#97 - Trouver un logement en France : le parcours du combattant (1)
Hugo: Salut à toutes et à tous, je suis ravi de vous retrouver pour ce nouvel épisode, ou plutôt, on est ravis parce que je ne suis pas seul. Je suis en compagnie d'Ingrid.
Ingrid: Salut, salut !
Hugo: Alors, comme vous l'avez entendu, aujourd'hui on va parler de logement et on a envie de tester un format un peu différent. Pas vraiment un format d'interview, mais plutôt une sorte de conversation, si possible naturelle. Et ça tombe bien parce qu'Ingrid, en ce moment, tu recherches un logement, donc tu vas pouvoir partager avec nous tes expériences. Alors, pour commencer, est-ce que tu peux dire aux auditeurs, pourquoi tu cherches un logement en France ?
Ingrid: Eh bien parce que je suis arrivée en France il y a pas longtemps. Donc, pour ceux qui m'avaient écoutée dans l'interview qu'on avait faite, j'étais au Pérou avant, j'ai beaucoup voyagé, mais ça y est : retour en France. Donc là, j'ai décidé de m'installer, pas forcément définitivement, au moins pour quelque temps, à Toulouse.
Hugo: Oui. Et pour le titre de cet épisode, on a choisi «le parcours du combattant.» Alors il faut que j'explique cette expression. Le parcours du combattant, vous savez, c'est par exemple quand les militaires, les soldats s'entraînent. Ils ont un parcours avec différents obstacles, différentes difficultés : le parcours du combattant. Et on utilise cette expression avec un sens figuré pour décrire un processus qui est difficile, qui a des obstacles. Et nous, en tout cas, Ingrid et moi, d'après nos expériences personnelles, on considère que trouver un logement en France, ça peut être un parcours du combattant. Alors, est-ce que tu pourrais expliquer aux auditeurs pourquoi ?
Ingrid: Alors, c'est une bonne expression pour ce contexte en particulier, parce que justement, comme tu l'as dit, un parcours du combattant, on imagine quelque chose avec beaucoup d'étapes, donc, où il faut d'abord passer cette première épreuve. Et puis, quand on l'a réussie, on passe à la suivante, etc. Et c'est vrai que c'est un peu ça parce qu'entre la concurrence qu'il y a pour réussir à trouver la perle rare, tous les logements qui sont pas forcément salubres, donc qui sont insalubres, ça veut dire qu'ils sont pas sains, qu'ils peuvent avoir des défauts qui font que… Je sais pas, les murs, par exemple, sont pleins d'humidité (expérience personnelle). Ou des choses qui font que c'est pas des logements qui sont bien pour être occupés. Puis après, il faut s'attaquer à l'administratif, etc. Donc oui, il y a beaucoup d'étapes et à chaque étape, on peut complètement être démoralisé ou on peut être bloqué en fait.
Hugo: D'ailleurs peut-être que certains ou certaines d'entre vous sont déjà passés par ce parcours du combattant, si vous avez vécu en France. Ou alors peut-être que ce parcours du combattant vous attend, si vous avez le projet de déménager en France pour faire vos études ou pour un nouveau travail. Donc, on s'est dit que ça serait une bonne idée de partager nos expériences avec vous et nos conseils, les choses à savoir si vous cherchez un logement en France, les documents qu'il faut préparer, les pièges à éviter, etc. Mais avant de vous parler de tout ça, je voudrais faire un petit rappel en disant qu'en France, il y a 3 0 personnes qui vivent dans la rue, 3 0 personnes qui n'ont pas de logement, qu'on appelle les SDF, les sans domicile fixe. Donc voilà, on voulait juste rappeler ce chiffre pour remettre un peu les choses dans leur contexte. Oui, ça peut être difficile de trouver un logement en France, mais ces difficultés sont incomparables, n'ont rien à voir, avec celles des personnes qui sont obligées de vivre dans la rue.
