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Le Grand Meaulnes, Le Grand meaulnes - deuxième partie - chapitre 9

Le Grand meaulnes - deuxième partie - chapitre 9

Comme nous rentrions, le soleil dissipait la légère brume du matin; les ménagères sur le seuil des maisons secouaient leurs tapis ou bavardaient; et, dans les champs et les bois, aux portes du bourg, commençait la plus radieuse matinée de printemps qui soit restée dans ma mémoire.

Tous les grands élèves du cours devaient arriver vers huit heures, ce jeudi-là, pour préparer, durant la matinée, les uns le Certificat d'Etudes Supérieurs, les autres le concours de l'Ecole Normale. Lorsque nous arrivâmes tous les deux, Meaulnes plein d'un regret et d'une agitation qui ne lui permettaient pas de rester immobile, moi très abattu, l'école était vide... Un rayon de frais soleil glissait sur la poussière d'un banc vermoulu, et sur le vernis écaillé d'un planisphère. Comment rester là, devant un livre, à ruminer notre déception, tandis que tout nous appelait au-dehors: les poursuites des oiseaux dans les branches près des fenêtres, la fuite des autres élèves vers les prés et les bois, et surtout le fiévreux désir d'essayer au plus vite l'itinéraire incomplet vérifié par le bohémien--dernière ressource de notre sac presque vide, dernière clef du trousseau, après avoir essayé toutes les autres?... Cela était au-dessus de nos forces! Meaulnes marchait de long en large, allait auprès des fenêtres, regardait dans le jardin, puis revenait et regardait vers le bourg, comme s'il eût attendu quelqu'un qui ne viendrait certainement pas. "J'ai l'idée, me dit-il enfin, j'ai l'idée que ce n'est peut-être pas aussi loin que nous l'imaginions... Frantz a supprimé sur mon plan toute une portion de la route que j'avais indiquée. Cela veut dire, peut-être, que la jument a fait, pendant mon sommeil, un long détour inutile..." J'étais à moitié assis sur le coin d'une grande table, un pied par terre, l'autre ballant, l'air découragé et désoeuvré, la tête basse. "Pourtant, dis-je, au retour, dans la berline, ton voyage a duré toute la nuit. Nous étions partis à minuit, répondit-il vivement. On m'a déposé à quatre heures du matin, à environ six kilomètres à l'ouest de Sainte-Agathe, tandis que j'étais parti par la route de La Gare à l'est. Il faut donc compter ces six kilomètres en moins entre Sainte-Agathe et le pays perdu. "Vraiment, il me semble qu'en sortant du bois des Communaux, on ne doit pas être à plus de deux lieues de ce que nous cherchons." Ce sont précisément ces deux lieues-là qui manquent sur ta carte. C'est vrai. Et la sortie du bois est bien à une lieue et demie d'ici, mais pour un bon marcheur, cela peut se faire en une matinée..." A cet instant Moucheboeuf arriva. Il avait une tendance irritante à se faire passer pour bon élève, non pas en travaillant mieux que les autres, mais en se signalant dans des circonstances comme celle-ci. "Je savais bien, dit-il triomphant, ne trouver que vous deux. Tous les autres sont partis pour le bois des Communaux. En tête: Jasmin Delouche qui connaît les nids". Et, voulant faire le bon apôtre, il commença à raconter tout ce qu'ils avaient dit pour narguer le Cours, M. Seurel et nous, en décidant cette expédition. "S'ils sont au bois, je les verrai sans doute en passant, dit Meaulnes, car je m'en vais aussi. Je serai de retour vers midi et demi". Moucheboeuf resta ébahi. "Ne viens-tu pas?" me demanda Augustin, s'arrêtant une seconde sur le seuil de la porte entr'ouverte--ce qui fit entrer dans la pièce grise, en une bouffée d'air tiédi par le soleil, un fouillis de cris, d'appels, de pépiements, le bruit d'un seau sur la margelle du puits et le claquement d'un fouet au loin. "Non, dis-je, bien que la tentation fût forte, je ne puis pas, à cause de M. Seurel. Mais hâte-toi. Je t'attendrai avec impatience". Il fit un geste vague et partit, très vite, plein d'espoir. Lorsque M. Seurel arriva, vers dix heures, il avait quitté sa veste d'alpaga noir, revêtu un paletot de pêcheur aux vastes poches boutonnées, un chapeau de paille et de courtes jambières vernies pour serrer le bas de son pantalon. Je crois bien qu'il ne fut guère surpris de ne trouver personne. Il ne voulut pas entendre Moucheboeuf qui lui répéta trois fois ce que les gars avaient dit: "S'il a besoin de nous, qu'il vienne donc nous chercher! " Et il commanda: "Serrez vos affaires, prenez vos casquettes, et nous allons les dénicher à notre tour... Pourras-tu marcher jusque-là, François? " J'affirmai que oui et nous partîmes. Il fut entendu que Moucheboeuf conduirait M. Seurel et lui servirait d'appeau... C'est-à-dire que, connaissant les futaies où se trouvaient les dénicheurs, il devait de temps à autre crier à toute voix: "Hop! Hola! Giraudat! Delouche! Où êtes-vous?... Y en a-t-il?... En avez-vous trouvé?... " Quant à moi, je fus chargé, à mon vif plaisir, de suivre la lisière est du bois, pour le cas où les écoliers fugitifs chercheraient à s'échapper de ce côté. Or dans le plan rectifié par le bohémien et que nous avions maintes fois étudié avec Meaulnes, il semblait qu'un chemin à un trait, un chemin de terre, partit de cette lisière du bois pour aller dans la direction du Domaine. Si j'allais le découvrir ce matin!... Je commençai à me persuader que, avant midi, je me trouverais sur le chemin du manoir perdu... La merveilleuse promenade!... Dès que nous eûmes passé le Glacis et contourné le Moulin, je quittai mes deux compagnons, M. Seurel dont on eût dit qu'il partait en guerre--je crois bien qu'il avait mis dans sa poche un vieux pistolet--et ce traître de Moucheboeuf. Prenant un chemin de traverse, j'arrivai bientôt à la lisière du bois seul à travers la campagne pour la première fois de ma vie comme une patrouille que son caporal a perdue. Me voici, j'imagine, près de ce bonheur mystérieux que Meaulnes a entrevu un jour. Toute la matinée est à moi pour explorer la lisière du bois, l'endroit le plus frais et le plus caché du pays, tandis que mon grand frère aussi est parti à la découverte. C'est comme un ancien lit de ruisseau. Je passe sous les basses branches d'arbres dont je