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Les Aventures de Pinocchio, Chapitre 29

Chapitre 29

Pinocchio retourne chez la Fée qui lui promet qu'il va devenir un vrai petit garçon. Pour fêter cet évènement majeur, un grand goûter est organisé.

Alors que le pêcheur était sur le point de jeter Pinocchio dans la poêle entra un gros chien attiré par la forte et appétissante odeur de friture.

- Va-t-en ! – lui cria le pêcheur qui tenait toujours la marionnette enfarinée à la main.

Le pauvre chien avait une faim de loup. Il gémissait doucement en remuant la queue, semblant dire : « Donne-moi un peu de cette friture et je te laisse tranquille. - Va-t-en, je te dis ! – répéta le pêcheur qui lui décocha un coup de pied.

Mais ce chien n'avait pas l'habitude de se laisser brutaliser, surtout quand il avait faim. Menaçant, il gronda et montra ses terribles crocs.

A ce moment-là, une petite voix mourante se fit entendre :

- Sauve-moi, Alidor !... Sinon, je suis cuit !

Le chien reconnut tout de suite la voix de Pinocchio et comprit, à sa grande surprise, qu'elle venait de cette espèce de paquet ficelé et enfariné que tenait le pêcheur. Que fit le chien ? Il bondit, attrapa l'objet plein de farine et, le tenant avec précaution entre ses dents, sortit de la grotte en un éclair. Le pêcheur, furieux de se voir subtiliser un poisson qu'il avait tant envie de manger, tenta de rattraper le chien, mais il fut pris très vite d'une quinte de toux et il revint sur ses pas. Alidor courut jusqu'au sentier qui menait au village, s'arrêta et déposa délicatement l'ami Pinocchio sur le sol. - Comment te remercier ? – demanda la marionnette.

- Ne cherche pas. – répondit le dogue – Tu m'as sauvé la vie. Or un bienfait n'est jamais perdu. Il faut bien s'entraider en ce bas monde. - Mais comment as-tu fait pour me trouver ?

- J'étais couché sur la plage, plus mort que vif, quand le vent a apporté une odeur de friture qui m'a ouvert l'appétit. Alors, j'ai suivi ces effluves qui m'ont mené à la grotte. Si jamais j'étais arrivé une minute plus tard !... - Ne dis pas ça ! – hurla Pinocchio qui tremblait encore de tout son être – Une minute plus tard, j'étais bel et bien frit, mangé et digéré. Brrr ! J'en ai la chair de poule rien que d'y penser ! En riant, Alidor tendit sa patte droite à la marionnette qui la serra avec effusion, puis ils se quittèrent.

Le chien reprit sa route pour rentrer et Pinocchio, resté seul, se dirigea vers une chaumière qui se trouvait non loin de là. Sur le seuil, un vieil homme se réchauffait au soleil. Il s'adressa à lui: - Dites-moi, Monsieur, auriez-vous entendu parler d'un pauvre garçon blessé à la tête qui s'appelle Eugène ? - Mais oui. Ce garçon a été amené ici par des pêcheurs. Mais à présent...

- Il est mort ! – l'interrompit Pinocchio qui ressentit une vive douleur. - Pas du tout ! Il est vivant et il est rentré chez lui.

- Vraiment ? Vraiment ? – s'exclama la marionnette qui sauta de joie – Alors, sa blessure n'était pas grave ? - Cela aurait pu être très grave, et même mortel – répondit le vieux monsieur – car il a reçu sur la tête un gros livre relié en carton.

- Qui donc a fait cela ?

- L'un de ses camarades d'école, un certain Pinocchio. - Pinocchio ? Qui est-ce ? – questionna l'intéressé qui faisait l'ignorant. - On dit que c'est un sale gosse, un vagabond, un vrai casse-cou... - Calomnies ! Ce sont des calomnies !

- Ah bon ? Tu le connais, toi, ce Pinocchio ?

- De vue...

