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Ted Talk en français, 24. Quel futur pour le métier de journaliste? Christine Ockrent at TEDxParis 201

24. Quel futur pour le métier de journaliste? Christine Ockrent at TEDxParis 201

(Applaudissements)

Merci.

Bonjour ! Il y en a plein que je connais dans la salle, donc je suis très intimidée. Bonjour ! Je suis très heureuse d'être parmi vous.

Avant-hier soir, j'avais la chance, à Davos, de bavarder avec James Cameron.

Il me dit à un moment donné : « Tu as l'air préoccupée. » J'ai dit : « "Oui, je cherche une idée pour TEDx. » « TEDx ? Lucky you ! Tu vas participer à TEDx. » Il a dit : « Une idée simple : tu parles de moi ! » (Rires) Ok.

Donc je vais commencer avec James Cameron. Donc James Cameron va rester dans l'histoire comme le réalisateur qui aura, en termes purement financiers en tout cas, réalisé les plus gros films de l'histoire du cinéma à ce jour : Titanic, dont le moins que l'on puisse dire est qu'on connaissait l'histoire et surtout la fin, et Avatar, dont personne ne parle de l'histoire, et parle uniquement des prouesses technologiques.

Et tout à coup, je me suis dit que, au fond, à chaque rebond, à chaque sursaut de la technologie, correspond toujours une utopie.

Il y a eu l'utopie, à l'époque de Gutenberg. L'idée est toujours la même : on va détruire l'ordre ancien, on va en créer un nouveau, qui sera forcément meilleur, meilleur pour l'humanité.

On y a même pensé quand on a introduit les pigeons voyageurs.

Vous n'étiez pas nés, moi non … (plus), même moi. Et on pensait que ça allait empêcher les guerres. Eh bien, au fond, il me semble que l'utopie qui nous réunit aujourd'hui, pour que, d'une certaine manière, vous, nous (la) la nourrissions, c'est l'utopie de l'information.

Au fond, l'information, c'est l'utopie contemporaine, l'utopie selon laquelle tout le monde partage tout, tout le monde contribue à tout, tout le monde a accès et nourrit un savoir universel.

C'est une utopie troublante, pour un journaliste.

Moi, quand j'ai commencé dans le métier, on fonctionnait dans un système fermé, il y avait une aristocratie plus ou moins autoproclamée, celle des journalistes, il y avait au fond un mode de diffusion censitaire, c'est-à-dire que, à l'exception de la radio, en gros, avaient accès aux journaux et à la télévision tous ceux qui pouvaient la, le payer, l'info. Il (n')y avait pas vraiment encore de satellites, ou alors s'ils commençaient, c'était uniquement , euh, pour, euh, observer et répercuter ce qui se passe dans le monde riche, et pas du tout dans le monde pauvre. Et l'Occident était le seul émetteur d'info, c'était le seul filtre des infos, c'était la seule origine des infos.

Alors, de temps en temps, on allait voir ce qui se passait dans d'autres parties du monde, dans d'autres cultures, mais l'Occident avait le monopole de l'information.

Et regardez ce qui se passe aujourd'hui : aujourd'hui, encore une fois, dans un univers totalement bouleversé par les technologies, les modèles anciens se fracassent à grand bruit, à commencer par ceux de la presse écrite, sans que personne n'ait la moindre idée des modèles de rechange. Et j'étais très frappée d'entendre l'autre jour le co-fondateur de Facebook, Shawn, qui expliquait que Facebook, maintenant, c'est 400 millions de gens.

400 millions de gens qui partagent, non seulement énormément de choses qui, franchement, ont peu d'intérêt, « je suis en ce moment, TEDx, Espace Cardin, Michel Lévy-Provençal, formidable, etc.

» Bon. Ah non, Michel Lévy-Provençal est très intéressant, ce n'est pas ce que je voulais dire.

Mais en même temps, Shawn expliquait que cette communauté immense commence à éprouver le besoin de s'organiser.

