×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Nota Bene, A quoi ressemblera l'avion du futur ? - Histoire de l'aviation (1)

A quoi ressemblera l'avion du futur ? - Histoire de l'aviation (1)

Mes chers camarades, bien le bonjour ! Vous ne le savez peut-être pas,

et en même temps je ne sais pas comment vous pourriez le savoir, mais une bonne partie de ma

famille travaille ou à travaillé dans l'aviation. Si bien que quand j'étais gamin, je trainais

souvent soit dans les locaux administratifs d'une grande compagnie aérienne française,

soit dans ses ateliers de réparations. Et c'était cool. J'adorai ça les avions ! Et j'aime toujours

ça d'ailleurs ! Mais quand on évoque l'aviation ces dernières années, au-delà du rêve de voler,

on est obligé de se poser la question du coût énergétique de l'avion face aux problèmes

climatiques actuels. Alors qu'est ce qu'il faut faire ? Supprimer l'avion tout simplement ? Ou

tenter de trouver des solutions qui permettent de maintenir une flotte en l'air ? La réponse n'est

pas simple clairement mais ça me donne l'occasion de se pencher sur l'histoire de l'aviation,

une industrie qui a évolué avec la société, autant que la société a évolué grâce à elle.

Il est difficile de donner un point de départ clair et net à l'Histoire de l'aviation,

car depuis des milliers d'années, l'être humain essaie de voler. On retrouve d'ailleurs dans

la mythologie grecque ce vieux fantasme avec le mythe d'Icare, qui finit par se brûler les ailes.

En Chine, 500 ans avant notre ère, les cerfs volants humains, faits de papier et de bambou,

servaient à transporter des soldats ou des éclaireurs dans les airs afin de passer des

obstacles ou repérer plus facilement des troupes ennemies. On raconte même que le tyran Gao Yang

plaçait des prisonniers sur des cerfs volants en papier et les faisait sauter du haut d'une tour.

Selon les historiens chinois, tous les prisonniers auraient péri à l'exception de Yuan Huangtou,

fils de l'empereur déchu Yuan Lang. En sautant de la tour de plus de 30 mètres de haut,

il aurait plané jusqu'à se poser sur une route à 2.5 km de là.

Malheureusement, même s'il a survécu à ce vol,

l'Histoire raconte qu'il est mort de faim en prison...voilà...pas de chance !

Même si ces premiers balbutiements de ce qui deviendra l'aviation se basent tous

sur l'utilisation de la puissance du vent, l'idée d'un engin volant mécanique fleurit

dans l'esprit de nombreux visionnaires, comme Mariano di Jacopo ou Leonard de Vinci, qui vont,

à la renaissance, imaginer toutes sortes de machines volantes. En étudiant les oiseaux,

quelques ingénieurs et férus de science conçoivent des ailes fixées sur les bras humains,

et dessinent même des machines battant des ailes, les ornithoptères. Mais les résultats des essais

sont peu concluants. Il faut attendre l'ère napoléonienne et la révolution industrielle

pour voir arriver de vrais progrès dans le domaine du vol “plus lourd que l'air”.

Oui car même si le vol “plus léger que l'air”,

grâce aux ballons des frères Montgolfier et les ballons à hydrogène qui suivront,

permettent dès le 18ème siècle de s'élever dans le ciel de France, on se creuse encore la tête

pour pouvoir faire des vols contrôlés et plus proches de ceux des oiseaux. Et c'est un français,

puis un allemand, qui vont devenir les premiers vrais pilotes d'essai.

En 1787, le Général Guillaume Resnier de Goué, grand militaire et rêveur,

pense que des soldats ailés pourraient représenter une supériorité sur le champ

de bataille. Très motivé à faire de son projet une réalité, il conçoit d'énormes

ailes en taffetas, fils de fer et plumes. Le premier essai, en 1787, est un échec.

Il faut dire que le gars a simplement essayé de battre des ailes, et rien ne s'est passé.