- Puisque tu le connais, qu'en penses-tu ? - Pour moi, c'est un enfant modèle, plein de bonne volonté pour travailler, obéissant, affectueux avec son papa et tous les siens... Pendant que Pinocchio débitait tous ces mensonges d'un air innocent, il se toucha le nez et s'aperçut que celui-ci s'était allongé d'au moins une main. Effrayé, il se ravisa :

- Non, non, ne m'écoutez pas, monsieur ! Je connais fort bien Pinocchio et je peux vous assurer que c'est vraiment un sale gamin désobéissant et paresseux, qu'au lieu d'aller à l'école, il va faire les quatre cents coups avec ses copains. Le nez retrouva sa taille normale

- Pourquoi es-tu tout blanc ? – demanda le vieil homme.

- C'est à dire que... voilà : sans m'en apercevoir, je me suis frotté à un mur qui venait d'être peint – expliqua la marionnette qui avait honte d'avouer qu'il avait été enduit de farine comme un poisson pour être frit à la poêle. - Et qu'as-tu fait de ta veste, de ton pantalon et de ton bonnet ? - J'ai rencontré des voleurs qui m'ont tout pris. Au fait, vous n'auriez pas, par hasard, des vêtements pour que je puisse rentrer chez moi ? - Mon garçon, pour tout vêtement je n'aurais que ce petit sac dans lequel je mets du lupin. Si tu veux, prends-le.

Pinocchio ne se le fit pas dire deux fois. Il s'empara du sac à lupin qui était vide, découpa, avec une paire de ciseaux, un trou dans le fond et deux sur les côtés, puis il enfila le sac comme si c'était une chemise. Ainsi sommairement vêtu, il se dirigea vers le village.

Une fois sur le chemin, il ne se sentit pas tranquille. Il s'arrêtait, repartait, marmonnait pour lui seul : - Comment vais-je m'y prendre quand je retrouverai ma bonne petite Fée ? Et elle ? Que va-t-elle dire ? Est-ce qu'elle me pardonnera cette deuxième bêtise ? Je parie qu'elle me pardonnera ! Enfin, ce n'est pas sûr... D'ailleurs, ce serait normal : je suis un farceur qui promet toujours de s'amender et qui, jamais, ne tient parole ! Il faisait déjà nuit quand il arriva au village. De plus, le temps était épouvantable. Il tombait des cordes. Il alla tout droit à la maison de la Fée, résolu à frapper à la porte et à se faire ouvrir.

Mais arrivé à pied d'œuvre, le courage lui manqua. Au lieu de frapper, il fit demi-tour en courant. Puis il revint, mais n'osa rien faire. La troisième fois, pareil. La quatrième fut la bonne : tout en tremblant, il se saisit du heurtoir et frappa un tout petit coup.

Il attendit, attendit... Une bonne demi-heure passa avant que ne s'ouvrit une fenêtre au dernier étage de la maison, qui en comptait quatre. Une grosse Limace, qui tenait un lumignon, se pencha :

- Qui donc frappe à cette heure-ci ?

- La Fée est là ? – demanda Pinocchio.

- La Fée dort et ne veut pas qu'on la réveille. Mais toi, qui es-tu ?

- Ben, c'est moi ! - Qui moi ?

- Pinocchio.

- Pinocchio ? C'est qui ? - Pinocchio la marionnette ! Je vis ici, avec la Fée.

- D'accord, j'y suis maintenant. Attends-moi ! J'arrive tout de suite... - Dépêche-toi, par pitié, je meurs de froid – supplia Pinocchio.

- Mon garçon, je fais ce que je peux. Je suis une Limace et les Limaces ne vont pas vite.

Une heure s'écoula, puis deux, et la porte ne s'ouvrait toujours par. Inquiet, transi de froid avec la pluie qui s'abattait sur lui, Pinocchio prit son courage à deux mains et frappa à la porte, un peu plus fort que la première fois. La Limace apparut à la fenêtre du troisième étage.

- Chère Limace, – implora Pinocchio – cela fait deux heures que j'attends. Et deux heures, avec ce temps de chien, c'est plus long que deux années. Viens m'ouvrir, s'il te plait. - Mon garçon – lui rétorqua de sa fenêtre cet animal flegmatique et serein – mon garçon, je suis une Limace et les Limaces ne vont pas vite.

Puis la fenêtre se referma.

Bientôt minuit sonna. Une heure passa encore, puis deux. Pinocchio attendait toujours à la porte.

Perdant patience, celui-ci se saisit rageusement du heurtoir pour frapper fort afin de se faire entendre dans toute la maison. Mais le marteau en fer se transforma en anguille qui lui glissa des mains et disparut dans la rigole de la rue.