C'est-à-dire que les gens se regroupent, évidemment par zone d'intérêt, donc par Facebook Connect, ils vont déjà créer, non pas un système de filtrage, mais un système de regroupement. Et il disait : « Ben, c'est très simple, on se rend compte que, il va falloir qu'on élise des leaders. » Alors, j'ai dit : « Mais non, c'est (ce n'est) pas possible, c'est exactement le contraire d'un système d'accès égalitaire, où tout le monde vaut chacun, et chacun est l'addition de tous, etc. » Il disait : « Non, à 400 millions, à partir du moment où les gens se regroupent par zone d'intérêt, il devient important qu'on s'organise. Donc, on va probablement, euh dans les mois, les semaines, peut-être les jours qui viennent, les nano-secondes qui viennent, parce qu'avec eux, on ne sait jamais ; on va s'organiser et on va suggérer qu'on élise des leaders en fonction des causes ou des sujets d'intérêt communs. Et comme ça, on pourra travailler comme des lobbys. Et au fond, on deviendra des lobbys. » Alors, tout ça, évidemment, est très américain, puisqu'il prenait l'exemple du contrôle des armes à feu, en disant : « Ben tu vois, c'est génial, parce qu'alors, ça veut dire qu'on va pouvoir être 150 millions de gens pour dire qu'il faut interdire les armes à feu. Et donc, votez pour le candidat "Machin" à telle élection puisque lui, il est pour l'interdiction des armes à feu. » Et, moi, ça m'a fait réfléchir sur mon métier, je sais qu'il y a pas mal de journalistes parmi nous. Au fond, cette notion que nous aurions perdu, la fonction que nous nous étions attribuée, qui était une fonction d'autorité, en fait, une fonction de sélection, de filtrage, de distribution, de hiérarchisation, d'édition, au sens propre du terme, de transmission ; c'est une fonction qui s'est diluée dans le monde de la Toile, et que la Toile va probablement reconstituer d'une manière ou d'une autre, parce que, il y aura toujours besoin d'une forme d'ordre, d'une forme de hiérarchisation, de critères partagés, et au fond, de communautés qui s'organiseront, non pas, non pas seulement en fonction de ce qui les intéresse, mais en fonction de ce qu'elles estiment comme étant important pour agir.

Et donc, ce sera non seulement une transformation, en tout cas dans nos pays démocratiques, bien évidemment, du processus politique ; mais aussi, peut-être une revalidation du rôle des journalistes, et d'autres, qui, dans nos sociétés, jusqu'ici étaient censés filtrer une certaine forme de savoir pour, en principe, mieux le répandre et mieux le partager.

Et je suis convaincue que l'on va voir très (très) vite, grâce à la Toile, aussi, de nouvelles formes de légitimation de (de) ces rôles-là.

Parce que l'idée, l'utopie, selon laquelle l'information est ouverte, libre, égale, quelle que soit la source qui émet, qui transmet et qui reçoit, ce n'est qu'une utopie.

Et donc, je vous laisse sur cette idée que la Toile va à son tour créer un besoin, que nous éprouvons déjà, parce qu'il n'y a rien de plus compliqué que le choix, et que le choix, et surtout dans nos sociétés démocratiques, c'est une question de confiance.

Et la clef, c'est la confiance que chacun d'entre nous peut -- dont chacun d'entre nous, peut investir tel ou tel relai ; et j'espère, en tout cas pour mon métier, que les journalistes continueront de faire partie de cette chaîne de confiance. Merci. (Applaudissements)

24. Quel futur pour le métier de journaliste? Christine Ockrent at TEDxParis 201 24. Welche Zukunft hat der Beruf des Journalisten? Christine Ockrent bei TEDxParis 201 24. What does the future hold for journalism? Christine Ockrent at TEDxParis 201 24. ¿Qué le depara el futuro al periodismo? Christine Ockrent en TEDxParis 201 24. آینده حرفه خبرنگاری چیست؟ کریستین اوکرنت در TEDxParis 201 24. Cosa riserva il futuro al giornalismo? Christine Ockrent al TEDxParis 201 24.ジャーナリズムの未来は?クリスティン・オークレント(TEDxParis 201にて 24. Wat heeft de toekomst in petto voor de journalistiek? Christine Ockrent bij TEDxParis 201 24. Jaka przyszłość czeka dziennikarstwo? Christine Ockrent na TEDxParis 201 24. O que é que o futuro reserva ao jornalismo? Christine Ockrent no TEDxParis 201 24. Что ждет журналистику в будущем? Кристин Окрент на TEDxParis 201 24. Hur ser framtiden ut för journalistiken? Christine Ockrent på TEDxParis 201 24.记者职业的未来是什么?克里斯汀·奥克伦特 (Christine Ockrent) 在 TEDxParis 201 上

(Applaudissements)

Merci.

