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Ted Talk en français, 35c. Citoyens du (nouveau) monde. Michel Venne. Partie 3/3.

35c. Citoyens du (nouveau) monde. Michel Venne. Partie 3/3.

{Vidéo : 13:55}

Nous avons vécu, cette année, une crise.

Et je pense que si on peut comprendre l'évolution de ce monde à travers une analyse de cette crise. On a vécu ce Printemps québécois [2], qui a démarré avec une contestation d'une décision administrative de hausser les droits de scolarité. Et on a eu 350 000 jeunes qui ont fait la grève de leur cégep [3] et de leur université. Il y en 200 000 dans la rue, le 22 mars, qui sont venus dire au gouvernement : « Il y a quelque chose qui cloche dans cette politique-là ».

Et ce qu'il y avait de fondamentalement important dans leur revendication, c'est qu'ils la faisaient, comme je viens de le dire au sujet de ce nouveau monde que j'espère, ils le faisaient au nom de l'égalité des chances par l'accès à l'éducation.

C'était leur revendication fondamentale.

Ce printemps québécois s'est doublé d'autre chose.

Vous avez à l'écran la photographie de la manifestation du Jour de la Terre [4], le 22 avril, au cours de laquelle près de 300 000 personnes se sont rassemblées à Montréal, et il y a eu des manifestions à peu près partout au Québec. Et la manifestation s'est terminée, comme vous pouvez le voir, avec le dessin d'une main.

C'était une main tendue.

C'était un coup de main qu'on voulait donner à la société. Et à travers les revendications du Jour de la Terre, bien entendu, on (ne) parlait pas de droits de scolarité, bien qu'il y avait beaucoup d'étudiants dans cette marche, mais on parlait aussi de l'importance de reprendre le contrôle sur nos ressources naturelles, de veiller à ce que le développement de nos ressources serve le Québec.

Ça a été aussi, ce Printemps québécois, l'apparition d'une génération qui est en marche et qui nous dit : « Nous voyons la société de demain différemment de ce que vous voyez, vous, aujourd'hui.

» Malheureusement, il y a eu un refus d'entendre de la part du gouvernement, et ce refus d'entendre, qu'est-ce qu'il a fait ? Il a entraîné le désordre, et le désordre a entraîné des formes de répression, et la répression, elle a entraîné une riposte et des tensions que nous vivons encore aujourd'hui.

Lorsque l'on n'écoute pas ces jeunes, lorsqu'on leur nie la participation, le droit de participer comme citoyens au débat public, et qu'on leur dit : « Votre place est sur les bancs d'école », lorsque… lorsque, on prétend, comme gouvernement, pouvoir décider seul, lorsqu'on n'écoute pas la population, parce que les étudiants sont allés chercher aussi l'appui d'autres générations, on provoque des tensions.

C'est ce que nous avons vécu.

On a, en fait, assisté au choc entre deux mondes : l'ancien, où on considère la politique et le pouvoir de manière centralisée, du haut vers le bas, dans lequel, aussi, on cultive les inégalités, dans lequel on cultive le succès individuel, et au détriment, souvent, du succès de la collectivité.

On a répondu à la force par la dérision.

On y a répondu par un peu de désinvolture, qui désarme, parfois. On y a répondu par l'art -- on a là un orchestre qui a été formé pour la circonstance, et il (n')est pas étonnant que l'art ait été présent dans cet épisode citoyen d'importance.

Parce que la culture, c'est un facteur de cohésion sociale, parce que la culture, elle est porteuse d'identité et d'enracinement, la culture, elle est politique.

La culture, c'est un catalyseur de créativité, de richesse. La culture, elle est structurante pour nos territoires.

Je termine en vous parlant de ma fille.

Je vous présente ma fille, Béatrice. Ma fille et moi, on a beaucoup discuté pendant le conflit étudiant. Ma fille a 18 ans. Elle a commencé le cégep cette année. Elle s'était engagée dans l'association étudiante ne savant… ne sachant pas ce qui lui pendait au bout du nez, et elle a vécu une année absolument, euh ... je pense qu'on peut dire « extraordinaire », dans tous les sens du terme.

