×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Les mots de l'actualité, AMI   2010-01-27

AMI 2010-01-27

Une conférence des pays amis d'Haïti s'est réunie avant-hier à Montreal. Rendez-vous est pris pour mars, à New York, pour se retrouver et rediscuter des modalités de l'aide à apporter au pays sinistré, pour que la reconstruction soit prise en charge par les Haïtiens eux-mêmes. Ami d'Haït i , qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Souvenons-nous d'abord que le mot est traduit de l'anglais friend . Mais au-delà de ça, on comprend bien que le mot a été choisi avec soin : il montre les bonnes intentions, le désir d'aider. Mais, il manifeste aussi le souci de ne pas prendre le contrôle des opérations, de ne pas s'immiscer dans les affaires haïtiennes. Il faut laisser aux Haïtiens l'initiative et le contrôle de leur reconstruction. Ce terme d'ami témoignent de cette bienveillance et de ce respect : aider, mais sans se substituer à celui qu'on aide. On voit bien de toute façon que ce mot est utilisé dans un contexte diplomatique international : lorsqu'une situation est tendue, parler des pays amis, c'est montrer de quel côté ils se tiennent, sans entrer dans les détails techniques des alliances ou des promesses. Mais le terme d'ami est de toute façon furieusement à la mode, à tel point que parfois il en perd un peu son sens. Et il a par exemple été très popularisé, et un peu vidé de sa substance par l'usage qui en est fait sur les groupes de communication en usage sur internet. Sans jamais voir personne, on se retrouve facilement avec cent vint-quatre amis, ce qui est une terrible image de la solitude !

De toute façon le terme a des fonctions et des échos très différents selon les contextes.

Et dans une situation personnelle, il balance de manière imperceptible entre l'amour et l'amitié, à tel point qu'il n'est pas toujours facile de savoir. À priori, le mot ami est relié à amitié. Mais de très légères variations le font basculer dans le camp de l'amour. Le possessif par exemple, sans donner à ce mot grammatical une valeur psychologique, est très efficace. Dire de quelqu'un « c'est un(e) ami(e) » n'a rien de compromettant. Dire « c'est mon ami(e) » devient vite beaucoup plus technique, et signifie qu'il y a un lien amoureux. Et un lien qui dure : il ne s'agit pas d'une aventure à la va vite, on n'utiliserait pas ce mot. Il s'agit donc d'une relation presque officielle, en tout cas pas cachée, pas clandestine. Vie commune ? Pas forcément, mais ce n'est pas exclu, et ce terme d'ami introduit par « mon » ou « ma » est souvent utilisé dans le cadre d'une vie à deux sans mariage. Le mot concubin est en tout cas totalement hors d'usage dans ce contexte : vieilli et marqué par un regard moral assez hautain sur la relation qu'il désigne. Pourtant dans le cas d'une vie de couple hors mariage, on préfère souvent « compagnon » à « ami » ! Le mot éloigne le sentiment, mais il endosse le caractère suivi de la relation.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


AMI   2010-01-27 AMI 2010-01-27 AMI 2010-01-27 AMI 2010-01-27

Une conférence des pays amis d'Haïti s'est réunie avant-hier à Montreal. Rendez-vous est pris pour mars, à New York, pour se retrouver et rediscuter des modalités de l'aide à apporter au pays sinistré, pour que la reconstruction soit prise en charge par les Haïtiens eux-mêmes. Ami d'Haït i , qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Souvenons-nous d'abord que le mot est traduit de l'anglais friend . Mais au-delà de ça, on comprend bien que le mot a été choisi avec soin : il montre les bonnes intentions, le désir d'aider. Mais, il manifeste aussi le souci de ne pas prendre le contrôle des opérations, de ne pas s'immiscer dans les affaires haïtiennes. Il faut laisser aux Haïtiens l'initiative et le contrôle de leur reconstruction. Ce terme d'ami témoignent de cette bienveillance et de ce respect : aider, mais sans se substituer à celui qu'on aide. On voit bien de toute façon que ce mot est utilisé dans un contexte diplomatique international : lorsqu'une situation est tendue, parler des pays amis, c'est montrer de quel côté ils se tiennent, sans entrer dans les détails techniques des alliances ou des promesses. Mais le terme d'ami est de toute façon furieusement à la mode, à tel point que parfois il en perd un peu son sens. Et il a par exemple été très popularisé, et un peu vidé de sa substance par l'usage qui en est fait sur les groupes de communication en usage sur internet. Sans jamais voir personne, on se retrouve facilement avec cent vint-quatre amis, ce qui est une terrible image de la solitude !

De toute façon le terme a des fonctions et des échos très différents selon les contextes.

Et dans une situation personnelle, il balance de manière imperceptible entre l'amour et l'amitié, à tel point qu'il n'est pas toujours facile de savoir. À priori, le mot ami est relié à amitié. Mais de très légères variations le font basculer dans le camp de l'amour. Le possessif par exemple, sans donner à ce mot grammatical une valeur psychologique, est très efficace. Dire de quelqu'un « c'est un(e) ami(e) » n'a rien de compromettant. Dire « c'est mon ami(e) » devient vite beaucoup plus technique, et signifie qu'il y a un lien amoureux. Et un lien qui dure : il ne s'agit pas d'une aventure à la va vite, on n'utiliserait pas ce mot. Il s'agit donc d'une relation presque officielle, en tout cas pas cachée, pas clandestine. Vie commune ? Pas forcément, mais ce n'est pas exclu, et ce terme d'ami introduit par « mon » ou « ma » est souvent utilisé dans le cadre d'une vie à deux sans mariage. Le mot concubin est en tout cas totalement hors d'usage dans ce contexte : vieilli et marqué par un regard moral assez hautain sur la relation qu'il désigne. Pourtant dans le cas d'une vie de couple hors mariage, on préfère souvent « compagnon » à « ami » ! Le mot éloigne le sentiment, mais il endosse le caractère suivi de la relation.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/