dans le jardin. La neige n'était pas bien épaisse, et elle eut bientôt fait de la balayer et de tracer un chemin tout autour du jardin, afin qu'au premier rayon de soleil la petite Beth pût aller s'y promener et faire prendre l'air à ses poupées encore malades. La haie du jardin séparait seule la maison de la famille Marsch de celle de M. Laurentz ; toutes deux étaient situées dans un faubourg de la ville qui ressemblait beaucoup à la campagne, avec ses rues tranquilles et ses jardins remplis de grands arbres. D'un côté de la haie basse qui séparait les deux propriétés, on voyait une vieille maison grise, qui, dans cette saison, paraissait laide et nue parce qu'elle était dépouillée de la vigne qui la couvrait et des fleurs qui l'entouraient en été ; de l'autre était une belle maison blanche, avec serres et écuries, évidemment luxueuse et commode. À travers les beaux rideaux, on apercevait toutes sortes de choses charmantes dans la maison blanche. Cependant cette maison, bien que riche d'aspect, paraissait triste et inhabitée ; aucun enfant ne jouait, même quand il faisait beau, sur la pelouse ; aucune dame ne se montrait aux fenêtres, et peu de personnes y entraient ou en sortaient, à l'exception du vieux monsieur et de son petit-fils.

Dans l'imagination active de Jo, cette belle maison était une espèce de palais endormi, rempli de splendeurs et de bonheurs dont personne ne jouissait. Elle désirait depuis longtemps contempler ces trésors cachés et revoir le « petit Laurentz », qui, chez les Gardiner, avait paru désirer aussi faire sa connaissance ; mais elle ne savait pas comment, commencer.

Jo le désirait encore plus depuis la soirée où Laurie avait été si complaisant pour elle et pour sa soeur. Elle avait bien imaginé plusieurs moyens pour arriver à être l'amie de Laurie, mais aucun n'avait pu être mis à exécution ; elle ne l'avait pas revu et elle commençait à croire qu'il était parti, quand, après avoir fait le ménage de la neige, elle l'aperçut tout à coup à une de ses fenêtres, regardant avec des yeux tristes son jardin poudré à blanc.

« Ce garçon aurait besoin de quelqu'un pour jouer et rire avec lui, se dit-elle. Son grand-père ne sait pas ce qu'il lui faut et le laisse s'ennuyer tout seul. J'ai bien envie de sauter par-dessus la haie et d'aller le dire au vieux monsieur. »

Cette idée amusa Jo, qui aimait à faire des choses périlleuses, et qui scandalisait toujours Meg par la hardiesse de ses mouvements ; elle mit à exécution son projet de sauter par-dessus la haie. Une fois arrivée de l'autre côté, elle s'arrêta et regarda la maison endormie. Rien n'y remuait ; tous les rideaux, hormis un, étaient baissés, et derrière le rideau à demi refermé de la fenêtre où elle avait vu Laurie, on entrevoyait encore une tête aux cheveux noirs bouclés, appuyée sur une main amaigrie.

Laurie, voyant l'action de Jo, s'était reculé d'un pas ; mais la curiosité, plus forte que la timidité, l'avait retenu assez près de la fenêtre pour qu'il pût voir ce qui allait se passer dans le jardin.

« Le voici tout seul et malade, pensa Jo. Pauvre garçon ! Ce n'est pas bien de le laisser ainsi. Je vais lui jeter une boule de neige, afin de l'encourager, et je lui dirai quelques mots d'amitié. »

Aussitôt pensé, aussitôt fait ; une boule de neige alla frapper la fenêtre ; la tête bouclée fit un mouvement de surprise et montra une figure, non plus inanimée comme quelques minutes auparavant, mais illuminée par le plaisir. Jo fit un petit signe de tête et, mettant son balai sur son épaule, lui cria :

« Comment vous portez-vous ? Êtes-vous malade ? »

Laurie, alors, ouvrit la fenêtre et répondit d'une voix aussi rauque que celle d'un corbeau :

« Je vais mieux, je vous remercie. J'ai eu un horrible rhume, et je suis enfermé ici depuis huit jours par ordre du médecin.

– J'en suis très fâchée. Qu'est-ce que vous faites pour vous amuser ?

– Rien ! La maison est aussi triste qu'un tombeau.

– Vous ne lisez pas ?

– Pas beaucoup. On me le défend.

– Personne ne peut donc vous faire la lecture ?

– Si, quelquefois ! Mais mes livres n'intéressent pas grand-papa, et je n'aime pas toujours demander à mon précepteur.

– Vous avez donc un précepteur ?

– Oui.

– Est-ce que personne que lui ne vient vous voir ?

– Je n'ai personne que j'aimerais voir ; on dit que les petits garçons trop tapageurs me feraient mal à la tête.

– Vous ne pouvez donc pas demander à quelque gentille petite fille de venir vous lire des histoires et vous amuser ? Les petites filles ne font pas de bruit et sont de très bonnes gardes- malades.

– Je n'en connais aucune.

– Vous me connaissez, répliqua Jo, qui s'arrêta et se mit à rire.

– Oui, je vous connais ! Est-ce que vous consentiriez à venir ? Vous me feriez bien plaisir ! s'écria Laurie.