Et forcément, lorsqu'elle revenait à la maison, on échangeait beaucoup là-dessus, sur ce sujet-là, sur le conflit.

Et à la fin du conflit, il y a un photographe du Devoir, Jacques Nadeau, qui a eu l'amabilité de me prêter les photos du conflit que je vous ai présentées aujourd'hui, et qui a publié un livre. Il avait lancé un appel aux gens qui voulaient lui écrire un texte, et ma fille et moi, on a écrit un dialogue. Je ne vous le lirai pas au complet, évidemment… parce que… ce dialogue-là commençait par : « J'ai entendu ta colère, et j'ai vu que tu t'es radicalisée. » Et elle m'explique pourquoi elle s'est radicalisée.

Elle s'est radicalisée parce que, elle était choquée.

Elle me dit : « J'ai vu, j'ai entendu le mépris, la répression. J'ai aussi constaté que… à quel point il était difficile, pour une grande partie de la population, mais aussi pour le gouvernement, de simplement envisager de poursuivre la discussion avec nous.

On a continué, donc, cette réflexion-là, et un jour, j'ai expliqué à ma fille le sens du mot « convaincre ».

Je lui ai expliqué que lorsqu'on réussi à convaincre quelqu'un de son idée, c'est parce que cette idée-là est devenue l'idée de cette personne-là aussi. Ça veut dire que, on a vaincu ensemble. La solution nous devient commune. Or, je lui disais, ça veut donc dire, convaincre, « vaincre ensemble ». Et elle me dit : « Comment papa ? Comment mon cher père, pouvons-nous vaincre ensemble, lorsque, un gouvernement refuse non seulement de nous parler, mais de nous écouter ? Comment on peut vaincre ensemble avec une population qui nous qualifie d'enfants-rois ? » Je lui ai répondu : « Pour vaincre ensemble, il faut continuer à s'engager, comme tu le fais, comme je le fais, moi aussi, différemment mais sûrement. » Elle me répond : « Il faut écouter, aussi, mon cher père. Il faut, je crois, et c'est une des choses que j'ai apprises au fil de la lutte, ne jamais se laisser tomber dans un dogmatisme qui nous perd, dans un sens comme dans l'autre.

Il faut relativiser ce que l'on croit savoir.

J'espère que nous arriverons aussi à arrêter de marginaliser ce qui, justement, est parfois perçu comme radical, et que nous commencerons à croire en ce qui semble une utopie. » Je lui ai laissé le dernier mot. Je n'avais rien à ajouter. C'est la leçon du Printemps québécois. Il faut recommencer à penser qu'une utopie est possible, que le monde peut changer, qu'un nouveau monde peut apparaître.

Ce nouveau monde va dépendre beaucoup de la façon dont nous, citoyens, voudront l'influencer.

Merci.

(Applaudissements)

35c. Citoyens du (nouveau) monde. Michel Venne. Partie 3/3. 35c. Bürger der (neuen) Welt. Michel Venne. Teil 3/3. 35c. Citizens of the (new) world. Michel Venne. Part 3/3. 35c. Ciudadanos del (nuevo) mundo. Michel Venne. Parte 3/3. 35c.新しい)世界の市民たちミシェル・ヴェンヌパート3/3 35c. (새로운) 세계의 시민들. 미셸 벤느. 파트 3/3. 35c. Burgers van de (nieuwe) wereld. Michel Venne. Deel 3/3. 35c. Obywatele (nowego) świata. Michel Venne. Część 3/3. 35c. Cidadãos do (novo) mundo. Michel Venne. Parte 3/3. 35c. Граждане (нового) мира. Мишель Венне. Часть 3/3. 35c. Medborgare i den (nya) världen. Michel Venne. Del 3/3. 35c. (Yeni) dünyanın vatandaşları. Michel Venne. Bölüm 3/3. 35c. Громадяни (нового) світу. Мішель Венне. Частина 3/3. 35c。 (新)世界的公民。迈克尔·文纳.第 3/3 部分。

{Vidéo : 13:55}

Nous avons vécu, cette année, une crise. We have experienced a crisis this year.

