×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

innerFrench (YouTube Videos), Apprendre le français en couple, vivre à Paris... – avec le polyglotte Luca Lampariello (3)

Apprendre le français en couple, vivre à Paris... – avec le polyglotte Luca Lampariello (3)

Ce genre de formalités administratives, c'est toujours une prise de tête.

En Italie, c'est la même chose.

En Italie, c'est la même chose mais si tu le fais dans un autre pays,

dans une autre langue, tu n'es pas habitué.

Donc, mon ex-copine m'a aidé,

mais je me rappelle très bien que j'étais désespérée.

La chose la plus difficile, en fait, au moment où je suis arrivé en France,

c'était de trouver un appart.

On le sait, trouver un appart à Paris, c'est un cauchemar absolu.

Je ne sais pas si c'est encore un cauchemar.

C'est toujours le cas.

Ou c'est encore pire.

Mais quand je suis arrivé en 2010, en fait, j'étais chez elle

parce qu'avant de trouver un appart, j'ai employé beaucoup de temps.

Je me rappelle, j'ai trouvé un appart, après, j'ai déménagé.

La deuxième fois, on avait besoin d'un dossier.

Je me rappelle. J'ai appelé, par exemple, six annonces sur Internet.

Il y avait la femme qui m'a ...

Elle était une femme un peu vieille, un peu âgée, elle était très sympa,

on a bavardé au téléphone.

Après ma dit "ah le monsieur n'est pas français ?

Ben alors il y a un problème là parce que..."

Je ne sais pas, je n'ai pas bien compris, mais c'était compliqué.

Ça, c'est la chose la plus compliquée en absolu.

Après, la deuxième chose compliquée, c'était de ouvrir un compte en banque.

Si t'as pas un téléphone, tu ne peux pas ouvrir un compte en banque.

Si tu n'as pas un compte en banque, tu ne peux pas avoir un téléphone,

donc c'est un peu compliqué.

C'est vrai, j'avais eu exactement le même problème à Londres, en fait,

quand j'ai fait mon échange là bas.

Donc, je pense que c'est un peu le cas dans tous les pays finalement.

Oui, mais ce n'est pas des difficultés énormes en général,

je me rappelle avec ...

Quand j'ai passé 3 ansà Paris, et après j'ai passé...

Bon, j'ai vu Paris ...

J'ai fréquenté Paris, entre guillemets, pendant 7 ans, quelque chose comme ça.

Moi, j'adore. J'adore.

Mais c'est vrai que c'était un peu difficile de vivre à Paris pour plusieurs raisons et...

Mais je pense que l'une des façons en fait de grandir

non pas de grandir, de croître comme personne,

c'est de vivre des expériences.

C'est d'avoir des difficultés.

Et quand tu vas à l'étranger,

nécessairement tu auras des difficultés qui te font grandir.

Donc, je suis très content que je suis allé à Paris.

Je suis très content de toutes les expériences que j'ai eues à l'étranger

et en France en particulier.

Et justement, une des grandes difficultés

dont on parle souvent par rapport au français,

c'est la différence entre le français écrit et le français oral.

Est-ce que toi, justement, quand t'es arrivé à Paris,

tu avais cette impression que les gens parlent une autre langue

que celle que tu as apprise ?

Ou est-ce que grâce à ta copine,

tu étais déjà plutôt à l'aise avec le français plus informel ?

Non, je dois dire que grâce à ma copine, grâce à mon ex-copine

et au fait que j'ai passé beaucoup de temps avec sa famille,

avec ses potes, tout ça, j'étais déjà habitué.

En plus, j'avais regardé énormément de ...

Je me rappelle... de télévision, d'émissions, de films.

Et donc je me rappelle par exemple qu'il y avait deux films qui m'ont frappé

pour des raisons très différentes.

L'un, c'était "La Haine", parce que c'était du jargon.

En fait, le français, ça change très vite.

Donc comment on parlait il y a 20 ans, dans "La Haine", dans les banlieues,

dans les cités, c'était différent de comment on parle maintenant.

En général, ça m'a frappé parce que les gens parlaient le verlan.

En français, il y a ce phénomène de dire "femme" = "meuf",

"flic" = "keuf", et tout ça.