– Je ne suis pas toujours gentille et tranquille, mais je viendrai si maman veut me le permettre. Je vais aller le lui demander. Fermez la fenêtre comme un garçon très sage et attendez-moi. »

Jo reprit en courant le chemin de chez elle en pensant à l'étonnement qu'allaient avoir ses soeurs ; et Laurie, très excité par l'idée qu'il allait recevoir une visite, voulut lui faire honneur en se brossant les cheveux ; quand il eut refait sa raie, il jeta un regard sur le surplus de sa toilette et essaya de mettre un peu d'ordre dans la chambre qui, malgré une demi-douzaine de domestiques, n'était pas précisément bien tenue.

Jo, paraît-il, avait obtenu sa permission. « Il est malade, avait-elle dit, et très changé ; chez les Gardiner, il m'avait presque fait l'effet d'un petit jeune monsieur, mais je vois bien que ce n'est encore qu'un petit garçon. »

On entendit bientôt, à la porte de la maison blanche, un grand coup de sonnette, puis une voix décidée demanda M. Laurie ; une femme de chambre arriva alors, très surprise d'avoir à annoncer à son jeune maître une demoiselle.

« Très bien ! Faites-la monter, c'est miss Jo. »

Et Laurie alla lui-même ouvrir la porte à Jo, qui était gentille et rose, paraissait très à son aise et portait d'une main un plat couvert, et de l'autre, dans un petit panier à ouvrage, les trois petits chats de Beth.

« Me voici armes et bagages, dit-elle gaiement ; maman a été très contente que je puisse faire quelque chose pour vous. Meg a voulu que je vous apporte un peu de blanc- manger qu'elle a fait elle-même, et Beth a pensé que ses petits chats vous seraient agréables ; je savais bien que non, mais je ne pouvais pas refuser, elle désirait tant faire quelque chose pour vous. »

Grâce aux petits chats de Beth et à la gaieté de Jo, Laurie oublia immédiatement sa timidité.

« C'est trop joli pour être mangé, dit-il en souriant de plaisir, quand Jo, découvrant le plat qu'elle avait apporté, lui montra le blanc-manger entouré d'une couronne de feuilles vertes et de fleurs du beau géranium rouge d'Amy.

– Ce n'est rien du tout ; seulement elles voulaient vous montrer qu'elles désiraient vous faire plaisir. Dites à la bonne de le mettre de côté pour votre thé ; comme c'est très doux, vous l'avalerez sans vous faire de mal. Quelle jolie chambre vous avez !

– Elle pourrait être jolie si elle était bien rangée ; mais les domestiques sont si paresseux qu'ils ne se donnent pas la peine d'y mettre de l'ordre, et moi, voyez-vous, je suis trop fatigué pour les gronder.

– Elle va être faite en deux minutes ; il faut seulement que le devant de la cheminée soit balayé comme ça ; et les choses rangées dessus comme ça ; et les livres ici ; et les bouteilles là ; et votre sofa placé plus convenablement ; et les oreillers droits. Là ! C'est fait, maintenant. »

Et c'était vrai ! Tout en parlant et en riant, Jo, qui n'était maladroite que quand elle ne pensait pas à ce qu'elle faisait, avait mis les choses à leur place et donné à la chambre un aspect tout différent. Laurie, gardant un silence respectueux, la regardait attentivement, et, lorsque Jo lui montra son sofa bien arrangé, il s'assit dessus avec un soupir de satisfaction, et dit avec reconnaissance :

« Comme vous êtes bonne ! Oui ! C'est tout ce qu'il fallait à ma chambre. Maintenant, asseyez- vous dans le grand fauteuil et laissez-moi faire quelque chose pour amuser ma visiteuse.

– Non ! C'est moi qui suis venue pour vous amuser ! Vous lirai-je quelque chose ? répondit Jo en regardant avec amour quelques livres placés à côté d'elle.

– Je vous remercie, j'ai lu tous ces livres-là, et, si cela ne vous fait rien, je préférerais vous entendre parler.

– Cela ne me fait rien du tout ; je parlerai toute la journée, si vous le désirez. Beth dit que je ne sais jamais quand m'arrêter.

– Beth, c'est la petite fille aux joues roses, qui reste beaucoup à la maison et sort quelquefois avec un petit panier ? demanda Laurie avec intérêt.

– Oui, c'est elle. C'est ma petite fille, à moi ; nous avons chacune la nôtre, Meg et moi. Beth est gentille comme pas une.

– La jolie, c'est Meg, et celle qui a des cheveux bouclés est Amy, je crois ?

– Comment le savez-vous ?

Laurie rougit, mais répondit franchement :

« Vous savez, je vous entends souvent vous appeler quand vous jouez dans le jardin, et, lorsque je suis seul ici, je ne peux pas m'empêcher de regarder chez vous ; vous paraissez toujours tant vous amuser ! Je vous demande pardon de mon indiscrétion, mais je ne vois pas que ce qui se passe dans le jardin. Comme votre maison fait presque face à la nôtre, les jours où vous oubliez de baisser les rideaux de la fenêtre, celle où sont placées les fleurs, je vous vois encore dès que la lampe est allumée, cela me fait alors l'effet d'un tableau. Vous êtes toutes autour de la table, votre mère est juste devant moi, et cela me paraît si agréable de voir vos figures contentes à travers les fleurs, que je ne puis m'empêcher de regarder. Je suis orphelin

Cela dit, Laurie se mit à remuer le feu, afin que Jo ne vît pas le tremblement nerveux de ses lèvres qu'il ne pouvait comprimer.

