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Les mots de l'actualité, CHEVAL DE TROIE   2010-01-08

CHEVAL DE TROIE 2010-01-08

Le cheval de Troie à l'honneur ? Pourquoi pas, puisqu'il fait partie des dix mots – mots ou expressions bien sûr, on ne va pas chipoter là-dessus – mis à l'honneur en 2010 pour représenter la langue française, son actualité et sa vivacité. Et pourtant, le cheval de Troie, même si c'est une belle image, évoque la ruse, et surtout la traitrise, la ruse perverse, celle qui permet de prendre l'ennemi à revers, presque par derrière. Mais elle est bien ambigüe. Elle évoque tout autant l'intelligence de celui qui l'a inventée. Un bref retour en arrière vers le mythe nous permettra de mieux saisir l'affaire. Imaginons-nous plus jeunes de quelques millénaires, nous voilà en pleine guerre de Troie. Mais elle traîne, cette guerre ; dix ans déjà que les Grecs assiègent cette ville sans parvenir à la prendre. C'est alors qu'Ulysse suggère une manœuvre habile et perfide : construire un gigantesque cheval, le laisser devant les portes de la ville, comme si c'était une offrande à la déesse Athéna, et disparaître comme si on abandonnait la lutte. Il faut ensuite que les Troyens se convainquent qu'ils ont intérêt à amener le cheval à l'intérieur de leur cité. Il leur apportera une protection supplémentaire, pensent-ils.

Mais, on sait comment ça tourne : dans le cheval sont cachés des guerriers qui peuvent ainsi s'introduire dans la ville convoitée. Pendant la nuit, ils sortent, vont ouvrir une porte dérobée de Troie, par où le gros de l'armée grecque pourra investir la cité. La légende sert de métaphore pour décrire un processus informatique qui sert à prendre le contrôle d'un ordinateur. Ce n'est pas vraiment un virus, mais un logiciel qui, une fois installé peut diffuser certaines informations, en détruire d'autres, mais surtout permette que le poste soit piloté à distance par quelqu'un qui n'en est pas le possesseur, mais qui pourra s'en servir à sa guise. Un lien invisible permet donc cette manipulation de la part de celui qui a conçu le logiciel. Et la métaphore peut se filer : c'est comme si le cheval de Troie avait ouvert une porte dérobée pour faire entrer les intrus, comme s'il avait ouvert, depuis l'intérieur, une brèche dans le système de sécurité. Cet emprunt à la mythologie grecque est d'abord le fait de l'anglais, et c'est par cette langue que l'expression nous est arrivée. Ce qui explique que parfois on entende d'autres équivalents de trojan horse en français, un Troyen ou un Trojan – traductions assez illogiques du fait qu'il s'agit plutôt de Grecs introduits dans Troie, que de Troyens. La légende a été popularisée par Homère dans l'Iliade, mais plus encore par Virgile dans l'Enéide. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


CHEVAL DE TROIE   2010-01-08 TROJANISCHES PFERD 2010-01-08 TROJAN HORSE 2010-01-08 TROJANSK HÄST 2010-01-08 木马 2010-01-08

Le cheval de Troie à l'honneur ? The Trojan horse in the spotlight? Pourquoi pas, puisqu'il fait partie des dix mots – mots ou expressions bien sûr, on ne va pas chipoter là-dessus – mis à l'honneur en 2010 pour représenter la langue française, son actualité et sa vivacité. Et pourtant, le cheval de Troie, même si c'est une belle image, évoque la ruse, et surtout la traitrise, la ruse perverse, celle qui permet de prendre l'ennemi à revers, presque par derrière. Mais elle est bien ambigüe. Elle évoque tout autant l'intelligence de celui qui l'a inventée. Un bref retour en arrière vers le mythe nous permettra de mieux saisir l'affaire. Imaginons-nous plus jeunes de quelques millénaires, nous voilà en pleine guerre de Troie. Mais elle traîne, cette guerre ; dix ans déjà que les Grecs assiègent cette ville sans parvenir à la prendre. C'est alors qu'Ulysse suggère une manœuvre habile et perfide : construire un gigantesque cheval, le laisser devant les portes de la ville, comme si c'était une offrande à la déesse Athéna, et disparaître comme si on abandonnait la lutte. Il faut ensuite que les Troyens se convainquent qu'ils ont intérêt à amener le cheval à l'intérieur de leur cité. Il leur apportera une protection supplémentaire, pensent-ils.

Mais, on sait comment ça tourne : dans le cheval sont cachés des guerriers qui peuvent ainsi s'introduire dans la ville convoitée. Pendant la nuit, ils sortent, vont ouvrir une porte dérobée de Troie, par où le gros de l'armée grecque pourra investir la cité. La légende sert de métaphore pour décrire un processus informatique qui sert à prendre le contrôle d'un ordinateur. Ce n'est pas vraiment un virus, mais un logiciel qui, une fois installé peut diffuser certaines informations, en détruire d'autres, mais surtout permette que le poste soit piloté à distance par quelqu'un qui n'en est pas le possesseur, mais qui pourra s'en servir à sa guise. Un lien invisible permet donc cette manipulation de la part de celui qui a conçu le logiciel. Et la métaphore peut se filer : c'est comme si le cheval de Troie avait ouvert une porte dérobée pour faire entrer les intrus, comme s'il avait ouvert, depuis l'intérieur, une brèche dans le système de sécurité. Cet emprunt à la mythologie grecque est d'abord le fait de l'anglais, et c'est par cette langue que l'expression nous est arrivée. Ce qui explique que parfois on entende d'autres équivalents de trojan horse en français, un Troyen ou un Trojan – traductions assez illogiques du fait qu'il s'agit plutôt de Grecs introduits dans Troie, que de Troyens. La légende a été popularisée par Homère dans l'Iliade, mais plus encore par Virgile dans l'Enéide. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/