- Ah ! C'est ainsi ? – hurla Pinocchio de plus en plus en colère – Dans ce cas, je vais me servir de mes pieds.

Prenant son élan, il donna un grand coup dans la porte. Si fort que son pied pénétra dans le bois et quand il voulut l'enlever, il n'y parvint pas : celui-ci était coincé et tenait aussi fermement qu'un rivet. Vous vous rendez compte de la situation de la pauvre marionnette qui dut passer le reste de la nuit un pied en l'air ? Finalement, au petit matin, la porte s'ouvrit. C'était cette brave bête de Limace. Elle avait mis seulement neuf heures pour descendre du quatrième étage. Autant dire qu'elle avait attrapé une belle suée ! - Qu'est-ce que tu fais avec ce pied dans la porte ? – demanda-t-elle à Pinocchio.

- C'est un accident. Regardez donc, jolie Limace, si vous ne pourriez pas mettre fin à mon supplice.

- Mon garçon, c'est un bûcheron qu'il faudrait. Et moi, je ne suis pas un bûcheron.

- Peut-être pourriez-vous appeler la Fée ?

- Elle dort et ne veut pas être réveillée.

- Mais enfin ! Qu'est-ce que vous voulez que je fasse de toute la journée cloué à cette porte ? - Amuse-toi à compter les fourmis qui passent dans la rue.

- Apportez-moi au moins quelque chose à manger. Je me sens à bout de force.

- Tout de suite – répondit la Limace.

Trois heures plus tard, Pinocchio la vit revenir avec un plateau d'argent sur la tête. Sur le plateau, il y avait du pain, un poulet rôti et quatre abricots bien mûrs.

- Voici le repas que vous envoie la Fée.

La vue de ce festin consola la marionnette de tous ses malheurs.

Mais son désappointement n'en fut que plus grand quand il commença à manger car le pain était en plâtre, le poulet en carton et les abricots de l'albâtre peint. Il était sur le point de s'effondrer en larmes, de s'abandonner au désespoir, d'envoyer valser plateau et nourriture factice mais - fut-ce parce que sa peine était profonde ou parce que son estomac était vide ? - il ne fit que s'évanouir. Quand il reprit connaissance, il était étendu sur un divan, la Fée à ses côtés.

- Cette fois encore, je te pardonne – lui dit-elle – mais gare à toi si tu fais encore des tiennes !

Pinocchio promit-jura qu'il étudierait et que, désormais, il se conduirait bien. Toute l'année, il tint parole. Aux prix, il fut le plus récompensé de l'école. Son comportement provoqua tellement de louanges que la Fée, très contente, lui annonça :

- Demain, Pinocchio, ton désir sera enfin satisfait !

- C'est à dire ? - Tu ne seras plus une marionnette en bois. Demain, tu deviendras un enfant comme les autres.

Qui n'a pas assisté à la joie de Pinocchio apprenant cette grande nouvelle ne peut pas l'imaginer ! Tous ses copains, tous ses camarades d'école étaient invités le jour suivant à un grand goûter afin de fêter l'évènement. La Fée avait fait préparer deux cents bols de café au lait et quatre cents tartines beurrées. Une journée qui promettait d'être merveilleuse et joyeuse. Mais...

Malheureusement, dans la vie des marionnettes il y a toujours un « mais » qui gâche tout.

Chapitre 29 Kapitel 29 Chapter 29 Capítulo 29 Capítulo 29 Глава 29

Pinocchio retourne chez la Fée qui lui promet qu'il va devenir un vrai petit garçon. Pinocchio returns to the Fairy who promises him that he will become a real little boy. Pour fêter cet évènement majeur, un grand goûter est organisé. To celebrate this major event, a big snack is organized.

Alors que le pêcheur était sur le point de jeter Pinocchio dans la poêle entra un gros chien attiré par la forte et appétissante odeur de friture. As the fisherman was about to throw Pinocchio into the frying pan, a large dog entered, attracted by the strong and appetizing smell of frying.

-         Va-t-en ! - Go away ! – lui cria le pêcheur qui tenait toujours la marionnette enfarinée à la main. – shouted the fisherman who was still holding the floured puppet in his hand.