Son air triste alla droit au coeur de Jo ; elle avait été si simplement élevée qu'à son âge elle était aussi franche qu'une enfant de dix ans. Voyant Laurie solitaire et malade, et sentant combien elle était plus que lui riche en bonheur et en affections, elle essaya de partager ses trésors avec lui. Sa figure brune avait une bonté et sa voix une douceur qui ne leur étaient pas habituelles lorsqu'elle dit :

« Nous ne baisserons plus jamais le rideau, et je vous donne la permission de regarder autant que vous le désirerez ; mais je préférerais qu'au lieu de regarder à la dérobée vous vinssiez chez nous. Meg est si bonne qu'elle vous ferait du bien ; Beth chanterait, pour vous distraire, tout ce que vous voudriez ; Amy danserait devant vous ; Meg et moi nous vous ferions rire avec notre théâtre, et tous, nous nous amuserions beaucoup. Est-ce que votre grand-papa ne vous le permettrait pas ?

– Je crois qu'il le voudrait bien, si votre mère était assez bonne pour le lui demander. Il est moins sévère qu'il n'en a l'air et me laisse assez faire ce que je veux ; seulement il a peur que je devienne un ennui pour les étrangers, dit Laurie, dont la figure mobile s'illuminait de plus en plus.

– Nous ne sommes pas des étrangers, nous sommes des voisins, et il ne faut pas que vous pensiez que vous serez un fardeau pour nous. Nous désirons beaucoup faire votre connaissance, et il y a longtemps que j'aurais voulu la faire. Vous savez qu'il n'y a pas très longtemps que nous sommes ici ; mais, excepté vous, nous connaissons déjà tous ceux de nos voisins que notre mère a jugés pouvoir être pour nous d'aimables connaissances.

– Grand-papa vit au milieu de ses livres et ne s'occupe guère de ce qui se passe ailleurs. M. Brooke, mon précepteur, n'habite pas avec nous, il ne vient qu'à l'heure des leçons ; ainsi, je reste à la maison et je passe mon temps comme je peux.

– Ce n'est pas comme cela qu'il faut s'y prendre ; il suffirait à votre grand-papa de faire une grande tournée de visites dans le voisinage, et vous auriez tout de suite des maisons agréables où vous seriez reçus avec un grand plaisir. Quant à votre timidité, elle ne durera pas longtemps, ne vous en inquiétez pas. Je suis timide au fond, moi aussi ; mais on fait un petit effort, et c'est bien vite passé. »

Laurie rougit de nouveau, mais ne fut pas offensé d'avoir été accusé de timidité, car il y avait tant de bonne volonté en Jo, qu'il était impossible de ne pas accepter ses conseils, en dépit de leur forme originale, avec autant de cordialité qu'elle les offrait.

« Aimez-vous votre pension ? demanda Laurie après quelques moments de silence, pendant lesquels il avait tenu les yeux fixés sur le feu, tandis que Jo examinait la chambre qu'elle trouvait tout à fait de son goût.

– Je ne vais pas en pension. Je suis occupée à soigner ma tante, qui est une bonne vieille dame, mais d'humeur assez difficile. »


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V

Jo voisine Jo next door

« Qu'est-ce que vous allez donc faire avec tout cela ? "What are you going to do with all this? demanda un jour Meg en voyant Jo mettre des caoutchoucs, une vieille robe et un vieux capuchon, et prendre un balai d'une main et une pelle de l'autre. Meg asked one day when she saw Jo putting on rubbers, an old dress and an old hood, and taking a broom in one hand and a shovel in the other. preguntó Meg un día que vio a Jo ponerse unas gomas, un vestido viejo y una vieja cofia, y coger una escoba en una mano y una pala en la otra.

– Je vais me promener pour ma santé. - I'm going for a walk for my health.

– C'est étonnant que deux grandes courses ce matin ne vous aient pas suffi. - It's amazing that two great runs this morning weren't enough for you. - Es increíble que dos grandes carreras esta mañana no fueran suficientes para ti. Il fait froid et sale dehors, et si j'avais un avis à vous donner, ce serait de rester comme moi à vous chauffer et à vous sécher, dit Meg en frissonnant. It's cold and dirty out there, and if I had any advice for you, it would be to stay as I do and keep warm and dry," said Meg, shivering. Fuera hace frío y está sucio, y si tuviera que darte un consejo, sería que te mantuvieras tan abrigada y seca como yo -dijo Meg, tiritando.

– Je ne demande pas d'avis pour le moment, répondit Jo ; je ne peux pas rester immobile toute la journée, et, comme je ne suis pas un chat, je n'aime pas dormir au coin du feu. - I'm not asking for advice right now," Jo replied, "I can't sit still all day, and since I'm not a cat, I don't like sleeping by the fire. J'aime les aventures, je vais en chercher ! I love adventures, I'll go get some! »