Donc ça, ça m'avait frappé parce que je me suis dit

"C'est pas la langue à laquelle je suis habitué à l'école".

Et deuxième... La chose qui m'a frappé, c'était...

J'ai regardé un film qui s'appelle "Le Déclin de l'empire américain".

C'est un film québécois

et j'étais persuadé que c'étaient des Français qui étaient bourrés.

Alors, j'adore le québécois,

mais quand j'avais 15 ans (14 ans, je ne me rappelle pas),

je n'avais pas trop...

mes expériences, mes horizons, disons, culturels, n'étaient pas...

Voilà, donc.

Je ne sais même pas si je savais qu'au Québec, qu'au Canada,

on parlait français.

Donc j'étais persuadé que ces gens...

Il y avait quelque chose qui n'allait pas bien tout au long du film.

On passe le bonjour à tous nos amis québécois.

C'est un accent très joli, qu'on apprécie.

J'adore absolument.

Le film, c'était génial. Et j'ai vu d'autres films.

Après, je me suis habitué.

J'ai rencontré aussi des Canadiens, des Québécois.

C'est génial, de toute façon.

Qu'est-ce que je voulais dire ? Qu'est ce que tu m'avais dit ?

Par rapport aux difficultés,

la différence entre français oral et français écrit ?

Non...

Disons que... Non, non, non. C'est grâce à ma copine, en fait,

et grâce aux films que j'ai eu...

En fait, j'avais de la chance parce qu'à l'école,

on a fait beaucoup de grammaire et surtout beaucoup de dictées.

Donc la prof, Haussmann, nous enseignait.

J'avais une bonne vision, disons, du français écrit

et le rapport entre le français écrit et la langue parlée et la langue écrite.

Je me rappelle qu'il y avait Sébastien, qui était un pote à moi, qui était

dans la même classe. Il était français.

Lui, il avait des difficultés énormes parce qu'il avait déménagé en Italie.

Donc il était français, français de souche,

mais il était en Italie parce que ses parents, ils avaient déménagé à Rome.

Il avait des difficultés énormes à l'écrit.

Il parlait parfaitement, mais il avait des soucis énormes à l'écrit

parce qu'ils avaient jamais écrit le français.

Il l'avait entendu, mais pas écrit.

Donc, mon conseil en général :

moi, quant à l'apprentissage des langues en général, je dis tout le temps :

"Si tu peux, apprends la langue écrite pendant que tu apprends la langue parlée,

c'est-à-dire tu as la possibilité de lire et écouter".

Hugo, il a des podcasts avec des transcriptions,

donc je suis sûr que vous le faites.

Tu écris et tu lis, tu écris et tu lis.

Et naturellement, le cerveau apprend comment la langue écrite fonctionne

par rapport à la langue orale ou le contraire.

Ça, pour moi, c'est très important.

Après, si tu veux parler et entendre la langue parlée et pas la langue écrite,

c'est OK, tu peux le faire.

Mais je pense que ça vaut le coup aussi d'apprendre comment...

la beauté de la langue écrite, surtout le français.

Vous faites des dictées en Italie pour l'italien ?

Non, on ne fait pas de dictées.

L'italien, ça s'écrit comme ça se parle, comme ça se prononce.

Donc il n'y a pas de souci.

Mais j'ai fait beaucoup de dictées pour le français

Et pour finir, je voulais qu'on parle un peu de la correction.

On dit souvent que les Français ont tendance à beaucoup corriger,

aussi bien à se corriger entre eux.

Donc, on corrige beaucoup les enfants quand ils font des erreurs.

J'ai remarqué que ce n'était plus le cas qu'en Pologne, par exemple.

En Pologne, on laisse les enfants faire des erreurs et

se corriger eux mêmes au fur et à mesure.

Ce qu'il fonctionne plutôt bien, d'ailleurs, c'est tout aussi efficace.

Est-ce que toi, quand tu étais en France,

tu avais l'impression queles Français te corrigeaient beaucoup

ou pas plus qu'avec les autres langues que tu as apprises ?

C'est une très bonne question.

La vérité, c'est que ma copine me corrigeait de temps en temps,

son papa me corrigeait de temps en temps,

les gens dans la rue, pas trop.