Le pauvre chien avait une faim de loup. The poor dog was starving. Il gémissait doucement en remuant la queue, semblant dire : « Donne-moi un peu de cette friture et je te laisse tranquille. He was moaning softly, wagging his tail, as if to say, "Give me some of that frying and I'll leave you alone." -    Va-t-en, je te dis ! - Go away, I tell you! - Уходите, я вам говорю! – répéta le pêcheur qui lui décocha un coup de pied. – repeated the fisherman, kicking him.

Mais ce chien n'avait pas l'habitude de se laisser brutaliser, surtout quand il avait faim. But this dog wasn't used to being bullied, especially when he was hungry. Menaçant, il gronda et montra ses terribles crocs. Menacingly, it snarled and bared its terrible fangs.

A ce moment-là, une petite voix mourante se fit entendre : At that moment, a small dying voice was heard: В этот момент раздался тоненький, умирающий голос:

-         Sauve-moi, Alidor !... - Save me, Alidor!... Sinon, je suis cuit ! Otherwise, I'm cooked!

Le chien reconnut tout de suite la voix de Pinocchio et comprit, à sa grande surprise, qu'elle venait de cette espèce de paquet ficelé et enfariné que tenait le pêcheur. The dog immediately recognized Pinocchio's voice and understood, to his great surprise, that it came from this kind of tied and floured package that the fisherman was holding. Que fit le chien ? What did the dog do? Что сделала собака? Il bondit, attrapa l'objet plein de farine et, le tenant avec précaution entre ses dents, sortit de la grotte en un éclair. He jumped up, grabbed the object full of flour and, holding it carefully between his teeth, exited the cave in a flash. Le pêcheur, furieux de se voir subtiliser un poisson qu'il avait tant envie de manger, tenta de rattraper le chien, mais il fut pris très vite d'une quinte de toux et il revint sur ses pas. The fisherman, furious at seeing himself stealing a fish he so eagerly wanted to eat, tried to catch the dog, but he was quickly caught in a fit of coughing and retraced his steps. Alidor courut jusqu'au sentier qui menait au village, s'arrêta et déposa délicatement l'ami Pinocchio sur le sol. Alidor ran to the path that led to the village, stopped and delicately placed the friend Pinocchio on the ground. -         Comment te remercier ? - How to thank you ? – demanda la marionnette. – asked the puppet.

-         Ne cherche pas. - Forget it. – répondit le dogue – Tu m'as sauvé la vie. – replied the mastiff – You saved my life. Or un bienfait n'est jamais perdu. But a benefit is never lost. Но выгода никогда не пропадает. Il faut bien s'entraider en ce bas monde. We have to help each other in this world. Мы все должны помогать друг другу в этом мире. -         Mais comment as-tu fait pour me trouver ? - But how did you manage to find me?

-         J'étais couché sur la plage, plus mort que vif, quand le vent a apporté une odeur de friture qui m'a ouvert l'appétit. - I was lying on the beach, more dead than alive, when the wind brought a smell of frying which whetted my appetite. - Я лежал на пляже, скорее мертвый, чем живой, когда ветер донес до меня запах жареной еды, от которого у меня разыгрался аппетит. Alors, j'ai suivi ces effluves qui m'ont mené à la grotte. So, I followed these scents which led me to the cave. Si jamais j'étais arrivé une minute plus tard !... If I ever arrived a minute later! ... -         Ne dis pas ça ! - Do not say that ! – hurla Pinocchio qui tremblait encore de tout son être – Une minute plus tard, j'étais bel et bien frit, mangé et digéré. – yelled Pinocchio who was still shaking with all his being – A minute later, I was well and truly fried, eaten and digested. Brrr ! J'en ai la chair de poule rien que d'y penser ! I have goose bumps just thinking about it! У меня мурашки по коже от одной мысли об этом! En riant, Alidor tendit sa patte droite à la marionnette qui la serra avec effusion, puis ils se quittèrent. Laughing, Alidor held out his right paw to the puppet who shook it effusively, then they parted.