Meg retourna se rôtir les pieds et lire Ivanhoë, et Jo alla dans le jardin. Meg went back to roasting her feet and reading Ivanhoe, and Jo went into the garden. Meg volvió a tostarse los pies y a leer Ivanhoe, y Jo salió al jardín. La neige n'était pas bien épaisse, et elle eut bientôt fait de la balayer et de tracer un chemin tout autour du jardin, afin qu'au premier rayon de soleil la petite Beth pût aller s'y promener et faire prendre l'air à ses poupées encore malades. The snow was not very deep, and she soon had it swept away and made a path all around the garden, so that at the first ray of sunshine little Beth could go for a walk and give her dolls, who were still sick, some fresh air. La nieve no era muy profunda, así que no tardó en barrerla y hacer un camino alrededor del jardín para que, al primer rayo de sol, la pequeña Beth pudiera salir a pasear y dar un poco de aire fresco a sus muñecas, que seguían enfermas. La haie du jardin séparait seule la maison de la famille Marsch de celle de M. Laurentz ; toutes deux étaient situées dans un faubourg de la ville qui ressemblait beaucoup à la campagne, avec ses rues tranquilles et ses jardins remplis de grands arbres. The garden hedge alone separated the house of the Marsch family from that of Mr. Laurentz; both were located in a suburb of the city that looked very much like the countryside, with its quiet streets and gardens filled with tall trees. Sólo el seto del jardín separaba la casa de la familia Marsch de la del señor Laurentz; ambas estaban situadas en un suburbio de la ciudad que se parecía mucho al campo, con sus calles tranquilas y sus jardines llenos de árboles altos. D'un côté de la haie basse qui séparait les deux propriétés, on voyait une vieille maison grise, qui, dans cette saison, paraissait laide et nue parce qu'elle était dépouillée de la vigne qui la couvrait et des fleurs qui l'entouraient en été ; de l'autre était une belle maison blanche, avec serres et écuries, évidemment luxueuse et commode. On one side of the low hedge that separated the two properties was an old gray house, which in this season looked ugly and bare because it was stripped of the vines that covered it and the flowers that surrounded it in summer; on the other was a beautiful white house, with greenhouses and stables, obviously luxurious and convenient. A un lado del seto bajo que separaba las dos propiedades había una vieja casa gris, que en esta época del año tenía un aspecto feo y desnudo porque estaba despojada de las enredaderas que la cubrían y de las flores que la rodeaban en verano; al otro lado había una hermosa casa blanca, con invernaderos y establos, evidentemente lujosa y cómoda. À travers les beaux rideaux, on apercevait toutes sortes de choses charmantes dans la maison blanche. Through the beautiful curtains, one could see all sorts of charming things in the white house. Cependant cette maison, bien que riche d'aspect, paraissait triste et inhabitée ; aucun enfant ne jouait, même quand il faisait beau, sur la pelouse ; aucune dame ne se montrait aux fenêtres, et peu de personnes y entraient ou en sortaient, à l'exception du vieux monsieur et de son petit-fils. However, this house, although rich in appearance, seemed sad and uninhabited; no children played, even when the weather was fine, on the lawn; no lady showed herself at the windows, and few people entered or left it, except for the old man and his grandson.

Dans l'imagination active de Jo, cette belle maison était une espèce de palais endormi, rempli de splendeurs et de bonheurs dont personne ne jouissait. In Jo's active imagination, this beautiful house was a kind of sleeping palace, filled with splendors and happiness that nobody enjoyed. Elle désirait depuis longtemps contempler ces trésors cachés et revoir le « petit Laurentz », qui, chez les Gardiner, avait paru désirer aussi faire sa connaissance ; mais elle ne savait pas comment, commencer. She had long desired to contemplate these hidden treasures and to see "little Laurentz" again, who, at the Gardiner's, had also seemed to desire to make her acquaintance; but she did not know how to begin.

Jo le désirait encore plus depuis la soirée où Laurie avait été si complaisant pour elle et pour sa soeur. Jo wanted him even more since the night Laurie had been so indulgent to her and her sister. Elle avait bien imaginé plusieurs moyens pour arriver à être l'amie de Laurie, mais aucun n'avait pu être mis à exécution ; elle ne l'avait pas revu et elle commençait à croire qu'il était parti, quand, après avoir fait le ménage de la neige, elle l'aperçut tout à coup à une de ses fenêtres, regardant avec des yeux tristes son jardin poudré à blanc. She had thought of many ways to make friends with Laurie, but none of them had worked; she had not seen him again, and was beginning to think he was gone, when, after cleaning up the snow, she suddenly saw him at one of her windows, looking with sad eyes at her white powdered garden.

« Ce garçon aurait besoin de quelqu'un pour jouer et rire avec lui, se dit-elle. That boy could use someone to play and laugh with," she thought. Son grand-père ne sait pas ce qu'il lui faut et le laisse s'ennuyer tout seul. His grandfather doesn't know what he needs and leaves him alone to be bored. J'ai bien envie de sauter par-dessus la haie et d'aller le dire au vieux monsieur. I feel like jumping over the hedge and telling the old man. »

Cette idée amusa Jo, qui aimait à faire des choses périlleuses, et qui scandalisait toujours Meg par la hardiesse de ses mouvements ; elle mit à exécution son projet de sauter par-dessus la haie. This idea amused Jo, who liked to do perilous things, and who always scandalized Meg by the boldness of her movements; she put into effect her plan to jump over the hedge. Une fois arrivée de l'autre côté, elle s'arrêta et regarda la maison endormie. Once she reached the other side, she stopped and looked at the sleeping house. Rien n'y remuait ; tous les rideaux, hormis un, étaient baissés, et derrière le rideau à demi refermé de la fenêtre où elle avait vu Laurie, on entrevoyait encore une tête aux cheveux noirs bouclés, appuyée sur une main amaigrie. Nothing stirred there; all the curtains, except one, were down, and behind the half-closed curtain of the window where she had seen Laurie, one could still glimpse a head with curly black hair, leaning on a thin hand. No se movía nada; todas las cortinas, excepto una, estaban bajadas, y detrás de la cortina medio cerrada de la ventana donde había visto a Laurie, aún se vislumbraba una cabeza de rizados cabellos negros, apoyada en una mano delgada.

