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Enlevé Kidnapped, Chapitre 1

Chapitre 1

R. L. Stevenson Enlevé ! Mémoires sur les Aventures de David Balfour en l'an 1715

Comment il fut enlevé et fit naufrage ; ses souffrances dans une île déserte ; son voyage dans les Highlands sauvages ; sa rencontre avec Alan Breck Stewart et d'autres célèbres Jacobites de la Haute Écosse ; avec tout ce qu'il a souffert du fait de son oncle Ebenezer Balfour de Shaws, ainsi appelé faussement. Écrits par lui et à présent publiés par Robert Louis Stevenson

I. Je me mets en route pour le château de Shaws

Je commence le récit de mes aventures à une certaine matinée des premiers jours de juin, l'an de grâce 1751, celle où pour la dernière fois je fermai à double tour la porte de la maison paternelle. Le soleil brillait déjà sur les cimes des montagnes lorsque je descendis la route ; et quand j'atteignis le presbytère, les merles sifflaient dans les lilas du jardin, et la brume qui flottait dans la vallée au lever de l'aurore commençait à se dissiper.

M. Campbell, le ministre d'Essendean, m'attendait à la porte de son jardin. L'excellent homme me demanda si j'avais déjeuné. Je lui répondis que je n'avais besoin de rien. Alors il prit ma main entre les siennes, et la mit affectueusement sous son bras.

– Allons, Davie, mon petit, dit-il ; je vais vous accompagner jusqu'au gué, pour vous donner un pas de conduite. [:]

Et nous nous mîmes en route silencieusement.

– Êtes-vous triste de quitter Essendean ? dit-il, après un temps.

– Ma foi, monsieur, dis-je, si je savais où je vais, ou ce qui doit advenir de moi, je vous répondrais ingénuement. Essendean est un endroit sympathique, et j'y ai été assez heureux ; mais je n'en suis jamais sorti. Mon père et ma mère étant morts, je ne serais pas plus près d'eux à Essendean que dans le royaume de Hongrie ; et, à dire vrai, si je me croyais destiné à me perfectionner là où je vais, j'irais très volontiers.

– Bien, répliqua M. Campbell, très bien, Davie. C'est donc à moi de vous dire votre bonne aventure, autant que je sache. Après le décès de votre mère, lorsque votre père (ce digne et bon chrétien) commença sa dernière maladie, il me confia une lettre qui renferme, paraît-il, votre héritage. « Dès que je serai mort, dit-il, et que la maison et le mobilier seront vendus (et c'est chose faite, Davie), remettez cette lettre à mon fils, et envoyez-le au château de Shaws, non loin de Cramond. C'est là que je suis né, et c'est là que mon fils doit retourner. Mon fils est un garçon sérieux (dit votre père) ; il peut faire le voyage sans crainte, je n'en doute pas, et il sera bien reçu partout où il ira. – Le château de Shaws ! Qu'est-ce que mon père avait à voir avec le château de Shaws ?

– Ma foi, je ne saurais vous le dire, Mais le nom de cette famille, petit Davie, est celui que vous portez : Balfour de Shaws. C'est une maison ancienne, probe et respectable. Votre père, d'ailleurs, était un homme de savoir comme il convenait à sa situation ; il dirigeait son école mieux que n'importe qui ; et il n'avait pas non plus les manières ni le langage d'un simple magister ; car (vous vous en souvenez) j'étais heureux de l'avoir à la cure lorsque je recevais la noblesse ; et ceux de ma famille, les Campbell de Kilremont, les Campbell de Dunswire, les Campbell de Minch, et les autres, tous gentilshommes réputés, se plaisaient en sa compagnie. Enfin, pour vous mettre en possession de tous les éléments du problème, voici la lettre testamentaire elle-même, que notre frère défunt vous adressa de sa main.

Il me donna la lettre, qui portait ces mots : « À Ebenezer Balfour de Shaws, Esquire, en son château de Shaws, pour lui être remise par mon fils Davie Balfour. » Mon cœur battit violemment à la pensée de l'avenir grandiose qui s'ouvrait ainsi devant un garçon de dix-sept ans, fils d'un magister de village dans la forêt d'Ettrick.

– Monsieur Campbell, bégayai-je, si vous étiez à ma place, iriez-vous ?

– À coup sûr, dit le ministre, j'irais, et tout de suite. Un vaillant garçon comme vous doit arriver à Cramond (qui est tout près d'Édimbourg) en deux jours de marche. Au pis-aller, en supposant que vos hautes relations (bien que vous leur soyez apparenté, il me semble) vous reçoivent mal, vous en serez quitte pour revenir sur vos pas, frapper à la porte du presbytère. Mais j'espère que vous serez bien reçu, comme votre pauvre père le prévoit, et que vous finirez par devenir un grand personnage… Et maintenant, mon petit Davie, avant votre départ, ma conscience m'ordonne de vous mettre en garde contre les dangers du monde.