Mais ce que j'ai remarqué, en fait, avec les Français, ils sont très ...

Au moins la famille de mon ex-copine, mais en général, j'ai remarqué.

Ils sont très fiers de leur langue, de leur culture,

de leur bouffe, de leur cuisine.

Donc si tu parles français, c'est important de parler bien.

Donc, c'est pas comme en Italie.

En Italie, la différence c'est que les gens te corrigent pas trop.

Et surtout, ils sont très contents si tu parles,

si tu dis deux ou trois phrases en Italie,

ils commencent à te raconter l'histoire de leur vie.

Même chose ici, en Pologne, parce qu'on est à Varsovie.

La chose qui m'a frappé, par exemple, c'est qu'au début, tu vois par exemple,

je suis entré dans des taxis

et le mec là, normalement ils ont sur la cinquantaine,

ils sont 50 ans, 60 ans.

Au début, ils te voient, surtout moi, ils se disent

"OK, ce mec, il est étranger".

Donc ils parlent pas trop.

Après, quand ils s'aperçoivent, en fait, que je parle polonais,

ils commencent à te raconter une histoire toute leur vie.

Toute leur vie.

Il y a un mec qui avait, je sais pas 70 ans,

il m'a raconté le communisme.

J'étais fier de pouvoir parler avec lui.

Après, je me rappelle à l'aéroport, il m'a dit

"mec, les Polonaises elles sont très, très mignonnes,

tu devrais trouver une Polonaise".

Il m'a dit un truc comme ça.

Il était très sympa, donc il est passé...

Mais ce n'est pas la première fois, il est passé vraiment, c'était un peu, tu vois...

Il n'avait pas trop envie de parler.

Après, il m'a raconté l'histoire de leur vie...

En France, ça m'est arrivé la dernière fois, il y avait des manifs

et je me rappelle je suis allé à l'aéroport en taxi

avec un mec qui m'a raconté toute sa vie.

Mais en général, je pense qu'il faut...

Au moins, c'était mon impression, moi, je ne veux pas créer des stéréotypes...

En France, si tu parles français bien, c'est mieux.

Si tu parles français un peu comme ça, tu cherches à dire de trucs,

alors les gens ne sont pas...

Je ne sais pas, ils sont pas trop...

Parfois, ils sont un peu froids.

Surtout à Paris, dans d'autres endroits, ça dépend.

Et en ce qui concerne les corrections, c'est un sujet très intéressant.

Moi, je pense qu'en ce qui concerne les enfants, tu as raison.

J'ai aussi remarqué.

En France, quand j'étais à l'école d'interprétation de conférence, là-bas oui,

parce que... on devenait des professionnels,

donc on nous corrigeait tout ça.

Mais j'ai remarqué qu'il y avait cette tendance extra, disons,

à corriger, à être très précis avec la langue.

Surtout parce que moi, j'avais deux, trois langues actives,

donc c'était l'anglais, le français et l'allemand vers l'italien.

Et il faut dire la classe de français, c'était vraiment, ils allaient...

C'est le détail.

Le détail de détail.

Mais en général, moi je pense que corriger ou pas corriger,

surtout les enfants, ça ne change pas trop.

Les adultes, c'est un peu différent.

Peut-être on va en parler maintenant.

Ouais, justement, toi, en tant que prof et coach,

quelle relation tu as avec la correction ?

Est-ce que tu corriges systématiquement tes élèves ?

Comment tu fais pour leur donner du feedback, justement, sans les décourager,

sans les démotiver ?

Alors moi, je suis coach, je ne suis pas prof.

Donc normalement, il y a des conversations...

Je peux faire des conversations avec eux en langue.

Mais en général, je leur enseigne

comment avoir des conversations avec leurs tuteurs

et je leur dis tout le temps qu'en fait,

il y a deux ou trois trucs, détails, qui font la différence.

Moi, je pense qu'être corrigé c'est pas mal en général

parce que dans mon cas, ça m'a aidé, par exemple,

à arriver à un niveau un peu plus élevé dans certaines langues.

Mais il faut savoir comment, qui va te donner les corrections,

comment, quand et comment tu vas les intégrer.