Laurie, voyant l'action de Jo, s'était reculé d'un pas ; mais la curiosité, plus forte que la timidité, l'avait retenu assez près de la fenêtre pour qu'il pût voir ce qui allait se passer dans le jardin. Laurie, seeing Jo's action, had taken a step back; but curiosity, stronger than shyness, had kept him close enough to the window to see what was about to happen in the garden.

« Le voici tout seul et malade, pensa Jo. Here he is, all alone and sick," thought Jo. Pauvre garçon ! Ce n'est pas bien de le laisser ainsi. Je vais lui jeter une boule de neige, afin de l'encourager, et je lui dirai quelques mots d'amitié. I'll throw a snowball at him, to encourage him, and I'll say a few words of friendship. »

Aussitôt pensé, aussitôt fait ; une boule de neige alla frapper la fenêtre ; la tête bouclée fit un mouvement de surprise et montra une figure, non plus inanimée comme quelques minutes auparavant, mais illuminée par le plaisir. No sooner thought than done; a snowball hit the window; the curled head made a movement of surprise and showed a figure, no longer inanimate as a few minutes before, but illuminated by pleasure. Jo fit un petit signe de tête et, mettant son balai sur son épaule, lui cria : Jo gave a little nod and, putting her broom on her shoulder, shouted to him: Jo asintió y, poniéndose la escoba al hombro, gritó:

« Comment vous portez-vous ? "How are you doing? "¿Cómo le va? Êtes-vous malade ? Are you ill? »

Laurie, alors, ouvrit la fenêtre et répondit d'une voix aussi rauque que celle d'un corbeau : Laurie, then, opened the window and answered in a voice as hoarse as a crow's:

« Je vais mieux, je vous remercie. "I'm better, thank you. J'ai eu un horrible rhume, et je suis enfermé ici depuis huit jours par ordre du médecin. I had a horrible cold, and I've been locked up here for eight days by doctor's orders.

– J'en suis très fâchée. - I am very angry about it. - Estoy muy enfadado por ello. Qu'est-ce que vous faites pour vous amuser ? What do you do for fun?

– Rien ! La maison est aussi triste qu'un tombeau. The house is as sad as a tomb. La casa está triste como una tumba.

– Vous ne lisez pas ? - Don't you read?

– Pas beaucoup. - Not much. On me le défend. I'm being defended. No se me permite.

– Personne ne peut donc vous faire la lecture ? - So no one can read to you?

– Si, quelquefois ! - Yes, sometimes! - Sí, a veces. Mais mes livres n'intéressent pas grand-papa, et je n'aime pas toujours demander à mon précepteur. But my books don't interest Grandpa, and I don't always like to ask my tutor.

– Vous avez donc un précepteur ? - So you have a tutor?

– Oui.

– Est-ce que personne que lui ne vient vous voir ? - Doesn't anyone but him come to see you?

– Je n'ai personne que j'aimerais voir ; on dit que les petits garçons trop tapageurs me feraient mal à la tête. - I don't have anyone I'd like to see; they say little boys who are too rowdy would hurt my head. - No tengo a nadie a quien me gustaría ver; dicen que los chicos demasiado bulliciosos me dan dolor de cabeza.

– Vous ne pouvez donc pas demander à quelque gentille petite fille de venir vous lire des histoires et vous amuser ? - So you can't ask some nice little girl to come and read you stories and entertain you? Les petites filles ne font pas de bruit et sont de très bonnes gardes- malades. The little girls are quiet and are very good caretakers. Las niñas no hacen ruido y cuidan muy bien a los enfermos.

– Je n'en connais aucune. - I don't know any.

– Vous me connaissez, répliqua Jo, qui s'arrêta et se mit à rire. - You know me," Jo replied, stopping and laughing. - Ya me conoces -respondió Jo, que se detuvo y se echó a reír.

– Oui, je vous connais ! - Yes, I know you! Est-ce que vous consentiriez à venir ? Would you agree to come? Vous me feriez bien plaisir ! You would make me very happy! s'écria Laurie.

– Je ne suis pas toujours gentille et tranquille, mais je viendrai si maman veut me le permettre. - I'm not always nice and quiet, but I'll come if Mom wants to let me. Je vais aller le lui demander. I'll go ask him. Fermez la fenêtre comme un garçon très sage et attendez-moi. Close the window like a very wise boy and wait for me. Cierra la ventana como un buen chico y espérame. »

Jo reprit en courant le chemin de chez elle en pensant à l'étonnement qu'allaient avoir ses soeurs ; et Laurie, très excité par l'idée qu'il allait recevoir une visite, voulut lui faire honneur en se brossant les cheveux ; quand il eut refait sa raie, il jeta un regard sur le surplus de sa toilette et essaya de mettre un peu d'ordre dans la chambre qui, malgré une demi-douzaine de domestiques, n'était pas précisément bien tenue. Jo ran back to her house, thinking of the astonishment her sisters would have; and Laurie, very much excited by the idea that he was going to receive a visit, wanted to do her honor by brushing his hair; when he had parted it again, he glanced at the surplus of his toilet and tried to put some order into the room, which, in spite of half a dozen servants, was not precisely well kept. Jo corrió de vuelta a su casa, pensando en lo sorprendidas que estarían sus hermanas, y Laurie, muy excitada ante la perspectiva de una visita, quiso enorgullecerla cepillándose el pelo; cuando lo hubo separado de nuevo, miró el resto de su aseo y trató de poner un poco de orden en la habitación, que, a pesar de tener media docena de criados, no estaba precisamente bien cuidada.