Il chercha autour de lui un siège commode, avisa une grosse pierre sous un hêtre de la route, s'y installa en faisant une lippe sérieuse, et, comme le soleil tombait sur nous entre deux cimes, il étala, pour s'abriter, son mouchoir de poche sur son tricorne. Puis, l'index levé, il me mit en garde contre un grand nombre d'hérésies, qui ne me tentaient nullement, et m'exhorta à réciter attentivement mes prières et à lire la Bible. Ensuite, il me traça le tableau de la grande maison où j'allais m'introduire, et de la conduite que je devais garder avec ses hôtes.

– Soyez souple, Davie, dans les petites choses, dit-il. Souvenez-vous bien que, malgré votre bonne naissance, vous avez un passé rustique. Ne nous faites pas honte, Davie, ne nous faites pas honte ! Dans ce vaste château là-bas, avec toute cette domesticité, du plus grand au plus petit, montrez-vous aussi fin, circonspect, prompt d'idées et lent à parler que quiconque. Pour le laird[1]… souvenez-vous que c'est le laird ; je ne vous en dis pas plus. C'est un plaisir que d'obéir à un laird ; du moins pour la jeunesse.

– Oui, monsieur, peut-être ; en tout cas, je vous promets de faire tous mes efforts.

– Voilà qui est bien dit, répliqua gaiement M. Campbell. Et maintenant, venons-en à la matérielle, ou (pour faire un jeu de mots) à l'immatérielle. J'ai ici un paquet qui contient quatre choses. (Il le tira, tout en parlant, et non sans difficulté de la poche intérieure de son habit.) De ces quatre choses, la première est votre dû légitime : le petit pécule provenant des livres et du mobilier de votre père, que j'ai rachetés dans le but de les revendre à bénéfice au magister son remplaçant. Les trois autres sont des cadeaux que Mme Campbell et moi serions heureux de vous voir accepter. Le premier, qui est rond, vous servira surtout comme premier viatique ; mais, ô Davie, c'est une goutte d'eau dans la mer : il vous aidera durant quelques pas, puis s'évanouira comme la rosée du matin. Le second, qui est plat et carré, et chargé d'écriture, vous accompagnera dans la vie comme un bon bâton pour la route, et un bon oreiller pour votre tête dans les maladies. Et quant au dernier, qui est cubique, il vous aidera, et c'est l'objet de mes prières, à passer dans un monde meilleur.

Là-dessus, il ôta son chapeau, et se mit à prier à haute voix et en termes émouvants, pour un jeune homme qui s'en allait vers le monde ; puis soudain il m'attira contre lui et m'embrassa très fort ; puis me tenant à bout de bras, il me regarda d'un visage qui luttait contre la tristesse ; et puis faisant une pirouette et me criant : bon voyage, il s'en retourna par où il était venu, mi-trottinant, mi-courant. Il y avait de quoi rire pour tout autre ; mais je n'avais nulle envie de rire. Je le suivis des yeux aussi longtemps qu'il fut visible et il ne cessa de se hâter, sans se retourner une seule fois. Je compris alors qu'il avait du chagrin de mon départ ; et ma conscience me fit d'amers reproches parce que, de mon côté, j'étais au comble de la joie de quitter ce paisible coin rustique, pour m'en aller vers une grande maison animée, chez des nobles riches et respectés, et de mon nom et de mon sang.

« Davie, Davie, me dis-je, fut-il jamais si noire ingratitude ? Se peut-il que le seul prestige d'un nom te fasse oublier bienfaits et amis anciens ? Fi ! rougis donc ! Je m'assis sur la pierre que venait de quitter le brave homme, et j'ouvris le paquet afin d'examiner mes cadeaux. Celui qu'il appelait cubique ne m'avait pas inspiré de doutes : je savais que c'était cette petite Bible de poche. Celui qu'il appelait rond était une pièce de un shilling. Le troisième, destiné à m'aider si merveilleusement toute ma vie, en santé comme en maladie, était une petite feuille de gros papier jauni, qui portait écrite à l'encre rouge la formule suivante :

Pour confectionner l'eau de lis de la vallée

– Prendre des fleurs de lis de la vallée, les mettre dans un sachet et faire infuser. Boire une cuillerée ou deux selon le cas, de cette infusion. Elle rend la parole aux muets par paralysie de la langue. Elle est bonne contre la goutte ; elle ranime le cœur et fortifie la mémoire ; et si l'on met les fleurs dans un flacon bien bouché que l'on dépose dans une fourmilière pendant un mois, on trouve, en les retirant, un suc provenant des fleurs, que l'on garde dans une fiole. Ce suc est bon, en maladie comme en santé, et aux hommes comme aux femmes…

Plus bas, le ministre avait ajouté, de sa main :

Pour les foulures également frottez-en la partie malade ; et pour la colique, une grande cuillerée toutes les heures.

