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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Beth XVII

Beth XVII

XVII

Beth

Pendant huit jours, il y eut tant de vertu dans la vieille maison, qu'on aurait pu en céder à tout le voisinage. C'était réellement étonnant ; chacun semblait dans une sorte de disposition céleste, et l'abnégation était à la mode. Mais, insensiblement, lorsque la première anxiété des petites filles fut passée, elles se relâchèrent dans leurs louables efforts et commencèrent à retomber dans leurs vieilles habitudes. Elles n'oublièrent pas leur devise : « Espérer et s'occuper », mais le dernier point semblait devenir plus difficile ; aussi, après de si beaux efforts, elles pensèrent que cet essai méritait des vacances, et elles s'en donnèrent de grandes.

Jo, ayant négligé de couvrir suffisamment sa tête tondue, attrapa un gros rhume, et tante Marsch, qui n'aimait pas à entendre lire des personnes enrhumées, lui ordonna de rester chez elle jusqu'à ce qu'elle fût guérie. Jo, à qui cet arrangement plaisait, commença par dire qu'elle allait s'arranger pour rester enrhumée toute sa vie : puis elle se mit à fourrager énergiquement du grenier à la cave, espérant y faire des découvertes. Quand elle était lasse, elle se couchait sur le sofa pour soigner son rhume à l'aide de lectures interminables.

Amy, trouvant que les occupations du ménage et l'art ne s'accordaient guère, retourna à ses crayons et à sa terre glaise.

Meg allait tous les jours chez les Kings et cousait, ou croyait qu'elle cousait lorsqu'elle en revenait, mais elle passait beaucoup de temps à écrire à sa mère ou à relire les dépêches de Washington.

Beth seule continua fidèlement à travailler ; tout au plus aurait-on pu lui reprocher quelques rares petites négligences ou bien quelques accès de tristesse.

Elle remplissait soigneusement tous ses petits devoirs et aussi beaucoup de ceux de ses soeurs, car celles-ci oubliaient facilement, et la maison semblait parfois être une horloge dont les aiguilles sont allées se promener.

Lorsque son coeur était trop plein du désir de revoir sa mère ou de craintes pour son père, elle allait dans le cabinet de toilette de M me Marsch, cachant sa figure dans les plis d'une certaine vieille robe, et pleurait et priait un peu toute seule.

Personne ne savait ce qui la remettait après un accès de mélancolie ; mais chacun sentait combien elle était douce et utile, et tout le monde prit l'habitude d'aller vers elle pour chercher des consolations ou des avis.

Aucune ne s'était assez dit que l'absence de leur mère devait être une épreuve décisive, qui aurait dû former définitivement leurs caractères, et, lorsque l'excitation du premier moment fut passée, elles se firent l'illusion que, s'étant bien conduites jusque-là, elles méritaient des louanges. Elles avaient raison pour le passé ; mais leur erreur était de croire qu'elles pouvaient dès lors se relâcher et cesser de bien faire ; elles s'attirèrent par là une dure leçon.

« Meg, je voudrais bien que vous puissiez aller voir les pauvres Hummel ; vous savez que maman nous a dit de n'oublier ni la mère ni les enfants, dit Beth, dix jours après le départ de M me Marsch.

– Je suis vraiment trop fatiguée pour y aller cette après-midi, répondit Meg, qui cousait en se balançant sur un fauteuil à bascule.

– Voudriez-vous, Jo ? demanda Beth.

– Il fait bien froid pour moi, avec mon rhume.

– Je croyais que vous aimiez les belles gelées ?

– Oui, pour sortir avec Laurie, mais pas autant pour aller chez les Hummel, dit Jo, un peu honteuse de cet aveu.

– Pourquoi n'allez-vous pas vous-même voir les Hummel ? demanda Meg.

– J'y suis allée tous les jours ; mais le bébé est malade, et je ne sais qu'y faire. Lottchen le garde pendant que sa mère va travailler ; mais le mal m'a l'air de s'aggraver, et je pense que vous ou Hannah devriez y aller. »

Beth parlait avec animation, et Meg promit d'y aller le lendemain.

« Pour aujourd'hui, demandez quelques provisions à Hannah et portez-les, Beth ; l'air vous fera du bien, dit Jo, en ajoutant sous forme d'excuse : J'irais bien, mais il faut que je finisse mon livre.

– J'ai mal à la tête et je suis fatiguée, répondit doucement Beth, je pensais que l'une de vous voudrait bien y aller à ma place ce matin.

– Amy va revenir, elle ira volontiers, suggéra Meg.

– Eh bien, je vais me reposer en attendant, je ne suis pas très à mon aise. »

Beth se coucha sur le sofa, les autres retournèrent à leur ouvrage, et les Hummel furent oubliés. Une heure se passa ; Amy n'était pas revenue, Meg était allée dans sa chambre essayer une robe neuve, Jo était absorbée dans un livre, et Hannah était profondément endormie devant le feu de la cuisine.

Beth mit tranquillement son capuchon, remplit son panier de toutes sortes de choses pour les enfants, et s'en alla à l'air frais avec la tête lourde et un regard de douleur dans ses yeux patients. Il était tard quand elle revint, et personne ne la vit monter dans la chambre de sa mère. Jo, y allant, trouva Beth assise dans un fauteuil avec un flacon de camphre dans sa main, paraissant très grave et ayant des yeux très rouges.

« Qu'est-ce qu'il y a ? s'écria Jo, en voyant Beth étendre les mains, comme si elle ne voulait pas que sa soeur approchât d'elle.

– Vous avez eu la fièvre scarlatine, n'est-ce pas, Jo ?

– Il y a longtemps ; en même temps que Meg. Pourquoi ?

– Alors je vais vous dire. Oh ! Jo, le bébé est mort.

– Quel bébé ?

– Celui de Mme Hummel. Il est mort sur mes genoux, avant que sa mère revienne, s'écria Beth en sanglotant.

– Ma pauvre chérie, que cela a dû être terrible pour vous ! Ah ! j'aurais dû aller moi-même, dit Jo, pleine de remords, en s'asseyant dans le grand fauteuil et prenant sa soeur sur ses genoux.

– Ce n'était pas terrible, Jo ; c'était seulement si triste ! J'ai vu tout de suite qu'il était plus malade ; mais Lottchen a dit que sa mère était allée chercher le médecin, et j'ai pris le bébé afin de laisser reposer sa soeur. Il paraissait endormi ; mais, tout à coup, il a poussé un petit cri, tout son petit corps a tremblé, et puis il est resté immobile. J'ai alors essayé de lui réchauffer les pieds, et Lotty lui a donné du lait, mais il ne bougeait pas. J'ai enfin compris qu'il était mort.

– Ne pleurez pas, chérie. Qu'avez-vous fait ?

