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Histoire d'Europe et du monde: "Nota Bene", 5 fraudes archéologiques - Nota Bene (2)

5 fraudes archéologiques - Nota Bene (2)

de cette collection, on peut clairement voir des coups de couteaux. Dans son livre, Johann

présente différentes théories concernant l'origine de ces pierres. Bien qu'il discute

de la possibilité qu'il s'agisse de fossiles ou de créations faites par des païens préhistoriques,

sa théorie favorite est qu'il s'agit de créations capricieuses divine, les coups

de couteaux visibles étant ceux de Dieu lui-même. J'avoue, il s'enflamme un peu le gars…

Malheureusement pour lui, des rumeurs commencent à circuler dans la région : il s'agirait

d'une supercherie perpétrée par deux de ses collègues. Totalement aveuglé par ses

préjugés, il mentionne cette possibilité dans son livre mais pense qu'il est impossible

qu'il puisse s'agir d'une farce vu la quantité de pierres trouvées. Effectivement,

qui prendrait le temps et l'énergie de sculpter des centaines de pierres juste pour lui faire

une farce? Il semble évident que Beringer avait lui-même consacré beaucoup trop d'énergie

dans ce projet pour envisager sérieusement une fraude. Il suggère donc que des collègues

auraient pu faire circuler cette rumeur pour le discréditer.

Selon la légende, son livre vient de sortir lorsqu'il découvre une nouvelle pierre...mais

là….c'est son propre nom qui est gravé dessus. Pas de bol, les rumeurs étaient vraies

! Toujours selon la légende, il se serait précipité en ville pour récupérer les

copies de son livre avant d'être complètement déshonoré. Beringer serait alors mort peu

de temps après, discrédité et ruiné.

Si je parle au conditionnel, c'est que cette version populaire de l'histoire sert de

conte dont la morale serait de nous mettre en garde sur les dangers de poursuivre des

hypothèses non étayées sur sa simple “conviction”. La réalité en revanche, elle est bien différente!

Beringer a vécu encore 14 longues années et écrit deux bouquins… et a même pu découvrir

les perpétrateurs de la farce! Roderick et Von Eckhart sont deux collègues

de Beringer qui n'appréciaient pas beaucoup ses petits airs supérieurs. Ils décident

donc de sculpter des centaines de fragments de calcaires et de les cacher dans un endroit

où ils savent que Beringer ou ses employés vont souvent pour “chasser” le fossile.

L'ampleur de la fraude est en réalité titanesque puisqu'on estime que plus de

1000 fragments ont été sculptés pour être cachés par Roderick et Von Eckhart. Il se

sont peut-être rendu compte que la blague allait un peu trop loin lorsqu'ils ont entendu

parler du projet de livre, mais il était déjà trop tard. Lorsque Beringer comprend

ce qu'il s'est passé, il intente un procès à ses deux collègues! Le procès qui a lieu

en 1726 détruit complètement la réputation des deux farceurs. Eckhart meurt 4 ans plus

tard et Roderick est forcé de quitter la ville, complètement déshonoré.

Une sorte de deuxième conte dont la morale se rapproche de celle de l'arroseur arrosé.

Deux histoires pour le prix d'une, que demande le peuple ?

En 2003, le musée de Bolton présente son nouvel achat, une statue en albatre représentant

une princesse égyptienne datant du règne du pharaon Akhenaton. La statue représenterait

une des filles du pharaon et de la reine Nefertiti et a été acheté pour 440 000 livres à

un vieux monsieur ne connaissant pas la valeur de cette dernière.

Le type a gagné au loto quoi…

Ce dernier avait approché le musée en expliquant que cet artefact appartenait à sa famille

depuis une centaine d'année et qu'il pensait l'utiliser comme décoration pour

son jardin.

Doublement un coup de bol...hésitez pas à vérifier vos jardins et vos greniers après

vos épisodes, on sait jamais…Enfin...si vous avez un jardin ou un grenier...