Donc, je leur dis tout le temps de faire quelque chose de très simple :

trouver une personne avec qui parler, parler de sujets qui l'intéressent.

Ça c'est la chose principale :

se concentrer sur la communication et pas sur la langue.

Apprendre le français en couple, vivre à Paris... – avec le polyglotte Luca Lampariello (3) Französisch lernen als Paar, Leben in Paris ... - mit dem polyglotten Luca Lampariello (3) Learning French as a couple, living in Paris... – with polyglot Luca Lampariello (3) Aprender francés en pareja, viviendo en París... - con el políglota Luca Lampariello (3)

Ce genre de formalités administratives,  c'est toujours une prise de tête. Diese Art von Bürokratie bereitet immer Kopfschmerzen. This kind of paperwork is always a headache.

En Italie, c'est la même chose.

En Italie, c'est la même chose mais si tu le fais dans un autre pays,

dans une autre langue, tu n'es pas habitué. in another language you are not used to.

Donc, mon ex-copine m'a aidé,

mais je me rappelle très bien que j'étais désespérée.

La chose la plus difficile, en fait,  au moment où je suis arrivé en France,

c'était de trouver un appart.

On le sait, trouver un appart à Paris, c'est un cauchemar absolu.

Je ne sais pas si c'est encore un cauchemar.

C'est toujours le cas.

Ou c'est encore pire. Oder es ist noch schlimmer.

Mais quand je suis arrivé en 2010, en fait, j'étais chez elle Aber als ich 2010 ankam, war ich tatsächlich bei ihr zu Hause

parce qu'avant de trouver un appart, j'ai employé beaucoup de temps. denn bevor ich eine Wohnung gefunden habe, habe ich viel Zeit verbracht.

Je me rappelle, j'ai trouvé un  appart, après, j'ai déménagé.

La deuxième fois, on avait besoin d'un dossier. Beim zweiten Mal brauchten wir eine Datei. The second time, we needed a file.

Je me rappelle. J'ai appelé, par  exemple, six annonces sur Internet. Ich erinnere mich. Ich habe zum Beispiel sechs Inserate im Internet aufgerufen. I remember. I called, for example, six ads on the Internet.

Il y avait la femme qui m'a ... Da war die Frau, die mich... There was the woman who gave me...

Elle était une femme un peu vieille, un peu âgée, elle était très sympa,

on a bavardé au téléphone.

Après ma dit "ah le monsieur n'est pas français ? Nachdem ich sagte "ah der Mann ist kein Franzose?

Ben alors il y a un problème là parce que..." Nun, dann gibt es da ein Problem, weil ..."

Je ne sais pas, je n'ai pas  bien compris, mais c'était compliqué. Ich weiß nicht, ich habe es nicht ganz verstanden, aber es war kompliziert.

Ça, c'est la chose la plus compliquée en absolu. Das ist in absoluten Zahlen das Komplizierteste. That is the absolute most complicated thing.

Après, la deuxième chose compliquée,  c'était de ouvrir un compte en banque. Danach war die zweite komplizierte Sache, ein Bankkonto zu eröffnen.

Si t'as pas un téléphone, tu ne  peux pas ouvrir un compte en banque.

Si tu n'as pas un compte en banque, tu ne peux pas avoir un téléphone,

donc c'est un peu compliqué.

C'est vrai, j'avais eu exactement le même problème à Londres, en fait,

quand j'ai fait mon échange là bas.

Donc, je pense que c'est un peu le  cas dans tous les pays finalement. So, I think it's somewhat the case in all countries in the end.

Oui, mais ce n'est pas des  difficultés énormes en général, Yes, but it's not huge difficulties in general,

je me rappelle avec ... Ich erinnere mich mit...

Quand j'ai passé 3 ansà Paris, et après j'ai passé...

Bon, j'ai vu Paris ...

J'ai fréquenté Paris, entre guillemets,  pendant 7 ans, quelque chose comme ça.

Moi, j'adore. J'adore.

Mais c'est vrai que c'était un peu difficile  de vivre à Paris pour plusieurs raisons et... Aber es stimmt, dass es aus mehreren Gründen ein bisschen schwierig war, in Paris zu leben, und ...