Bonjour ! Il y en a plein que je connais dans la salle, donc je suis très intimidée. Es gibt viele, die ich im Raum kenne, also bin ich sehr eingeschüchtert. There are plenty of them I know in the room, so I'm very intimidated. Bonjour ! Je suis très heureuse d'être parmi vous. Hello ! I'm very happy to be here.

Avant-hier soir, j'avais la chance, à Davos, de bavarder avec James Cameron. I am very happy to be here.

Il me dit à un moment donné : « Tu as l'air préoccupée. Er sagte einmal zu mir: „Du scheinst beschäftigt zu sein. He said to me at one point, “You look preoccupied. » J'ai dit : « "Oui, je cherche une idée pour TEDx. He said to me at one point: "You seem preoccupied. » « TEDx ? Lucky you ! Du Glückspilz ! Tu vas participer à TEDx. Lucky you ! » Il a dit : « Une idée simple : tu parles de moi ! You will participate in TEDx. » (Rires) He said, "A simple idea: you talk about me! Ok.

Donc je vais commencer avec James Cameron. Donc James Cameron va rester dans l'histoire comme le réalisateur qui aura, en termes purement financiers en tout cas, réalisé les plus gros films de l'histoire du cinéma à ce jour : Titanic, dont le moins que l'on puisse dire est qu'on connaissait l'histoire et surtout la fin, et Avatar, dont personne ne parle de l'histoire, et parle uniquement des prouesses technologiques. James Cameron wird also als der Regisseur in die Geschichte eingehen, der rein finanziell gesehen die bisher größten Filme der Kinogeschichte gemacht hat: Titanic, von dem wir zumindest sagen können, dass wir die Geschichte und vor allem das Ende kannten, und Avatar, über dessen Geschichte niemand spricht und der nur über technologische Fähigkeiten spricht. So I will start with James Cameron.

Et tout à coup, je me suis dit que, au fond, à chaque rebond, à chaque sursaut de la technologie, correspond toujours une utopie. Und plötzlich sagte ich mir, dass im Grunde jedem Rebound, jedem Technologieschub immer auch eine Utopie entspricht. So James Cameron will go down in history as the director who, in purely financial terms anyway, has made the biggest films in cinema history to date: Titanic, the least of which can be said is that we knew the story and especially the end, and Avatar, which nobody talks about history, and only talks about technological prowess.

Il y a eu l'utopie, à l'époque de Gutenberg. Zur Zeit Gutenbergs gab es Utopien. And suddenly, I said to myself that, basically, with each rebound, with each burst of technology, there is always a utopia. L'idée est toujours la même : on va détruire l'ordre ancien, on va en créer un nouveau, qui sera forcément meilleur, meilleur pour l'humanité. There was utopia, at the time of Gutenberg.

On y a même pensé quand on a introduit les pigeons voyageurs. Wir haben sogar darüber nachgedacht, als wir Brieftauben eingeführt haben. The idea is always the same: we are going to destroy the old order, we are going to create a new one, which will necessarily be better, better for humanity.

Vous n'étiez pas nés, moi non … (plus), même moi. Du wurdest nicht geboren, ich war nicht… (mehr), nicht einmal ich. We even thought about it when we introduced carrier pigeons. Et on pensait que ça allait empêcher les guerres. Und wir dachten, das würde Kriege verhindern. You were not born, me no ... (more), even me. Eh bien, au fond, il me semble que l'utopie qui nous réunit aujourd'hui, pour que, d'une certaine manière, vous, nous (la) la nourrissions, c'est l'utopie de l'information. Nun, im Grunde scheint mir, dass die Utopie, die uns heute zusammenbringt, so dass Sie, wir (es) sie in gewisser Weise nähren, die Utopie der Information ist. Well, basically, it seems to me that the utopia that brings us together today, so that, in a certain way, you, we (her) feed it, is the utopia of information.

Au fond, l'information, c'est l'utopie contemporaine, l'utopie selon laquelle tout le monde partage tout, tout le monde contribue à tout, tout le monde a accès et nourrit un savoir universel. Well, basically, it seems to me that the utopia that brings us together today, so that, in a way, you, we (the) nourish it, is the utopia of information.