À coup sûr, je ris de ces naïvetés ; mais ce fut d'un rire mal assuré ; et je me hâtai de mettre mon paquet au bout de mon bâton pour aller passer le gué et gravir la colline de l'autre rive. Bientôt, en arrivant sur l'herbeuse route charretière qui traverse la lande, j'aperçus pour la dernière fois l'église d'Essendean, les arbres entourant la cure, et les grands cyprès du cimetière où mon père et ma mère étaient enterrés.

Chapitre 1 Kapitel 1 Κεφάλαιο 1 Chapter 1 Capítulo 1 Capitolo 1 第1章 Hoofdstuk 1 Capítulo 1 Bölüm 1 第1章

R. L. Stevenson Enlevé ! خطف RL ستيفنسون! RL Stevenson Removed! R.L. 史蒂文森被绑架 Mémoires sur les Aventures de David Balfour en l’an 1715 مذكرات عن مغامرات ديفيد بلفور في العام 1715 Memoirs on the Adventures of David Balfour in the year 1715 Memoires van de avonturen van David Balfour in het jaar 1715 大卫-贝尔福 1715 年历险回忆录

Comment il fut enlevé et fit naufrage ; ses souffrances dans une île déserte ; son voyage dans les Highlands sauvages ; sa rencontre avec Alan Breck Stewart et d’autres célèbres Jacobites de la Haute Écosse ; avec tout ce qu’il a souffert du fait de son oncle Ebenezer Balfour de Shaws, ainsi appelé faussement. كيف أُخذ وغرق. معاناته في جزيرة صحراوية ؛ رحلته إلى المرتفعات البرية ؛ اجتماعه مع آلان بريك ستيوارت وغيرها من اليعاقبة الشهيرة من اسكتلندا العليا ؛ مع كل ما عانى منه بسبب عمه إبنيزر بلفور دي شاو ، ما يسمى خطأ. Wie er entführt wurde und Schiffbruch erlitt; seine Leiden auf einer einsamen Insel; seine Reise durch die wilden Highlands; seine Begegnung mit Alan Breck Stewart und anderen berühmten Jakobiten aus Oberschottland; mit allem, was er durch seinen Onkel Ebenezer Balfour of Shaws, so fälschlich genannt, erlitten hat. How he was taken away and wrecked; his sufferings on a desert island; his trip to the wild Highlands; his meeting with Alan Breck Stewart and other famous Jacobites of Upper Scotland; with all that he suffered because of his uncle Ebenezer Balfour of Shaws, so called falsely. Hoe hij werd opgenomen en schipbreuk leed; zijn lijden op een onbewoond eiland; zijn reis naar de wilde Hooglanden; zijn ontmoeting met Alan Breck Stewart en andere beroemde Jacobieten van Opper-Schotland; met alles wat hij heeft geleden door zijn oom Ebenezer Balfour van Shaws, zo valselijk genoemd. 他是如何被绑架和遭遇海难的;他在荒岛上遭受的苦难;他在荒凉的高地的旅程;他与艾伦-布雷克-斯图尔特和其他著名的上苏格兰雅各布派教徒的会面;以及他在其叔叔埃比尼泽-贝尔福手中所遭受的一切,他的叔叔是肖斯的埃比尼泽-贝尔福。 Écrits par lui et à présent publiés par Robert Louis Stevenson كتبه ونُشر الآن بواسطة روبرت لويس ستيفنسون Written by him and now published by Robert Louis Stevenson