ne sais pas le nom mais qui doivent être des aulnes. J'ai sauté tout à l'heure un échalier au bout de la sente, et je me suis trouvé dans cette grande voie d'herbe verte qui coule sous les feuilles, foulant par endroits les orties, écrasant les hautes valérianes. Parfois mon pied se pose, durant quelques pas, sur un banc de sable fin. Et dans le silence, j'entends un oiseau--je m'imagine que c'est un rossignol, mais sans doute que je me trompe, puisqu'ils ne chantent que le soir--un oiseau qui répète obstinément la même phrase: voix de la matinée, parole dite sous l'ombrage, invitation délicieuse au voyage entre les aulnes. Invisible, entêté, il semble m'accompagner sous la feuille. Pour la première fois me voilà, moi aussi, sur le chemin de l'aventure. Ce ne sont plus des coquilles abandonnées par les eaux que je cherche, sous la direction de M. Seurel, ni les orchis que le maître d'école ne connait pas, ni même, comme cela nous arrivait souvent dans le champ du père Martin, cette fontaine profonde et tarie, couverte d'un grillage, enfouie sous tant d'herbes folles qu'il fallait chaque fois plus de temps pour la retrouver... Je cherche quelque chose de plus mystérieux encore. C'est le passage dont il est question dans les livres, l'ancien chemin obstrué, celui dont le prince harassé de fatigue n'a pu trouver l'entrée. Cela se découvre à l'heure la plus perdue de la matinée... Et soudain, en écartant, dans le feuillage profond, les branches, avec ce geste hésitant des mains à hauteur du visage inégalement écartées, on l'aperçoit comme une longue avenue sombre dont la sortie est un rond de lumière tout petit. Mais tandis que j'espère et m'enivre ainsi, voici que brusquement je débouche dans une sorte de clairière, qui se trouve être tout simplement un pré. Je suis arrivé sans y penser à l'extrémité des Communaux, que j'avais toujours imaginée infiniment loin. Et voici à ma droite, entre des piles de bois, toute bourdonnante dans l'ombre, la maison du garde.Deux paires de bas sèchent sur l'appui de la fenêtre. Les années passées, lorsque nous arrivions à l'entrée du bois, nous disions toujours, en montrant un point de lumière tout au bout de l'immense allée noire: "C'est là-bas la maison du garde; la maison de Baladier".Mais jamais nous n'avions poussé jusque là. Nous entendions dire quelquefois, comme s'il se fût agi d'une expédition extraordinaire: "Il a été jusqu'à la maison du garde!... " Cette fois, je suis allé jusqu'à la maison de Baladier, et je n'ai rien trouvé. Je commençais à souffrir de ma jambe fatiguée et de la chaleur que je n'avais pas sentie jusque-là; je craignais de faire tout seul le chemin du retour, lorsque j'entendis près de moi l'appeau de M. Seurel, la voix de Moucheboeuf, puis d'autres voix qui m'appelaient... Il y avait là une troupe de six grands gamins, où, seul, le traître Moucheboeuf avait l'air triomphant. C'était Giraudat, Auberger, Delage et d'autres... Grâce à l'appeau, on avait pris les uns grimpés dans un merisier isolé au milieu d'une clairière; les autres en train de dénicher des pics-verts. Giraudat, le nigaud aux yeux bouffis, à la blouse crasseuse, avait caché les petits dans son estomac, entre sa chemise et sa peau. Deux de leurs compagnons s'étaient enfuis à l'approche de M. Seurel: ce devait être Delouche et le petit Coffin. Ils avaient d'abord répondu par des plaisanteries à l'adresse de "Mouchevache! ", que répétaient les échos des bois, et celui-ci, maladroitement, se croyant sûr de son affaire, avait répondu, vexé: "Vous n'avez qu'à descendre, vous savez! M. Seurel est là..." Alors tout s'était tu subitement; ç'avait été une fuite silencieuse à travers le bois. Et comme ils le connaissaient à fond, il ne fallait pas songer à les rejoindre. On ne savait pas non plus où le grand Meaulnes était passé. On n'avait pas entendu sa voix; et l'on dut renoncer à poursuivre les recherches. Il était plus de midi lorsque nous reprîmes la route de Sainte-Agathe, lentement, la tête basse, fatigués, terreux. A la sortie du bois, lorsque nous eûmes frotté et secoué la boue de nos souliers sur la route sèche, le soleil commença de frapper dur. Déjà ce n'était plus ce matin de printemps si frais et si luisant. Les bruits de l'après-midi avaient commencé. De loin en loin un coq criait, cri désolé, dans les fermes désertes aux alentours de la route. A la descente du Glacis, nous nous arrêtâmes un instant pour causer avec des ouvriers des champs qui avaient repris leur travail après le déjeuner. Ils étaient accoudés à la barrière, et M. Seurel leur disait: "De fameux galopins! Tenez, regardez Giraudat. Il a mis les oisillons dans sa chemise. Ils ont fait là dedans ce qu'ils ont voulu. C'est du propre!... " Il me semblait que c'était de ma débâcle aussi que les ouvriers riaient. Ils riaient en hochant la tête, mais ils ne donnaient pas tout à fait tort aux jeunes gars qu'ils connaissaient bien. Ils nous confièrent même, lorsque M. Seurel eut repris la tête de la colonne: "Il y en a un autre qui est passé, un grand, vous savez bien... Il a dû rencontrer, en revenant, la voiture des Granges, et on l'a fait monter, il est descendu, plein de terre, tout déchiré, ici, à l'entrée du chemin des Granges! Nous lui avons dit que nous vous avions vus passer ce matin, mais que vous n'étiez pas de retour encore. Et il a continué tout doucement sa route vers Sainte-Agathe". En effet, assis sur une pile du pont des Glacis, nous attendait le grand Meaulnes, l'air brisé de fatigue. Aux questions de M. Seurel, il répondit que lui aussi était parti à la recherche des écoliers buissonniers. Et à celle que je lui posai tout bas, il dit seulement en hochant la tête avec découragement: "Non! Rien! Rien qui ressemble à ça". Après déjeuner, dans la classe fermée, noire et vide, au milieu du pays radieux, il s'assit à l'une des grandes tables et, la tête dans les bras, il dormit longtemps, d'un sommeil triste et lourd. Vers le soir, après un long instant de réflexion, comme s'il venait de prendre une décision importante, il écrivit une lettre à sa mère. Et c'est tout ce que je me rappelle de cette morne fin d'un grand jour de défaite.