Et je pense que si on peut comprendre l'évolution de ce monde à travers une analyse de cette crise. And I think that if we can understand the evolution of this world through an analysis of this crisis. On a vécu ce Printemps québécois [2], qui a démarré avec une contestation d'une décision administrative de hausser les droits de scolarité. We experienced this Quebec Spring [2], which started with a challenge to an administrative decision to increase tuition fees. Et on a eu 350 000 jeunes qui ont fait la grève de leur cégep [3] et de leur université. And we had 350,000 young people who went on strike at their CEGEP [3] and their university. И у нас было 350 000 молодых людей, которые объявили забастовку в своем CEGEP [3] и своем университете. Il y en 200 000 dans la rue, le 22 mars, qui sont venus dire au gouvernement : « Il y a quelque chose qui cloche dans cette politique-là ». There were 200,000 in the street on March 22 who came to tell the government: "There is something wrong with this policy".

Et ce qu'il y avait de fondamentalement important dans leur revendication, c'est qu'ils la faisaient, comme je viens de le dire au sujet de ce nouveau monde que j'espère, ils le faisaient au nom de l'égalité des chances par l'accès à l'éducation. And what was fundamentally important about their claim was that they were doing it, as I just said about this new world that I hope they were doing in the name of equal rights. opportunities through access to education.

C'était leur revendication fondamentale. It was their fundamental demand.

Ce printemps québécois s'est doublé d'autre chose. This Quebec spring has doubled with something else.

Vous avez à l'écran la photographie de la manifestation du Jour de la Terre [4], le 22 avril, au cours de laquelle près de 300 000 personnes se sont rassemblées à Montréal, et il y a eu des manifestions à peu près partout au Québec. You have on screen the photograph of the Earth Day demonstration [4] on April 22, during which nearly 300,000 people gathered in Montreal, and there were demonstrations almost everywhere. in Quebec. Et la manifestation s'est terminée, comme vous pouvez le voir, avec le dessin d'une main. And the demonstration ended, as you can see, with the drawing of a hand.

C'était une main tendue. It was an outstretched hand.

C'était un coup de main qu'on voulait donner à la société. It was a helping hand that we wanted to give to society. Et à travers les revendications du Jour de la Terre, bien entendu, on (ne) parlait pas de droits de scolarité, bien qu'il y avait beaucoup d'étudiants dans cette marche, mais on parlait aussi de l'importance de reprendre le contrôle sur nos ressources naturelles, de veiller à ce que le développement de nos ressources serve le Québec. And through the Earth Day demands, of course, there was no talk of tuition fees, although there were a lot of students in this march, but there was also talk of the importance of getting back to school. control over our natural resources, to ensure that the development of our resources serves Quebec.

Ça a été aussi, ce Printemps québécois, l'apparition d'une génération qui est en marche et qui nous dit : « Nous voyons la société de demain différemment de ce que vous voyez, vous, aujourd'hui. This Quebec Spring was also the appearance of a generation that is on the move and that tells us: “We see tomorrow's society differently from what you see today.

» Malheureusement, il y a eu un refus d'entendre de la part du gouvernement, et ce refus d'entendre, qu'est-ce qu'il a fait ? Unfortunately, there was a refusal to hear from the government, and this refusal to hear, what did it do? Il a entraîné le désordre, et le désordre a entraîné des formes de répression, et la répression, elle a entraîné une riposte et des tensions que nous vivons encore aujourd'hui. It brought about disorder, and disorder brought about forms of repression, and repression, it brought about a response and tensions that we still experience today.