I. Je me mets en route pour le château de Shaws أنا انطلقت لقلعة شوس I. I set off for Shaws Castle I.我要去肖斯城堡

Je commence le récit de mes aventures à une certaine matinée des premiers jours de juin, l’an de grâce 1751, celle où pour la dernière fois je fermai à double tour la porte de la maison paternelle. أبدأ سرد مغامراتي في صباح معين في الأيام الأولى من شهر يونيو ، وهي سنة النعمة 1751 ، التي أغلقت فيها للمرة الأخيرة باب منزل الأب مرتين. I begin the story of my adventures at a certain morning in the first days of June, the year of grace 1751, the day when I closed the door of the paternal house for the last time. Comienzo el relato de mis aventuras cierta mañana de los primeros días de junio del año de gracia de 1751, aquella en que por última vez cerré con doble llave la puerta de la casa de mi padre. 1751 年 6 月初的某个早晨,我最后一次锁上了父亲家的门,从此开始了我的冒险故事。 Le soleil brillait déjà sur les cimes des montagnes lorsque je descendis la route ; et quand j’atteignis le presbytère, les merles sifflaient dans les lilas du jardin, et la brume qui flottait dans la vallée au lever de l’aurore commençait à se dissiper. كانت الشمس مشرقة بالفعل على قمم الجبال عندما نزلت على الطريق ؛ وعندما وصلت إلى الكنيسة ، بدأت الطيور السوداء في أواسط الحديقة ، وبدأت الضباب الذي طفت في الوادي عند الفجر بالتبدد. The sun was already shining on the mountain tops when I went down the road; and when I reached the presbytery, the blackbirds whistled in the lilacs of the garden, and the mist that floated in the valley at dawn began to dissipate. 当我沿路走来时,太阳已经照在山峰上,当我到达牧师住宅时,黑鸟已经在花园的丁香花丛中鸣叫,黎明时笼罩在山谷中的薄雾也开始散去。

M. Campbell, le ministre d’Essendean, m’attendait à la porte de son jardin. السيد كامبل ، وزير الأسينديين ، كان ينتظرني عند باب حديقته. Mr. Campbell, Minister of Essendean, was waiting for me at the door of his garden. 埃森登部长坎贝尔先生正在他的花园门口等我。 L’excellent homme me demanda si j’avais déjeuné. سألني الرجل الممتاز إن كنت قد تناولت الغداء. The excellent man asked me if I had had lunch. Je lui répondis que je n’avais besoin de rien. أجبته أنني لست بحاجة إلى أي شيء. I told him I did not need anything. Alors il prit ma main entre les siennes, et la mit affectueusement sous son bras. فأخذ يدي بينه ووضعها بمودة تحت ذراعه. Then he took my hand between his, and put it affectionately under his arm.

– Allons, Davie, mon petit, dit-il ; je vais vous accompagner jusqu’au gué, pour vous donner un pas de conduite. قال: "تعال يا ديفي يا ولدي". سأرافقك إلى فورد ، لأعطيك خطوة في القيادة. "Come on, Davie, my dear," he said; I will accompany you to the ford, to give you a step of conduct. [:] [:]

Et nous nous mîmes en route silencieusement. وانطلقنا بصمت. And we started on our way silently.

– Êtes-vous triste de quitter Essendean ? - هل أنت حزين لمغادرة إسند؟ - Are you sad to leave Essendean? dit-il, après un temps. he says, after a while.

– Ma foi, monsieur, dis-je, si je savais où je vais, ou ce qui doit advenir de moi, je vous répondrais ingénuement. - حسنا ، سيدي ، قلت ، إذا كنت أعرف إلى أين أنا ذاهب ، أو ماذا يجب أن يحدث لي ، سأجيب عليك ببراعة. - Well, sir, I said, if I knew where I was going, or what must happen to me, I would answer you ingenuously. Essendean est un endroit sympathique, et j’y ai été assez heureux ; mais je n’en suis jamais sorti. Essendean مكان جميل ، وكنت سعيدًا جدًا هناك ؛ لكنني لم أخرج أبدا. Essendean is a nice place, and I was happy enough; but I never went out. Mon père et ma mère étant morts, je ne serais pas plus près d’eux à Essendean que dans le royaume de Hongrie ; et, à dire vrai, si je me croyais destiné à me perfectionner là où je vais, j’irais très volontiers. أبي وأمي ميتان ، لن أكون أقرب إليهما في الأسينديين من مملكة المجر ؛ وبصراحة ، إذا صدقت نفسي متجهًا لتحسين نفسي إلى حيث أذهب ، فسوف أذهب بسرور كبير. My father and mother being dead, I would not be nearer to them in Essendean than in the Kingdom of Hungary; and, to tell the truth, if I thought I was destined to improve myself where I am going, I would go very willingly.