Ingrid: Oui, c'est sûr qu'on parle du cas des personnes qui ont les possibilités de se loger et c'est sûr qu'après le cas des SDF et des difficultés à se loger pour les personnes qui sont en extrême pauvreté, c'est carrément un autre sujet, qu'on va pas oser comparer à nos situations personnelles avec les privilèges qu'on peut avoir de travailler et d'avoir accès au logement.
Hugo: Et aussi, ce qui va être intéressant, c'est qu'on va pouvoir comparer ça avec nos expériences à l'étranger parce que toi, tu as vécu assez longtemps au Pérou, dans d'autres pays, en Amérique latine. Moi, j'ai vécu à Londres et en Pologne. Et on a pu observer qu'il y a certaines spécificités françaises qui ont des bons et des mauvais côtés, et dont on va pouvoir vous parler dans cet épisode.
Ingrid: C'est vrai, c'est vrai.
Hugo: Alors, est-ce que tu te souviens du premier appart que tu as loué ?
Ingrid: Eh oui, oui, oui. Alors moi, donc j'avais raconté, pour ceux qui avaient suivi, que quand je suis allée en prépa, j'ai eu la chance de pouvoir vivre dans un internat, donc un endroit qui était pour les étudiants. Mais c'est pas vraiment un logement, c'est pas vraiment un appartement. Mais par contre, la première fois que j'ai cherché un vrai appartement, c'est-à-dire que j'ai dû faire ce que je suis en train de faire maintenant, savoir où est-ce que je veux aller, faire des papiers, visiter, etc, c'était à Paris, juste avant mon master de journalisme et donc c'était… Je voulais absolument être dans un quartier de Paris, en particulier, le quartier où j'avais été en prépa où du coup il y avait tous mes amis qui étaient là-bas, etc, et qui reste mon quartier préféré, donc, autour de Montmartre. À Lamarck- Caulaincourt plus exactement. Et…
Hugo: C'est le dix-huitième.
Ingrid: Ouais, c'est ça, c'est le 18ème. Donc… Ouais. Je suis sûre que ceux qui ont visité Paris y sont allés et doivent connaître. Ou si vous cherchez des photos, Lamarck-Caulaincourt, c'est très cliché à Paris. Mais ça restait un endroit qui était assez accessible. Donc bon, moi, j'avais pas beaucoup de moyens donc évidemment, je cherchais la fameuse chambre de bonne. Donc une chambre de bonne, c'est un logement qui est très spécifique à Paris. Peut-être certaines autres grandes villes, je sais pas, de France, mais en tout cas qui sont une spécificité des immeubles haussmanniens. Donc, c'est le type d'immeuble qu'il y a dans Paris où le dernier étage était avant réservé pour l'employée. Et donc, c'est un… des logements qui sont sous les toits. Donc avec le toit, le plafond qui n'est pas droit, et en général, c'est tout petit. Donc beaucoup, beaucoup d'étudiants à Paris logent dans ce genre d'endroit.
Hugo: Donc, une bonne, c'était une domestique. C'est un mot un peu familier qu'on n'utilise plus maintenant mais à l'époque, ça désignait une domestique, donc une personne qui faisait le ménage, la cuisine pour les familles bourgeoises. Et ces personnes-là dormaient au dernier étage des immeubles. Donc c'est pour ça que ces chambres s'appelaient les chambres de bonne, c'était les chambres pour les domestiques. Voilà.
Ingrid: Voilà.
Hugo: Ça veut pas dire que ce sont de bonnes chambres, mais au contraire.
Ingrid: Pas du tout.
Hugo: En général, c'est pas les meilleurs logements dans les immeubles haussmanniens.
Ingrid: Donc, au final, j'ai trouvé la perle rare selon moi, c'était un endroit génial, qui n'était même pas sous les toits, qui était dans un tout petit immeuble. 15 mètres carrés. Seulement un studio avec une mini kitchenette. Et selon moi, c'était un très bon plan parce que c'était pas si cher. Ça devait coûter presque 6 euros les 15 mètres carrés. C'était très bien pour moi. Et puis finalement, je me suis rendu compte par la suite, en y vivant, que c'était un bon prix parce qu'il y avait du coup des problèmes d'humidité, etc. Donc par la suite, ça… Mais je l'adorais quand même. Et toi, tu te souviens la première fois que t'as cherché un logement ?