– Je me suis assise et je l'ai tenu sur mes genoux jusqu'à ce que Mme Hummel revînt avec un médecin. Le docteur dit que le bébé ne vivait plus ; il regarda Heinrich et Minna, qui avaient mal à la gorge. « C'est la fièvre scarlatine, dit-il d'un air mécontent, vous auriez dû m'appeler plus tôt. » Mme Hummel lui dit qu'elle était pauvre et qu'elle avait essayé de soigner elle- même le bébé, mais que, maintenant, il était trop tard pour lui et qu'elle pouvait seulement lui demander de soigner les deux autres et d'en demander le paiement au bon Dieu. Il sourit alors et fut meilleur, mais c'était désolant, Jo ! Et je pleurai avec eux. Le docteur alors fixa ses yeux sur moi ; il m'examina et me dit de retourner vite chez nous et de prendre immédiatement de la belladone, sans quoi j'attraperais la fièvre scarlatine.

– Non, vous ne l'aurez pas ! s'écria Jo, en la serrant dans ses bras d'un air effrayé. Oh ! Beth ! Si vous l'aviez, je ne pourrais jamais me le pardonner. Qu'allons-nous faire ?

– N'ayez pas peur, je suis sûre que je ne l'aurai pas très forte. J'ai regardé dans le livre de mère, et j'ai vu que cela commençait par des maux de tête et de gorge et des sentiments bizarres comme les miens ; ainsi j'ai pris de la belladone et je suis mieux, dit Beth, en appuyant ses mains glacées sur son front brûlant, et essayant de paraître calme.

– Si mère était seulement ici ! » soupira Jo en saisissant le livre.

Elle sentit mieux encore alors quelle distance les séparait de Washington, combien était cruel cet éloignement de la mère. Elle lut une page, regarda Beth, lui tâta la tête, voulut voir dans sa gorge, et dit gravement :

« Vous avez tenu le bébé tous les jours pendant plus d'une semaine et vous avez été avec les autres qui vont avoir la fièvre ; j'ai peur que vous ne l'ayez, Beth. Je vais appeler Hannah, qui connaît toutes les maladies.

– Ne laissez pas venir Amy ; elle ne l'a jamais eue, et je serais trop malheureuse de la lui donner. Est-ce que vous ou Meg ne pourriez pas l'avoir de nouveau ? demanda anxieusement Beth.

– Je suppose que non. Mais qu'importe ! Ce serait bien fait si je l'avais, grande égoïste que je suis de vous avoir laissée visiter les Hummel et d'être restée ici à écrire des bêtises », murmura Jo en allant consulter Hannah.

La bonne âme fut éveillée en une minute et assura immédiatement à Jo qu'il était inutile de s'inquiéter, que tout le monde avait la fièvre scarlatine et que personne n'en mourait quand on était bien soigné.

Jo crut tout cela et alla, bien soulagée, appeler Meg.

« Maintenant, je vais vous dire ce que nous allons faire, dit Hannah, lorsqu'elle eut examiné et questionné Beth, nous allons envoyer chercher le docteur Banks, rien que pour vous voir un peu, ma chère, puis nous enverrons Amy chez tante Marsch, afin de l'empêcher d'attraper quelque chose, et l'une de vous deux, Meg ou Jo, pourra restera la maison pendant un jour ou deux, pour amuser Beth.

– Je resterai, naturellement ; c'est moi l'aînée, dit Meg, qui était aussi mécontente d'elle-même que Jo.

– Non, ce sera moi, parce que c'est vraiment ma faute si elle est malade. J'avais dit à mère que je ferais ses commissions et je ne les ai pas faites, répliqua Jo d'un ton décidé. J'ai seule à réparer.

– Laquelle voulez-vous, Beth ? Une seule suffira, dit Hannah.

– Jo, s'il vous plaît. »

Et Beth appuya sa tête contre sa soeur d'un air content, tout en regardant tendrement Meg, comme pour lui dire : Il ne faut pas m'en vouloir.

« Je vais aller dire tout cela à Amy », dit Meg, qui était un peu blessée de la préférence de sa soeur, bien qu'elle se rendît compte qu'elle était peut-être moins propre que Jo à bien soigner la malade.

Amy se révolta immédiatement et déclara, avec colère, qu'elle aimait mieux avoir la fièvre que d'aller chez la terrible tante. Meg demanda, raisonna et commanda en vain ; Amy protesta qu'elle ne voulait pas y aller, et sa soeur la quitta en désespoir de cause pour aller demander à Hannah ce qu'il fallait faire. Avant qu'elle fût revenue, Laurie, entrant dans le parloir, trouva Amy sanglotant sur le canapé. Elle raconta son histoire en s'attendant à être consolée ; mais Laurie mit seulement ses mains dans ses poches et se promena de long en large en fronçant les sourcils, comme s'il était plongé dans des pensées profondes. Il finit par s'asseoir à côté d'elle et lui dire de son ton le plus persuasif :

« Soyez une bonne petite femme et faites ce qu'on vous dit. Ne pleurez pas, écoutez plutôt la jolie idée que j'ai. Vous irez chez tante Marsch, et je viendrai vous chercher tous les jours pour nous promener et nous amuser ensemble. Ne sera-ce pas plus agréable que de rester ici à vous ennuyer sans pouvoir y être utile ?

– Je ne veux pas qu'on me renvoie comme si je gênais, commença Amy d'un ton offensé.

– Dieu vous bénisse, ma mignonne ! C'est pour vous empêcher d'être malade et non pour aucune autre raison. Vous ne désirez pas avoir la fièvre, n'est-ce pas ?

– Non, certainement, si cela ne devait pas soulager Beth ; mais je suis sûre que je l'aurai. J'ai été tout le temps avec Beth.

– C'est pour cela qu'il faut vous en aller tout de suite ; le changement d'air et quelques soins vous empêcheront de l'avoir, ou, du moins, vous la feront avoir très légèrement. Je vous conseille de partir le plus vite possible ; la fièvre scarlatine n'est pas rien, miss.

– Mais, c'est si triste chez tante Marsch, dit Amy d'un air effrayé, et puis, je serai sans nouvelles de Beth...

– Ce ne sera pas triste avec moi, qui viendrai vous dire tous les jours comment sera Beth, et vous emmènerai vous amuser. La vieille dame m'aime assez, et je serai aussi aimable que possible pour elle ; ainsi, quoi que nous fassions, elle ne dira rien.

– Vous viendrez tous les jours ?

– Je vous le promets.

– Et vous viendrez me dire quand Beth sera mieux ?

– Aussitôt que je le saurai.

– Et nous irons vraiment au théâtre des enfants ?

– À une douzaine de théâtres, si nous pouvons.

– Eh bien !... je crois... que je veux bien, dit lentement. Amy.

– À la bonne heure ! Je retrouve ma bonne petite Amy. Allez vite dire à Meg que vous consentez », dit Laurie en donnant à Amy une petite tape d'approbation qui choqua un peu Amy. Ce n'était pas la traiter en grande personne.