Lorsque l'on n'écoute pas ces jeunes, lorsqu'on leur nie la participation, le droit de participer comme citoyens au débat public, et qu'on leur dit : « Votre place est sur les bancs d'école », lorsque… lorsque, on prétend, comme gouvernement, pouvoir décider seul, lorsqu'on n'écoute pas la population, parce que les étudiants sont allés chercher aussi l'appui d'autres générations, on provoque des tensions. When we do not listen to these young people, when we deny their participation, the right to participate as citizens in public debate, and when we say to them: "Your place is on the school benches", when ... when, as a government, we claim to be able to decide alone, when we do not listen to the population, because the students have also sought the support of other generations, we cause tensions.

C'est ce que nous avons vécu. This is what we experienced.

On a, en fait, assisté au choc entre deux mondes : l'ancien, où on considère la politique et le pouvoir de manière centralisée, du haut vers le bas, dans lequel, aussi, on cultive les inégalités, dans lequel on cultive le succès individuel, et au détriment, souvent, du succès de la collectivité. We have, in fact, witnessed the clash between two worlds: the old, where politics and power are considered in a centralized way, from top to bottom, in which, too, we cultivate inequalities, in which we cultivate individual success, often to the detriment of collective success.

On a répondu à la force par la dérision. We responded to force with derision.

On y a répondu par un peu de désinvolture, qui désarme, parfois. We responded with a little casualness, which sometimes disarms. On y a répondu par l'art -- on a là un orchestre qui a été formé pour la circonstance, et il (n')est pas étonnant que l'art ait été présent dans cet épisode citoyen d'importance. We responded with art - here we have an orchestra that was formed for the occasion, and it (is) not surprising that art was present in this important citizen episode.

Parce que la culture, c'est un facteur de cohésion sociale, parce que la culture, elle est porteuse d'identité et d'enracinement, la culture, elle est politique. Because culture is a factor of social cohesion, because culture is the bearer of identity and roots, culture is political.

La culture, c'est un catalyseur de créativité, de richesse. Culture is a catalyst for creativity and wealth. La culture, elle est structurante pour nos territoires. Culture is structuring for our territories.

Je termine en vous parlant de ma fille. I'll end by telling you about my daughter.

Je vous présente ma fille, Béatrice. I present to you my daughter, Béatrice. Ma fille et moi, on a beaucoup discuté pendant le conflit étudiant. My daughter and I talked a lot during the student conflict. Ma fille a 18 ans. My daughter is 18 years old. Elle a commencé le cégep cette année. She started CEGEP this year. Elle s'était engagée dans l'association étudiante  ne savant… ne sachant pas ce qui lui pendait au bout du nez, et elle a vécu une année absolument, euh ... je pense qu'on peut dire « extraordinaire », dans tous les sens du terme. She was involved in the student association not knowing ... not knowing what was hanging on her nose, and she lived a year absolutely, uh ... I think we can say "extraordinary", in all the meanings of the term.

Et forcément, lorsqu'elle revenait à la maison, on échangeait beaucoup là-dessus, sur ce sujet-là, sur le conflit. And inevitably, when she came home, we talked a lot about it, about this subject, about the conflict.

Et à la fin du conflit, il y a un photographe du Devoir, Jacques Nadeau, qui a eu l'amabilité de me prêter les photos du conflit que je vous ai présentées aujourd'hui, et qui a publié un livre. And at the end of the conflict, there was a photographer from Le Devoir, Jacques Nadeau, who was kind enough to lend me the photos of the conflict that I presented to you today, and who published a book. Il avait lancé un appel aux gens qui voulaient lui écrire un texte, et ma fille et moi, on a écrit un dialogue. He appealed to people who wanted to write him a text, and my daughter and I wrote a dialogue. Je ne vous le lirai pas au complet, évidemment… parce que… ce dialogue-là commençait par : « J'ai entendu ta colère, et j'ai vu que tu t'es radicalisée. I won't read it to you completely, of course… because… that dialogue began with: “I heard your anger, and I saw that you became radicalized. » Et elle m'explique pourquoi elle s'est radicalisée. And she explains to me why she became radicalized.

Elle s'est radicalisée parce que, elle était choquée. She became radicalized because she was shocked.