La seconde fois, il saute du parapet de Beaulieu, et tombe à pic. La troisième, il se jette d'un

pont et tombe dans la charente. Mais la quatrième fois, il saute à nouveau depuis les remparts de

Beaulieu, et réussit à planer sur 30 mètres avant de se poser en contrebas. Cette fois,

il ne s'est cassé qu'une jambe. A 72 ans, il devient le premier pilote d'essais français.

Les vols planés du Général de Goué ne sont pourtant pas aussi médiatisés que

ceux d'Otto Lilienthal, qui près d'un siècle plus tard, aideront

beaucoup plus à comprendre les notions de portance, de traînée et d'aérodynamique.

On peut également citer Louis Mouillard, qui au milieu du 19ème siècle,

grimpe au sommet de l'église de Fourvière, à Lyon, dans le but de s'envoler grâce à

des ailes faites à base de parapluies et de draps. Il est arrêté de justesse par

le sacristain avant de s'élancer. Mais cette expérience ne va pas l'arrêter,

puisqu'il va dédier le reste de sa longue vie à concevoir des planeurs et les tester en Algérie,

en Egypte, et publie un ouvrage déterminant, L'Empire de l'Air, basé sur ses recherches.

Un livre fascinant que vous pouvez retrouver gratuitement

en description. Parce que j'aime faire des cadeaux !

Plus tard, l'Allemand Otto Lilienthal publie en 1889 le livre “Le vol de l'oiseau comme

base de l'aviation” dans lequel, comme tous ses prédécesseurs, il étudie le vol de l'oiseau,

en l'occurrence des cigognes, pour essayer d'en comprendre les mécaniques,

mais cherche aussi à les reproduire. Il passe à la pratique durant les années suivantes,

en s'élançant d‘une colline artificielle près de Berlin.

Pour contrôler le vol plané, il utilise ses

jambes qu'il balance d'un côté ou de l'autre. Et étonnamment, ça marche !

Lilienthal effectue plusieurs milliers de vols

planés et améliore sans cesse ses ailes. Il tient un journal rigoureux de chaque essai,

avec les points à améliorer. La photographie permet également de documenter ses vols.

Mais le pilote d'essai et ingénieur est victime d'un accident fatal le 9 aout 1896,

quand une rafale de vent lui faire perdre le contrôle de son planeur.

Il manquait peu de choses à Lilienthal pour vraiment maîtriser les lois strictes du vol.

A la fin du 19ème siècle, grâce aux travaux de tous ces pionniers, et beaucoup d'autres,

on s'approche vraiment du vol contrôlé, stable, et même motorisé. Une vraie course est lancée,

et de nouveaux pays y participent. En plus du vieux continent, des visionnaires américains et

sud américains essaient eux aussi d'inscrire leur nom dans l'Histoire. Clément Ader le français,

Wilbur et Orville Wright les américains et Santos Dumont le brésilien, travaillent tous sur leurs

prototypes respectifs, et s'observent. Dès 1890, Ader démarre ses essais de l'Avion I, ou Eole,

près de Paris. L'avion fait de petits bonds mais ne parvient pas à s'élever. Il en est de

même pour le prototype III de l'Avion d'Ader, qui est aujourd'hui considéré comme le premier

à avoir réussi un décollage motorisé mais l'appareil n'a fait que sautiller.

Aux Etats-Unis, les frères Wright ont une approche assez différente du vol.

Il construisent une petite soufflerie pour tester les profils d'aile, et expérimentent

le contrôle de leurs créations grâce au vent et à des câbles au sol. Au fil du temps, cela

les mène à créer des planeurs plutôt efficaces, avec l'aide d'un français et pionnier lui aussi,

Octave Chanute. Le planeur Wright 1902 est ce qui se rapproche le plus de l'avion moderne,

avec trois commandes d'axes. Le roulis, pour incliner l'avion à gauche ou à droite, le tangage,

pour le faire piquer ou cabrer, et le lacet, pour le faire osciller horizontalement. Trois axes qui

vont rester un standard de l'aviation jusqu'à aujourd'hui. Ils vont ensuite se pencher sur un

moyen de voler de façon plus longue, et conçoivent eux-même le moteur et les hélices qu'ils vont

ajouter à leur planeur. Le Wright Flyer est né. Propulsé par une catapulte, il réalise

son premier mais court vol le 14 décembre 1903 à Kitty Hawk, en Caroline du nord. Les deux frères

enchainent les essais, ou plutôt les crashs, mais allongent à chaque fois la distance et le temps

de vol. L'année suivante, ils réussissent, avec le Flyer II, un vol en circuit fermé.