Après l'expertise du British museum pour s'assurer de l'authenticité de la pièce,

le musée de Bolton présente fièrement cette nouvelle acquisition au public. Seule une

autre statue du même style est connue et se trouve au Louvre, mais elle est sculpté

dans du grès rouge. Le musée pense donc vraiment avoir fait une très bonne bonne

affaire. Jusqu'en 2006.. parce que c'était trop

beau pour être vrai… Cette année-là, le même vieil homme, répondant

au nom de Greenhalgh, tente de vendre des frises Assyriennes qui attirent l'attention

de l'unité des arts et antiquités de Scotland Yard. Il est alors révélé que la famille

Greenhalgh est une équipe de faussaires active depuis les années 80 et dont la particularité

est la diversité des faux créés. Le fils, Shaun, est un artiste accompli qui s'occupe

de créer les faux. Et le type est un véritable caméléon de

l'art : il était capable de s'improviser sculpteur de granite égyptien le lundi, sculpteur

impressionniste le mardi et aquarelliste américain le mercredi.

Sa mère s'occupait du téléphone tandis que son père se chargeait en général de

la vente, la plupart du temps en jouant sur son âge et son apparente fragilité pour

faire croire à sa bonne foi. Ils vendaient en général à des collectionneurs des oeuvres

beaucoup moins prestigieuses, ce qui explique qu'ils ont pu opérer aussi longtemps.

Mais il faut croire qu'au bout d'un moment ils se sont montré trop ambitieux et ont

signé leur propre perte! Pourtant, ils n'ont jamais dépensé l'argent qu'ils ont acquis

grâce à leur activité de faussaires. Shaun a été condamné à 4 ans de prison

et a utilisé ce temps pour écrire un livre afin d'expliquer sa propre version de l'affaire.

Il y explique comment il est tombé dans le métier de faussaire un peu par hasard. Souvent

par ennui, il copiait des oeuvres qu'il vendait comme des hommages à des marchands

d'art du coin. Au début des années 80, il vend ainsi un scribe Egyptien en calcaire

et apprend deux ans plus tard que le marchand d'art l'a revendu comme un original. C'est

ainsi qu'une collaboration se met en place pendant une dizaine d'année, le marchand

d'art lui commandant des copies qu'il se charge de “valider” et de vendre comme

d'authentique oeuvre d'art. Suite à un différend, Shaun commence à se débrouiller

seul. Son mode opératoire est alors le même que lors de la capture de sa famille: feindre

l'ignorance sur la valeur de la pièce et prétendre qu'il s'agit d'un héritage

familial. Et c'est plutôt malin comme approche parce

que ça donne clairement l'envie à l'acheteur de “découvrir un trésor perdu” et en

même temps ça permet aussi qu'ils soient moins vigilants et moins regardant sur la

pièce. Finalement dans son livre, il révèle qu'il

est le peintre du tableau controversé “la bella principessa” qu'il aurait peint

dans les années 70 avant son activité de faussaire et vendu comme “hommage”. Il

prétend qu'il aurait été très surpris de découvrir des années après que le tableau

était attribué à Léonard de Vinci. Bien que l'attribution de ce tableau est encore

contestée aujourd'hui, la plupart des spécialistes n'ont pas pris très au sérieux la déclaration

de Shaun. Aujourd'hui, Shaun apparaît à la télévision

pour faire connaître ses dons, par exemple dans le mini-documentaire Handmade in Bolton

dans laquelle il réalise 4 objets en utilisant le matériel et les méthodes anciennes devant

la caméra. Même s'il a tenté de se faire mousser

avec Léonard de Vinci, on pourra pas lui retirer qu'il a du talent en tout cas. Il

y a un énorme fantasme sur ce que l'on peut acheter au marché noir. Et honnêtement

moi même je le sais pas vraiment. Mais quand je pense à tous ces films que j'ai pu regarder,

je pense tout de suite à des tanks, des armes, de la drogue ou des objets d'arts très

rares… Et s'il y a des chances qu'une partie de ce que je viens d'énoncer soit

effectivement en vente sur le marché noir, je ne me doutais pas qu'on y trouverait...des

momies…

En octobre 2000, une momie perse est à vendre sur le marché noir pour la modique somme

de 11 millions de dollars. La police pakistanaise reçoit un tuyau qui indique qu'un certain

Ali Akbar, résident au pakistan, est le vendeur. Une fois la momie confisquée et Ali arrêté,

les policiers tentent de découvrir sa provenance. Selon l'enquête, elle aurait été retrouvée