Meg et Jo arrivèrent en courant pour contempler le miracle qui venait de s'accomplir, et Amy, se voyant très précieuse et très sacrifiée, promit d'aller chez la tante si le médecin disait que Beth allait être malade.

« Comment va la petite chérie ? demanda Laurie, car Beth était sa favorite, et il était plus inquiet qu'il ne voulait le laisser voir.

– Elle est couchée sur le lit de mère et se trouve mieux. La mort du bébé, vue de si près, l'a troublée, mais j'espère qu'elle n'aura qu'un rhume. Hannah le dit, mais elle a l'air inquiet, et je suis toute bouleversée, répondit Meg.

– La vie est une triste chose ! s'écria Jo en hérissant ses cheveux et en y fourrant les mains d'un air de désespoir. À peine est-on sorti d'un malheur qu'il en arrive un autre. On dirait qu'on ne peut plus s'appuyer sur personne, depuis que mère est partie.

– Ne vous donnez pas l'air d'un hérisson, cela ne vous va pas bien. Réarrangez votre perruque, ma chère Jo, et dites-moi si je dois envoyer une dépêche à votre mère ou faire quelque autre chose qui puisse vous agréer, dit Laurie, qui n'avait jamais été tout à fait réconcilié avec la perte de la seule beauté de son amie.

– C'est ce qui me trouble, répondit Meg. Je pense que nous devons écrire à maman si Beth est réellement malade ; mais Hannah dit que non, car maman ne peut pas quitter papa, et cela ne ferait que l'inquiéter. Beth ne sera pas longtemps malade, et Hannah sait ce qu'elle doit faire pour elle. Mère a dit que nous devions lui obéir ; mais je ne sais pas si, dans ce cas imprévu, nous aurons tort ou raison de le faire.

– Si vous demandiez à grand-père, quand le docteur sera venu ?

– C'est cela, Jo ; allez tout de suite chercher le docteur, commanda Meg. Nous ne devons en effet rien décider avant sa visite.

– Restez où vous êtes, Jo, c'est moi qui fais les commissions de cet établissement, dit Laurie, en prenant son chapeau.

– Je crains que vous ne soyez occupé, commença Meg.

– Non, j'ai fini mes leçons d'aujourd'hui.

– Vous travaillez donc pendant vos vacances ? demanda Jo.

– Je suis le bon exemple que mes voisines m'ont donné, répondit Laurie en sortant vivement de la chambre.

– J'ai de grandes espérances pour ce garçon, dit Jo, en le regardant passer par-dessus la haie.

– Il est assez bien... pour un garçon... » répondit assez dédaigneusement Meg.

Le docteur Banks vint, et, quoiqu'il parût très grave en entendant l'histoire des Hummel, il dit que Beth avait les premiers symptômes de la fièvre, mais qu'il pensait qu'elle l'aurait très légère. Néanmoins, il fut d'avis d'éloigner Amy, à qui il intima l'ordre de s'en aller immédiatement. Elle partit en grande pompe avec Laurie et Jo comme escorte. La tante Marsch les reçut avec son hospitalité habituelle. « Qu'est-ce que vous voulez, maintenant ? demanda-t-elle en regardant par-dessus ses lunettes, pendant que le perroquet croassait. Allez-vous-en ; les petits garçons n'entrent pas ici. » Laurie se retira vers la fenêtre, et Jo dit son histoire. « C'est bien à quoi je m'attendais, puisqu'on vous permet de vous mêler aux pauvres. Amy peut rester ici et se rendre utile si elle n'est pas malade ; mais je ne doute nullement qu'elle le soit, elle a déjà l'air de l'être. Ne pleurez pas, enfant, cela m'ennuie d'entendre les gens se moucher. »

Amy était sur le point de sangloter ; mais, Laurie ayant sournoisement tiré la queue du perroquet, Polly proféra ou plutôt cria d'un air si drôle : « As-tu déjeuné ? » qu'elle rit au lieu de pleurer.

« Quelles sont les nouvelles de votre mère ? demanda la vieille dame.

– Papa est beaucoup mieux, répondit Jo, en faisant tous ses efforts pour garder son sérieux.

– Ah ! je suppose que sa maladie ne durera pas longtemps. Cependant mon beau-frère n'a jamais eu beaucoup de force », telle fut la réponse réjouissante de la vieille dame, qui ne pouvait jamais retenir une parole fâcheuse.

« Prenez une prise ! » cria Polly en se dandinant sur son perchoir, et, le bonnet de tante Marsch se trouvant justement à sa portée, il l'attrapa fort adroitement pour se venger de ce que Laurie venait encore de lui tirer la queue à la dérobée.

« Taisez-vous, vieil oiseau impoli ! dit la vieille femme exaspérée. Et se tournant vers Jo : – Partez tout de suite, lui dit-elle. Il n'est pas convenable que vous vous promeniez aussi tard avec un écervelé comme...

– Taisez-vous ! » s'écria Polly.

Et, se laissant tomber par terre, il courut s'escrimer du bec contre les mollets de « l'écervelé Laurie ». Laurie se sentait une envie de rire insurmontable. Jo et lui disparurent.

« Je ne pense pas que je pourrai supporter cela, mais j'essaierai, pensa Amy, quand elle se trouva seule avec tante Marsch.

Polly la regardait avec ses gros yeux ronds.

« Allez-vous-en ! » lui cria-t-il tout à coup.

À ces paroles malhonnêtes qui allaient directement à son adresse, Amy ne put pas s'empêcher de pleurer.

« Ne vous occupez pas de ce bavard, lui dit d'un ton bourru tante Marsch. Il dit des horreurs à la journée ; c'est un homme qui a fait son éducation. »


Beth XVII Beth XVII

XVII

Beth

Pendant huit jours, il y eut tant de vertu dans la vieille maison, qu'on aurait pu en céder à tout le voisinage. For eight days, there was so much virtue in the old house, you could have given it away to the whole neighborhood. C'était réellement étonnant ; chacun semblait dans une sorte de disposition céleste, et l'abnégation était à la mode. It was truly amazing; everyone seemed to be in some kind of heavenly disposition, and self-sacrifice was in vogue. Mais, insensiblement, lorsque la première anxiété des petites filles fut passée, elles se relâchèrent dans leurs louables efforts et commencèrent à retomber dans leurs vieilles habitudes. But gradually, when the girls' initial anxiety had passed, they relaxed in their praiseworthy efforts and began to fall back into their old habits. Elles n'oublièrent pas leur devise : « Espérer et s'occuper », mais le dernier point semblait devenir plus difficile ; aussi, après de si beaux efforts, elles pensèrent que cet essai méritait des vacances, et elles s'en donnèrent de grandes. They didn't forget their motto: "Hope and care", but the last point seemed to be getting harder; so, after such fine efforts, they thought the trial deserved a vacation, and they gave themselves a big one.