Mais la question de qui est le vrai père de l'aviation est encore discuté aujourd'hui. Car

oui, les frères Wright ont réalisé les premiers vols contrôlés et motorisés, mais l'avion était

catapulté depuis une rampe. Clement Ader avait auparavant réalisé le premier vol motorisé et

auto propulsé, mais non contrôlé. Et en 1906, Santos Dumont et son 14 bis réalisent un vol

autopropulsé, motorisé et relativement contrôlé qui est officiellement homologué par l'Aéro-Club

de France. Le débat est donc très chaud, alimenté par les fiertés nationales. D'ailleurs,

c'est pas pour rien si l'Aéroport International de Rio de Janeiro s'appelle Santos Dumont.

Quoi qu'il en soit, s'il y a un lieu dans le monde où l'aviation s'est le plus développé au

début du 20ème siècle, c'est bien la France. Après le succès de leurs premiers modèles,

les Frères Wright s'installent en France, où ils trouvent un environnement plus favorable

à leurs expérimentations et créent la première école d'aviation au monde à Pau. Dès 1909, on

voit fleurir les premiers brevets de pilotes, et les premiers modèles d'avions produits en série,

dont l'iconique Blériot XI. Les premières traversées, les premiers records de distance,

de vitesse et de durée sont sans cesse repoussés par des casse-cou dont les noms resteront gravés

dans l'Histoire, comme Louis Blériot, Roland Garros, Adolphe Pégoud, Henri Farman, ou Glenn

Curtiss. Les femmes aussi accèdent très tôt au pilotage, puisqu'Elise Deroche obtient en 1910

le premier brevet de pilote féminin de l'Histoire. Des disciplines étranges apparaissent, avec les

hydravions en 1910, et la voltige aérienne en 1913. Puis la Première Guerre Mondiale et donne

un coup de boost au développement de l'aviation, d'abord en utilisant les aéronefs comme outil de

reconnaissance, mais aussi de chasse et même de bombardement. C'est lors de ce

conflit que le combat aérien, et ses techniques impressionnantes, naît dans le ciel européen.

Mais tous les avions et leurs pilotes chevronnés et médaillés se retrouvent sans mission quand

la Grande Guerre se termine. Et il faut bien faire quelque chose de ces ressources humaines

et matérielles et on va reconvertir tout ça dans le transport de personnes, et le divertissement.

Les bombardiers deviennent des transporteurs de courrier,

les as du pilotage réalisent des traversées toujours plus folles entre les continents,

et les spectacles aériens fleurissent partout dans le monde. Adrienne Bolland,

aviatrice et résistante française célèbre, est la première femme à effectuer la traversée par

avion de la cordillère des Andes en 1921. Un projet fou grandit aussi dans l'esprit

d'un certain Pierre-Georges Latécoère : Une ligne postale reliant la France au Sénégal,

avec des escales en Espagne et au Maroc. C'est la naissance de la Ligne Latécoère,

et elle va s'étendre jusqu'au Brésil, l'Argentine, les Andes et même la Tierra del Fuego, aux portes

de l'Antarctique. La Ligne est rachetée et renommée Aéropostale, nom aussi iconique

que ceux de ses pilotes, Jean Mermoz, Henri Guillaumet, ou encore Antoine de Saint-Exupéry.

La philosophie de la Ligne est particulière. Quoi qu'il arrive lors des traversées des déserts,

des gigantesques montagnes des andes ou de l'Atlantique Sud : le courrier

vaut plus que la vie du pilote. Le courrier est la priorité.