à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan près de la ville de Quetta suite à un tremblement

de terre. La momie est déplacée au musée national du Pakistan, où une conférence

de presse annonce qu'il s'agit de la princesse perse Rhodogune, fille de Xerxès I, et qu'elle

daterait de 600 ans avant notre ère. La momie est considérée comme une découverte archéologique

majeure car aucune sépulture royale n'a jamais été trouvée dans les environs de

Persepolis, la capitale du Roi Xerxès. Plus que ça encore, la momification est un procédé

jamais découvert en Perse jusqu'à présent. Du coup on y va à fond sur les spéculations

: s'agit-il d'une princesse égyptienne qui aurait épousé un prince perse? Ou s'agit-il

vraiment de la fille de Xerxès qui pour une raison inconnue aurait été enterrée selon

les rites égyptiens? Rapidement, un débat éclate entre l'Iran et le Pakistan concernant

la propriété légitime de la momie. L'iran oppose que la momie appartient à la famille

royale perse et doit donc lui revenir alors que le pakistan fait savoir que la momie a

été retrouvée sur un territoire 100% pakistanais et restera donc dans le pays.

Alors que la presse, qui s'est emparé de l'histoire, demande l'avis d'un spécialiste

du Metropolitan museum of Art de New York, ce dernier remarque que la momie ressemble

beaucoup à 4 photographies qu'il avait reçu d'un contact pakistanais quelques

mois auparavant. Mais il avait directement pensé qu'il s'agissait

d'une fraude en s'apercevant que les inscriptions sur la momie comportaient des erreurs. Du

coup, il avait coupé tout lien avec ce contact. Résultat de l'affaire : Il donne cette

documentation aux autorités fédérales, qui transmet la patate chaude à Interpol

afin de poursuivre l'enquête. En parallèle, les chercheurs du musée national

du Pakistan commencent leur analyse de la momie et de son cercueil. Les doutes concernant

son authenticité apparaissent assez vite. Le sarcophage daterait de 250 ans, ce qui

n'est certes pas moderne mais n'a rien à voir avec l'antiquité. Les inscriptions

en ancien Perse présentes sur le pectoral en or comportent plusieurs erreurs grammaticales

et seul le nom grec de la princesse est mentionné, au lieu de son nom perse.

Bon, ça part déjà vachement mal...mais on se concentre ensuite sur le corps lui même

! Les analyses révèlent que tous ses organes internes ont été enlevés et remplacés par une substance poudreuse. C'est en fait un mélange de bicarbonate de soude et de

sel, afin d'assécher le cadavre. Le corps et les cheveux ont aussi été blanchi. L'autopsie

révèle qu'il s'agit d'une jeune femme d'entre 21 et 25 ans, probablement morte

en 1996. Pas du tout une momie vieille de 2600 ans.

Plus troublant, elle serait morte d'une fracture du cou. Il est difficile de savoir

si l'origine de la fracture est volontaire ou accidentelle mais la police Pakistanaise

ouvre alors une enquête pour meurtre! L'année qui suit, des rumeurs circulent

sur deux mommies similaires qui ont été vendues sur le marché noir international.

Les ressources, le nombre de personne, le temps, les connaissances et l'organisation

nécessaire pour fabriquer une momie et un sarcophage aussi élaborés sont particulièrement

inquiétants et suggèrent une entreprise de vaste ampleur. Mais surtout une question

demeure: comment se sont ils procurés les corps?

Le thèse du meurtre est la plus plausible car la momification doit avoir lieu dans les

24h suivant la mort du sujet… mais un trafic de cadavre élaboré n'est pas non plus

exclu. A ce jour, la victime n'a toujours pas été

identifiée et son histoire semble être totalement tombée dans l'oubli. Il faut croire que

l'histoire de la princesse Rhodugune intéresse bien plus la presse que le possible meurtre

d'une inconnue...Et voilà les amis, c'est la fin de cet épisode et de ces histoires

absolument incroyables mais vraies, ce qui est paradoxal pour des histoires fausses à

la base ! On voit en tout cas que le travail d'enquête paie souvent et ça nous permet

de prendre conscience qu'il faut être vigilant sur tout ce que l'on trouve sur internet