Hugo: Ouais, donc, moi aussi, c'était à Paris, pour ma première année en école de commerce. Et mon objectif, c'était d'être pas trop loin de l'école. Malheureusement, mon école était située dans un arrondissement qui est plutôt cher maintenant, donc le 11ème arrondissement, qui n'était pas trop cher jusqu'au début des années 20. Mais ensuite, ils s'est gentrifié très rapidement, il est devenu très à la mode, donc les logements dans le 11e, pour moi, c'était inaccessible, c'était au-dessus de mon budget, mais j'ai trouvé un petit appartement dans le 20ème arrondissement, donc qui est à côté du 11ème. Et c'était à 30 minutes de l'école porte à porte. Donc quand on dit «porte à porte», ça veut dire la durée du trajet, vraiment, entre le moment où vous quittez votre, l'endroit où vous êtes et le moment où vous arrivez, donc d'une porte à l'autre, porte à porte, qui était dans le 20ème, donc à la limite du périphérique, station porte de Montreuil.
Ingrid: Ah ça va. C'est bien Porte de Montreuil.
Hugo: Bon, maintenant ça a un peu meilleure réputation. Mais bon, à l'époque… Mais moi, en plus, je connaissais très mal Paris, donc je me rendais pas compte vraiment de ce que c'était que ce quartier. Et bon bah, pour vous dire, à gauche de mon immeuble, il y avait un kebab. Et à droite, un kebab aussi. Donc beaucoup de kebabs dans la rue, de McDonald's, etc. Mais bon, c'est…
Ingrid: En général les portes, les portes de Paris, c'est la limite entre et, c'est un lieu de passage avec le périphérique à côté, donc c'est rarement… Il y en a qui sont vraiment vraiment horribles. Donc t'étais un peu dans un entre-deux on va dire.
Hugo: C'est pas la pire porte. Je ne sais pas si c'est…
Ingrid: C'est une porte quand même.
Hugo: Ça reste une porte, exactement. Mais bon, c'était un quartier très vivant, très cosmopolite, donc c'était assez sympa. Et moi, j'avais trouvé sur le site du CROUS. Alors ça, c'est un conseil, s'il y a des étudiants qui nous écoutent. Le CROUS, c'est une institution qui s'occupe des étudiants et notamment des étudiants qui ont pas de gros moyens financiers. Et sur le site du CROUS, vous pouvez trouver des logements où les loyers sont limités. Donc par exemple, vous pouvez trouver des logements à 4 euros à Paris, ce qui est vraiment une très bonne affaire parce que sinon, pour les appartements, c'est plutôt… Pour les studios, c'est vrai qu'en-dessous de 7 euros, c'est assez difficile, de trouver quelque chose. Donc oui, vous avez à la fois des logements dans des résidences étudiantes. Donc vous avez une chambre ou un petit appartement dans une résidence étudiante. Mais il y a aussi des particuliers, autrement dit des propriétaires privés qui peuvent louer leur appartement sur le site du CROUS. Vous avez vraiment pas mal d'annonces et vous pouvez aussi, en juillet, en général, c'est là qu'ils ouvrent… qu'il acceptent les candidatures, donc vous pouvez déposer votre candidature pour obtenir un logement auprès du CROUS. Et voilà. Moi, j'avais trouvé mon appartement comme ça. C'était une propriétaire et j'avais pris l'appartement avant même de l'avoir visité parce que j'étais vraiment content d'avoir trouvé quelque chose. Je crois que c'était 550 euros le loyer pour 20 mètres carrés. Donc pour Paris, je me disais c'est énorme 20 mètres carrés. Mais bon, ça reste, ça reste petit. J'avais quand même une cuisine séparée, un salon, une salle de bain. Donc voilà c'était pas mal.