Mais je pense que l'une des façons en fait de grandir Aber ich denke, eine der Möglichkeiten, tatsächlich erwachsen zu werden But I think one of the ways to actually grow

non pas de grandir, de croître comme personne, nicht wachsen, wachsen wie kein anderer, not to grow, to grow as a person,

c'est de vivre des expériences. es ist, Erfahrungen zu leben.

C'est d'avoir des difficultés.

Et quand tu vas à l'étranger, Und wenn du ins Ausland gehst

nécessairement tu auras des difficultés qui te font grandir. zwangsläufig wirst du Schwierigkeiten haben, die dich wachsen lassen.

Donc, je suis très content  que je suis allé à Paris.

Je suis très content de toutes les expériences que j'ai eues à l'étranger

et en France en particulier.

Et justement, une des grandes difficultés

dont on parle souvent par rapport au français, worüber wir oft im Vergleich zu Französisch sprechen, which we often talk about in relation to French,

c'est la différence entre le  français écrit et le français oral.

Est-ce que toi, justement, quand t'es arrivé à Paris, Haben Sie genau, als Sie in Paris ankamen, Did you, precisely, when you arrived in Paris,

tu avais cette impression que les gens parlent une autre langue

que celle que tu as apprise ? than the one you learned?

Ou est-ce que grâce à ta copine, Oder ist es dank deiner Freundin, Or is it thanks to your girlfriend,

tu étais déjà plutôt à l'aise avec le français plus informel ? warst du mit informellem französisch schon recht vertraut?

Non, je dois dire que grâce à  ma copine, grâce à mon ex-copine

et au fait que j'ai passé beaucoup de temps avec sa famille, und die Tatsache, dass ich viel Zeit mit seiner Familie verbracht habe, and the fact that I spent a lot of time with his family,

avec ses potes, tout ça, j'étais déjà habitué. mit seinen Freunden, das alles war ich schon gewohnt.

En plus, j'avais regardé énormément de ... Außerdem hatte ich viel gesehen...

Je me rappelle... de télévision,  d'émissions, de films.

Et donc je me rappelle par exemple qu'il  y avait deux films qui m'ont frappé Und so erinnere ich mich zum Beispiel an zwei Filme, die mir aufgefallen sind

pour des raisons très différentes. aus ganz unterschiedlichen Gründen.

L'un, c'était "La Haine",  parce que c'était du jargon. Einer war "La Haine", weil es Fachjargon war.

En fait, le français, ça change très vite. Tatsächlich ändert sich Französisch sehr schnell.

Donc comment on parlait il y a 20 ans,  dans "La Haine", dans les banlieues, So sprachen wir vor 20 Jahren in "La Haine", in den Vororten,

dans les cités, c'était différent  de comment on parle maintenant.

En général, ça m'a frappé parce que les gens parlaient le verlan.

En français, il y a ce phénomène  de dire "femme" = "meuf",

"flic" = "keuf", et tout ça. "cop" = "keuf" und all das.

Donc ça, ça m'avait frappé parce que je me suis dit

"C'est pas la langue à laquelle je suis habitué à l'école". "Es ist nicht die Sprache, die ich in der Schule gewohnt bin".

Et deuxième... La chose qui m'a frappé, c'était...

J'ai regardé un film qui s'appelle  "Le Déclin de l'empire américain".

C'est un film québécois

et j'étais persuadé que c'étaient des Français qui étaient bourrés. und ich war überzeugt, dass die Franzosen betrunken waren. and I was convinced it was French people who were drunk.

Alors, j'adore le québécois, Also, ich liebe Quebecois,

mais quand j'avais 15 ans (14 ans, je ne me rappelle pas),

je n'avais pas trop... ich hatte nicht viel... I didn't have much...

mes expériences, mes horizons,  disons, culturels, n'étaient pas... meine Erfahrungen, mein Horizont, sagen wir, kulturell, waren nicht ... my experiences, my backgrounds, shall we say, cultural, were not...

Voilà, donc.

Je ne sais même pas si je savais  qu'au Québec, qu'au Canada, Ich weiß nicht einmal, ob ich das in Quebec, in Kanada, I don't even know if I knew that in Quebec, in Canada,

on parlait français. wir sprachen französisch.