Le chien reprit sa route pour rentrer et Pinocchio, resté seul, se dirigea vers une chaumière qui se trouvait non loin de là. The dog resumed his journey home and Pinocchio, left alone, headed for a cottage not far from there. Sur le seuil, un vieil homme se réchauffait au soleil. On the threshold an old man was warming himself in the sun. Il s'adressa à lui: He addressed himself: -         Dites-moi, Monsieur, auriez-vous entendu parler d'un pauvre garçon blessé à la tête qui s'appelle Eugène ? - Tell me, sir, have you heard of a poor boy with a head injury named Eugene? -         Mais oui. - But yes. Ce garçon a été amené ici par des pêcheurs. This boy was brought here by fishermen. Mais à présent... But now...

-         Il est mort ! - He is dead ! – l'interrompit Pinocchio qui ressentit une vive douleur. – interrupted Pinocchio who felt a sharp pain. -         Pas du tout ! - Not at all ! Il est vivant et il est rentré chez lui. He is alive and he went home.

-         Vraiment ? - Really? Vraiment ? Really? – s'exclama la marionnette qui sauta de joie – Alors, sa blessure n'était pas grave ? – exclaimed the puppet who jumped for joy – So, his injury wasn't serious? -         Cela aurait pu être très grave, et même mortel – répondit le vieux monsieur – car il a reçu sur la tête un gros livre relié en carton. - It could have been very serious, and even deadly – answered the old gentleman – because he received on his head a big book bound in cardboard. - Это могло быть очень серьезно, даже смертельно, - ответил старик, - потому что он приземлился на голову большой книгой в картонном переплете.

-         Qui donc a fait cela ? - Who did that? - Кто это сделал?

-         L'un de ses camarades d'école, un certain Pinocchio. - One of his school friends, a certain Pinocchio. - Один из его школьных друзей, некий Пиноккио. -         Pinocchio ? - Pinocchio ? Qui est-ce ? Who is it ? – questionna l'intéressé qui faisait l'ignorant. – questioned the interested party who was playing the ignorant. -         On dit que c'est un sale gosse, un vagabond, un vrai casse-cou... - They say he's a brat, a vagabond, a real daredevil... - Говорят, что он сорванец, бродяга, настоящий сорвиголова... -         Calomnies ! - Slander! Ce sont des calomnies ! These are slanders!

-         Ah bon ? - Oh good ? Tu le connais, toi, ce Pinocchio ? Do you know this Pinocchio? Вы знаете этого Пиноккио?

-         De vue... - By sight... - По виду...

-         Puisque tu le connais, qu'en penses-tu ? - Since you know him, what do you think? -         Pour moi, c'est un enfant modèle, plein de bonne volonté pour travailler, obéissant, affectueux avec son papa et tous les siens... - For me, he is a model child, full of good will to work, obedient, affectionate with his dad and all his family... Pendant que Pinocchio débitait tous ces mensonges d'un air innocent, il se toucha le nez et s'aperçut que celui-ci s'était allongé d'au moins une main. While Pinocchio was innocently venting all these lies, he touched his nose and saw that he had stretched out at least one hand. Effrayé, il se ravisa : Frightened, he changed his mind:

-         Non, non, ne m'écoutez pas, monsieur ! - No, no, do not listen to me, sir! Je connais fort bien Pinocchio et je peux vous assurer que c'est vraiment un sale gamin désobéissant et paresseux, qu'au lieu d'aller à l'école, il va faire les quatre cents coups avec ses copains. I know Pinocchio very well and I can assure you that he really is a dirty, disobedient and lazy brat, that instead of going to school, he goes to the four hundred blows with his friends. Я очень хорошо знаю Пиноккио и могу заверить вас, что он очень противный, непослушный, ленивый ребенок, который, вместо того чтобы идти в школу, отправляется играть со своими друзьями. Le nez retrouva sa taille normale The nose returned to its normal size

-         Pourquoi es-tu tout blanc ? - Why are you all white? - Почему вы все белые? – demanda le vieil homme. – asked the old man.