Ingrid: Ouais, c'est bien. Mais c'est vrai que quand on part après de Paris, on se rend compte… On se dit : mais comment j'ai fait pour penser que 20 mètres carrés, c'était énorme, pour penser que ah 15 mètres carrés, ça va ! Pas du tout.
Hugo: C'est sûr. C'est sûr. Mais effectivement, c'est vrai que à Paris en fait, les gens vivent beaucoup à l'extérieur. Donc, je sais pas si c'est parce que les appartements sont tellement petits qu'on est très vite claustrophobes et voilà on n'a pas envie de rester chez nous, ou parce qu'il y a une énorme offre culturelle, de divertissement, gastronomique. Mais bon, c'est vrai qu'on passe assez peu de temps chez nous finalement. Et en tout cas, quand on est étudiant, on va en cours, on voit ses amis, on fait la fête, donc voilà. Même si on a 15 mètres carrés ça va.
Ingrid: Oui, c'est vrai. Ouais ouais, quand on est étudiant, ça suffit. En tout cas, on se dit que ça suffit et on vit vraiment dehors. Et c'est vraiment un bon plan, ça le CROUS. C'est vrai que pour les étudiants, il y a pas mal de solutions auxquelles j'ai plus accès maintenant. Mais si vous êtes étudiant, il y a beaucoup de choses. Il y a aussi des… J'avais, des copines… Une copine qui vivait avec, un moment, une famille ou une personne âgée, donc je saurais plus exactement les sites, mais si vous cherchez sur Google ou même sur les sites gouvernementaux, il y a beaucoup de sites différents, en fait, qui proposent à des étudiants de vivre avec des personnes âgées. Alors parfois, il faut faire les courses une fois par semaine ou il faut leur tenir compagnie, des choses comme ça. Après, il y a des foyers aussi. Je ne sais pas si t'as entendu parler des foyers. Moi, je me souviens que j'avais quelques camarades. Donc parfois, c'est des foyers religieux, des foyers pour jeunes filles… Bon voilà, il y a plusieurs formules. Il y en a certains qui coûtent cher d'ailleurs. Je me rappelle que ça m'avait étonné. Je m'étais dit « pourquoi on va payer autant pour être dans un foyer ? » Mais il y a beaucoup d'options différentes. Et ça, il faut voir au cas par cas, suivant les quartiers, etc.
Hugo: Donc un foyer, c'est peu comme une sorte de résidence et ça… Et les gens ont des chambres, non ? Plutôt que des appartements ? Ils doivent partager la cuisine ?
Ingrid: Ouais, en général, il y a des règles différentes, mais… Bah par exemple, les foyers religieux, ça peut être avec l'obligation d'aller à la messe ou je ne sais quoi. Mais voilà. C'est… Le foyer, c'est l'idée d'une vie en communauté, donc avec chacun sa chambre. Mais des foyers d'étudiants, il y aura par exemple une cantine ou une cuisine commune ou une salle à manger commune. Des choses comme ça. C'est un mot qui aussi… Ça existe, aussi, foyers de travailleurs, par exemple.
Hugo: Foyers de jeunes travailleurs. D'ailleurs, on va mettre tous les… Peut-être pas tous les liens, mais la plupart des liens qu'on mentionne dans cet épisode, on va les mettre dans la… sur la page de l'épisode sur le site. Donc, n'hésitez pas à aller la consulter si vous cherchez un logement. Donc on va mettre le CROUS, etc. Donc ouais, effectivement, ça peut être… Y a pas mal d'alternatives qui sont proposées pour les étudiants. Et vous pouvez aussi chercher tout simplement sur le site de votre université si vous avez déjà trouvé votre université pour votre échange ou sur le groupe Facebook des étudiants. Souvent, chaque université a son groupe Facebook. Parce que ça, ça peut être une bonne façon de trouver un logement. Le bouche à oreille. Autrement dit, quand les gens se passent les contacts. Parce que souvent, il y a des collocations, par exemple, d'étudiants qui, à la fin de l'année, si c'est des étudiants internationaux, bah ils rentrent dans leur pays et la colocation est vide, donc ils peuvent se passer le plan. En fait, ça peut être une bonne façon de voilà, récupérer l'appartement d'anciens étudiants, par exemple.