C'est une utopie troublante, pour un journaliste. Basically, information is contemporary utopia, the utopia according to which everyone shares everything, everyone contributes to everything, everyone has access to and nourishes universal knowledge.

Moi, quand j'ai commencé dans le métier, on fonctionnait dans un système fermé, il y avait une aristocratie plus ou moins autoproclamée, celle des journalistes, il y avait au fond un mode de diffusion censitaire, c'est-à-dire que, à l'exception de la radio, en gros, avaient accès aux journaux et à la télévision tous ceux qui pouvaient la, le payer, l'info. When I started out in the profession, we operated within a closed system, with a more or less self-proclaimed aristocracy of journalists. Basically, there was a censal system of distribution, which meant that, with the exception of radio, newspapers and television were accessible to anyone who could afford it. Il (n')y avait pas vraiment encore de satellites, ou alors s'ils commençaient, c'était uniquement , euh, pour, euh, observer et répercuter ce qui se passe dans le monde riche, et pas du tout dans le monde pauvre. Me, when I started in the profession, we worked in a closed system, there was a more or less self-proclaimed aristocracy, that of journalists, there was basically a census distribution mode, that is to say that, with the exception of radio, by and large, had access to newspapers and television to anyone who could pay for it, the news. Et l'Occident était le seul émetteur d'info, c'était le seul filtre des infos, c'était la seule origine des infos. There weren't really any satellites yet, or if they did start, it was only, uh, to, uh, observe and reflect what is going on in the rich world, and not at all in the world poor.

Alors, de temps en temps, on allait voir ce qui se passait dans d'autres parties du monde, dans d'autres cultures, mais l'Occident avait le monopole de l'information. And the West was the only transmitter of info, it was the only filter of information, it was the only source of information.

Et regardez ce qui se passe aujourd'hui : aujourd'hui, encore une fois, dans un univers totalement bouleversé par les technologies, les modèles anciens se fracassent à grand bruit, à commencer par ceux de la presse écrite, sans que personne n'ait la moindre idée des modèles de rechange. So, from time to time, we would see what was happening in other parts of the world, in other cultures, but the West had a monopoly on information. Et j'étais très frappée d'entendre l'autre jour le co-fondateur de Facebook, Shawn, qui expliquait que Facebook, maintenant, c'est 400 millions de gens. And look at what is happening today: today, once again, in a world totally upset by technologies, the old models are shattering with great noise, starting with those of the written press, without anyone n ' have a clue about the replacement models.

400 millions de gens qui partagent, non seulement énormément de choses qui, franchement, ont peu d'intérêt, « je suis en ce moment, TEDx, Espace Cardin, Michel Lévy-Provençal, formidable, etc. And I was very struck to hear the other day the Facebook co-founder, Shawn, who explained that Facebook, now, is 400 million people.

» Bon. 400 million people who share, not only a lot of things that, frankly, have little interest, "I'm right now, TEDx, Espace Cardin, Michel Lévy-Provençal, great, etc. Ah non, Michel Lévy-Provençal est très intéressant, ce n'est pas ce que je voulais dire.

Mais en même temps, Shawn expliquait que cette communauté immense commence à éprouver le besoin de s'organiser. Ah no, Michel Lévy-Provençal is very interesting, that's not what I meant.