-         C'est à dire que... voilà : sans m'en apercevoir, je me suis frotté à un mur qui venait d'être peint – expliqua la marionnette qui avait honte d'avouer qu'il avait été enduit de farine comme un poisson pour être frit à la poêle. - That is to say that... here it is: without noticing it, I rubbed myself against a wall that had just been painted - explained the puppet who was ashamed to admit that it had been coated with flour like a fish to be fried in a pan. -         Et qu'as-tu fait de ta veste, de ton pantalon et de ton bonnet ? - And what did you do with your jacket, your pants and your hat? -         J'ai rencontré des voleurs qui m'ont tout pris. - I met thieves who took everything from me. Au fait, vous n'auriez pas, par hasard, des vêtements pour que je puisse rentrer chez moi ? By the way, do you happen to have any clothes so I can go home? -         Mon garçon, pour tout vêtement je n'aurais que ce petit sac dans lequel je mets du lupin. - My boy, for all clothing I would have only this small bag in which I put lupine. - Мой мальчик, все, что мне приходится носить, - это маленький мешочек, в который я кладу люпины. Si tu veux, prends-le. If you want, take it.

Pinocchio ne se le fit pas dire deux fois. Pinocchio didn't need to be told twice. Пиноккио не рассказывали дважды. Il s'empara du sac à lupin qui était vide, découpa, avec une paire de ciseaux, un trou dans le fond et deux sur les côtés, puis il enfila le sac comme si c'était une chemise. He took the lupine bag which was empty, cut with a pair of scissors a hole in the bottom and two on the sides, then he put the bag on as if it were a shirt. Ainsi sommairement vêtu, il se dirigea vers le village. Thus summarily dressed, he headed for the village.

Une fois sur le chemin, il ne se sentit pas tranquille. Once on the path, he did not feel calm. Il s'arrêtait, repartait, marmonnait pour lui seul : He stopped, started off again, muttered to himself: -         Comment vais-je m'y prendre quand je retrouverai ma bonne petite Fée ? - How am I going to do it when I find my good little Fairy? Et elle ? And she ? Que va-t-elle dire ? What will she say? Est-ce qu'elle me pardonnera cette deuxième bêtise ? Will she forgive me for this second stupidity? Je parie qu'elle me pardonnera ! I bet she will forgive me! Enfin, ce n'est pas sûr... D'ailleurs, ce serait normal : je suis un farceur qui promet toujours de s'amender et qui, jamais, ne tient parole ! Well, it's not sure... Besides, it would be normal: I'm a prankster who always promises to make amends and who never keeps his word! Il faisait déjà nuit quand il arriva au village. It was already dark when he arrived in the village. De plus, le temps était épouvantable. Also, the weather was terrible. Более того, погода была просто ужасной. Il tombait des cordes. There were falling ropes. Струны падали. Il alla tout droit à la maison de la Fée, résolu à frapper à la porte et à se faire ouvrir. He went straight to the Fairy's house, determined to knock on the door and have it opened. Он направился прямо к дому феи, решив постучать в дверь и добиться, чтобы ему открыли.

Mais arrivé à pied d'œuvre, le courage lui manqua. But when he got to work, his courage failed him. Au lieu de frapper, il fit demi-tour en courant. Instead of knocking, he turned around. Puis il revint, mais n'osa rien faire. Then he came back, but dared not do anything. La troisième fois, pareil. Third time, same. La quatrième fut la bonne : tout en tremblant, il se saisit du heurtoir et frappa un tout petit coup. The fourth was the good one: while trembling, he grabbed the door knocker and knocked a tiny tap. La cuarta fue la buena: temblando, agarró el llamador y golpeó suavemente.

Il attendit, attendit... Une bonne demi-heure passa avant que ne s'ouvrit une fenêtre au dernier étage de la maison, qui en comptait quatre. He waited, waited... A good half hour passed before a window opened on the top floor of the house, which had four. Esperó, esperó... Pasó media hora antes de que se abriera una ventana en el último piso de la casa, que tenía cuatro pisos. Une grosse Limace, qui tenait un lumignon, se pencha : A big Slug, who was holding a small candle, bent down: Una gran babosa, que sostenía una linternita, se inclinó:

-         Qui donc frappe à cette heure-ci ? - Who knocks at this hour?

-         La Fée est là ? - Is the Fairy there? – demanda Pinocchio. – asked Pinocchio.

-         La Fée dort et ne veut pas qu'on la réveille. - The Fairy is sleeping and does not want to be woken up. Mais toi, qui es-tu ? But you, who are you?

-         Ben, c'est moi ! - Well, it's me! -         Qui moi ? - Who me ?

-         Pinocchio. - Pinocchio.

