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Les mots de l'actualité (2009), DYNASTIE   2009-09-04

DYNASTIE 2009-09-04

On sait maintenant que le nouveau président du Gabon portera le même nom que l'ancien : une pratique qui n'appartient pas qu'à ce pays. On peut penser au Togo ou à la RDC pour s'apercevoir qu'assez récemment, le pouvoir s'est transmis, même si ce n'est pas un héritage automatique. Mais on aurait tort de penser que l'Afrique est le seul continent à permettre de telles pratiques ! On se souvient qu'en Amérique, on a eu deux présidents Bush aux Etats-Unis. Et on trouverait des exemples ailleurs encore !

Mais malgré tout, on parle beaucoup des « dynasties du pouvoir ». Qu'est-ce donc qu'une « dynastie » ? Le mot s'emploie en général à propos d'une famille régnante, dans laquelle le pouvoir passe d'un individu à un autre. C'est bien souvent du père au fils. En France, par exemple, sous l'Ancien Régime, la royauté se transmettait au fils ainé. On a ainsi parlé de « la dynastie des Capet ». Parfois, évidemment, la succession est moins directe ; notamment si un roi a une telle longévité, que la couronne saute une, ou même deux générations. C'est ce qui s'était passé, par exemple, entre Louis XIV et Louis XV. Il y a donc un ordre, une liste d'attente, des prétendants. Et celui qui est censé, à un moment donné, succéder au monarque, est appelé héritier présomptif. On parle aussi de « dauphin », pour désigner d'abord celui qui, par sa naissance, peut prétendre au trône. D'où vient ce mot ? Il est typiquement français et s'explique par l'Histoire. « Le dauphin » est d'abord le nom des seigneurs du Dauphiné et d'Auvergne, au XIIe siècle. Et puis, au XIVe siècle, cette province du Dauphiné fut rattachée à la France, qui était en train de se construire. Et le titre de seigneur du Dauphiné revint au fils du roi de France, qui, logiquement, devait finir par succéder à son père.

De nos jours, le mot est employé, par extension, lorsqu'un personnage important a, de son vivant, désigné celui qu'il souhaitait voir prendre sa suite. Il est étonnant de voir d'ailleurs que ce mot de « dynastie », à l'origine, n'a pas du tout ce sens-là. En grec, dunasteia , dont dynastie dérive de façon directe et savante, a une signification bien différente. C'est simplement la souveraineté, la puissance de gouverner. Mais aujourd'hui, c'est l'idée de filiation, de transmission du pouvoir qui prévaut : « dynastie » ne signifie nullement pouvoir. Et le mot est employé, par extension, pour parler d'une charge qui est exercée successivement par plusieurs personnes d'une même famille. C'est très fréquent en politique. On a en France d'assez nombreuses villes dont le maire est fils du maire précédent. Par extension aussi, le mot peut s'employer quand il s'agit d'activités bien différentes : un notaire, ou même un commerçant. Et même pour des familles d'artistes : on parle de « la dynastie des Breughel », de « la dynastie des Bach », puisque Jean-Sébastien Bach a eu de très nombreux enfants, tous musiciens, et certains très talentueux et très connus. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


DYNASTIE   2009-09-04 DYNASTY 2009-09-04 王朝 2009-09-04

On sait maintenant que le nouveau président du Gabon portera le même nom que l'ancien : une pratique qui n'appartient pas qu'à ce pays. On peut penser au Togo ou à la RDC pour s'apercevoir qu'assez récemment, le pouvoir s'est transmis, même si ce n'est pas un héritage automatique. Mais on aurait tort de penser que l'Afrique est le seul continent à permettre de telles pratiques ! On se souvient qu'en Amérique, on a eu deux présidents Bush aux Etats-Unis. Et on trouverait des exemples ailleurs encore !

Mais malgré tout, on parle beaucoup des « dynasties du pouvoir ». Qu'est-ce donc qu'une « dynastie » ? Le mot s'emploie en général à propos d'une famille régnante, dans laquelle le pouvoir passe d'un individu à un autre. C'est bien souvent du père au fils. En France, par exemple, sous l'Ancien Régime, la royauté se transmettait au fils ainé. On a ainsi parlé de « la dynastie des Capet ». Parfois, évidemment, la succession est moins directe ; notamment si un roi a une telle longévité, que la couronne saute une, ou même deux générations. C'est ce qui s'était passé, par exemple, entre Louis XIV et Louis XV. Il y a donc un ordre, une liste d'attente, des prétendants. Et celui qui est censé, à un moment donné, succéder au monarque, est appelé héritier présomptif. On parle aussi de « dauphin », pour désigner d'abord celui qui, par sa naissance, peut prétendre au trône. D'où vient ce mot ? Il est typiquement français et s'explique par l'Histoire. « Le dauphin » est d'abord le nom des seigneurs du Dauphiné et d'Auvergne, au XIIe siècle. Et puis, au XIVe siècle, cette province du Dauphiné fut rattachée à la France, qui était en train de se construire. Et le titre de seigneur du Dauphiné revint au fils du roi de France, qui, logiquement, devait finir par succéder à son père.

De nos jours, le mot est employé, par extension, lorsqu'un personnage important a, de son vivant, désigné celui qu'il souhaitait voir prendre sa suite. Il est étonnant de voir d'ailleurs que ce mot de « dynastie », à l'origine, n'a pas du tout ce sens-là. En grec, dunasteia , dont dynastie dérive de façon directe et savante, a une signification bien différente. C'est simplement la souveraineté, la puissance de gouverner. Mais aujourd'hui, c'est l'idée de filiation, de transmission du pouvoir qui prévaut : « dynastie » ne signifie nullement pouvoir. Et le mot est employé, par extension, pour parler d'une charge qui est exercée successivement par plusieurs personnes d'une même famille. C'est très fréquent en politique. On a en France d'assez nombreuses villes dont le maire est fils du maire précédent. Par extension aussi, le mot peut s'employer quand il s'agit d'activités bien différentes : un notaire, ou même un commerçant. Et même pour des familles d'artistes : on parle de « la dynastie des Breughel », de « la dynastie des Bach », puisque Jean-Sébastien Bach a eu de très nombreux enfants, tous musiciens, et certains très talentueux et très connus. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/