et ailleurs. Merci à Ln au carré pour la préparation de cette émission, merci à


5 fraudes archéologiques - Nota Bene (2) 5 archäologische Betrügereien - Nota Bene (2) 5 archaeological frauds - Nota Bene (2) 고고학적 사기 5가지 - Nota Bene (2) 5 archeologische fraudes - Nota Bene (2) 5 oszustw archeologicznych - Nota Bene (2) 5 археологических махинаций - Nota Bene (2) 5 arkeologiska bedrägerier - Nota Bene (2) 5 个考古骗局 - Nota Bene (2)

de cette collection, on peut clairement voir des coups de couteaux. Dans son livre, Johann av denna samling kan vi tydligt se sticksår. I sin bok, Johann

présente différentes théories concernant l'origine de ces pierres. Bien qu'il discute

de la possibilité qu'il s'agisse de fossiles ou de créations faites par des païens préhistoriques,

sa théorie favorite est qu'il s'agit de créations capricieuses divine, les coups

de couteaux visibles étant ceux de Dieu lui-même. J'avoue, il s'enflamme un peu le gars…

Malheureusement pour lui, des rumeurs commencent à circuler dans la région : il s'agirait

d'une supercherie perpétrée par deux de ses collègues. Totalement aveuglé par ses

préjugés, il mentionne cette possibilité dans son livre mais pense qu'il est impossible

qu'il puisse s'agir d'une farce vu la quantité de pierres trouvées. Effectivement,

qui prendrait le temps et l'énergie de sculpter des centaines de pierres juste pour lui faire

une farce? Il semble évident que Beringer avait lui-même consacré beaucoup trop d'énergie

dans ce projet pour envisager sérieusement une fraude. Il suggère donc que des collègues

auraient pu faire circuler cette rumeur pour le discréditer.

Selon la légende, son livre vient de sortir lorsqu'il découvre une nouvelle pierre...mais

là….c'est son propre nom qui est gravé dessus. Pas de bol, les rumeurs étaient vraies

! Toujours selon la légende, il se serait précipité en ville pour récupérer les

copies de son livre avant d'être complètement déshonoré. Beringer serait alors mort peu

de temps après, discrédité et ruiné.

Si je parle au conditionnel, c'est que cette version populaire de l'histoire sert de

conte dont la morale serait de nous mettre en garde sur les dangers de poursuivre des

hypothèses non étayées sur sa simple “conviction”. La réalité en revanche, elle est bien différente!

Beringer a vécu encore 14 longues années et écrit deux bouquins… et a même pu découvrir

les perpétrateurs de la farce! Roderick et Von Eckhart sont deux collègues

de Beringer qui n'appréciaient pas beaucoup ses petits airs supérieurs. Ils décident

donc de sculpter des centaines de fragments de calcaires et de les cacher dans un endroit

où ils savent que Beringer ou ses employés vont souvent pour “chasser” le fossile.

L'ampleur de la fraude est en réalité titanesque puisqu'on estime que plus de

1000 fragments ont été sculptés pour être cachés par Roderick et Von Eckhart. Il se

sont peut-être rendu compte que la blague allait un peu trop loin lorsqu'ils ont entendu

parler du projet de livre, mais il était déjà trop tard. Lorsque Beringer comprend

ce qu'il s'est passé, il intente un procès à ses deux collègues! Le procès qui a lieu

en 1726 détruit complètement la réputation des deux farceurs. Eckhart meurt 4 ans plus

tard et Roderick est forcé de quitter la ville, complètement déshonoré.

Une sorte de deuxième conte dont la morale se rapproche de celle de l'arroseur arrosé.

Deux histoires pour le prix d'une, que demande le peuple ?

En 2003, le musée de Bolton présente son nouvel achat, une statue en albatre représentant

une princesse égyptienne datant du règne du pharaon Akhenaton. La statue représenterait

une des filles du pharaon et de la reine Nefertiti et a été acheté pour 440 000 livres à

un vieux monsieur ne connaissant pas la valeur de cette dernière.

Le type a gagné au loto quoi…

Ce dernier avait approché le musée en expliquant que cet artefact appartenait à sa famille

depuis une centaine d'année et qu'il pensait l'utiliser comme décoration pour

son jardin.

Doublement un coup de bol...hésitez pas à vérifier vos jardins et vos greniers après

vos épisodes, on sait jamais…Enfin...si vous avez un jardin ou un grenier...