Jo, ayant négligé de couvrir suffisamment sa tête tondue, attrapa un gros rhume, et tante Marsch, qui n'aimait pas à entendre lire des personnes enrhumées, lui ordonna de rester chez elle jusqu'à ce qu'elle fût guérie. Jo, having neglected to cover her shorn head sufficiently, caught a bad cold, and Aunt Marsch, who didn't like to hear people with colds read, ordered her to stay at home until she was well. Jo, à qui cet arrangement plaisait, commença par dire qu'elle allait s'arranger pour rester enrhumée toute sa vie : puis elle se mit à fourrager énergiquement du grenier à la cave, espérant y faire des découvertes. Jo, who liked this arrangement, began by saying that she was going to manage to stay with a cold for the rest of her life: then she began foraging energetically from the attic to the cellar, hoping to make some discoveries. Jo, a quien le gustaba este arreglo, empezó diciendo que iba a arreglárselas para pasar frío el resto de su vida: luego empezó a revolver enérgicamente desde el desván hasta el sótano, con la esperanza de hacer algún descubrimiento. Quand elle était lasse, elle se couchait sur le sofa pour soigner son rhume à l'aide de lectures interminables. When she was tired, she would lie on the sofa and cure her cold with endless reading.

Amy, trouvant que les occupations du ménage et l'art ne s'accordaient guère, retourna à ses crayons et à sa terre glaise. Amy, finding that household occupations and art were hardly a match, returned to her pencils and clay. Amy, viendo que las tareas domésticas y el arte no se llevaban muy bien, volvió a sus lápices y a la arcilla.

Meg allait tous les jours chez les Kings et cousait, ou croyait qu'elle cousait lorsqu'elle en revenait, mais elle passait beaucoup de temps à écrire à sa mère ou à relire les dépêches de Washington. Meg went to the Kings' every day and sewed, or thought she was sewing when she returned, but she spent a lot of time writing to her mother or rereading Washington dispatches.

Beth seule continua fidèlement à travailler ; tout au plus aurait-on pu lui reprocher quelques rares petites négligences ou bien quelques accès de tristesse. Beth alone continued to work faithfully; at most, she could have been blamed for a few minor lapses or bouts of sadness.

Elle remplissait soigneusement tous ses petits devoirs et aussi beaucoup de ceux de ses soeurs, car celles-ci oubliaient facilement, et la maison semblait parfois être une horloge dont les aiguilles sont allées se promener. She carefully fulfilled all her little duties, and many of her sisters' too, for they forgot easily, and the house sometimes seemed like a clock whose hands went for a walk. Cumplía con esmero todas sus pequeñas tareas, así como muchas de las de sus hermanas, ya que éstas se olvidaban con rapidez, y la casa parecía a veces un reloj cuyas manecillas se iban de paseo.

Lorsque son coeur était trop plein du désir de revoir sa mère ou de craintes pour son père, elle allait dans le cabinet de toilette de M me Marsch, cachant sa figure dans les plis d'une certaine vieille robe, et pleurait et priait un peu toute seule. When her heart was too full of longing to see her mother again, or fear for her father, she would go into Mrs. Marsch's dressing room, hide her face in the folds of a certain old dress, and weep and pray a little by herself. Cuando su corazón estaba demasiado lleno de añoranza por su madre o de temor por su padre, se metía en el vestidor de la señora Marsch, escondía la cara en los pliegues de un vestido viejo y lloraba y rezaba un poco a solas.

Personne ne savait ce qui la remettait après un accès de mélancolie ; mais chacun sentait combien elle était douce et utile, et tout le monde prit l'habitude d'aller vers elle pour chercher des consolations ou des avis. No one knew what made her feel better after a bout of melancholy; but everyone sensed how sweet and helpful she was, and everyone got into the habit of going to her for consolation or advice.

Aucune ne s'était assez dit que l'absence de leur mère devait être une épreuve décisive, qui aurait dû former définitivement leurs caractères, et, lorsque l'excitation du premier moment fut passée, elles se firent l'illusion que, s'étant bien conduites jusque-là, elles méritaient des louanges. None of them had sufficiently told themselves that their mother's absence must have been a decisive test, which should have definitively shaped their characters, and, when the excitement of the first moment had passed, they deluded themselves that, having behaved well up to that point, they deserved praise. Ninguno de ellos se había dicho suficientemente a sí mismo que la ausencia de su madre debía de haber sido una prueba decisiva, que debería haber moldeado definitivamente sus caracteres, y cuando hubo pasado la excitación del primer momento, se engañaron pensando que, habiéndose portado bien hasta entonces, merecían elogios. Elles avaient raison pour le passé ; mais leur erreur était de croire qu'elles pouvaient dès lors se relâcher et cesser de bien faire ; elles s'attirèrent par là une dure leçon. They were right about the past, but their mistake was in believing that they could relax and stop doing the right thing from then on, which taught them a hard lesson.

« Meg, je voudrais bien que vous puissiez aller voir les pauvres Hummel ; vous savez que maman nous a dit de n'oublier ni la mère ni les enfants, dit Beth, dix jours après le départ de M me Marsch. "Meg, I wish you could go and see the poor Hummels; you know Mum told us not to forget either mother or children," said Beth, ten days after M me Marsch's departure.

– Je suis vraiment trop fatiguée pour y aller cette après-midi, répondit Meg, qui cousait en se balançant sur un fauteuil à bascule. - I'm really too tired to go this afternoon," replied Meg, who was sewing while rocking back and forth on a rocking chair.

– Voudriez-vous, Jo ? demanda Beth.

– Il fait bien froid pour moi, avec mon rhume. - It's quite cold for me, with my cold.

– Je croyais que vous aimiez les belles gelées ? - I thought you liked nice jellies? - Creía que te gustaban las gelatinas bonitas.

– Oui, pour sortir avec Laurie, mais pas autant pour aller chez les Hummel, dit Jo, un peu honteuse de cet aveu. - Yes, to go out with Laurie, but not so much to go to the Hummels', says Jo, a little ashamed of this admission. - Sí, para salir con Laurie, pero no tanto para ir a casa de los Hummel", dice Jo, un poco avergonzada por esta confesión.

– Pourquoi n'allez-vous pas vous-même voir les Hummel ? - Why don't you go and see the Hummels yourself? demanda Meg.

– J'y suis allée tous les jours ; mais le bébé est malade, et je ne sais qu'y faire. - I've been going every day, but the baby's sick and I don't know what to do. Lottchen le garde pendant que sa mère va travailler ; mais le mal m'a l'air de s'aggraver, et je pense que vous ou Hannah devriez y aller. Lottchen looks after him while his mother goes to work; but the illness seems to be getting worse, and I think you or Hannah should go. Lottchen está cuidando de él mientras su madre se va a trabajar; pero parece que la enfermedad empeora, y creo que tú o Hannah deberíais ir. »

Beth parlait avec animation, et Meg promit d'y aller le lendemain. Beth spoke animatedly, and Meg promised to go the next day.