Elle me dit : « J'ai vu, j'ai entendu le mépris, la répression. She said to me: “I saw, I heard the contempt, the repression. J'ai aussi constaté que… à quel point il était difficile, pour une grande partie de la population, mais aussi pour le gouvernement, de simplement envisager de poursuivre la discussion avec nous. I also found that...how difficult it was for a lot of people, but also for the government, to even consider continuing the discussion with us.

On a continué, donc, cette réflexion-là, et un jour, j'ai expliqué à ma fille le sens du mot « convaincre ». We continued, therefore, this reflection, and one day, I explained to my daughter the meaning of the word “convince”. Мы продолжили, таким образом, это размышление, и однажды я объяснил своей дочери значение слова «убедить».

Je lui ai expliqué que lorsqu'on réussi à convaincre quelqu'un de son idée, c'est parce que cette idée-là est devenue l'idée de cette personne-là aussi. I explained to him that when you manage to convince someone of your idea, it's because that idea has become that person's idea too. Ça veut dire que, on a vaincu ensemble. It means that we won together. La solution nous devient commune. The solution becomes common to us. Решение становится общим для нас. Or, je lui disais, ça veut donc dire, convaincre, « vaincre ensemble ». However, I said to him, that means, to convince, to “conquer together”. Et elle me dit : « Comment papa ? And she said to me: “How daddy? Comment mon cher père, pouvons-nous vaincre ensemble, lorsque, un gouvernement refuse non seulement de nous parler, mais de nous écouter ? How, my dear father, can we overcome together, when a government refuses not only to speak to us, but to listen to us? Comment on peut vaincre ensemble avec une population qui nous qualifie d'enfants-rois ? How can we win together with a population that qualifies us as child-kings? » Je lui ai répondu : « Pour vaincre ensemble, il faut continuer à s'engager, comme tu le fais, comme je le fais, moi aussi, différemment mais sûrement. I replied: "To overcome together, we must continue to commit, as you do, as I do, too, differently but surely." Я ответил: «Чтобы преодолеть вместе, мы должны продолжать совершать, как вы, как и я, по-разному, но верно». » Elle me répond : « Il faut écouter, aussi, mon cher père. She replies: “You have to listen, too, my dear father. Il faut, je crois, et c'est une des choses que j'ai apprises au fil de la lutte, ne jamais se laisser tomber dans un dogmatisme qui nous perd, dans un sens comme dans l'autre. It is necessary, I believe, and this is one of the things that I have learned over the course of the struggle, never to let oneself fall into a dogmatism which destroys us, in one direction or the other. Я считаю необходимым, и это одна из вещей, которые я усвоил в ходе борьбы, никогда не позволять себе впадать в догматизм, который разрушает нас в том или ином направлении.

Il faut relativiser ce que l'on croit savoir. We must put into perspective what we think we know. Вы должны сделать относительным то, что, как вам кажется, вы знаете.

J'espère que nous arriverons aussi à arrêter de marginaliser ce qui, justement, est parfois perçu comme radical, et que nous commencerons à croire en ce qui semble une utopie. I hope that we will also manage to stop marginalizing what is sometimes perceived as radical, and that we will begin to believe in what seems like a utopia. Я надеюсь, что нам также удастся перестать маргинализировать то, что иногда воспринимается как радикальное, и мы начнем верить в то, что кажется утопией. » Je lui ai laissé le dernier mot. I gave him the last word. Je n'avais rien à ajouter. I had nothing to add. C'est la leçon du Printemps québécois. This is the lesson of the Quebec Spring. Il faut recommencer à penser qu'une utopie est possible, que le monde peut changer, qu'un nouveau monde peut apparaître. We have to start thinking again that a utopia is possible, that the world can change, that a new world can appear.

Ce nouveau monde va dépendre beaucoup de la façon dont nous, citoyens, voudront l'influencer. This new world will depend a lot on how we, citizens, want to influence it.

Merci.

(Applaudissements)