– Bien, répliqua M. Campbell, très bien, Davie. أجاب السيد كامبل "جيد" ، "جيد جدًا يا ديفي". 'Good,' replied Mr. Campbell, 'very good, Davie. C’est donc à moi de vous dire votre bonne aventure, autant que je sache. لذلك الأمر متروك لي لأخبرك بثروتك الجيدة ، حسب علمي. So it's up to me to tell you your fortune, as far as I know. Après le décès de votre mère, lorsque votre père (ce digne et bon chrétien) commença sa dernière maladie, il me confia une lettre qui renferme, paraît-il, votre héritage. بعد وفاة والدتك ، عندما بدأ والدك (هذا المسيحي الجيد والجيد) بمرضه الأخير ، عهد إليَّ برسالة تحتوي ، على ما يبدو ، على ميراثك. After the death of your mother, when your father (this worthy and good Christian) began his last illness, he gave me a letter which, it seems, contains your inheritance. « Dès que je serai mort, dit-il, et que la maison et le mobilier seront vendus (et c’est chose faite, Davie), remettez cette lettre à mon fils, et envoyez-le au château de Shaws, non loin de Cramond. قال: "بمجرد موتي ، يتم بيع المنزل والأثاث (ويتم ذلك ، لديفي) ، وإعطاء هذه الرسالة لابني ، وإرسالها إلى قلعة شاوس ، وليس بعيدًا عن Cramond. "As soon as I'm dead," he says, "and the house and furniture will be sold (and it's done, Davie), give this letter to my son, and send it to Shaws Castle, not far from Cramond. C’est là que je suis né, et c’est là que mon fils doit retourner. هذا هو المكان الذي ولدت فيه ، وهذا هو المكان الذي يجب أن يعود فيه ابني. That's where I was born, and that's where my son has to go back. Mon fils est un garçon sérieux (dit votre père) ; il peut faire le voyage sans crainte, je n’en doute pas, et il sera bien reçu partout où il ira. ابني فتى جاد (يقول والدك) ؛ يمكنه القيام بالرحلة دون خوف ، وليس لدي أدنى شك ، وسوف يتم استقباله جيدًا أينما ذهب. My son is a serious boy (says your father); he can make the trip without fear, I have no doubt, and he will be well received wherever he goes. – Le château de Shaws ! "Shaws Castle!" Qu’est-ce que mon père avait à voir avec le château de Shaws ? ما علاقة أبي بقلعة شوس؟ What did my father have to do with Shaws Castle?

– Ma foi, je ne saurais vous le dire, Mais le nom de cette famille, petit Davie, est celui que vous portez : Balfour de Shaws. - حسنًا ، لم أستطع أن أخبرك ، لكن اسم هذه العائلة ، ديفي الصغيرة ، هو الاسم الذي ترتديه: بلفور دي شاوس. "Well, I can not tell you, but the name of this family, little Davie, is the one you wear: Balfour de Shaws. C’est une maison ancienne, probe et respectable. إنه منزل قديم وصادق ومحترم. It is an old house, honest and respectable. Votre père, d’ailleurs, était un homme de savoir comme il convenait à sa situation ; il dirigeait son école mieux que n’importe qui ; et il n’avait pas non plus les manières ni le langage d’un simple magister ; car (vous vous en souvenez) j’étais heureux de l’avoir à la cure lorsque je recevais la noblesse ; et ceux de ma famille, les Campbell de Kilremont, les Campbell de Dunswire, les Campbell de Minch, et les autres, tous gentilshommes réputés, se plaisaient en sa compagnie. والدك ، علاوة على ذلك ، كان رجل معرفة لأنه يناسب وضعه ؛ كان يدير مدرسته أفضل من أي شخص آخر ؛ كما أنه لم يكن لديه أخلاق أو لغة الساحر البسيط ؛ لأني أتذكر أنني كنت سعيدًا لوجوده في العلاج عندما تلقيت النبلاء ؛ وأفراد أسرتي ، استمتعت شركته كامبل أوف كيلمونت ، وكامبل أوف دونسوير ، وكامبل أوف مينش ، والآخرون ، وجميعهم من السادة المشهورين. Your father, moreover, was a man of knowledge as he suited his situation; he ran his school better than anyone; nor did he have the manners or the language of a mere magister; for (you remember it) I was happy to have it at the cure when I received the nobility; and those of my family, the Campbell of Kilremont, the Campbell of Dunswire, the Campbell of Minch, and the others, all well-known gentlemen, liked it in his company. Enfin, pour vous mettre en possession de tous les éléments du problème, voici la lettre testamentaire elle-même, que notre frère défunt vous adressa de sa main. أخيرًا ، لوضعك في حوزتك جميع عناصر المشكلة ، إليك الرسالة الوصية ذاتها التي أرسلها لك أخونا المتوفى من يده. Finally, to put you in possession of all the elements of the problem, here is the testamentary letter itself, which our late brother addressed to you from his hand.