« Pour aujourd'hui, demandez quelques provisions à Hannah et portez-les, Beth ; l'air vous fera du bien, dit Jo, en ajoutant sous forme d'excuse : J'irais bien, mais il faut que je finisse mon livre. "For today, ask Hannah for some provisions and carry them, Beth; the air will do you good," said Jo, adding by way of excuse: "I'd go, but I've got to finish my book.

– J'ai mal à la tête et je suis fatiguée, répondit doucement Beth, je pensais que l'une de vous voudrait bien y aller à ma place ce matin. - I've got a headache and I'm tired," Beth replied gently, "so I thought one of you might want to go instead of me this morning.

– Amy va revenir, elle ira volontiers, suggéra Meg. - Amy's coming back, she'll be happy to go," Meg suggested.

– Eh bien, je vais me reposer en attendant, je ne suis pas très à mon aise. - Well, I'll rest in the meantime, I'm not very comfortable. »

Beth se coucha sur le sofa, les autres retournèrent à leur ouvrage, et les Hummel furent oubliés. Beth lay down on the sofa, the others returned to their work, and the Hummels were forgotten. Une heure se passa ; Amy n'était pas revenue, Meg était allée dans sa chambre essayer une robe neuve, Jo était absorbée dans un livre, et Hannah était profondément endormie devant le feu de la cuisine. An hour passed; Amy hadn't returned, Meg had gone to her room to try on a new dress, Jo was absorbed in a book, and Hannah was sound asleep in front of the kitchen fire.

Beth mit tranquillement son capuchon, remplit son panier de toutes sortes de choses pour les enfants, et s'en alla à l'air frais avec la tête lourde et un regard de douleur dans ses yeux patients. Beth quietly put on her hood, filled her basket with all sorts of things for the kids, and headed out into the fresh air with a heavy head and a look of pain in her patient eyes. Il était tard quand elle revint, et personne ne la vit monter dans la chambre de sa mère. It was late when she returned, and no one saw her go up to her mother's room. Jo, y allant, trouva Beth assise dans un fauteuil avec un flacon de camphre dans sa main, paraissant très grave et ayant des yeux très rouges. Jo, going there, found Beth sitting in an armchair with a bottle of camphor in her hand, looking very grave and with very red eyes. Jo entró y encontró a Beth sentada en un sillón con un frasco de alcanfor en la mano, con aspecto muy grave y los ojos muy enrojecidos.

« Qu'est-ce qu'il y a ? "What's the matter? s'écria Jo, en voyant Beth étendre les mains, comme si elle ne voulait pas que sa soeur approchât d'elle. Jo exclaimed, seeing Beth stretch out her hands, as if she didn't want her sister near her. gritó Jo, mientras Beth extendía las manos como si no quisiera que su hermana se acercara a ella.

– Vous avez eu la fièvre scarlatine, n'est-ce pas, Jo ? - You've had scarlet fever, haven't you, Jo?

– Il y a longtemps ; en même temps que Meg. - A long time ago; at the same time as Meg. Pourquoi ?

– Alors je vais vous dire. Oh ! Jo, le bébé est mort. Jo, the baby's dead.

– Quel bébé ?

– Celui de Mme Hummel. Il est mort sur mes genoux, avant que sa mère revienne, s'écria Beth en sanglotant. He died in my lap, before his mother came back," Beth cried, sobbing.

– Ma pauvre chérie, que cela a dû être terrible pour vous ! - My poor dear, how terrible it must have been for you! Ah ! j'aurais dû aller moi-même, dit Jo, pleine de remords, en s'asseyant dans le grand fauteuil et prenant sa soeur sur ses genoux. I should have gone myself," said Jo, full of remorse, sitting down in the big armchair and taking her sister on her lap.

– Ce n'était pas terrible, Jo ; c'était seulement si triste ! - It wasn't terrible, Jo; it was just so sad! J'ai vu tout de suite qu'il était plus malade ; mais Lottchen a dit que sa mère était allée chercher le médecin, et j'ai pris le bébé afin de laisser reposer sa soeur. I could see right away that he was sicker; but Lottchen said his mother had gone for the doctor, and I took the baby to let his sister rest. Il paraissait endormi ; mais, tout à coup, il a poussé un petit cri, tout son petit corps a tremblé, et puis il est resté immobile. He seemed to be asleep, but all of a sudden he let out a little cry, his whole little body shook, and then he lay still. J'ai alors essayé de lui réchauffer les pieds, et Lotty lui a donné du lait, mais il ne bougeait pas. I tried to warm his feet, and Lotty gave him milk, but he wouldn't move. J'ai enfin compris qu'il était mort. I finally understood that he was dead.

– Ne pleurez pas, chérie. - Don't cry, darling. Qu'avez-vous fait ?

– Je me suis assise et je l'ai tenu sur mes genoux jusqu'à ce que Mme Hummel revînt avec un médecin. - I sat and held him on my lap until Mrs. Hummel returned with a doctor. Le docteur dit que le bébé ne vivait plus ; il regarda Heinrich et Minna, qui avaient mal à la gorge. The doctor said the baby was no longer alive; he looked at Heinrich and Minna, who had a sore throat. « C'est la fièvre scarlatine, dit-il d'un air mécontent, vous auriez dû m'appeler plus tôt. "It's scarlet fever," he said disgruntledly, "you should have called me sooner. » Mme Hummel lui dit qu'elle était pauvre et qu'elle avait essayé de soigner elle- même le bébé, mais que, maintenant, il était trop tard pour lui et qu'elle pouvait seulement lui demander de soigner les deux autres et d'en demander le paiement au bon Dieu. "Mrs. Hummel told him she was poor and had tried to look after the baby herself, but now it was too late for him and she could only ask him to look after the other two and ask God to pay for them. Il sourit alors et fut meilleur, mais c'était désolant, Jo ! He smiled then and was better, but it was desolate, Jo! Et je pleurai avec eux. And I wept with them. Le docteur alors fixa ses yeux sur moi ; il m'examina et me dit de retourner vite chez nous et de prendre immédiatement de la belladone, sans quoi j'attraperais la fièvre scarlatine. The doctor then fixed his eyes on me; he examined me and told me to hurry home and take belladonna immediately, otherwise I'd catch scarlet fever.

– Non, vous ne l'aurez pas ! - No, you won't! s'écria Jo, en la serrant dans ses bras d'un air effrayé. cried Jo, hugging her with a frightened expression. Oh ! Beth ! Si vous l'aviez, je ne pourrais jamais me le pardonner. If you had it, I could never forgive myself. Qu'allons-nous faire ?