Après l'expertise du British museum pour s'assurer de l'authenticité de la pièce,

le musée de Bolton présente fièrement cette nouvelle acquisition au public. Seule une

autre statue du même style est connue et se trouve au Louvre, mais elle est sculpté

dans du grès rouge. Le musée pense donc vraiment avoir fait une très bonne bonne

affaire. Jusqu'en 2006.. parce que c'était trop

beau pour être vrai… Cette année-là, le même vieil homme, répondant

au nom de Greenhalgh, tente de vendre des frises Assyriennes qui attirent l'attention

de l'unité des arts et antiquités de Scotland Yard. Il est alors révélé que la famille

Greenhalgh est une équipe de faussaires active depuis les années 80 et dont la particularité

est la diversité des faux créés. Le fils, Shaun, est un artiste accompli qui s'occupe

de créer les faux. Et le type est un véritable caméléon de

l'art : il était capable de s'improviser sculpteur de granite égyptien le lundi, sculpteur

impressionniste le mardi et aquarelliste américain le mercredi.

Sa mère s'occupait du téléphone tandis que son père se chargeait en général de

la vente, la plupart du temps en jouant sur son âge et son apparente fragilité pour

faire croire à sa bonne foi. Ils vendaient en général à des collectionneurs des oeuvres

beaucoup moins prestigieuses, ce qui explique qu'ils ont pu opérer aussi longtemps.

Mais il faut croire qu'au bout d'un moment ils se sont montré trop ambitieux et ont

signé leur propre perte! Pourtant, ils n'ont jamais dépensé l'argent qu'ils ont acquis

grâce à leur activité de faussaires. Shaun a été condamné à 4 ans de prison

et a utilisé ce temps pour écrire un livre afin d'expliquer sa propre version de l'affaire.

Il y explique comment il est tombé dans le métier de faussaire un peu par hasard. Souvent

par ennui, il copiait des oeuvres qu'il vendait comme des hommages à des marchands

d'art du coin. Au début des années 80, il vend ainsi un scribe Egyptien en calcaire

et apprend deux ans plus tard que le marchand d'art l'a revendu comme un original. C'est

ainsi qu'une collaboration se met en place pendant une dizaine d'année, le marchand

d'art lui commandant des copies qu'il se charge de “valider” et de vendre comme

d'authentique oeuvre d'art. Suite à un différend, Shaun commence à se débrouiller

seul. Son mode opératoire est alors le même que lors de la capture de sa famille: feindre

l'ignorance sur la valeur de la pièce et prétendre qu'il s'agit d'un héritage

familial. Et c'est plutôt malin comme approche parce

que ça donne clairement l'envie à l'acheteur de “découvrir un trésor perdu” et en

même temps ça permet aussi qu'ils soient moins vigilants et moins regardant sur la

pièce. Finalement dans son livre, il révèle qu'il

est le peintre du tableau controversé “la bella principessa” qu'il aurait peint

dans les années 70 avant son activité de faussaire et vendu comme “hommage”. Il

prétend qu'il aurait été très surpris de découvrir des années après que le tableau

était attribué à Léonard de Vinci. Bien que l'attribution de ce tableau est encore

contestée aujourd'hui, la plupart des spécialistes n'ont pas pris très au sérieux la déclaration

de Shaun. Aujourd'hui, Shaun apparaît à la télévision

pour faire connaître ses dons, par exemple dans le mini-documentaire Handmade in Bolton

dans laquelle il réalise 4 objets en utilisant le matériel et les méthodes anciennes devant

la caméra. Même s'il a tenté de se faire mousser

avec Léonard de Vinci, on pourra pas lui retirer qu'il a du talent en tout cas. Il

y a un énorme fantasme sur ce que l'on peut acheter au marché noir. Et honnêtement

moi même je le sais pas vraiment. Mais quand je pense à tous ces films que j'ai pu regarder,

je pense tout de suite à des tanks, des armes, de la drogue ou des objets d'arts très

rares… Et s'il y a des chances qu'une partie de ce que je viens d'énoncer soit

effectivement en vente sur le marché noir, je ne me doutais pas qu'on y trouverait...des

momies…

En octobre 2000, une momie perse est à vendre sur le marché noir pour la modique somme

de 11 millions de dollars. La police pakistanaise reçoit un tuyau qui indique qu'un certain

Ali Akbar, résident au pakistan, est le vendeur. Une fois la momie confisquée et Ali arrêté,

les policiers tentent de découvrir sa provenance. Selon l'enquête, elle aurait été retrouvée