Il me donna la lettre, qui portait ces mots : « À Ebenezer Balfour de Shaws, Esquire, en son château de Shaws, pour lui être remise par mon fils Davie Balfour. أعطاني هذه الرسالة التي تحملت هذه الكلمات: "إلى إبنيزر بلفور من شوس ، إسكواير ، في قلعة شوس ، التي سلّمها له ابني ديفي بلفور. He gave me the letter, which bore these words: "To Ebenezer Balfour of Shaws, Esquire, in his Shaws Castle, to be given to him by my son Davie Balfour. » Mon cœur battit violemment à la pensée de l’avenir grandiose qui s’ouvrait ainsi devant un garçon de dix-sept ans, fils d’un magister de village dans la forêt d’Ettrick. My heart beat violently at the thought of the grand future, which opened before a seventeen-year-old boy, the son of a village magister in the Ettrick forest.

– Monsieur Campbell, bégayai-je, si vous étiez à ma place, iriez-vous ? "Mr. Campbell," I stammered, "if you were in my place, would you go?

– À coup sûr, dit le ministre, j’irais, et tout de suite. "Certainly," said the minister, "I'll go, and right now. Un vaillant garçon comme vous doit arriver à Cramond (qui est tout près d’Édimbourg) en deux jours de marche. A brave boy like you must arrive in Cramond (which is very near Edinburgh) in two days' walk. Au pis-aller, en supposant que vos hautes relations (bien que vous leur soyez apparenté, il me semble) vous reçoivent mal, vous en serez quitte pour revenir sur vos pas, frapper à la porte du presbytère. At worst, supposing that your high relations (although you are related to them, it seems to me) receive you badly, you will be left to retrace your steps, knock on the door of the presbytery. Mais j’espère que vous serez bien reçu, comme votre pauvre père le prévoit, et que vous finirez par devenir un grand personnage… Et maintenant, mon petit Davie, avant votre départ, ma conscience m’ordonne de vous mettre en garde contre les dangers du monde. But I hope that you will be well received, as your poor father foresees, and that you will end up becoming a great character ... And now, my little Davie, before your departure, my conscience orders me to warn you against dangers of the world.

Il chercha autour de lui un siège commode, avisa une grosse pierre sous un hêtre de la route, s’y installa en faisant une lippe sérieuse, et, comme le soleil tombait sur nous entre deux cimes, il étala, pour s’abriter, son mouchoir de poche sur son tricorne. He looked around him for a convenient seat, noticed a large stone under a beech tree in the road, settled himself there with a serious lippe, and, as the sun fell on us between two peaks, he spread out, for shelter, his pocket square on his tricorn. Buscó a su alrededor un asiento cómodo, encontró una gran piedra bajo un haya en el camino, se sentó en ella con una sonrisa seria y, mientras el sol caía sobre nosotros entre dos picos, extendió su pañuelo de bolsillo sobre su tricornio para cobijarse. Puis, l’index levé, il me mit en garde contre un grand nombre d’hérésies, qui ne me tentaient nullement, et m’exhorta à réciter attentivement mes prières et à lire la Bible. Then, with his index finger raised, he warned me of a great number of heresies, which did not tempt me at all, and urged me to recite my prayers attentively and to read the Bible. Ensuite, il me traça le tableau de la grande maison où j’allais m’introduire, et de la conduite que je devais garder avec ses hôtes. Then he traced for me the picture of the big house where I was going to enter, and of the behavior that I was to keep with his hosts.

– Soyez souple, Davie, dans les petites choses, dit-il. “Be flexible, Davie, with little things,” he said. Souvenez-vous bien que, malgré votre bonne naissance, vous avez un passé rustique. Remember that, despite your good birth, you have a rustic past. Ne nous faites pas honte, Davie, ne nous faites pas honte ! Don't shame us Davie, don't shame us! Dans ce vaste château là-bas, avec toute cette domesticité, du plus grand au plus petit, montrez-vous aussi fin, circonspect, prompt d’idées et lent à parler que quiconque. In this vast castle over there, with all this domesticity, from the largest to the smallest, show yourself as fine, cautious, quick of ideas, and slow to speak as anyone. Pour le laird[1]… souvenez-vous que c’est le laird ; je ne vous en dis pas plus. For the laird [1] ... remember that it is the laird; I will not tell you anything else. C’est un plaisir que d’obéir à un laird ; du moins pour la jeunesse. It is a pleasure to obey a laird; at least for the youth.

– Oui, monsieur, peut-être ; en tout cas, je vous promets de faire tous mes efforts. "Yes, sir, perhaps; in any case, I promise you to make all my efforts.

