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Les mots de l'actualité, ESPION   2010-07-01

ESPION 2010-07-01

L'espionnage à la Une ! Ça se remarque parce que c'est devenu plutôt rare : les espions ne font plus vendre ? C'est qu'ils sont en perte de vitesse, au moins apparemment, depuis la chute des régimes communistes, comme si la logique des deux blocs se recomposait différemment. Mais ce mot d' espion est bien ancien : on le trouve depuis le Moyen Âge. Avec parfois des sens particuliers, oubliés aujourd'hui : un espion a désigné un type spécial de miroir, qu'on appelle sans tain, qui permet de voir sans être vu. Mais il a aussi désigné un délateur, un dénonciateur, ce qu'on peut appeler parfois un donneur, ou simplement un indicateur : celui qui gravite dans le monde des bandits, mais qui en fait vend des informations à la police. De fait, on n'est pas très loin du sens ordinaire d'espion, qui porte une idée la plupart du temps très négative. En effet, l'espion incarne un comportement plutôt méprisable. Il feint d'appartenir à une certaine communauté, parfois d'ailleurs il lui appartient vraiment. Et en fait il travaille pour une communauté ennemie, à qui il transmet des informations, des renseignements stratégiques, politiques, économiques, etc.

Avoir peur de l'espion, c'est donc avoir peur de celui qu'on ne remarque pas, qu'on a du mal à démasquer, qui par définition nous ressemble, se veut transparent, couleur muraille. Et la méfiance excessive peut susciter des comportements de folie, qui s'apparentent à la paranoïa. C'est ainsi que s'est créé le mot espionnite . Étrangement, il est né vers les années 20, c'est-à-dire juste après la première guerre mondiale. Les périodes où l'espionnage était le plus à craindre venaient de se terminer. Mais la peur de se faire surprendre était là encore. Et on se souvient de ces slogans terribles, par lesquels on invitait la population à se méfier de tous les inconnus, et à surveiller ses comportements ; Méfiez-vous : les murs ont des oreilles.

L'espion, qui tient du traitre, a donc tout pour devenir un personnage odieux. Et stupeur, on s'aperçoit que cette figure peut devenir positive, et même faire rêver. On est pourtant en pleine guerre froide, dans les années 50 à 80, et voilà que son image se retourne pour devenir totalement romanesque : OSS 117, James Bond. Séducteur et cynique, vivant dans le danger, c'est la nouvelle figure qui plait, et qui séduit probablement parce qu'elle se met dans la gueule du loup. Attention, souvenons-nous que ce succès s'inscrit dans une situation bien particulière, et que les romans, presque toujours, représentent le monde comme coupé en deux parties : le bon ouest et le vilain est. Mais on le voit la fin de la guerre froide n'empêche pas qu'on parle encore d'espion, et de toute façon, il y a de nombreuses formes contemporaines d'espionnage, l'espionnage industriel notamment. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.


ESPION   2010-07-01 SPY 2010-07-01 SPY 2010-07-01

L'espionnage à la Une ! Ça se remarque parce que c'est devenu plutôt rare : les espions ne font plus vendre ? C'est qu'ils sont en perte de vitesse, au moins apparemment, depuis la chute des régimes communistes, comme si la logique des deux blocs se recomposait différemment. Mais ce mot d' espion est bien ancien : on le trouve depuis le Moyen Âge. Avec parfois des sens particuliers, oubliés aujourd'hui : un espion a désigné un type spécial de miroir, qu'on appelle sans tain, qui permet de voir sans être vu. Mais il a aussi désigné un délateur, un dénonciateur, ce qu'on peut appeler parfois un donneur, ou simplement un indicateur : celui qui gravite dans le monde des bandits, mais qui en fait vend des informations à la police. De fait, on n'est pas très loin du sens ordinaire d'espion, qui porte une idée la plupart du temps très négative. En effet, l'espion incarne un comportement plutôt méprisable. Il feint d'appartenir à une certaine communauté, parfois d'ailleurs il lui appartient vraiment. Et en fait il travaille pour une communauté ennemie, à qui il transmet des informations, des renseignements stratégiques, politiques, économiques, etc.

Avoir peur de l'espion, c'est donc avoir peur de celui qu'on ne remarque pas, qu'on a du mal à démasquer, qui par définition nous ressemble, se veut transparent, couleur muraille. Et la méfiance excessive peut susciter des comportements de folie, qui s'apparentent à la paranoïa. C'est ainsi que s'est créé le mot espionnite . Étrangement, il est né vers les années 20, c'est-à-dire juste après la première guerre mondiale. Les périodes où l'espionnage était le plus à craindre venaient de se terminer. Mais la peur de se faire surprendre était là encore. Et on se souvient de ces slogans terribles, par lesquels on invitait la population à se méfier de tous les inconnus, et à surveiller ses comportements ; Méfiez-vous : les murs ont des oreilles.

L'espion, qui tient du traitre, a donc tout pour devenir un personnage odieux. Et stupeur, on s'aperçoit que cette figure peut devenir positive, et même faire rêver. On est pourtant en pleine guerre froide, dans les années 50 à 80, et voilà que son image se retourne pour devenir totalement romanesque : OSS 117, James Bond. Séducteur et cynique, vivant dans le danger, c'est la nouvelle figure qui plait, et qui séduit probablement parce qu'elle se met dans la gueule du loup. Attention, souvenons-nous que ce succès s'inscrit dans une situation bien particulière, et que les romans, presque toujours, représentent le monde comme coupé en deux parties : le bon ouest et le vilain est. Mais on le voit la fin de la guerre froide n'empêche pas qu'on parle encore d'espion, et de toute façon, il y a de nombreuses formes contemporaines d'espionnage, l'espionnage industriel notamment. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.