Les pilotes vont subir des crashs, des prises d'otages par des bédouins,

des tirs sur leur carlingue, mais rien ne les arrête. Le courrier doit arriver. Ce qui amènera

à bâtir un véritable mythe autour de la Ligne, et transformera certains pilotes en légendes.

Imaginez un peu le truc pour les habitants des désert par exemple : vous n'avez jamais vu la

moindre automobile de votre vie et là vous voyez un objet faisant un bruit énorme dans le ciel,

qui se pose dans le désert devant vous, et le gars descend, vétu de cuir et de lunettes étranges,

couvert d'huile, vous offre des biscuits et autres objets, en vous demandant si vous auriez

un peu d'eau ou des outils pour réparer son moteur. On devait les prendre pour des aliens.

D'ailleurs, ces pilotes marqueront les sénégalais, ivoiriens, argentins et brésiliens au point que

de nombreux lycées, monuments, rues et même montagnes portent leurs noms tout le long de la

route qui mène de Toulouse au sud de l'Argentine. L'Aéropostale a clairement contribué à tisser des

A quoi ressemblera l'avion du futur ? - Histoire de l'aviation (1) Wie wird das Flugzeug der Zukunft aussehen? - Geschichte der Luftfahrt (1) Πώς θα μοιάζουν τα αεροσκάφη του μέλλοντος; - Ιστορία της αεροπορίας (1) What will the plane of the future look like? - History of aviation (1) Come saranno gli aerei del futuro? - Storia dell'aviazione (1) Como serão os aviões do futuro? - História da aviação (1) Как будут выглядеть самолеты будущего? - История авиации (1) 未来的飞机会是什么样子? - 航空史(1)

Mes chers camarades, bien le bonjour  ! Vous ne le savez peut-être pas,

et en même temps je ne sais pas comment vous  pourriez le savoir, mais une bonne partie de ma

famille travaille ou à travaillé dans l'aviation.  Si bien que quand j'étais gamin, je trainais

souvent soit dans les locaux administratifs  d'une grande compagnie aérienne française,

soit dans ses ateliers de réparations. Et c'était  cool. J'adorai ça les avions ! Et j'aime toujours

ça d'ailleurs ! Mais quand on évoque l'aviation  ces dernières années, au-delà du rêve de voler,

on est obligé de se poser la question du coût  énergétique de l'avion face aux problèmes

climatiques actuels. Alors qu'est ce qu'il faut  faire ? Supprimer l'avion tout simplement ? Ou

tenter de trouver des solutions qui permettent de  maintenir une flotte en l'air ? La réponse n'est

pas simple clairement mais ça me donne l'occasion  de se pencher sur l'histoire de l'aviation,

une industrie qui a évolué avec la société,  autant que la société a évolué grâce à elle.

Il est difficile de donner un point de départ  clair et net à l'Histoire de l'aviation,

car depuis des milliers d'années, l'être humain  essaie de voler. On retrouve d'ailleurs dans

la mythologie grecque ce vieux fantasme avec le  mythe d'Icare, qui finit par se brûler les ailes.

En Chine, 500 ans avant notre ère, les cerfs  volants humains, faits de papier et de bambou,

servaient à transporter des soldats ou des  éclaireurs dans les airs afin de passer des

obstacles ou repérer plus facilement des troupes  ennemies. On raconte même que le tyran Gao Yang

plaçait des prisonniers sur des cerfs volants en  papier et les faisait sauter du haut d'une tour.

Selon les historiens chinois, tous les prisonniers  auraient péri à l'exception de Yuan Huangtou,

fils de l'empereur déchu Yuan Lang. En sautant  de la tour de plus de 30 mètres de haut,

il aurait plané jusqu'à se poser  sur une route à 2.5 km de là.

Malheureusement, même s'il a survécu à ce vol,

l'Histoire raconte qu'il est mort de  faim en prison...voilà...pas de chance !