Ingrid: Et si vous allez en France pour étudier le français, pas forcément à l'université. En général, l'Alliance française et autres institutions ont tous des… Ils ont des possibilités d'être logés dans des familles directement par eux, avec des contacts, etc. Donc, il faut pas hésiter de regarder sur les sites de l'université, le site de l'institution où vous allez, et… Et voilà, de rentrer en contact même pour demander directement s'ils ont des bons plans.
Hugo: Alors, bon toi, t'es plus étudiante, maintenant, donc t'as plus accès à toutes ces offres. Et tu peux nous dire, enfin moi je le sais, mais est-ce que tu peux dire aux auditeurs dans quelle ville tu as décidé de t'installer ?
Ingrid: Donc, je suis à Toulouse. Voilà donc Toulouse, dans le sud-ouest de la France. C'est une des cinq premières villes françaises en termes de population. Donc, ça reste beaucoup plus petit que Paris, mais c'est quand même une grande ville et donc plutôt au sud.
Hugo: Et pourquoi tu as choisi Toulouse ?
Ingrid: Bah en fait, j'avais vraiment pas du tout, du tout, du tout envie de retourner à Paris, déjà. Et puis, en fait, c'est en croisant les critères, les critères de ce qui me plaisait, ce qui plaît aussi à mon copain parce qu'on est, on est là tous les deux, qui est péruvien. Donc, il fallait que ce soit quelque chose qui corresponde un petit peu à notre mode de vie, un climat qui soit… Voilà le Nord de la France en général, c'est un peu plus froid. Et puis le sud est plus proche de l'Espagne, donc par exemple, ici il y a beaucoup d'hispanophones. Et puis Toulouse a vraiment… Enfin, je connais pas très bien, mais le peu que j'ai vu, c'est une très jolie ville et c'est une ville qui permet de bouger pas mal. Et comme moi, j'adore voyager, je sentais que j'allais pas pouvoir être sédentaire très longtemps. Donc on peut aller à la plage, on peut aller à l'océan ou à la Méditerranée, à la montagne, jusqu'en Espagne. Et puis, il y a un aéroport international aussi. Donc, voilà. Tous les signaux nous dirigeaient vers cette ville.
Hugo: C'est vrai que les villes du Sud ont de plus en plus la cote. J'ai l'impression. Donc avoir la cote, ça veut dire être populaire. Bon, c'est pas quelque chose fondamentalement de nouveau, mais par exemple, j'entends souvent parmi les Parisiens des personnes qui décident de quitter la capitale pour aller notamment à Marseille, qui est très à la mode depuis quelques années, alors que pendant longtemps, Marseille c'était une ville qui avait plutôt mauvaise réputation. Et voilà, c'est vrai qu'il y a un espèce d'exode maintenant vers la province, et notamment vers le sud. Donc des villes comme Marseille, Toulouse, Bordeaux, sont super populaires en ce moment.
Ingrid: Ouais c'est sûr que j'ai pas fait dans l'originalité, là. Toulouse, c'est une ville qui, ces dernières années, a explosé en termes de population qui s'y installe. Les prix de l'immobilier ont également augmenté. Et voilà, c'est parce que ça checke à peu près tous les critères de ce que les gens recherchent en termes de vie un peu plus tranquille, mais sans non plus aller s'isoler dans la campagne.
Hugo: L'immobilier pour expliquer, ce sont les appartements et les maisons, les logements. D'ailleurs, on n'a pas expliqué le mot “logement”, et “se loger”, qui est très important. Bon je pense que là, maintenant, vous avez compris de quoi il s'agit. Donc, un logement, c'est un endroit où on peut vivre, dormir et voilà. Donc ça peut être un appartement ou une maison. Et le verbe, c'est se loger… Oui ?
Ingrid: Ouais… Non, non, j'allais dire… Pardon. Ce qui fait une très bonne transition en plus. Je pense que tu l'as vu ! Se loger c'est le verbe, et c'est aussi le site internet pour trouver donc un appartement, une maison, une villa, peu importe, un endroit où se loger, donc où vivre et mettre un toit sur sa tête.