à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan près de la ville de Quetta suite à un tremblement

de terre. La momie est déplacée au musée national du Pakistan, où une conférence

de presse annonce qu'il s'agit de la princesse perse Rhodogune, fille de Xerxès I, et qu'elle

daterait de 600 ans avant notre ère. La momie est considérée comme une découverte archéologique

majeure car aucune sépulture royale n'a jamais été trouvée dans les environs de

Persepolis, la capitale du Roi Xerxès. Plus que ça encore, la momification est un procédé

jamais découvert en Perse jusqu'à présent. Du coup on y va à fond sur les spéculations

: s'agit-il d'une princesse égyptienne qui aurait épousé un prince perse? Ou s'agit-il

vraiment de la fille de Xerxès qui pour une raison inconnue aurait été enterrée selon

les rites égyptiens? Rapidement, un débat éclate entre l'Iran et le Pakistan concernant

la propriété légitime de la momie. L'iran oppose que la momie appartient à la famille

royale perse et doit donc lui revenir alors que le pakistan fait savoir que la momie a

été retrouvée sur un territoire 100% pakistanais et restera donc dans le pays.

Alors que la presse, qui s'est emparé de l'histoire, demande l'avis d'un spécialiste

du Metropolitan museum of Art de New York, ce dernier remarque que la momie ressemble

beaucoup à 4 photographies qu'il avait reçu d'un contact pakistanais quelques

mois auparavant. Mais il avait directement pensé qu'il s'agissait

d'une fraude en s'apercevant que les inscriptions sur la momie comportaient des erreurs. Du

coup, il avait coupé tout lien avec ce contact. Résultat de l'affaire : Il donne cette

documentation aux autorités fédérales, qui transmet la patate chaude à Interpol

afin de poursuivre l'enquête. En parallèle, les chercheurs du musée national

du Pakistan commencent leur analyse de la momie et de son cercueil. Les doutes concernant

son authenticité apparaissent assez vite. Le sarcophage daterait de 250 ans, ce qui

n'est certes pas moderne mais n'a rien à voir avec l'antiquité. Les inscriptions

en ancien Perse présentes sur le pectoral en or comportent plusieurs erreurs grammaticales

et seul le nom grec de la princesse est mentionné, au lieu de son nom perse.

Bon, ça part déjà vachement mal...mais on se concentre ensuite sur le corps lui même

! Les analyses révèlent que tous ses organes internes ont été enlevés et remplacés par une substance poudreuse. C'est en fait un mélange de bicarbonate de soude et de

sel, afin d'assécher le cadavre. Le corps et les cheveux ont aussi été blanchi. L'autopsie

révèle qu'il s'agit d'une jeune femme d'entre 21 et 25 ans, probablement morte

en 1996. Pas du tout une momie vieille de 2600 ans.

Plus troublant, elle serait morte d'une fracture du cou. Il est difficile de savoir

si l'origine de la fracture est volontaire ou accidentelle mais la police Pakistanaise

ouvre alors une enquête pour meurtre! L'année qui suit, des rumeurs circulent

sur deux mommies similaires qui ont été vendues sur le marché noir international.

Les ressources, le nombre de personne, le temps, les connaissances et l'organisation

nécessaire pour fabriquer une momie et un sarcophage aussi élaborés sont particulièrement

inquiétants et suggèrent une entreprise de vaste ampleur. Mais surtout une question

demeure: comment se sont ils procurés les corps?

Le thèse du meurtre est la plus plausible car la momification doit avoir lieu dans les

24h suivant la mort du sujet… mais un trafic de cadavre élaboré n'est pas non plus

exclu. A ce jour, la victime n'a toujours pas été

identifiée et son histoire semble être totalement tombée dans l'oubli. Il faut croire que

l'histoire de la princesse Rhodugune intéresse bien plus la presse que le possible meurtre

d'une inconnue...Et voilà les amis, c'est la fin de cet épisode et de ces histoires

absolument incroyables mais vraies, ce qui est paradoxal pour des histoires fausses à

la base ! On voit en tout cas que le travail d'enquête paie souvent et ça nous permet

de prendre conscience qu'il faut être vigilant sur tout ce que l'on trouve sur internet

et ailleurs. Merci à Ln au carré pour la préparation de cette émission, merci à