– Voilà qui est bien dit, répliqua gaiement M. Campbell. "That is well said," said Mr. Campbell, gayly. Et maintenant, venons-en à la matérielle, ou (pour faire un jeu de mots) à l’immatérielle. And now, let's come to the material, or (to make a play on words) to the immaterial. J’ai ici un paquet qui contient quatre choses. I have here a package that contains four things. (Il le tira, tout en parlant, et non sans difficulté de la poche intérieure de son habit.) He drew it, while speaking, and not without difficulty from the inside pocket of his coat. De ces quatre choses, la première est votre dû légitime : le petit pécule provenant des livres et du mobilier de votre père, que j’ai rachetés dans le but de les revendre à bénéfice au magister son remplaçant. Of these four things, the first is your legitimate due: the little nest egg from your father's books and furniture, which I bought with the aim of reselling them at a profit to his replacement magister. De estas cuatro cosas, la primera es lo que te corresponde por derecho: los pequeños ahorros de los libros y muebles de tu padre, que volví a comprar con el objetivo de venderlos con beneficio al magister que le sustituyera. Les trois autres sont des cadeaux que Mme Campbell et moi serions heureux de vous voir accepter. The other three are gifts that Mrs. Campbell and I would be happy to see you accept. Los otros tres son regalos que la Sra. Campbell y yo estaríamos encantados de que aceptaras. Le premier, qui est rond, vous servira surtout comme premier viatique ; mais, ô Davie, c’est une goutte d’eau dans la mer : il vous aidera durant quelques pas, puis s’évanouira comme la rosée du matin. The first, which is round, will serve you above all as a first viaticum; but, O Davie, it is a drop of water in the sea: it will help you for a few steps, then will vanish like the morning dew. El primero, que es redondo, te servirá de primer viático; pero, oh Davie, es una gota de agua en el mar: te ayudará unos pasos, luego se desvanecerá como el rocío de la mañana. Le second, qui est plat et carré, et chargé d’écriture, vous accompagnera dans la vie comme un bon bâton pour la route, et un bon oreiller pour votre tête dans les maladies. The second, which is flat and square, and loaded with writing, will accompany you in life like a good stick for the road, and a good pillow for your head in illnesses. La segunda, plana y cuadrada y llena de escritura, te acompañará por la vida como un buen bastón para el camino y una buena almohada para la cabeza en tiempos de enfermedad. Et quant au dernier, qui est cubique, il vous aidera, et c’est l’objet de mes prières, à passer dans un monde meilleur. And as for the last one, which is cubic, it will help you, and this is the object of my prayers, to move into a better world. En cuanto a la última, que es cúbica, te ayudará, y este es el objeto de mis oraciones, a pasar a un mundo mejor.

Là-dessus, il ôta son chapeau, et se mit à prier à haute voix et en termes émouvants, pour un jeune homme qui s’en allait vers le monde ; puis soudain il m’attira contre lui et m’embrassa très fort ; puis me tenant à bout de bras, il me regarda d’un visage qui luttait contre la tristesse ; et puis faisant une pirouette et me criant : bon voyage, il s’en retourna par où il était venu, mi-trottinant, mi-courant. Thereupon he took off his hat, and began to pray aloud and in moving terms, for a young man who was going out into the world; then suddenly he drew me against him and kissed me very hard; then holding me at arm's length, he looked at me with a face that struggled against sadness; and then doing a pirouette and shouting to me: have a good trip, he returned by where he had come, half trotting, half current. Entonces se quitó el sombrero y se puso a rezar en voz alta y conmovedora por un joven que salía al mundo. De pronto me atrajo contra sí y me besó con fuerza; luego, sosteniéndome a distancia, me miró con un rostro que luchaba contra la tristeza; después, haciendo piruetas y gritando bon voyage, volvió por donde había venido, medio trotando, medio corriendo. Il y avait de quoi rire pour tout autre ; mais je n’avais nulle envie de rire. There was something to laugh about for everyone else; but I didn't want to laugh. Je le suivis des yeux aussi longtemps qu’il fut visible et il ne cessa de se hâter, sans se retourner une seule fois. I followed him with my eyes for as long as he was visible and he didn't stop hurrying, not looking back once. Je compris alors qu’il avait du chagrin de mon départ ; et ma conscience me fit d’amers reproches parce que, de mon côté, j’étais au comble de la joie de quitter ce paisible coin rustique, pour m’en aller vers une grande maison animée, chez des nobles riches et respectés, et de mon nom et de mon sang. I understood then that he was sorry for my departure; and my conscience gave me bitter reproaches because, for my part, I was at the height of joy to leave this peaceful rustic corner, to go to a large lively house, with rich and respected nobles, and of my name and my blood. Comprendí entonces que le entristecía mi partida, y mi conciencia me lo reprochó amargamente, porque por mi parte estaba en el colmo de la alegría al dejar aquel apacible paraje rústico para ir a una casa grande y llena de vida, entre nobles ricos y respetados de mi propio nombre y sangre.