Hugo: Seloger.com. C'est le site que tu utilises en ce moment, pour tes recherches ?
Ingrid: Ouais.
J'utilise un… Enfin c'est un des sites que j'utilise. Donc se loger, c'est un moteur de recherche, en fait où les agences immobilières… Donc les agences immobilières, c'est les professionnels de ce type de recherche, donc c'est ceux qui font l'intermédiaire entre la personne qui a l'appartement, le propriétaire, et le locataire. Les agents immobiliers s'occupent aussi de tout ce qui est acheter ou vendre sa maison, son appartement. Donc voilà, c'est les professionnels de l'immobilier. Et donc, oui, Se loger, c'est ce qui est le plus utilisé, en fait, par ces personnes. Après, j'utilise aussi un site qui s'appelle PAP, donc de particulier à particulier, où là ça va être exclusivement des personnes qui vendent ou qui louent leur appartement, mais sans passer par un agent immobilier. Donc là c'est plutôt avantageux, on va expliquer après pourquoi. Et puis sinon, il y a un site qui, j'utilisais pas du tout quand j'ai cherché mon premier appartement, ça fait quand même très longtemps… je vais même pas compter combien de temps… mais c'est Le Bon Coin. Le Bon Coin, qui est un site qui est utilisé pour tout, en fait. Maintenant, ils ont même un moteur de recherche pour trouver du travail. Mais à la base, c'est plutôt pour mettre des petites annonces pour tout et n'importe quoi, en fait, pour des objets, pour des voitures.
Hugo: C'est un peu le Craigslist français.
Ingrid: Exactement.
Voilà.
Donc c'est mes trois. Mes trois principaux, c'est Seloger.com, PAP.fr et Leboncoin. je sais plus, com ou fr. Voilà, ces sites-là.
Hugo: On mettra aussi évidemment ces sites dans la description de l'épisode. Et oui, donc quand on dit un particulier, ça veut dire une personne privée, tout simplement. Pas une entreprise, pas une agence immobilière, mais un particulier, une personne privée.
Ingrid: Ouais.
Hugo: Donc tu dis ça peut être plus avantageux de trouver une annonce directement via un particulier. Et c'est vrai que, bon ça je pense que c'est un peu la même chose dans tous les pays, mais quand on passe par une agence, il faut payer les frais d'agence. Autrement dit, l'agence prend une commission qui peut représenter… Moi, une fois, j'étais passé par une agence à Paris et je crois que c'était un mois de loyer, les frais, quelque chose comme ça, ouais.
Ingrid: Ouais, c'est à un mois de loyer à peu près. En général. Ça peut être un peu moins. À Paris, c'était vraiment un mois de loyer, mais à Toulouse, j'ai l'impression que c'est quand même un peu moins. Ils ne sont pas aussi gourmands.
Hugo: Ou le marché est plus concurrentiel.
Ingrid: Ouais, ouais ouais. C'est sûr qu'à Paris, bon on en parlera peut-être des différences entre les différentes villes, mais Paris, c'est un monde à part, quoi, pour l'immobilier.
Hugo: Effectivement, mais bon, moi je pense que ça peut valoir le coup. Si vraiment vous cherchez un appartement pour une durée assez longue parce que quand vous passez par une agence, vous avez la garantie que l'appartement a quand même été un peu contrôlé, un peu vérifié, que le loyer aussi correspond à peu près à la moyenne du marché. Parce que quand vous avez affaire directement à un particulier, c'est lui qui fait sa loi, on peut dire dire, qui fixe ses règles. Et bon, c'est pas toujours des règles qui sont en accord avec la réglementation, avec le marché, etc.