– N'ayez pas peur, je suis sûre que je ne l'aurai pas très forte. - Don't worry, I'm sure I won't get it very strong. - No te preocupes, estoy seguro de que no lo tendré muy difícil. J'ai regardé dans le livre de mère, et j'ai vu que cela commençait par des maux de tête et de gorge et des sentiments bizarres comme les miens ; ainsi j'ai pris de la belladone et je suis mieux, dit Beth, en appuyant ses mains glacées sur son front brûlant, et essayant de paraître calme. I looked in Mother's book, and saw that it started with headaches and sore throats and weird feelings like mine; so I took belladonna and I'm better," said Beth, pressing her icy hands to her burning forehead, and trying to look calm.

– Si mère était seulement ici ! - If mother were only here! » soupira Jo en saisissant le livre. "Jo sighed, grabbing the book.

Elle sentit mieux encore alors quelle distance les séparait de Washington, combien était cruel cet éloignement de la mère. She was even more aware of the distance separating them from Washington, and how cruel it was to be so far away from her mother. Elle lut une page, regarda Beth, lui tâta la tête, voulut voir dans sa gorge, et dit gravement : She read a page, looked at Beth, felt her head, wanted to see into her throat, and said gravely:

« Vous avez tenu le bébé tous les jours pendant plus d'une semaine et vous avez été avec les autres qui vont avoir la fièvre ; j'ai peur que vous ne l'ayez, Beth. "You've held the baby every day for over a week and you've been with the others who are going to have the fever; I'm afraid you have it, Beth. Je vais appeler Hannah, qui connaît toutes les maladies. I'll call Hannah, who knows all the diseases.

– Ne laissez pas venir Amy ; elle ne l'a jamais eue, et je serais trop malheureuse de la lui donner. - Don't let Amy come; she's never had it, and I'd be too unhappy to give it to her. Est-ce que vous ou Meg ne pourriez pas l'avoir de nouveau ? Couldn't you or Meg have it again? demanda anxieusement Beth. Beth asked anxiously.

– Je suppose que non. Mais qu'importe ! But no matter! Ce serait bien fait si je l'avais, grande égoïste que je suis de vous avoir laissée visiter les Hummel et d'être restée ici à écrire des bêtises », murmura Jo en allant consulter Hannah. It would be nice if I had it, selfish of me to have let you visit the Hummels and stay here writing nonsense," Jo murmured as she went to consult Hannah.

La bonne âme fut éveillée en une minute et assura immédiatement à Jo qu'il était inutile de s'inquiéter, que tout le monde avait la fièvre scarlatine et que personne n'en mourait quand on était bien soigné. The kind soul was awake in a minute and immediately assured Jo that there was no need to worry, that everyone had scarlet fever and that no one died from it when properly cared for.

Jo crut tout cela et alla, bien soulagée, appeler Meg. Jo believed all this and went, much relieved, to call Meg.

« Maintenant, je vais vous dire ce que nous allons faire, dit Hannah, lorsqu'elle eut examiné et questionné Beth, nous allons envoyer chercher le docteur Banks, rien que pour vous voir un peu, ma chère, puis nous enverrons Amy chez tante Marsch, afin de l'empêcher d'attraper quelque chose, et l'une de vous deux, Meg ou Jo, pourra restera la maison pendant un jour ou deux, pour amuser Beth. "Now I'll tell you what we're going to do," said Hannah, when she had examined and questioned Beth, "we're going to send for Dr. Banks, just to see you a little, my dear, and then we'll send Amy to Aunt Marsch's, to keep her from catching anything, and one of you two, Meg or Jo, can stay the house for a day or two, to amuse Beth.

– Je resterai, naturellement ; c'est moi l'aînée, dit Meg, qui était aussi mécontente d'elle-même que Jo. - I'll stay, of course; I'm the eldest," said Meg, who was as unhappy with herself as Jo.

– Non, ce sera moi, parce que c'est vraiment ma faute si elle est malade. - No, it'll be me, because it's really my fault she's sick. J'avais dit à mère que je ferais ses commissions et je ne les ai pas faites, répliqua Jo d'un ton décidé. I told Mother I'd do her errands and I didn't do them," Jo replied decisively. J'ai seule à réparer. I'm the only one who can fix it.

– Laquelle voulez-vous, Beth ? - Which one do you want, Beth? Une seule suffira, dit Hannah.

– Jo, s'il vous plaît. »

Et Beth appuya sa tête contre sa soeur d'un air content, tout en regardant tendrement Meg, comme pour lui dire : Il ne faut pas m'en vouloir. And Beth leaned her head against her sister contentedly, while looking tenderly at Meg, as if to say: You mustn't be angry with me.

« Je vais aller dire tout cela à Amy », dit Meg, qui était un peu blessée de la préférence de sa soeur, bien qu'elle se rendît compte qu'elle était peut-être moins propre que Jo à bien soigner la malade. "I'll go and tell Amy all about it," said Meg, who was a little hurt at her sister's preference, although she realized that she was perhaps less fit than Jo to care for the sick girl properly.

Amy se révolta immédiatement et déclara, avec colère, qu'elle aimait mieux avoir la fièvre que d'aller chez la terrible tante. Amy immediately rebelled and declared, angrily, that she'd rather have the fever than go to the terrible aunt's house. Meg demanda, raisonna et commanda en vain ; Amy protesta qu'elle ne voulait pas y aller, et sa soeur la quitta en désespoir de cause pour aller demander à Hannah ce qu'il fallait faire. Meg asked, reasoned and ordered to no avail; Amy protested that she didn't want to go, and her sister left her in despair to go and ask Hannah what to do. Avant qu'elle fût revenue, Laurie, entrant dans le parloir, trouva Amy sanglotant sur le canapé. Before she'd returned, Laurie, entering the parlor, found Amy sobbing on the couch. Elle raconta son histoire en s'attendant à être consolée ; mais Laurie mit seulement ses mains dans ses poches et se promena de long en large en fronçant les sourcils, comme s'il était plongé dans des pensées profondes. She told her story, expecting to be consoled; but Laurie only put his hands in his pockets and walked up and down, frowning, as if deep in thought. Il finit par s'asseoir à côté d'elle et lui dire de son ton le plus persuasif : He finally sat down beside her and said in his most persuasive tone:

« Soyez une bonne petite femme et faites ce qu'on vous dit. "Be a good little woman and do as you're told. Ne pleurez pas, écoutez plutôt la jolie idée que j'ai. Don't cry, just listen to my lovely idea. Vous irez chez tante Marsch, et je viendrai vous chercher tous les jours pour nous promener et nous amuser ensemble. You'll go to Aunt Marsch's, and I'll pick you up every day to walk and have fun together. Ne sera-ce pas plus agréable que de rester ici à vous ennuyer sans pouvoir y être utile ? Won't that be nicer than sitting here bored out of your mind?

– Je ne veux pas qu'on me renvoie comme si je gênais, commença Amy d'un ton offensé. - I don't want to be dismissed as a nuisance," Amy began in an offended tone. - No quiero que me tachen de pesada", empezó Amy ofendida.