Jo, paraît-il, avait obtenu sa permission. Jo, it seems, had obtained his permission. « Il est malade, avait-elle dit, et très changé ; chez les Gardiner, il m'avait presque fait l'effet d'un petit jeune monsieur, mais je vois bien que ce n'est encore qu'un petit garçon. He is ill," she said, "and very much changed; at the Gardiners' he almost looked like a little young man to me, but I can see he is still a little boy. Está enfermo -dijo- y muy cambiado. En casa de los Gardiner casi me pareció un hombre joven, pero veo que sigue siendo sólo un muchacho. »

On entendit bientôt, à la porte de la maison blanche, un grand coup de sonnette, puis une voix décidée demanda M. Laurie ; une femme de chambre arriva alors, très surprise d'avoir à annoncer à son jeune maître une demoiselle. Soon a loud ring was heard at the door of the white house, and then a determined voice asked for Mr. Laurie; a chambermaid then arrived, very surprised to have to announce to her young master a lady. Pronto se oyó un fuerte timbre en la puerta de la blanca casa, luego una voz decidida preguntó por el señor Laurie; llegó entonces una camarera, muy sorprendida de tener que anunciar una joven dama a su joven amo.

« Très bien ! Faites-la monter, c'est miss Jo. Send her up, she's Miss Jo. »

Et Laurie alla lui-même ouvrir la porte à Jo, qui était gentille et rose, paraissait très à son aise et portait d'une main un plat couvert, et de l'autre, dans un petit panier à ouvrage, les trois petits chats de Beth. And Laurie himself went to open the door for Jo, who was nice and pink, looked very comfortable, and carried a covered dish in one hand, and Beth's three little cats in a little work basket in the other. Y el propio Laurie fue a abrirle la puerta a Jo, que era bonita y rosada, parecía muy cómoda y llevaba un plato cubierto en una mano y los tres gatitos de Beth en una pequeña cesta de trabajo en la otra.

« Me voici armes et bagages, dit-elle gaiement ; maman a été très contente que je puisse faire quelque chose pour vous. "Here I am with weapons and baggage," she said cheerfully; "Mother was very glad that I could do something for you. Aquí estoy con las armas y el equipaje -dijo alegremente-; mamá estaba muy contenta de que pudiera hacer algo por ti. Meg a voulu que je vous apporte un peu de blanc- manger qu'elle a fait elle-même, et Beth a pensé que ses petits chats vous seraient agréables ; je savais bien que non, mais je ne pouvais pas refuser, elle désirait tant faire quelque chose pour vous. Meg wanted me to bring you some blancmange she made herself, and Beth thought her little cats would be nice to you; I knew they wouldn't, but I couldn't refuse, she wanted so much to do something for you. »

Grâce aux petits chats de Beth et à la gaieté de Jo, Laurie oublia immédiatement sa timidité. Thanks to Beth's little cats and Jo's cheerfulness, Laurie immediately forgot her shyness.

« C'est trop joli pour être mangé, dit-il en souriant de plaisir, quand Jo, découvrant le plat qu'elle avait apporté, lui montra le blanc-manger entouré d'une couronne de feuilles vertes et de fleurs du beau géranium rouge d'Amy. "It's too pretty to eat," he said, smiling with pleasure, when Jo, uncovering the dish she had brought, showed him the blancmange surrounded by a wreath of green leaves and flowers from Amy's beautiful red geranium. "Es demasiado bonito para comerlo", dijo, sonriendo de placer, cuando Jo, destapando el plato que había traído, le mostró el manjar blanco rodeado de una corona de hojas verdes y flores del hermoso geranio rojo de Amy.

– Ce n'est rien du tout ; seulement elles voulaient vous montrer qu'elles désiraient vous faire plaisir. - It's nothing at all; they just wanted to show you that they wanted to please you. Dites à la bonne de le mettre de côté pour votre thé ; comme c'est très doux, vous l'avalerez sans vous faire de mal. Tell the maid to put it aside for your tea; as it is very sweet, you will swallow it without hurting yourself. Dile a la criada que lo aparte para tu té; como es muy dulce, podrás tragarlo sin hacerte daño. Quelle jolie chambre vous avez !

– Elle pourrait être jolie si elle était bien rangée ; mais les domestiques sont si paresseux qu'ils ne se donnent pas la peine d'y mettre de l'ordre, et moi, voyez-vous, je suis trop fatigué pour les gronder. - It might be pretty if it were tidy; but the servants are so lazy that they don't bother to put it in order, and I, you see, am too tired to scold them. - Podría ser bonita si estuviera ordenada, pero los criados son tan perezosos que no se molestan en ponerla en orden, y yo, como ves, estoy demasiado cansada para regañarles.

