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Les mots de l'actualité (2009), CARBONE   2009-07-24

CARBONE 2009-07-24

L'efficacité d'une « taxe carbone » pour lutter contre la pollution est de nouveau d'actualité. Dans quelques jours, le 31 juillet, Michel Rocard rendra son rapport sur la mise en application possible de cette taxe. Il s'agit d'une taxe sur les produits qui émettent du dioxyde de carbone, nocif pour notre environnement, et connu comme étant le principal gaz à effet de serre. Tout cela ne nous dit pas ce qu'est le carbone, ni comment apparaît ce mot. Il vient du latin carbo , qui a donné deux mots français, l'un populaire, l'autre savant. C'est ce qu'on appelle des doublets. De carbo dérive le mot « charbon », ancien et davantage modifié. Et « carbone », mot savant, plus proche du mot latin d'origine, n'apparaît qu'au 18e siècle. Le mot carbo est au centre d'une famille riche et variée, puisqu'on y trouve « carburer », « carburation », « carburant »… tous ces mots qui sont liés à l'idée d'une combustion particulière. Carbo , en latin, désigne plutôt ce qu'on appelle couramment le charbon de bois, c'est-à-dire le résidu d'un bois partiellement brûlé. Et en français, le mot « charbon » a plusieurs sens et plusieurs usages. Il s'agit bien sûr de ce solide noir que l'on peut brûler, et qui longtemps a servi de principal combustible. On l'extrait de mines dans lesquelles le travail a toujours été pénible et dangereux. De là l'expression du langage ordinaire « aller au charbon », qui signifie affronter un travail ou une tâche difficile sans se dérober. D'autre part, le charbon de bois sert à faire cuire certains aliments. Il brûle sans flamme, en restant incandescent. Et cela permet de comprendre l'expression « être sur des charbons ardents », c'est-à-dire ne pas tenir en place, être dans un état extrême de malaise ou d'angoisse. Comme si l'on marchait sur ces braises, et qu'on doive continuellement lever les pieds pour éviter (ou tenter d'éviter) de se faire brûler. Enfin, l'adjectif « charbonneux » indique que quelque chose est noir, comme si on l'avait noirci. On parle des yeux charbonneux pour souligner qu'ils sont très maquillés, soulignés d'un trait bien visible. Le mot « carbone » a également plusieurs sens. Il est employé, alors qu'on n'entend jamais dans ces usages le mot « charbon », à propos de matériaux modernes. On parle de fibre de carbone, et on imagine alors des skis, des planches de surf, des raquettes de tennis ou des matériaux de carrosserie automobile.

Et puis, la diffusion de l'informatique de bureau a définitivement rendu caduc le papier carbone qui servait à dupliquer les documents. Un papier encré, intercalé entre deux feuilles, permettait qu'on copie ce qui s'écrivait sur la feuille du dessus, soit lorsqu'on tapait à la machine, soit lorsqu'on écrivait à la main. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


CARBONE   2009-07-24

L'efficacité d'une « taxe carbone » pour lutter contre la pollution est de nouveau d'actualité. Dans quelques jours, le 31 juillet, Michel Rocard rendra son rapport sur la mise en application possible de cette taxe. Il s'agit d'une taxe sur les produits qui émettent du dioxyde de carbone, nocif pour notre environnement, et connu comme étant le principal gaz à effet de serre. Tout cela ne nous dit pas ce qu'est le carbone, ni comment apparaît ce mot. Il vient du latin carbo , qui a donné deux mots français, l'un populaire, l'autre savant. C'est ce qu'on appelle des doublets. De carbo dérive le mot « charbon », ancien et davantage modifié. Et « carbone », mot savant, plus proche du mot latin d'origine, n'apparaît qu'au 18e siècle. Le mot carbo est au centre d'une famille riche et variée, puisqu'on y trouve « carburer », « carburation », « carburant »… tous ces mots qui sont liés à l'idée d'une combustion particulière. Carbo , en latin, désigne plutôt ce qu'on appelle couramment le charbon de bois, c'est-à-dire le résidu d'un bois partiellement brûlé. Et en français, le mot « charbon » a plusieurs sens et plusieurs usages. Il s'agit bien sûr de ce solide noir que l'on peut brûler, et qui longtemps a servi de principal combustible. On l'extrait de mines dans lesquelles le travail a toujours été pénible et dangereux. De là l'expression du langage ordinaire « aller au charbon », qui signifie affronter un travail ou une tâche difficile sans se dérober. D'autre part, le charbon de bois sert à faire cuire certains aliments. Il brûle sans flamme, en restant incandescent. Et cela permet de comprendre l'expression « être sur des charbons ardents », c'est-à-dire ne pas tenir en place, être dans un état extrême de malaise ou d'angoisse. Comme si l'on marchait sur ces braises, et qu'on doive continuellement lever les pieds pour éviter (ou tenter d'éviter) de se faire brûler. Enfin, l'adjectif « charbonneux » indique que quelque chose est noir, comme si on l'avait noirci. On parle des yeux charbonneux pour souligner qu'ils sont très maquillés, soulignés d'un trait bien visible. Le mot « carbone » a également plusieurs sens. Il est employé, alors qu'on n'entend jamais dans ces usages le mot « charbon », à propos de matériaux modernes. On parle de fibre de carbone, et on imagine alors des skis, des planches de surf, des raquettes de tennis ou des matériaux de carrosserie automobile.

Et puis, la diffusion de l'informatique de bureau a définitivement rendu caduc le papier carbone qui servait à dupliquer les documents. Un papier encré, intercalé entre deux feuilles, permettait qu'on copie ce qui s'écrivait sur la feuille du dessus, soit lorsqu'on tapait à la machine, soit lorsqu'on écrivait à la main. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/