Même si ces premiers balbutiements de ce  qui deviendra l'aviation se basent tous

sur l'utilisation de la puissance du vent,  l'idée d'un engin volant mécanique fleurit

dans l'esprit de nombreux visionnaires, comme  Mariano di Jacopo ou Leonard de Vinci, qui vont,

à la renaissance, imaginer toutes sortes de  machines volantes. En étudiant les oiseaux,

quelques ingénieurs et férus de science  conçoivent des ailes fixées sur les bras humains,

et dessinent même des machines battant des ailes,  les ornithoptères. Mais les résultats des essais

sont peu concluants. Il faut attendre l'ère  napoléonienne et la révolution industrielle

pour voir arriver de vrais progrès dans  le domaine du vol “plus lourd que l'air”.

Oui car même si le vol “plus léger que l'air”,

grâce aux ballons des frères Montgolfier  et les ballons à hydrogène qui suivront,

permettent dès le 18ème siècle de s'élever dans  le ciel de France, on se creuse encore la tête

pour pouvoir faire des vols contrôlés et plus  proches de ceux des oiseaux. Et c'est un français,

puis un allemand, qui vont devenir  les premiers vrais pilotes d'essai.

En 1787, le Général Guillaume Resnier  de Goué, grand militaire et rêveur,

pense que des soldats ailés pourraient  représenter une supériorité sur le champ

de bataille. Très motivé à faire de son  projet une réalité, il conçoit d'énormes

ailes en taffetas, fils de fer et plumes.  Le premier essai, en 1787, est un échec.

Il faut dire que le gars a simplement essayé  de battre des ailes, et rien ne s'est passé. It must be said that the guy simply tried to flap his wings, and nothing happened.

La seconde fois, il saute du parapet de Beaulieu,  et tombe à pic. La troisième, il se jette d'un

pont et tombe dans la charente. Mais la quatrième  fois, il saute à nouveau depuis les remparts de bridge and fell into the Charente. But the fourth time, he jumps again from the ramparts of

Beaulieu, et réussit à planer sur 30 mètres  avant de se poser en contrebas. Cette fois,

il ne s'est cassé qu'une jambe. A 72 ans, il  devient le premier pilote d'essais français.

Les vols planés du Général de Goué ne  sont pourtant pas aussi médiatisés que

ceux d'Otto Lilienthal, qui près  d'un siècle plus tard, aideront

beaucoup plus à comprendre les notions de  portance, de traînée et d'aérodynamique.

On peut également citer Louis Mouillard,  qui au milieu du 19ème siècle,

grimpe au sommet de l'église de Fourvière,  à Lyon, dans le but de s'envoler grâce à

des ailes faites à base de parapluies et  de draps. Il est arrêté de justesse par

le sacristain avant de s'élancer. Mais  cette expérience ne va pas l'arrêter,

puisqu'il va dédier le reste de sa longue vie à  concevoir des planeurs et les tester en Algérie,

en Egypte, et publie un ouvrage déterminant,  L'Empire de l'Air, basé sur ses recherches.

Un livre fascinant que vous  pouvez retrouver gratuitement

en description. Parce que  j'aime faire des cadeaux !

Plus tard, l'Allemand Otto Lilienthal publie  en 1889 le livre “Le vol de l'oiseau comme

base de l'aviation” dans lequel, comme tous ses  prédécesseurs, il étudie le vol de l'oiseau,

en l'occurrence des cigognes, pour  essayer d'en comprendre les mécaniques,

mais cherche aussi à les reproduire. Il passe  à la pratique durant les années suivantes,

en s'élançant d‘une colline  artificielle près de Berlin.

Pour contrôler le vol plané, il utilise ses

jambes qu'il balance d'un côté ou de  l'autre. Et étonnamment, ça marche !

Lilienthal effectue plusieurs milliers de vols

planés et améliore sans cesse ses ailes. Il  tient un journal rigoureux de chaque essai,

avec les points à améliorer. La photographie  permet également de documenter ses vols.