– Elle va être faite en deux minutes ; il faut seulement que le devant de la cheminée soit balayé comme ça ; et les choses rangées dessus comme ça ; et les livres ici ; et les bouteilles là ; et votre sofa placé plus convenablement ; et les oreillers droits. - It will be done in two minutes; it only needs the front of the fireplace swept like this; and the things put on it like this; and the books here; and the bottles there; and your sofa placed more properly; and the pillows straight. - Estará listo en dos minutos; sólo necesita el frente de la chimenea barrido así; y las cosas dispuestas sobre él así; y los libros aquí; y las botellas allí; y tu sofá colocado más apropiadamente; y las almohadas derechas. Là ! C'est fait, maintenant. »

Et c'était vrai ! Tout en parlant et en riant, Jo, qui n'était maladroite que quand elle ne pensait pas à ce qu'elle faisait, avait mis les choses à leur place et donné à la chambre un aspect tout différent. While talking and laughing, Jo, who was only clumsy when she wasn't thinking about what she was doing, had put things in their proper place and given the room a whole new look. Mientras hablaba y reía, Jo, que sólo era torpe cuando no pensaba en lo que hacía, colocaba las cosas en su sitio y daba a la habitación un aspecto completamente distinto. Laurie, gardant un silence respectueux, la regardait attentivement, et, lorsque Jo lui montra son sofa bien arrangé, il s'assit dessus avec un soupir de satisfaction, et dit avec reconnaissance : Laurie, keeping a respectful silence, looked at her intently, and, when Jo showed him her well-arranged sofa, he sat down on it with a sigh of satisfaction, and said gratefully:

« Comme vous êtes bonne ! "How good you are! Oui ! C'est tout ce qu'il fallait à ma chambre. That's all my room needed. Maintenant, asseyez- vous dans le grand fauteuil et laissez-moi faire quelque chose pour amuser ma visiteuse. Now sit down in the big chair and let me do something to entertain my visitor.

– Non ! C'est moi qui suis venue pour vous amuser ! I'm the one who came to entertain you! Vous lirai-je quelque chose ? répondit Jo en regardant avec amour quelques livres placés à côté d'elle. Jo replied as she lovingly looked at some books placed next to her.

– Je vous remercie, j'ai lu tous ces livres-là, et, si cela ne vous fait rien, je préférerais vous entendre parler. - Thank you, I have read all of these books, and if you don't mind, I would rather hear you speak.

– Cela ne me fait rien du tout ; je parlerai toute la journée, si vous le désirez. - It doesn't matter to me at all; I'll talk all day, if you like. - No me importa en absoluto; hablaré todo el día, si quieres. Beth dit que je ne sais jamais quand m'arrêter. Beth says I never know when to stop.

– Beth, c'est la petite fille aux joues roses, qui reste beaucoup à la maison et sort quelquefois avec un petit panier ? - Beth is the little girl with pink cheeks, who stays at home a lot and sometimes goes out with a little basket? demanda Laurie avec intérêt.

– Oui, c'est elle. C'est ma petite fille, à moi ; nous avons chacune la nôtre, Meg et moi. She's my little girl; Meg and I each have our own. Beth est gentille comme pas une. Beth is sweet as can be.

– La jolie, c'est Meg, et celle qui a des cheveux bouclés est Amy, je crois ? - The pretty one is Meg, and the one with the curly hair is Amy, I think?

– Comment le savez-vous ?

Laurie rougit, mais répondit franchement : Laurie blushed, but answered truthfully:

« Vous savez, je vous entends souvent vous appeler quand vous jouez dans le jardin, et, lorsque je suis seul ici, je ne peux pas m'empêcher de regarder chez vous ; vous paraissez toujours tant vous amuser ! "You know, I often hear you call out to each other when you are playing in the garden, and, when I am alone here, I can't help looking at your place; you always seem to be having so much fun! Je vous demande pardon de mon indiscrétion, mais je ne vois pas que ce qui se passe dans le jardin. I beg your pardon for my indiscretion, but I can't see that what's going on in the garden. Pido disculpas por mi indiscreción, pero no sólo veo lo que pasa en el jardín. Comme votre maison fait presque face à la nôtre, les jours où vous oubliez de baisser les rideaux de la fenêtre, celle où sont placées les fleurs, je vous vois encore dès que la lampe est allumée, cela me fait alors l'effet d'un tableau. As your house is almost opposite ours, on days when you forget to lower the curtains of the window where the flowers are placed, I still see you as soon as the lamp is lit, it then gives me the effect of a painting. Vous êtes toutes autour de la table, votre mère est juste devant moi, et cela me paraît si agréable de voir vos figures contentes à travers les fleurs, que je ne puis m'empêcher de regarder. You are all around the table, your mother is right in front of me, and it seems so nice to see your happy faces through the flowers, that I can't help but look. Estáis todos alrededor de la mesa, vuestra madre está justo delante de mí, y me parece tan agradable ver vuestras caras felices a través de las flores, que no puedo evitar mirar. Je suis orphelin Soy huérfano

Cela dit, Laurie se mit à remuer le feu, afin que Jo ne vît pas le tremblement nerveux de ses lèvres qu'il ne pouvait comprimer. With that said, Laurie began to stir the fire, so that Jo would not see the nervous trembling of his lips that he could not compress.