« Davie, Davie, me dis-je, fut-il jamais si noire ingratitude ? Davie, Davie, I said to myself, was he ever so black ingratitude? Se peut-il que le seul prestige d’un nom te fasse oublier bienfaits et amis anciens ? Can it be that the sheer prestige of a name makes you forget the blessings and old friends? Fi ! Fi! rougis donc ! blush then! Je m’assis sur la pierre que venait de quitter le brave homme, et j’ouvris le paquet afin d’examiner mes cadeaux. I sat down on the stone that the brave man had just left, and opened the package to examine my presents. Celui qu’il appelait cubique ne m’avait pas inspiré de doutes : je savais que c’était cette petite Bible de poche. The one he called cubic didn't inspire any doubts: I knew it was that little pocket Bible. Celui qu’il appelait rond était une pièce de un shilling. The one he called round was a one shilling coin. Le troisième, destiné à m’aider si merveilleusement toute ma vie, en santé comme en maladie, était une petite feuille de gros papier jauni, qui portait écrite à l’encre rouge la formule suivante : The third, intended to help me so wonderfully all my life, both in health and in sickness, was a small sheet of coarse yellowed paper, which had the following formula written in red ink:

Pour confectionner l’eau de lis de la vallée To make lily of the valley water Para preparar el agua de lis de la vallée

– Prendre des fleurs de lis de la vallée, les mettre dans un sachet et faire infuser. - Take the lilies of the valley, put them in a bag and let infuse. - Tome algunas flores de lirio del valle, póngalas en una bolsita y déjelas en infusión. Boire une cuillerée ou deux selon le cas, de cette infusion. Drink a spoonful or two, as the case may be, of this infusion. Elle rend la parole aux muets par paralysie de la langue. It gives speech to the dumb by paralysis of the tongue. Devuelve el habla a las personas mudas por parálisis de la lengua. Elle est bonne contre la goutte ; elle ranime le cœur et fortifie la mémoire ; et si l’on met les fleurs dans un flacon bien bouché que l’on dépose dans une fourmilière pendant un mois, on trouve, en les retirant, un suc provenant des fleurs, que l’on garde dans une fiole. It is good against gout; it revives the heart and strengthens the memory; and if we put the flowers in a well-stoppered bottle that we place in an anthill for a month, we find, by removing them, a juice from the flowers, which we keep in a flask. Es bueno contra la gota; reanima el corazón y fortalece la memoria; y si pones las flores en un frasco bien tapado y lo dejas en un hormiguero durante un mes, cuando lo saques encontrarás un jugo de las flores que puedes guardar en un frasco. Ce suc est bon, en maladie comme en santé, et aux hommes comme aux femmes… This juice is good, in illness as in health, and to men as to women ...

Plus bas, le ministre avait ajouté, de sa main : Lower down, the minister added, with his own hand:

Pour les foulures également frottez-en la partie malade ; et pour la colique, une grande cuillerée toutes les heures. For sprains also rub the diseased part; and for colic, a large spoonful every hour. Para los esguinces, frótelo en la zona afectada; y para los cólicos, una cucharada grande cada hora.

À coup sûr, je ris de ces naïvetés ; mais ce fut d’un rire mal assuré ; et je me hâtai de mettre mon paquet au bout de mon bâton pour aller passer le gué et gravir la colline de l’autre rive. Certainly, I laugh at this naivety; but it was with uncertain laughter; and I hastened to put my bundle at the end of my stick to cross the ford and climb the hill on the other side. Ciertamente me reí de esta ingenuidad, pero era una risa insegura, y me apresuré a poner mi hatillo en la punta de mi bastón para cruzar el vado y subir la colina por la otra orilla. Bientôt, en arrivant sur l’herbeuse route charretière qui traverse la lande, j’aperçus pour la dernière fois l’église d’Essendean, les arbres entourant la cure, et les grands cyprès du cimetière où mon père et ma mère étaient enterrés. Soon, arriving on the grassy cart road which crosses the moor, I saw for the last time the church of Essendean, the trees surrounding the cure, and the large cypresses of the cemetery where my father and my mother were buried. Pronto, al llegar a la carretera de carruajes cubierta de hierba que cruza el páramo, vislumbré por última vez la iglesia de Essendean, los árboles que rodeaban la parroquia y los altos cipreses del cementerio donde estaban enterrados mi padre y mi madre.