Mais le pilote d'essai et ingénieur est  victime d'un accident fatal le 9 aout 1896,

quand une rafale de vent lui faire  perdre le contrôle de son planeur.

Il manquait peu de choses à Lilienthal pour  vraiment maîtriser les lois strictes du vol.

A la fin du 19ème siècle, grâce aux travaux  de tous ces pionniers, et beaucoup d'autres,

on s'approche vraiment du vol contrôlé, stable,  et même motorisé. Une vraie course est lancée,

et de nouveaux pays y participent. En plus du  vieux continent, des visionnaires américains et

sud américains essaient eux aussi d'inscrire leur  nom dans l'Histoire. Clément Ader le français,

Wilbur et Orville Wright les américains et Santos  Dumont le brésilien, travaillent tous sur leurs

prototypes respectifs, et s'observent. Dès 1890,  Ader démarre ses essais de l'Avion I, ou Eole,

près de Paris. L'avion fait de petits bonds  mais ne parvient pas à s'élever. Il en est de

même pour le prototype III de l'Avion d'Ader,  qui est aujourd'hui considéré comme le premier

à avoir réussi un décollage motorisé  mais l'appareil n'a fait que sautiller.

Aux Etats-Unis, les frères Wright ont  une approche assez différente du vol.

Il construisent une petite soufflerie pour  tester les profils d'aile, et expérimentent

le contrôle de leurs créations grâce au vent  et à des câbles au sol. Au fil du temps, cela

les mène à créer des planeurs plutôt efficaces,  avec l'aide d'un français et pionnier lui aussi,

Octave Chanute. Le planeur Wright 1902 est ce  qui se rapproche le plus de l'avion moderne,

avec trois commandes d'axes. Le roulis, pour  incliner l'avion à gauche ou à droite, le tangage,

pour le faire piquer ou cabrer, et le lacet, pour  le faire osciller horizontalement. Trois axes qui

vont rester un standard de l'aviation jusqu'à  aujourd'hui. Ils vont ensuite se pencher sur un

moyen de voler de façon plus longue, et conçoivent  eux-même le moteur et les hélices qu'ils vont

ajouter à leur planeur. Le Wright Flyer est  né. Propulsé par une catapulte, il réalise

son premier mais court vol le 14 décembre 1903 à  Kitty Hawk, en Caroline du nord. Les deux frères

enchainent les essais, ou plutôt les crashs, mais  allongent à chaque fois la distance et le temps

de vol. L'année suivante, ils réussissent,  avec le Flyer II, un vol en circuit fermé.

Mais la question de qui est le vrai père de  l'aviation est encore discuté aujourd'hui. Car

oui, les frères Wright ont réalisé les premiers  vols contrôlés et motorisés, mais l'avion était

catapulté depuis une rampe. Clement Ader avait  auparavant réalisé le premier vol motorisé et

auto propulsé, mais non contrôlé. Et en 1906,  Santos Dumont et son 14 bis réalisent un vol

autopropulsé, motorisé et relativement contrôlé  qui est officiellement homologué par l'Aéro-Club

de France. Le débat est donc très chaud,  alimenté par les fiertés nationales. D'ailleurs,

c'est pas pour rien si l'Aéroport International  de Rio de Janeiro s'appelle Santos Dumont.

Quoi qu'il en soit, s'il y a un lieu dans le  monde où l'aviation s'est le plus développé au Be that as it may, if there's one place in the world where aviation has developed most in the

début du 20ème siècle, c'est bien la France.  Après le succès de leurs premiers modèles, At the beginning of the 20th century, it was France. After the success of their first models,

les Frères Wright s'installent en France, où  ils trouvent un environnement plus favorable

à leurs expérimentations et créent la première  école d'aviation au monde à Pau. Dès 1909, on

voit fleurir les premiers brevets de pilotes, et  les premiers modèles d'avions produits en série,

dont l'iconique Blériot XI. Les premières  traversées, les premiers records de distance,

de vitesse et de durée sont sans cesse repoussés  par des casse-cou dont les noms resteront gravés of speed and duration are constantly pushed back by daredevils whose names will remain engraved in history.