Ingrid: C'est vrai. Moi, l'avantage que… Je suis totalement d'accord avec toi sur le fait que si c'est pour longtemps, de toute façon, ce qu'on donne à l'agent immobilier, on le divise par le temps. On dit, l'expression, c'est : « c'est lissé ». « C'est lissé », ça veut dire qu'au final, on paye pas, disons, 5 euros, on va payer seulement 5 euros par mois, 10 euros par mois, 50. Voilà, ça dépend. Donc si on veut s'installer seulement pour un an, bah ça pèse quand même dans le budget mensuel. Par contre, si on prend un appartement pour y rester trois ans, au bout d'un moment, c'est pas ça qui fait la différence. Après, est-ce que l'appartement sera en meilleur état ou on aura plus facilement accès à des réparations avec l'agent immobilier ? Ça, ça dépend. Je pense que ce qui est important avec les particuliers, c'est de faire confiance à son instinct, de voir quelle est la relation qu'on peut avoir avec la personne. Parce que moi, je me rappelle que mon premier appartement. Finalement, quand j'ai eu des problèmes avec l'humidité, etc. c'était la personne de l'agence qui était très… Elle voulait pas payer, elle voulait pas faire de l'entretien parce que je pense qu'elle y gagne pas assez alors que la propriétaire se sentait, c'était une dame âgée, et elle se sentait, elle se sentait mal face à ma situation oui. Donc elle, elle voulait m'aider, elle était très douce, etc. Donc voilà, ça dépend un peu le contact avec chaque personne. Et puis, il y a toujours des personnes plus ou moins honnêtes ou plus ou moins arrangeantes des deux côtés.
Hugo: Il y a des bons et des mauvais propriétaires, comme il y a des bons et des mauvais agents immobiliers.
Ingrid: Exactement.
Hugo: Ok. Alors moi, j'ai jamais cherché d'appartement en France, en dehors de Paris, je réfléchis. Non, ça ne m'est jamais arrivé. Est ce que t'as remarqué de grandes différences entre la location à Toulouse et à Paris ?
Ingrid: Alors, je dirais qu'il y a deux grandes différences et je pense que j'aimerais bien qu'après, tu nous parles de Londres parce qu'à mon avis, il n'y a plus de ressemblances entre Londres et Paris qu'entre Paris et Toulouse. Et je pense que les deux grandes différences, c'est qu'à Paris, il y a beaucoup plus de logements indécents, insalubres. Donc ça, c'est en gros, ça veut dire qu'ils sont pas bien, qu'ils sont vraiment pas bien : trop petits, trop vieux, mauvaises canalisations, etc. À Toulouse, quand même, la plupart des logements que je vois, des appartements, ont l'air ou sont ou bien rénovés, ou de toute façon assez grands, donc on se retrouve pas face à des choses qui devraient être quasi illégales, en fait, voilà, pour vivre. Et la deuxième différence, c'est que même si là, en ce moment, Toulouse, c'est quand même très demandé, donc c'est assez difficile parce qu'en plein été, dans une ville où tout le monde veut s'installer, il y a quand même beaucoup de monde. Mais on est quand même pas sur la concurrence parisienne. À Paris, je sais pas comment ça s'est passé pour toi au niveau du CROUS, mais quand tu fais des visites avec, bah des agents immobiliers, notamment, parfois, il faut faire… il y a une file d'attente de 30 personnes pour faire la visite. Et puis après, tu déposes un dossier et c'est qui aura le meilleur dossier. Un dossier, c'est tous les papiers qu'on doit donner pour montrer qu'on a le salaire suffisant ou quelle est notre situation. Donc après le propriétaire peut choisir. Voilà quand il y a 30 personnes, il va choisir celui qui est le plus riche ou celui qui a telle situation plus favorable. Voilà.
Et du coup, je me disais peut-être qu'à Londres, j'imagine que c'est un peu plus comme Paris. Il doit y avoir vachement de concurrence. Et puis, il doit y avoir des logements horribles.
Hugo: Ouais, effectivement, à Londres en plus, nous c'était… À l'époque, on s'était donné une journée pour trouver le logement parce que, donc j'y étais allé avec une amie…
Ingrid: D'accord !