Donc j'étais persuadé que ces gens...

Il y avait quelque chose qui n'allait  pas bien tout au long du film. Mit dem ganzen Film stimmte etwas nicht. There was something wrong throughout the movie.

On passe le bonjour à tous nos amis québécois. Wir sagen hallo zu all unseren Quebec-Freunden. We say hello to all our Quebec friends.

C'est un accent très joli, qu'on apprécie.

J'adore absolument.

Le film, c'était génial.  Et j'ai vu d'autres films. Der Film war großartig. Und ich habe andere Filme gesehen.

Après, je me suis habitué. Danach habe ich mich daran gewöhnt.

J'ai rencontré aussi des Canadiens, des Québécois. Ich traf auch Kanadier, Quebecker.

C'est génial, de toute façon. Es ist jedenfalls großartig. It's great, anyway.

Qu'est-ce que je voulais dire ?  Qu'est ce que tu m'avais dit ? Was meinte ich? Was hast du mir erzählt?

Par rapport aux difficultés, Regarding the difficulties,

la différence entre français oral et français écrit ?

Non...

Disons que... Non, non, non. C'est grâce à ma copine, en fait,

et grâce aux films que j'ai eu...

En fait, j'avais de la chance parce qu'à l'école, Ich hatte tatsächlich Glück, denn in der Schule

on a fait beaucoup de grammaire et surtout beaucoup de dictées.

Donc la prof, Haussmann, nous enseignait. So the teacher, Haussmann, taught us.

J'avais une bonne vision, disons, du français écrit Ich hatte eine gute Vision von, sagen wir, geschriebenem Französisch

et le rapport entre le français écrit et la langue parlée et la langue écrite.

Je me rappelle qu'il y avait Sébastien,  qui était un pote à moi, qui était Ich erinnere mich, dass es Sébastien gab, der ein Freund von mir war, der war

dans la même classe. Il était français.

Lui, il avait des difficultés énormes parce qu'il avait déménagé en Italie. Er hatte enorme Schwierigkeiten, weil er nach Italien gezogen war. He had enormous difficulties because he had moved to Italy.

Donc il était français, français de souche, Also war er Franzose, gebürtiger Franzose,

mais il était en Italie parce que ses parents, ils avaient déménagé à Rome. aber er war in Italien, weil seine Eltern nach Rom gezogen waren.

Il avait des difficultés énormes à l'écrit.

Il parlait parfaitement, mais il  avait des soucis énormes à l'écrit

parce qu'ils avaient jamais écrit le français. weil sie noch nie Französisch geschrieben hatten.

Il l'avait entendu, mais pas écrit. Er hatte es gehört, aber nicht geschrieben. He had heard it, but not written it.

Donc, mon conseil en général :

moi, quant à l'apprentissage des langues  en général, je dis tout le temps :

"Si tu peux, apprends la langue écrite pendant que tu apprends la langue parlée, „Wenn du kannst, lerne die geschriebene Sprache, während du die gesprochene Sprache lernst, "If you can, learn the written language while you learn the spoken language,

c'est-à-dire tu as la possibilité de lire et écouter". das heißt, Sie haben die Möglichkeit zu lesen und zuzuhören".

Hugo, il a des podcasts avec des transcriptions, Hugo, er hat Podcasts mit Transkriptionen, Hugo, he has podcasts with transcripts,

donc je suis sûr que vous le faites. Also ich bin sicher, Sie tun es. so I'm sure you do.

Tu écris et tu lis, tu écris et tu lis.

Et naturellement, le cerveau apprend  comment la langue écrite fonctionne Und natürlich lernt das Gehirn, wie geschriebene Sprache funktioniert.

par rapport à la langue orale ou le contraire. im Vergleich zur mündlichen Sprache oder umgekehrt. compared to oral language or vice versa.

Ça, pour moi, c'est très important.

Après, si tu veux parler et entendre la  langue parlée et pas la langue écrite, Afterwards, if you want to speak and hear the spoken language and not the written language,

c'est OK, tu peux le faire.