dans l'Histoire, comme Louis Blériot, Roland  Garros, Adolphe Pégoud, Henri Farman, ou Glenn

Curtiss. Les femmes aussi accèdent très tôt au  pilotage, puisqu'Elise Deroche obtient en 1910 Curtiss. Women also became pilots at a very early age, with Elise Deroche obtaining her pilot's license in 1910.

le premier brevet de pilote féminin de l'Histoire.  Des disciplines étranges apparaissent, avec les

hydravions en 1910, et la voltige aérienne en  1913. Puis la Première Guerre Mondiale et donne

un coup de boost au développement de l'aviation,  d'abord en utilisant les aéronefs comme outil de

reconnaissance, mais aussi de chasse et  même de bombardement. C'est lors de ce

conflit que le combat aérien, et ses techniques  impressionnantes, naît dans le ciel européen.

Mais tous les avions et leurs pilotes chevronnés  et médaillés se retrouvent sans mission quand

la Grande Guerre se termine. Et il faut bien  faire quelque chose de ces ressources humaines

et matérielles et on va reconvertir tout ça dans  le transport de personnes, et le divertissement.

Les bombardiers deviennent  des transporteurs de courrier,

les as du pilotage réalisent des traversées  toujours plus folles entre les continents,

et les spectacles aériens fleurissent  partout dans le monde. Adrienne Bolland,

aviatrice et résistante française célèbre, est  la première femme à effectuer la traversée par

avion de la cordillère des Andes en 1921.  Un projet fou grandit aussi dans l'esprit

d'un certain Pierre-Georges Latécoère : Une  ligne postale reliant la France au Sénégal,

avec des escales en Espagne et au Maroc.  C'est la naissance de la Ligne Latécoère,

et elle va s'étendre jusqu'au Brésil, l'Argentine,  les Andes et même la Tierra del Fuego, aux portes

de l'Antarctique. La Ligne est rachetée et  renommée Aéropostale, nom aussi iconique

que ceux de ses pilotes, Jean Mermoz, Henri  Guillaumet, ou encore Antoine de Saint-Exupéry.

La philosophie de la Ligne est particulière. Quoi  qu'il arrive lors des traversées des déserts,

des gigantesques montagnes des andes  ou de l'Atlantique Sud : le courrier

vaut plus que la vie du pilote.  Le courrier est la priorité.

Les pilotes vont subir des crashs,  des prises d'otages par des bédouins, The pilots will suffer crashes and be taken hostage by Bedouins,

des tirs sur leur carlingue, mais rien ne les  arrête. Le courrier doit arriver. Ce qui amènera but nothing stops them. The mail must arrive. This will lead to

à bâtir un véritable mythe autour de la Ligne,  et transformera certains pilotes en légendes.

Imaginez un peu le truc pour les habitants des  désert par exemple : vous n'avez jamais vu la

moindre automobile de votre vie et là vous voyez  un objet faisant un bruit énorme dans le ciel,

qui se pose dans le désert devant vous, et le gars  descend, vétu de cuir et de lunettes étranges, landing in the desert in front of you, and the guy descends, wearing leather and strange glasses,

couvert d'huile, vous offre des biscuits et  autres objets, en vous demandant si vous auriez covered in oil, offers you cookies and other items, asking if you would have

un peu d'eau ou des outils pour réparer son  moteur. On devait les prendre pour des aliens.

D'ailleurs, ces pilotes marqueront les sénégalais,  ivoiriens, argentins et brésiliens au point que In fact, these pilots left their mark on the Senegalese, Ivorians, Argentinians and Brazilians to such an extent that

de nombreux lycées, monuments, rues et même  montagnes portent leurs noms tout le long de la numerous high schools, monuments, streets and even mountains bear their names all along the

route qui mène de Toulouse au sud de l'Argentine.  L'Aéropostale a clairement contribué à tisser des