-         Pinocchio ? C'est qui ? Who is it ? -         Pinocchio la marionnette ! - Pinocchio the puppet! Je vis ici, avec la Fée. I live here, with the Fairy.

-         D'accord, j'y suis maintenant. - Okay, I'm here now. Attends-moi ! Wait for me ! J'arrive tout de suite... I'll be right there... -         Dépêche-toi, par pitié, je meurs de froid – supplia Pinocchio. - Hurry, please, I'm dying of cold – begged Pinocchio.

-         Mon garçon, je fais ce que je peux. - My boy, I do what I can. Je suis une Limace et les Limaces ne vont pas vite. I'm a Slug and Slugs don't move fast.

Une heure s'écoula, puis deux, et la porte ne s'ouvrait toujours par. An hour passed, then two, and the door still wouldn't open. Inquiet, transi de froid avec la pluie qui s'abattait sur lui, Pinocchio prit son courage à deux mains et frappa à la porte, un peu plus fort que la première fois. Worried, cold with the rain falling on him, Pinocchio mustered up his courage and knocked on the door, a little louder than the first time. La Limace apparut à la fenêtre du troisième étage. The Slug appeared at the third-floor window.

-         Chère Limace, – implora Pinocchio – cela fait deux heures que j'attends. - Dear Slug, – implored Pinocchio – I've been waiting for two hours. Et deux heures, avec ce temps de chien, c'est plus long que deux années. And two hours, with this dog's time, it's longer than two years. Viens m'ouvrir, s'il te plait. Come let me in, please. -         Mon garçon – lui rétorqua de sa fenêtre cet animal flegmatique et serein – mon garçon, je suis une Limace et les Limaces ne vont pas vite. - My boy – retorted this phlegmatic and serene animal from his window – my boy, I am a Slug and Slugs don't go fast.

Puis la fenêtre se referma. Then the window closed.

Bientôt minuit sonna. Soon midnight rang. Une heure passa encore, puis deux. Another hour passed, then two. Pinocchio attendait toujours à la porte. Pinocchio was still waiting at the door.

Perdant patience, celui-ci se saisit rageusement du heurtoir pour frapper fort afin de se faire entendre dans toute la maison. Losing patience, he angrily seizes the knocker to knock hard in order to be heard throughout the house. Mais le marteau en fer se transforma en anguille qui lui glissa des mains et disparut dans la rigole de la rue. But the iron hammer turned into an eel that slipped out of his hands and disappeared into the channel of the street.

-         Ah ! - Ah! C'est ainsi ? This is how ? Это так? – hurla Pinocchio de plus en plus en colère – Dans ce cas, je vais me servir de mes pieds. Pinocchio yelled more and more angrily. "In that case, I'm going to use my feet.

Prenant son élan, il donna un grand coup dans la porte. Gathering his momentum, he banged on the door. Si fort que son pied pénétra dans le bois et quand il voulut l'enlever, il n'y parvint pas : celui-ci était coincé et tenait aussi fermement qu'un rivet. So hard that his foot penetrated the wood and when he wanted to remove it, he couldn't: it was stuck and held as firmly as a rivet. Vous vous rendez compte de la situation de la pauvre marionnette qui dut passer le reste de la nuit un pied en l'air ? Do you realize the situation of the poor puppet who had to spend the rest of the night with one foot in the air? Finalement, au petit matin, la porte s'ouvrit. Finally, in the early morning, the door opened. C'était cette brave bête de Limace. It was this brave slug beast. Elle avait mis seulement neuf heures pour descendre du quatrième étage. It had taken her only nine hours to descend from the fourth floor. Autant dire qu'elle avait attrapé une belle suée ! Suffice to say that she had caught a nice sweat! -         Qu'est-ce que tu fais avec ce pied dans la porte ? - What are you doing with that foot in the door? – demanda-t-elle à Pinocchio. – she asked Pinocchio.

-         C'est un accident. - It's an accident. Regardez donc, jolie Limace, si vous ne pourriez pas mettre fin à mon supplice. Look, pretty slug, if you could not put an end to my torment.

-         Mon garçon, c'est un bûcheron qu'il faudrait. - My boy, it's a woodcutter it would take. Et moi, je ne suis pas un bûcheron. And I am not a lumberjack.