– Dieu vous bénisse, ma mignonne ! - God bless you, my sweet! - ¡Dios te bendiga, mi amor! C'est pour vous empêcher d'être malade et non pour aucune autre raison. It's to keep you from getting sick, not for any other reason. Vous ne désirez pas avoir la fièvre, n'est-ce pas ? You don't want a fever, do you?

– Non, certainement, si cela ne devait pas soulager Beth ; mais je suis sûre que je l'aurai. - No, certainly not, if it wouldn't relieve Beth; but I'm sure I'll get it. - No, desde luego, si no aliviaría a Beth; pero estoy segura de que lo conseguiré. J'ai été tout le temps avec Beth. I was with Beth all the time.

– C'est pour cela qu'il faut vous en aller tout de suite ; le changement d'air et quelques soins vous empêcheront de l'avoir, ou, du moins, vous la feront avoir très légèrement. - That's why you need to leave right away; the change of air and some care will prevent you from having it, or at least make you have it very slightly. Je vous conseille de partir le plus vite possible ; la fièvre scarlatine n'est pas rien, miss. I'd advise you to leave as soon as possible; scarlet fever isn't nothing, miss.

– Mais, c'est si triste chez tante Marsch, dit Amy d'un air effrayé, et puis, je serai sans nouvelles de Beth... - But, it's so sad at Aunt Marsch's," Amy said fearfully, "and then, I'll be without news of Beth....

– Ce ne sera pas triste avec moi, qui viendrai vous dire tous les jours comment sera Beth, et vous emmènerai vous amuser. - It won't be sad with me coming to tell you every day how Beth will be, and taking you out to have fun. La vieille dame m'aime assez, et je serai aussi aimable que possible pour elle ; ainsi, quoi que nous fassions, elle ne dira rien. The old lady likes me well enough, and I'll be as kind to her as I can, so whatever we do, she won't say anything.

– Vous viendrez tous les jours ? - Will you come every day?

– Je vous le promets. - I promise.

– Et vous viendrez me dire quand Beth sera mieux ? - And you'll let me know when Beth's better?

– Aussitôt que je le saurai. - As soon as I know.

– Et nous irons vraiment au théâtre des enfants ? - And are we really going to the children's theater?

– À une douzaine de théâtres, si nous pouvons. - To a dozen theaters, if we can.

– Eh bien !... je crois... que je veux bien, dit lentement. I think... I'd like to," says the slow-moving. Amy.

– À la bonne heure ! - ¡Ese es el espíritu! Je retrouve ma bonne petite Amy. I find my good little Amy. Allez vite dire à Meg que vous consentez », dit Laurie en donnant à Amy une petite tape d'approbation qui choqua un peu Amy. Go quickly and tell Meg you consent," Laurie said, giving Amy a little pat of approval that shocked Amy a little. Ce n'était pas la traiter en grande personne. This wasn't treating her like a grown-up.

Meg et Jo arrivèrent en courant pour contempler le miracle qui venait de s'accomplir, et Amy, se voyant très précieuse et très sacrifiée, promit d'aller chez la tante si le médecin disait que Beth allait être malade. Meg and Jo came running to contemplate the miracle that had just been performed, and Amy, seeing herself as very precious and very sacrificed, promised to go to the aunt's house if the doctor said Beth was going to be sick.

« Comment va la petite chérie ? "How's the little darling? demanda Laurie, car Beth était sa favorite, et il était plus inquiet qu'il ne voulait le laisser voir. Laurie asked, for Beth was his favorite, and he was more worried than he cared to let on.

– Elle est couchée sur le lit de mère et se trouve mieux. - She lies on her mother's bed and feels better. La mort du bébé, vue de si près, l'a troublée, mais j'espère qu'elle n'aura qu'un rhume. The baby's death, seen so close up, has upset her, but I hope she'll just have a cold. Hannah le dit, mais elle a l'air inquiet, et je suis toute bouleversée, répondit Meg. Hannah says so, but she looks worried, and I'm all upset," Meg replied. Hannah dice que sí, pero parece preocupada, y yo estoy toda alterada -dijo Meg-.

– La vie est une triste chose ! - Life is a sad thing! s'écria Jo en hérissant ses cheveux et en y fourrant les mains d'un air de désespoir. cried Jo, ruffling her hair and shoving her hands into it in despair. gritó Jo, revolviéndose el pelo y metiéndose las manos en él con desesperación. À peine est-on sorti d'un malheur qu'il en arrive un autre. No sooner do we get out of one misfortune than another comes along. On dirait qu'on ne peut plus s'appuyer sur personne, depuis que mère est partie. We can't seem to rely on anyone since Mother left.

– Ne vous donnez pas l'air d'un hérisson, cela ne vous va pas bien. - Don't look like a hedgehog, it doesn't suit you. - No parezcas un erizo, no te queda bien. Réarrangez votre perruque, ma chère Jo, et dites-moi si je dois envoyer une dépêche à votre mère ou faire quelque autre chose qui puisse vous agréer, dit Laurie, qui n'avait jamais été tout à fait réconcilié avec la perte de la seule beauté de son amie. Rearrange your wig, my dear Jo, and tell me if I should send a dispatch to your mother or do something else that might please you, said Laurie, who had never been quite reconciled to the loss of his friend's only beauty. Arréglate la peluca, Jo querida, y dime si debo enviar un despacho a tu madre o hacer cualquier otra cosa que pueda complacerte -dijo Laurie, que nunca se había reconciliado del todo con la pérdida de la única belleza de su amigo.

– C'est ce qui me trouble, répondit Meg. - That's what confuses me," Meg replied. Je pense que nous devons écrire à maman si Beth est réellement malade ; mais Hannah dit que non, car maman ne peut pas quitter papa, et cela ne ferait que l'inquiéter. I think we should write to Mum if Beth is really ill; but Hannah says not, as Mum can't leave Dad, and that would only worry her. Beth ne sera pas longtemps malade, et Hannah sait ce qu'elle doit faire pour elle. Beth won't be sick long, and Hannah knows what she has to do for her. Mère a dit que nous devions lui obéir ; mais je ne sais pas si, dans ce cas imprévu, nous aurons tort ou raison de le faire. Mother said we had to obey her; but I don't know whether, in this unforeseen case, we'll be right or wrong to do so.

– Si vous demandiez à grand-père, quand le docteur sera venu ? - Why don't you ask Grandpa when the doctor comes?

– C'est cela, Jo ; allez tout de suite chercher le docteur, commanda Meg. - That's it, Jo; get the doctor right away," Meg ordered. Nous ne devons en effet rien décider avant sa visite. In fact, we mustn't make any decisions before his visit.

– Restez où vous êtes, Jo, c'est moi qui fais les commissions de cet établissement, dit Laurie, en prenant son chapeau. - Stay where you are, Jo, I'm in charge of this establishment," says Laurie, picking up her hat.