Hugo: J'y étais allé avec une amie avec qui on devait chercher un appartement en colocation pour vivre à quatre et on voulait le trouver forcément avant la rentrée scolaire, donc on avait pris. Mais le problème, c'est que tout le monde était en stage à cette époque. C'était entre les deux premières années d'école de commerce, donc tout le monde était très occupé, donc on pouvait, on avait seulement pu prendre une journée de congés, de vacances entre guillemets, pour aller à Londres et faire toutes les visites dans la journée et déposer notre dossier, justement. Donc, on a visité, il me semble, cinq ou six appartements. On a été assez efficace et c'est vrai qu'on a vu aussi effectivement, quelques apparts insalubres. Ce qui m'avait un peu amusé et choqué, c'est qu'on avait visité certains apparts dans lesquels les colocataires vivaient encore. Ils avaient pas encore quitté l'appartement et je me souviens du bazar pour être poli, notamment une chambre de filles où tous les vêtements étaient sur le sol, en fait. Donc c'était le principe d'avoir voilà, une garde robe, mais étalée sur le sol. J'avais jamais vu ça en France. Bon j'ai pas non plus 150 chambres de filles, mais voilà c'était un peu.. Alors qu'en France, souvent, je pense que quand on fait les visites, les appartements sont déjà vides. C'est assez rare qu'il y ait encore des anciens locataires.
Ingrid: Ouais, il y a les deux, en fait. Bah là, pour mon expérience, maintenant, c'est vrai que la plupart des appartements sont disponibles de suite. Donc, ça veut dire qu'ils sont déjà vides, déjà nettoyés, etc. Donc, c'est vrai qu'on voit pas trop… J'en ai quand même visité là, déjà à Toulouse, des occupés. Et il y en a un justement, c'est drôle, parce que y en a un, quand je suis arrivée, l'agent immobilier nous a dit : « Désolé, il est pas encore vide », mais il était gêné parce qu'en fait, l'appartement était en désordre. Mais bon, c'était un désordre, franchement, c'était pas du tout, tous les vêtements sur le sol ou quoi. C'était juste un garçon, seul qui… Un gamer en plus parce qu'il avait son siège et ses écrans donc sans vouloir être dans le cliché, c'était pas un appartement très propre, mais l'agent immobilier, notamment, était gêné par ça. Et c'était une des premières visites. Le garçon allait partir, voilà.
Hugo: Mais sinon, plus sérieusement, par rapport à Londres, la deuxième chose qui m'avait un peu surpris, c'était le fait que souvent là bas, les loyers sont donnés à la semaine. Donc voilà, si on veut savoir combien on doit payer par mois, il faut multiplier par 4 virgule 1,1 ou virgule 2 quelque chose comme ça, alors que c'est vrai qu'en France, les loyers sont toujours exprimés au mois. Donc, c'est le montant que vous devez payer sur un mois. Je sais pas si c'est une spécificité londonienne ou si c'est comme ça dans tout le Royaume-Uni, mais moi le prix des… Le loyer des appartements était exprimé en semaine en fait.
Ingrid: Comme les salaires, finalement, c'est nous ont habitués à voir le salaire en mois et du coup, tout on fait tout par mois. J'imagine que pour les Anglais, les Londoniens, je sais pas, ceux qui sont habitués à ce système, ça doit être bizarre quand ils arrivent en France et que… D'ailleurs, si on y réfléchit, c'est peut être un peu plus logique à la semaine puisque tous les mois n'ont pas le même nombre de jours. Donc nous, parfois, y'a des mois ou on paye finalement plus la journée ou moins à la journée. Mais c'est vrai qu'on est habitué, donc quand tu entends… J'imagine que quand tu vois un chiffre à la semaine, ça te parle pas du tout. Tu dois dire : ah c'est pas beaucoup ! Puis en fait, quand tu calcules au mois…
Hugo: Ouais en plus, il fallait faire la conversion entre livres sterling et euros. Donc, au final, c'était… On a trouvé une maison. Finalement, on a eu beaucoup de chance. On a trouvé une très belle petite maison avec un jardin. C'était vraiment très cool et qui n'était pas loin de notre école.