Son air triste alla droit au coeur de Jo ; elle avait été si simplement élevée qu'à son âge elle était aussi franche qu'une enfant de dix ans. Her sad look went straight to Jo's heart; she had been so simply brought up that at her age she was as frank as a ten-year-old. Voyant Laurie solitaire et malade, et sentant combien elle était plus que lui riche en bonheur et en affections, elle essaya de partager ses trésors avec lui. Seeing Laurie lonely and ill, and feeling how much richer she was than he in happiness and affections, she tried to share her treasures with him. Sa figure brune avait une bonté et sa voix une douceur qui ne leur étaient pas habituelles lorsqu'elle dit : Her brown face had a kindness and her voice a sweetness that was not usual for them when she said:

« Nous ne baisserons plus jamais le rideau, et je vous donne la permission de regarder autant que vous le désirerez ; mais je préférerais qu'au lieu de regarder à la dérobée vous vinssiez chez nous. "We will never draw the curtain again, and I give you permission to look as much as you like; but I would rather you came to our house instead of peeping. "No volveremos a correr la cortina, y te daré permiso para mirar todo lo que quieras, pero prefiero que vengas a nuestra casa a echar un vistazo a hurtadillas. Meg est si bonne qu'elle vous ferait du bien ; Beth chanterait, pour vous distraire, tout ce que vous voudriez ; Amy danserait devant vous ; Meg et moi nous vous ferions rire avec notre théâtre, et tous, nous nous amuserions beaucoup. Meg is so good that she would do you good; Beth would sing, to entertain you, anything you wanted; Amy would dance before you; Meg and I would make you laugh with our drama, and all of us would have a great time. Est-ce que votre grand-papa ne vous le permettrait pas ? Wouldn't your grandfather allow it?

– Je crois qu'il le voudrait bien, si votre mère était assez bonne pour le lui demander. - I think he would want to, if your mother were good enough to ask him. Il est moins sévère qu'il n'en a l'air et me laisse assez faire ce que je veux ; seulement il a peur que je devienne un ennui pour les étrangers, dit Laurie, dont la figure mobile s'illuminait de plus en plus. He is less severe than he seems and lets me do what I want; only he is afraid that I will become a nuisance to strangers," said Laurie, whose mobile face was getting brighter. No es tan estricto como parece y me deja hacer lo que quiero; sólo teme que sea una molestia para los extraños -dijo Laurie, cuyo rostro móvil se iluminaba cada vez más.

– Nous ne sommes pas des étrangers, nous sommes des voisins, et il ne faut pas que vous pensiez que vous serez un fardeau pour nous. - We are not strangers, we are neighbors, and you should not think that you will be a burden to us. Nous désirons beaucoup faire votre connaissance, et il y a longtemps que j'aurais voulu la faire. We are very interested in getting to know you, and I have been wanting to do so for a long time. Vous savez qu'il n'y a pas très longtemps que nous sommes ici ; mais, excepté vous, nous connaissons déjà tous ceux de nos voisins que notre mère a jugés pouvoir être pour nous d'aimables connaissances. You know that we have not been here very long; but, except for you, we already know all those of our neighbors whom our mother has judged to be amiable acquaintances for us.

– Grand-papa vit au milieu de ses livres et ne s'occupe guère de ce qui se passe ailleurs. - Grandpa lives in the middle of his books and doesn't pay much attention to what's going on elsewhere. - El abuelo vive rodeado de sus libros y no presta mucha atención a lo que ocurre en otros lugares. M. Brooke, mon précepteur, n'habite pas avec nous, il ne vient qu'à l'heure des leçons ; ainsi, je reste à la maison et je passe mon temps comme je peux. Mr. Brooke, my tutor, does not live with us, he only comes at lesson time, so I stay at home and pass my time as I can.

– Ce n'est pas comme cela qu'il faut s'y prendre ; il suffirait à votre grand-papa de faire une grande tournée de visites dans le voisinage, et vous auriez tout de suite des maisons agréables où vous seriez reçus avec un grand plaisir. - This is not the way to go about it; it would be enough for your grandfather to make a grand tour of the neighborhood, and you would immediately have pleasant houses where you would be received with great pleasure. Quant à votre timidité, elle ne durera pas longtemps, ne vous en inquiétez pas. As for your shyness, it won't last long, don't worry about it. Je suis timide au fond, moi aussi ; mais on fait un petit effort, et c'est bien vite passé. I'm shy at heart, too; but you make a little effort, and it's over pretty quickly. »

Laurie rougit de nouveau, mais ne fut pas offensé d'avoir été accusé de timidité, car il y avait tant de bonne volonté en Jo, qu'il était impossible de ne pas accepter ses conseils, en dépit de leur forme originale, avec autant de cordialité qu'elle les offrait. Laurie blushed again, but was not offended at being accused of shyness, for there was so much good will in Jo, that it was impossible not to accept her advice, in spite of its original form, with as much cordiality as she offered it. Laurie volvió a sonrojarse, pero no se ofendió al ser acusada de timidez, pues había tanta buena voluntad en Jo, que era imposible no aceptar su consejo, a pesar de su forma original, con tanta cordialidad como ella lo ofrecía.

« Aimez-vous votre pension ? "Do you like your pension? demanda Laurie après quelques moments de silence, pendant lesquels il avait tenu les yeux fixés sur le feu, tandis que Jo examinait la chambre qu'elle trouvait tout à fait de son goût. Laurie asked after a few moments of silence, during which he had kept his eyes fixed on the fire, while Jo examined the room, which she found quite to her taste.

– Je ne vais pas en pension. - I don't go to boarding school. Je suis occupée à soigner ma tante, qui est une bonne vieille dame, mais d'humeur assez difficile. I am busy caring for my aunt, who is a good old lady, but in a rather difficult mood. Я занята уходом за своей тетей, которая является доброй старушкой, но в довольно тяжелом настроении. »