Mais je pense que ça vaut le coup aussi d'apprendre comment... But I think it's also worth learning how...

la beauté de la langue  écrite, surtout le français. die Schönheit der geschriebenen Sprache, insbesondere des Französischen. the beauty of the written language, especially French.

Vous faites des dictées en Italie pour l'italien ?

Non, on ne fait pas de dictées.

L'italien, ça s'écrit comme ça  se parle, comme ça se prononce.

Donc il n'y a pas de souci. So there is no problem.

Mais j'ai fait beaucoup de dictées pour le français

Et pour finir, je voulais qu'on  parle un peu de la correction. Und zum Schluss wollte ich noch ein bisschen über die Korrektur sprechen.

On dit souvent que les Français ont tendance à beaucoup corriger,

aussi bien à se corriger entre eux. auch um sich selbst zu korrigieren.

Donc, on corrige beaucoup les  enfants quand ils font des erreurs.

J'ai remarqué que ce n'était plus  le cas qu'en Pologne, par exemple. Mir ist aufgefallen, dass dies zum Beispiel nur in Polen der Fall war.

En Pologne, on laisse les  enfants faire des erreurs et In Polen dürfen Kinder Fehler machen und

se corriger eux mêmes au fur et à mesure. korrigieren sich dabei.

Ce qu'il fonctionne plutôt bien,  d'ailleurs, c'est tout aussi efficace. Was es ganz gut funktioniert, ist im Übrigen genauso effektiv.

Est-ce que toi, quand tu étais en France, Hast du, als du in Frankreich warst,

tu avais l'impression queles Français te corrigeaient beaucoup du hattest den Eindruck, dass die Franzosen dich sehr korrigiert haben

ou pas plus qu'avec les autres langues que tu as apprises ? oder nicht mehr als bei den anderen erlernten Sprachen?

C'est une très bonne question.

La vérité, c'est que ma copine me corrigeait de temps en temps,

son papa me corrigeait de temps en temps,

les gens dans la rue, pas trop. Leute auf der Straße, nicht zu viele.

Mais ce que j'ai remarqué, en fait,  avec les Français, ils sont très ...

Au moins la famille de mon ex-copine,  mais en général, j'ai remarqué.

Ils sont très fiers de leur  langue, de leur culture,

de leur bouffe, de leur cuisine.

Donc si tu parles français,  c'est important de parler bien.

Donc, c'est pas comme en Italie.

En Italie, la différence c'est que  les gens te corrigent pas trop.

Et surtout, ils sont très contents si tu parles,

si tu dis deux ou trois phrases en Italie,

ils commencent à te raconter  l'histoire de leur vie.

Même chose ici, en Pologne,  parce qu'on est à Varsovie. Das Gleiche gilt hier in Polen, denn wir sind in Warschau.

La chose qui m'a frappé, par exemple,  c'est qu'au début, tu vois par exemple, Was mir zum Beispiel aufgefallen ist, ist, dass man am Anfang zum Beispiel sieht,

je suis entré dans des taxis Ich bin in Taxis gestiegen

et le mec là, normalement ils ont sur la cinquantaine, und der Typ dort, normalerweise sind sie in den Fünfzigern,

ils sont 50 ans, 60 ans.

Au début, ils te voient,  surtout moi, ils se disent Zuerst sehen sie dich, besonders mich, sagen sie zueinander

"OK,  ce mec, il est étranger".

Donc ils parlent pas trop.

Après, quand ils s'aperçoivent,  en fait, que je parle polonais,

ils commencent à te raconter une histoire toute leur vie. Sie fangen an, dir ihr ganzes Leben lang eine Geschichte zu erzählen.

Toute leur vie. Ihr ganzes Leben lang.

Il y a un mec qui avait, je sais pas 70 ans,

il m'a raconté le communisme. er hat mir vom Kommunismus erzählt.

J'étais fier de pouvoir parler avec lui.

Après, je me rappelle à l'aéroport, il m'a dit

"mec, les Polonaises elles sont très, très mignonnes, "Mann, die Polen sind sehr, sehr süß,

tu devrais trouver une Polonaise".

Il m'a dit un truc comme ça. Er hat mir so etwas erzählt.

Il était très sympa, donc il est passé... Er war sehr nett, also kam er vorbei...

