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Les mots de l'actualité (2009), ATLANTISME   2009-03-11

ATLANTISME 2009-03-11

« La messe atlantiste est dite». C'est le titre d'un article, paru aujourd'hui dans Le Monde , qui commente le retour de la France au sein des instances dirigeantes de l'OTAN. En effet, en 1966, sur décision du général de Gaulle alors président de la République, la France quittait le commandement intégré de cette organisation et se démarquait fortement de la politique américaine. De nos jours, on revient sur cette volontaire mise à l'écart. La politique française est de nouveau atlantiste.

Mais que veut dire ce terme ? Il désigne une certaine politique, un certain état d'esprit politique qu'on ne peut attendre que des européens. En tout cas, on parle assez peu d'atlantisme en Amérique, puisque cette idée renvoie justement à une politique de coopération avec les États-Unis de la part des nations d'Europe. C'est un terme dont le sens général a un peu changé ces dernières années. Il est né avec la Guerre froide, et la Guerre froide n'est plus ce qu'elle était. Si ce mot a été choisi, c'est en relation avec l'OTAN, une organisation internationale dont le nom est formé des initiales de l'expression « Organisation du traité de l'Atlantique nord ». Cette organisation date de 1949, peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, alors que les deux blocs principaux des forces politiques se dressaient l'un contre l'autre. Le but de cette alliance était donc de faire rentrer les pays d'Europe occidentale qui y participaient dans un système de défense qui barricaderait l'Europe contre les appétits supposés du bloc de l'Est. Et en face, on avait une autre organisation militaire intergouvernementale, qu'on appelait le Pacte de Varsovie. Alors, on voit bien les différents échos que le mot pouvait prendre. Il s'agissait d'être tourné vers l'océan Atlantique, donc vers l'Ouest. Cela concernait des pays qui bordaient l'océan, même si tous ne le bordaient pas – le Luxembourg, par exemple, n'a pas de côte atlantique. On évitait ainsi assez soigneusement de prononcer les mots « Amérique » ou « Etats-Unis ».

L'orientation était à l'Ouest, plus encore vers ce qu'on appelait l'Occident. Et ce mot a, dans les années 60 à 80, revêtu des sens très forts et très particuliers, et parfois même incarné les valeurs de l'extrême-droite. Ce n'est bien sûr pas le cas de l'atlantisme. C'est une sensibilité qui veut qu'on se range derrière la bannière de l'OTAN. Le plus important est d'être en accord avec la politique internationale des États-Unis. Le mot sous-entend qu'on adhère à un certain modèle de démocratie, là encore celui que représentent les États-Unis. Et même d'un point de vue économique, ce système d'idées a souvent des échos particuliers. Il va dans le sens du libéralisme, du « laissez-faire, laissez-passer », de l'initiative privée qu'incarne l'Amérique du Nord. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


ATLANTISME   2009-03-11 ATLANTICISM 2009-03-11 アトランティック主義 2009-03-11

« La messe atlantiste est dite». C'est le titre d'un article, paru aujourd'hui dans Le Monde , qui commente le retour de la France au sein des instances dirigeantes de l'OTAN. En effet, en 1966, sur décision du général de Gaulle alors président de la République, la France quittait le commandement intégré de cette organisation et se démarquait fortement de la politique américaine. De nos jours, on revient sur cette volontaire mise à l'écart. La politique française est de nouveau atlantiste.

Mais que veut dire ce terme ? Il désigne une certaine politique, un certain état d'esprit politique qu'on ne peut attendre que des européens. En tout cas, on parle assez peu d'atlantisme en Amérique, puisque cette idée renvoie justement à une politique de coopération avec les États-Unis de la part des nations d'Europe. C'est un terme dont le sens général a un peu changé ces dernières années. Il est né avec la Guerre froide, et la Guerre froide n'est plus ce qu'elle était. Si ce mot a été choisi, c'est en relation avec l'OTAN, une organisation internationale dont le nom est formé des initiales de l'expression « Organisation du traité de l'Atlantique nord ». Cette organisation date de 1949, peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, alors que les deux blocs principaux des forces politiques se dressaient l'un contre l'autre. Le but de cette alliance était donc de faire rentrer les pays d'Europe occidentale qui y participaient dans un système de défense qui barricaderait l'Europe contre les appétits supposés du bloc de l'Est. Et en face, on avait une autre organisation militaire intergouvernementale, qu'on appelait le Pacte de Varsovie. Alors, on voit bien les différents échos que le mot pouvait prendre. Il s'agissait d'être tourné vers l'océan Atlantique, donc vers l'Ouest. Cela concernait des pays qui bordaient l'océan, même si tous ne le bordaient pas – le Luxembourg, par exemple, n'a pas de côte atlantique. On évitait ainsi assez soigneusement de prononcer les mots « Amérique » ou « Etats-Unis ».

L'orientation était à l'Ouest, plus encore vers ce qu'on appelait l'Occident. Et ce mot a, dans les années 60 à 80, revêtu des sens très forts et très particuliers, et parfois même incarné les valeurs de l'extrême-droite. Ce n'est bien sûr pas le cas de l'atlantisme. C'est une sensibilité qui veut qu'on se range derrière la bannière de l'OTAN. Le plus important est d'être en accord avec la politique internationale des États-Unis. Le mot sous-entend qu'on adhère à un certain modèle de démocratie, là encore celui que représentent les États-Unis. Et même d'un point de vue économique, ce système d'idées a souvent des échos particuliers. Il va dans le sens du libéralisme, du « laissez-faire, laissez-passer », de l'initiative privée qu'incarne l'Amérique du Nord. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/