C'est-à-dire que les gens se regroupent, évidemment par zone d'intérêt, donc par Facebook Connect, ils vont déjà créer, non pas un système de filtrage, mais un système de regroupement. But at the same time, Shawn explained that this huge community is beginning to feel the need to organize. Et il disait : « Ben, c'est très simple, on se rend compte que, il va falloir qu'on élise des leaders. And he said: “Well, it's very simple, we realize that we will have to elect leaders. » Alors, j'ai dit : « Mais non, c'est (ce n'est) pas possible, c'est exactement le contraire d'un système d'accès égalitaire, où tout le monde vaut chacun, et chacun est l'addition de tous, etc. So I said: "No, it's (it's) not possible, it's exactly the opposite of a system of equal access, where everyone is worth everyone, and everyone is there. 'addition of all, etc. » Il disait : « Non, à 400 millions, à partir du moment où les gens se regroupent par zone d'intérêt, il devient important qu'on s'organise. So, I said, "No, it's (it's) not possible, it's exactly the opposite of a system of equal access, where everyone is worth everyone, and everyone is the same. addition of all, etc. Donc, on va probablement, euh dans les mois, les semaines, peut-être les jours qui viennent, les nano-secondes qui viennent, parce qu'avec eux, on ne sait jamais ; on va s'organiser et on va suggérer qu'on élise des leaders en fonction des causes ou des sujets d'intérêt communs. So, we'll probably, uh, in the coming months, weeks, maybe days, nano-seconds, because with them, you never know; we'll get organized and we'll suggest that we elect leaders based on common causes or subjects of interest. Et comme ça, on pourra travailler comme des lobbys. So we're probably going to, uh in the months, the weeks, maybe the coming days, the coming nanoseconds, because with them, you never know; we will organize ourselves and we will suggest that we elect leaders based on causes or subjects of common interest. Et au fond, on deviendra des lobbys. And basically, we will become lobbies. » Alors, tout ça, évidemment, est très américain, puisqu'il prenait l'exemple du contrôle des armes à feu, en disant : « Ben tu vois, c'est génial, parce qu'alors, ça veut dire qu'on va pouvoir être 150 millions de gens pour dire qu'il faut interdire les armes à feu. And basically, we will become lobbies. Et donc, votez pour le candidat "Machin" à telle élection puisque lui, il est pour l'interdiction des armes à feu. So all that, of course, is very American, since he took the example of gun control, saying: "Well, you see, it's great, because then that means that we are going to can be 150 million people to say you have to ban guns. » Et, moi, ça m'a fait réfléchir sur mon métier, je sais qu'il y a pas mal de journalistes parmi nous. And so, vote for the candidate "Machin" in such an election since he is for the prohibition of firearms. Au fond, cette notion que nous aurions perdu, la fonction que nous nous étions attribuée, qui était une fonction d'autorité, en fait, une fonction de sélection, de filtrage, de distribution, de hiérarchisation, d'édition, au sens propre du terme, de transmission ; c'est une fonction qui s'est diluée dans le monde de la Toile, et que la Toile va probablement reconstituer d'une manière ou d'une autre, parce que, il y aura toujours besoin d'une forme d'ordre, d'une forme de hiérarchisation, de critères partagés, et au fond, de communautés qui s'organiseront, non pas, non pas seulement en fonction de ce qui les intéresse, mais en fonction de ce qu'elles estiment comme étant important pour agir. And me, it made me think about my job, I know there are a lot of journalists among us.

Et donc, ce sera non seulement une transformation, en tout cas dans nos pays démocratiques, bien évidemment, du processus politique ; mais aussi, peut-être une revalidation du rôle des journalistes, et d'autres, qui, dans nos sociétés, jusqu'ici étaient censés filtrer une certaine forme de savoir pour, en principe, mieux le répandre et mieux le partager.

Et je suis convaincue que l'on va voir très (très) vite, grâce à la Toile, aussi, de nouvelles formes de légitimation de (de) ces rôles-là. And so, it will not only be a transformation, at least in our democratic countries, of course, of the political process; but also, perhaps a revalidation of the role of journalists, and others, who, in our societies, until now were supposed to filter a certain form of knowledge in order, in principle, to spread it better and share it better.

Parce que l'idée, l'utopie, selon laquelle l'information est ouverte, libre, égale, quelle que soit la source qui émet, qui transmet et qui reçoit, ce n'est qu'une utopie. And I am convinced that we will see very (very) quickly, thanks to the Web, too, new forms of legitimization of (these) roles.

Et donc, je vous laisse sur cette idée que la Toile va à son tour créer un besoin, que nous éprouvons déjà, parce qu'il n'y a rien de plus compliqué que le choix, et que le choix, et surtout dans nos sociétés démocratiques, c'est une question de confiance.

Et la clef, c'est la confiance que chacun d'entre nous peut -- dont chacun d'entre nous, peut investir tel ou tel relai ; et j'espère, en tout cas pour mon métier, que les journalistes continueront de faire partie de cette chaîne de confiance. Merci. (Applaudissements) And so, I leave you on this idea that the Web will in turn create a need, which we are already experiencing, because there is nothing more complicated than choice, and that choice, and especially in our democratic societies is a matter of trust.