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Les mots de l'actualité (2009), AMARRE   2009-07-28

AMARRE 2009-07-28

Actualité spatiale : Endeavour se désamarre de la station spatiale internationale. Elle s'en désamarre, c'est-à-dire ? C'est simplement qu'elle s'en détache, qu'on va défaire les liens qui les unissaient. Chacun reprend son indépendance. Il ne s'agit pas de casser, mais de dénouer, de détacher en faisant à l'envers tous les gestes qui servaient à attacher. C'est donc bien ça, une amarre : une attache, un lien. Le mot nous vient du néerlandais, ce qui est fréquent pour les termes de marine – et il est vrai que c'en est un. Ce sont au départ des navires qui s'amarrent et se désamarrent. Et le mot « amarrer », en navigation, a un sens particulier. Il s'agit d'attacher un bateau une fois qu'il est à quai pour qu'il ne dérive pas, qu'il reste relativement immobile, en tout cas à sa place. Et lorsqu'on s'en va, on « largue les amarres ». Encore une expression de la langue maritime. « Larguer » n'a rien d'un mot familier dans cet emploi. Le mot signifie lâcher ou détacher. Il s'emploie spécialement pour un cordage, ou parfois pour ce qu'on laisse tomber exprès. Un avion, par exemple, peut larguer des bombes au-dessus de la cible qu'il veut toucher. Larguez les amarres – n'y voyez rien de personnel – c'est une expression qu'on emploie souvent, aussi, au figuré, quand on fait un geste qui symbolise le départ, qui signifie que ça y est, on est vraiment parti. Alors on a entendu un autre mot qui est « désarrimage », avec sensiblement le même sens. Et à l'inverse, on emploie le mot « arrimage » à propos, par exemple, du vaisseau cargo russe qui va s'attacher à la station spatiale. « Arrimage » et « amarrage » n'ont pas exactement le même sens de départ. On s'amarre pour ne pas dériver, alors qu'on arrime deux bâtiments pour qu'ils soient fixés l'un à l'autre. Mais revenons à notre « amarre » de départ. Son radical nous a donné un autre mot tout à fait fréquent : « démarrer ». Son premier sens est bien celui de larguer, rompre les amarres, et il s'applique aux bateaux. Mais on s'est bien vite acheminé vers le sens de quitter le port, de prendre sa route. Glissement de sens qui amène naturellement vers le sens le plus commun aujourd'hui. « Démarrer », c'est mettre en route une embarcation, mais surtout ce qui la fait avancer, c'est-à-dire un moteur. C'est à ce sens que se rapportent le plus souvent des mots comme « démarrage » ou « démarreur ». Et on parlera couramment d'un démarrage difficile, ou à l'inverse d'un démarrage au quart de tour. Un nouveau glissement de sens donne au verbe « démarrer » le sens de commencer. C'est un emploi figuré, évidemment, mais très courant, qui fait que bien souvent, on emploiera le mot de façon transitive : démarrer la journée par un bon café, démarrer un travail, une nouvelle vie… Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


AMARRE   2009-07-28

Actualité spatiale : Endeavour se désamarre de la station spatiale internationale. Elle s'en désamarre, c'est-à-dire ? C'est simplement qu'elle s'en détache, qu'on va défaire les liens qui les unissaient. Chacun reprend son indépendance. Il ne s'agit pas de casser, mais de dénouer, de détacher en faisant à l'envers tous les gestes qui servaient à attacher. C'est donc bien ça, une amarre : une attache, un lien. Le mot nous vient du néerlandais, ce qui est fréquent pour les termes de marine – et il est vrai que c'en est un. Ce sont au départ des navires qui s'amarrent et se désamarrent. Et le mot « amarrer », en navigation, a un sens particulier. Il s'agit d'attacher un bateau une fois qu'il est à quai pour qu'il ne dérive pas, qu'il reste relativement immobile, en tout cas à sa place. Et lorsqu'on s'en va, on « largue les amarres ». Encore une expression de la langue maritime. « Larguer » n'a rien d'un mot familier dans cet emploi. Le mot signifie lâcher ou détacher. Il s'emploie spécialement pour un cordage, ou parfois pour ce qu'on laisse tomber exprès. Un avion, par exemple, peut larguer des bombes au-dessus de la cible qu'il veut toucher. Larguez les amarres – n'y voyez rien de personnel – c'est une expression qu'on emploie souvent, aussi, au figuré, quand on fait un geste qui symbolise le départ, qui signifie que ça y est, on est vraiment parti. Alors on a entendu un autre mot qui est « désarrimage », avec sensiblement le même sens. Et à l'inverse, on emploie le mot « arrimage » à propos, par exemple, du vaisseau cargo russe qui va s'attacher à la station spatiale. « Arrimage » et « amarrage » n'ont pas exactement le même sens de départ. On s'amarre pour ne pas dériver, alors qu'on arrime deux bâtiments pour qu'ils soient fixés l'un à l'autre. Mais revenons à notre « amarre » de départ. Son radical nous a donné un autre mot tout à fait fréquent : « démarrer ». Son premier sens est bien celui de larguer, rompre les amarres, et il s'applique aux bateaux. Mais on s'est bien vite acheminé vers le sens de quitter le port, de prendre sa route. Glissement de sens qui amène naturellement vers le sens le plus commun aujourd'hui. « Démarrer », c'est mettre en route une embarcation, mais surtout ce qui la fait avancer, c'est-à-dire un moteur. C'est à ce sens que se rapportent le plus souvent des mots comme « démarrage » ou « démarreur ». Et on parlera couramment d'un démarrage difficile, ou à l'inverse d'un démarrage au quart de tour. Un nouveau glissement de sens donne au verbe « démarrer » le sens de commencer. C'est un emploi figuré, évidemment, mais très courant, qui fait que bien souvent, on emploiera le mot de façon transitive : démarrer la journée par un bon café, démarrer un travail, une nouvelle vie… Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/