-         Peut-être pourriez-vous appeler la Fée ? - Perhaps you could call the Fairy?

-         Elle dort et ne veut pas être réveillée. - She's sleeping and doesn't want to be woken up.

-         Mais enfin ! - But finally ! Qu'est-ce que vous voulez que je fasse de toute la journée cloué à cette porte ? What do you want me to do with all day nailed to this door? -         Amuse-toi à compter les fourmis qui passent dans la rue. - Have fun counting the ants passing by in the street.

-         Apportez-moi au moins quelque chose à manger. - At least bring me something to eat. Je me sens à bout de force. I feel exhausted.

-         Tout de suite – répondit la Limace. - Right away – answered the Slug. - Сразу же, - ответил Слизняк.

Trois heures plus tard, Pinocchio la vit revenir avec un plateau d'argent sur la tête. Three hours later, Pinocchio saw her return with a silver platter on her head. Через три часа Пиноккио увидел, как она возвращается с серебряным подносом на голове. Sur le plateau, il y avait du pain, un poulet rôti et quatre abricots bien mûrs. On the tray, there was bread, a roast chicken and four very ripe apricots.

-         Voici le repas que vous envoie la Fée. - Here is the meal sent to you by the Fairy.

La vue de ce festin consola la marionnette de tous ses malheurs. The sight of this feast consoled the puppet for all his misfortunes.

Mais son désappointement n'en fut que plus grand quand il commença à manger car le pain était en plâtre, le poulet en carton et les abricots de l'albâtre peint. But his disappointment was all the greater when he began to eat, for the bread was plaster, the chicken cardboard, and the apricots painted alabaster. Il était sur le point de s'effondrer en larmes, de s'abandonner au désespoir, d'envoyer valser plateau et nourriture factice mais - fut-ce parce que sa peine était profonde ou parce que son estomac était vide ? He was about to burst into tears, abandon himself to despair, send waltzing platters and fake food but - was it because his pain was deep or because his stomach was empty? -  il ne fit que s'évanouir. - he just fainted. Quand il reprit connaissance, il était étendu sur un divan, la Fée à ses côtés. When he regained consciousness, he was lying on a divan, the Fairy by his side. Когда он пришел в себя, то лежал на диване, а рядом с ним была Фея.

-         Cette fois encore, je te pardonne – lui dit-elle – mais gare à toi si tu fais encore des tiennes ! - This time again, I forgive you - she said - but beware of you if you still do yours!

Pinocchio promit-jura qu'il étudierait et que, désormais, il se conduirait bien. Pinocchio promised-swore that he would study and that from now on he would behave well. Toute l'année, il tint parole. Throughout the year, he kept his word. В течение всего года он держал свое слово. Aux prix, il fut le plus récompensé de l'école. At the awards, he was the most awarded in the school. Он выиграл больше всех призов в школе. Son comportement provoqua tellement de louanges que la Fée, très contente, lui annonça : His behavior provoked so much praise that the Fairy, very happy, announced to him:

-         Demain, Pinocchio, ton désir sera enfin satisfait ! - Tomorrow, Pinocchio, your desire will finally be satisfied! - Завтра, Пиноккио, твое желание наконец-то исполнится!

-         C'est à dire ? - That is to say ? -         Tu ne seras plus une marionnette en bois. - You will no longer be a wooden puppet. Demain, tu deviendras un enfant comme les autres. Tomorrow, you will become a child like the others.

Qui n'a pas assisté à la joie de Pinocchio apprenant cette grande nouvelle ne peut pas l'imaginer ! Who has not witnessed the joy of Pinocchio hearing this great news cannot imagine it! Tous ses copains, tous ses camarades d'école étaient invités le jour suivant à un grand goûter afin de fêter l'évènement. All his friends, all his school friends were invited the following day to a big tea party to celebrate the event. La Fée avait fait préparer deux cents bols de café au lait et quatre cents tartines beurrées. The Fairy had two hundred bowls of cafe au lait prepared and four hundred buttered slices of bread. Une journée qui promettait d'être merveilleuse et joyeuse. A day that promised to be wonderful and joyful. Mais... But...

Malheureusement, dans la vie des marionnettes il y a toujours un « mais » qui gâche tout. Unfortunately, in the lives of puppets there is always a "but" that spoils everything.