Mais ce n'est pas la première fois, il est  passé vraiment, c'était un peu, tu vois... Aber es ist nicht das erste Mal, es ist wirklich passiert, es war ein bisschen, siehst du ...

Il n'avait pas trop envie de parler. Er wollte nicht wirklich reden.

Après, il m'a raconté l'histoire de leur vie...

En France, ça m'est arrivé la dernière fois, il y avait des manifs In Frankreich ist es mir das letzte Mal passiert, es gab Demonstrationen

et je me rappelle je suis allé à l'aéroport en taxi

avec un mec qui m'a raconté toute sa vie. mit einem Kerl, der mir sein ganzes Leben lang erzählt hat.

Mais en général, je pense qu'il faut... Aber im Allgemeinen denke ich, dass Sie ...

Au moins, c'était mon impression, moi,  je ne veux pas créer des stéréotypes...

En France, si tu parles  français bien, c'est mieux.

Si tu parles français un peu comme  ça, tu cherches à dire de trucs, Wenn du so ein bisschen Französisch sprichst, versuchst du Dinge zu sagen,

alors les gens ne sont pas... also sind die menschen nicht...

Je ne sais pas, ils sont pas trop...

Parfois, ils sont un peu froids.

Surtout à Paris, dans d'autres endroits, ça dépend. Vor allem in Paris, an anderen Orten, kommt es darauf an.

Et en ce qui concerne les corrections,  c'est un sujet très intéressant. Und was Korrekturen angeht, ist es ein sehr interessantes Thema.

Moi, je pense qu'en ce qui  concerne les enfants, tu as raison.

J'ai aussi remarqué.

En France, quand j'étais à l'école  d'interprétation de conférence, là-bas oui,

parce que... on devenait des professionnels, weil ... wir Profis wurden,

donc on nous corrigeait tout ça. also wurden wir das alles korrigiert.

Mais j'ai remarqué qu'il y avait  cette tendance extra, disons, Aber ich bemerkte, dass es diesen zusätzlichen Trend gab, sagen wir,

à corriger, à être très précis avec la langue. zu korrigieren, um ganz genau mit der Sprache zu sein.

Surtout parce que moi, j'avais  deux, trois langues actives,

donc c'était l'anglais, le français et l'allemand vers l'italien. so ging es aus Englisch, Französisch und Deutsch ins Italienische.

Et il faut dire la classe de français,  c'était vraiment, ils allaient... Und es muss gesagt werden, die Französischklasse war wirklich, sie gingen ...

C'est le détail. Dies ist das Detail.

Le détail de détail. Das Detail-Detail.

Mais en général, moi je pense  que corriger ou pas corriger, Aber im Allgemeinen denke ich, dass zu korrigieren oder nicht zu korrigieren,

surtout les enfants, ça ne change pas trop.

Les adultes, c'est un peu différent.

Peut-être on va en parler maintenant. Vielleicht reden wir jetzt darüber.

Ouais, justement, toi, en tant que prof et coach, Ja, genau, du als Lehrer und Coach,

quelle relation tu as avec la correction ?

Est-ce que tu corriges  systématiquement tes élèves ?

Comment tu fais pour leur donner du  feedback, justement, sans les décourager,

sans les démotiver ?

Alors moi, je suis coach, je ne suis pas prof.

Donc normalement, il y a des conversations...

Je peux faire des conversations  avec eux en langue.

Mais en général, je leur enseigne

comment avoir des conversations avec leurs tuteurs

et je leur dis tout le temps qu'en fait, und ich sage ihnen die ganze zeit, dass

il y a deux ou trois trucs, détails, qui font la différence.

Moi, je pense qu'être corrigé c'est pas mal en général

parce que dans mon cas, ça m'a aidé, par exemple,

à arriver à un niveau un peu plus élevé dans certaines langues.

Mais il faut savoir comment, qui va te donner les corrections,

comment, quand et comment tu vas les intégrer.

Donc, je leur dis tout le temps de  faire quelque chose de très simple :

trouver une personne avec qui parler, parler de sujets qui l'intéressent.

Ça c'est la chose principale :

se concentrer sur la communication et pas sur la langue.