– Je crains que vous ne soyez occupé, commença Meg. - I'm afraid you're busy," began Meg.

– Non, j'ai fini mes leçons d'aujourd'hui. - No, I've finished my lessons for today.

– Vous travaillez donc pendant vos vacances ? - So you work during your vacations? demanda Jo.

– Je suis le bon exemple que mes voisines m'ont donné, répondit Laurie en sortant vivement de la chambre. - I'm following the good example my neighbors set for me," Laurie replied as she briskly exited the room.

– J'ai de grandes espérances pour ce garçon, dit Jo, en le regardant passer par-dessus la haie. - I've got high hopes for this boy," says Jo, watching him go over the hedge.

– Il est assez bien... pour un garçon... » répondit assez dédaigneusement Meg. - He's quite good... for a boy..." replied Meg rather dismissively.

Le docteur Banks vint, et, quoiqu'il parût très grave en entendant l'histoire des Hummel, il dit que Beth avait les premiers symptômes de la fièvre, mais qu'il pensait qu'elle l'aurait très légère. Dr. Banks came in, and, although he looked very grave on hearing the Hummels' story, he said that Beth had the first symptoms of fever, but that he thought she would have it very lightly. Néanmoins, il fut d'avis d'éloigner Amy, à qui il intima l'ordre de s'en aller immédiatement. Nevertheless, he decided to send Amy away, and ordered her to leave immediately. Sin embargo, decidió despedir a Amy y le ordenó que se marchara inmediatamente. Elle partit en grande pompe avec Laurie et Jo comme escorte. She left in style, with Laurie and Jo as her escort. La tante Marsch les reçut avec son hospitalité habituelle. Aunt Marsch received them with her usual hospitality. « Qu'est-ce que vous voulez, maintenant ? "What do you want now? demanda-t-elle en regardant par-dessus ses lunettes, pendant que le perroquet croassait. she asked, peering over her glasses as the parrot croaked. Allez-vous-en ; les petits garçons n'entrent pas ici. Go away; little boys don't come in here. Vete; los niños pequeños no entran aquí. » Laurie se retira vers la fenêtre, et Jo dit son histoire. "Laurie retreated to the window, and Jo told her story. « C'est bien à quoi je m'attendais, puisqu'on vous permet de vous mêler aux pauvres. "It's just as I expected, since you're allowed to mingle with the poor. "Es tal y como esperaba, ya que te permiten mezclarte con los pobres. Amy peut rester ici et se rendre utile si elle n'est pas malade ; mais je ne doute nullement qu'elle le soit, elle a déjà l'air de l'être. Amy can stay here and make herself useful if she's not ill; but I have no doubt she is, she already looks it. Amy puede quedarse aquí y ser útil si no está enferma, pero no dudo de que lo esté, ya parece enferma. Ne pleurez pas, enfant, cela m'ennuie d'entendre les gens se moucher. Don't cry, child, it bores me to hear people blow their noses. »

Amy était sur le point de sangloter ; mais, Laurie ayant sournoisement tiré la queue du perroquet, Polly proféra ou plutôt cria d'un air si drôle : « As-tu déjeuné ? Amy was on the verge of sobbing; but, Laurie having slyly pulled the parrot's tail, Polly proferred, or rather shouted with such a funny air: "Have you had breakfast? Amy estaba a punto de sollozar; pero, como Laurie había tirado disimuladamente de la cola del loro, Polly pronunció, o más bien gritó con aire tan divertido: "¿Has desayunado? » qu'elle rit au lieu de pleurer. "she laughs instead of crying.

« Quelles sont les nouvelles de votre mère ? "What news of your mother? demanda la vieille dame.

– Papa est beaucoup mieux, répondit Jo, en faisant tous ses efforts pour garder son sérieux. - Dad's much better," replied Jo, making every effort to keep a straight face.

– Ah ! je suppose que sa maladie ne durera pas longtemps. I guess his illness won't last long. Cependant mon beau-frère n'a jamais eu beaucoup de force », telle fut la réponse réjouissante de la vieille dame, qui ne pouvait jamais retenir une parole fâcheuse. However, my brother-in-law has never had much strength," was the cheerful reply of the old lady, who could never hold back an unpleasant word.

« Prenez une prise ! "Take a plug! » cria Polly en se dandinant sur son perchoir, et, le bonnet de tante Marsch se trouvant justement à sa portée, il l'attrapa fort adroitement pour se venger de ce que Laurie venait encore de lui tirer la queue à la dérobée. "Polly shouted as she waddled up to her perch, and as Aunt Marsch's cap was just within reach, he deftly grabbed it in revenge for Laurie pulling his tail again. "Polly chilló mientras se encaramaba a su percha, y cuando el bonete de la tía Marsch estuvo a su alcance, lo agarró hábilmente en venganza porque Laurie acababa de tirarle de la cola a escondidas.

« Taisez-vous, vieil oiseau impoli ! "Shut up, you rude old bird! dit la vieille femme exaspérée. Et se tournant vers Jo : – Partez tout de suite, lui dit-elle. Turning to Jo, she said: "Leave at once. Il n'est pas convenable que vous vous promeniez aussi tard avec un écervelé comme... It's inappropriate for you to be out so late with a scatterbrain like... No está bien que andes por ahí tan tarde con un cabeza de chorlito como...

– Taisez-vous ! » s'écria Polly.

Et, se laissant tomber par terre, il courut s'escrimer du bec contre les mollets de « l'écervelé Laurie ». And, dropping to the ground, he ran to wrestle his beak against the calves of "the scatterbrained Laurie". Y, dejándose caer al suelo, corrió a apretar el pico contra las pantorrillas de la "descerebrada Laurie". Laurie se sentait une envie de rire insurmontable. Laurie felt an insurmountable urge to laugh. Laurie sintió unas ganas insuperables de reír. Jo et lui disparurent. He and Jo disappeared. Él y Jo desaparecieron.

« Je ne pense pas que je pourrai supporter cela, mais j'essaierai, pensa Amy, quand elle se trouva seule avec tante Marsch. "I don't think I'll be able to stand it, but I'll try," thought Amy, when she found herself alone with Aunt Marsch.

Polly la regardait avec ses gros yeux ronds. Polly looked at her with her big round eyes.

« Allez-vous-en ! "Go away! » lui cria-t-il tout à coup. "he suddenly shouted.

À ces paroles malhonnêtes qui allaient directement à son adresse, Amy ne put pas s'empêcher de pleurer. At these dishonest words, which were aimed directly at her, Amy couldn't help crying.

« Ne vous occupez pas de ce bavard, lui dit d'un ton bourru tante Marsch. "Don't mind that chatterbox," Aunt Marsch told him gruffly. No te preocupes por esa charlatana -dijo bruscamente la tía Marsch-. Il dit des horreurs à la journée ; c'est un homme qui a fait son éducation. He says horrible things all day long; he's an educated man. »