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Les mots de l'actualité, BURQA   2010-01-25

BURQA 2010-01-25

La mission parlementaire qui doit rendre son rapport demain a fini son travail. Elle rendra ses conclusions sur l'autorisation à masquer son visage dans les lieux publics ou ailleurs. Et partout on parle de ce débat sur le port de la burqa. Enfin presque partout puisque certains médias et certains journalistes se veulent plus précis et hésitent avant d'employer ce mot de « burqa ». Mais bizarrement ce mot est le mot qui circule le plus, le mot qui accroche. Dans la presse écrite, par exemple, on voit une certaine distorsion. Un grand quotidien, par exemple, a titré « Ce que dit la mission parlementaire sur la burqa ». Et reprend l'article proprement dit, de façon plus précise : « Les députés de la mission parlementaire sur le vole intégral… ». On voit bien que burqa est un mot appel. Pourquoi ? Peut-être parce que c'est un mot étranger, qui justement peut effrayer davantage, ou en tout cas évoquer des coutumes qui viennent de loin, lorsqu'on est en France. Mais d'un point de vue législatif, ou officiel, il est bien évident que ce mot ne sera pas employé. De quoi parle-t-on alors ? De voile intégral, c'est-à-dire d'une pièce de tissu qui masque le visage de celle qui le porte. Et l'adjectif « intégral » est correctement choisi : il ne comporte pas d'allusion religieuse, et fait porter l'accent sur la visibilité, l'identification possible, même si on sait bien que ce n'est qu'un aspect du problème ! Le mot « burqa » vient du pachtoune, et c'est un mot en usage entre autre en Afghanistan. C'est aussi ça qui est important : il est très lié à l'image qu'on se fait des talibans et d'un islamisme radical. Et il désigne une pièce d'habillement qui recouvre complètement le corps et la tête. Un grillage de tissu permet que celle qui le porte puisse voir ; mais on ne voit rien d'elle. Alors bien sûr un texte officiel français ne pourrait pas interdire cette pièce d'habillement uniquement. La loi serait presque trop facile à tourner, et de toute façon on se tromperait d'enjeu. Le mot « burqa » n'a pas en français de valeur générique juste une valeur symbolique forte. Mais on a aussi le niqab, qui cache l'ensemble de visage en laissant libre une fente pour les yeux, donc pas de grillage, et le hijab, mot arabe qui désigne un vêtement différent qui couvre la tête mais laisse apparents les traits du visage Alors le mot « voile » est-il satisfaisant ? Il n'est pas mauvais, car il donne cette idée de quelque chose qui cache, qui voile. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


BURQA   2010-01-25 BURQA 2010-01-25 BURQA 2010-01-25

La mission parlementaire qui doit rendre son rapport demain a fini son travail. Elle rendra ses conclusions sur l'autorisation à masquer son visage dans les lieux publics ou ailleurs. Et partout on parle de ce débat sur le port de la burqa. Enfin presque partout puisque certains médias et certains journalistes se veulent plus précis et hésitent avant d'employer ce mot de « burqa ». Mais bizarrement ce mot est le mot qui circule le plus, le mot qui accroche. Dans la presse écrite, par exemple, on voit une certaine distorsion. Un grand quotidien, par exemple, a titré « Ce que dit la mission parlementaire sur la burqa ». Et reprend l'article proprement dit, de façon plus précise : «  Les députés de la mission parlementaire sur le vole intégral… ». On voit bien que burqa est un mot appel. Pourquoi ? Peut-être parce que c'est un mot étranger, qui justement peut effrayer davantage, ou en tout cas évoquer des coutumes qui viennent de loin, lorsqu'on est en France. Mais d'un point de vue législatif, ou officiel, il est bien évident que ce mot ne sera pas employé. De quoi parle-t-on alors ? De voile intégral, c'est-à-dire d'une pièce de tissu qui masque le visage de celle qui le porte. Et l'adjectif « intégral » est correctement choisi : il ne comporte pas d'allusion religieuse, et fait porter l'accent sur la visibilité, l'identification possible, même si on sait bien que ce n'est qu'un aspect du problème ! Le mot « burqa » vient du pachtoune, et c'est un mot en usage entre autre en Afghanistan. C'est aussi ça qui est important : il est très lié à l'image qu'on se fait des talibans et d'un islamisme radical. Et il désigne une pièce d'habillement qui recouvre complètement le corps et la tête. Un grillage de tissu permet que celle qui le porte puisse voir ; mais on ne voit rien d'elle. Alors bien sûr un texte officiel français ne pourrait pas interdire cette pièce d'habillement uniquement. La loi serait presque trop facile à tourner, et de toute façon on se tromperait d'enjeu. Le mot « burqa » n'a pas en français de valeur générique juste une valeur symbolique forte. Mais on a aussi le niqab, qui cache l'ensemble de visage en laissant libre une fente pour les yeux, donc pas de grillage, et le hijab, mot arabe qui désigne un vêtement différent qui couvre la tête mais laisse apparents les traits du visage Alors le mot « voile » est-il satisfaisant ? Il n'est pas mauvais, car il donne cette idée de quelque chose qui cache, qui voile. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/