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Le Grand meaulnes - deuxième partie - chapitre 9 Le Grand meaulnes - part two - chapter 9 Le Grand meaulnes - deel twee - hoofdstuk 9

Comme nous rentrions, le soleil dissipait la légère brume du matin; les ménagères sur le seuil des maisons secouaient leurs tapis ou bavardaient; et, dans les champs et les bois, aux portes du bourg, commençait la plus radieuse matinée de printemps qui soit restée dans ma mémoire. ||||||||||||housewives||||||shook||||chatted|||||||||||||||radiant||||||||| As we returned, the sun dissipated the slight mist of the morning; the housewives on the threshold of the houses shook their carpets or chatted; and in the fields and the woods, at the gates of the village, began the most brilliant morning of spring which remained in my memory.

Tous les grands élèves du cours devaient arriver vers huit heures, ce jeudi-là, pour préparer, durant la matinée, les uns le Certificat d’Etudes Supérieurs, les autres le concours de l’Ecole Normale. |||||||||||||||||||||||of Studies|||||||| All the great pupils of the class were to arrive at eight o'clock that Thursday, to prepare, during the morning, some the Certificate of Higher Studies, the others the competition of the Ecole Normale. Lorsque nous arrivâmes tous les deux, Meaulnes plein d’un regret et d’une agitation qui ne lui permettaient pas de rester immobile, moi très abattu, l’école était vide... Un rayon de frais soleil glissait sur la poussière d’un banc vermoulu, et sur le vernis écaillé d’un planisphère. |||||||||||||||||||||||down|||||||fresh||||||||moldy|||||chipped||planisphere When we both arrived, Meaulnes full of regret and agitation that did not allow him to remain motionless, me very downcast, the school was empty ... A ray of cool sun was sliding on the dust of a worm-eaten bench, and on the scaly varnish of a planisphere. Comment rester là, devant un livre, à ruminer notre déception, tandis que tout nous appelait au-dehors: les poursuites des oiseaux dans les branches près des fenêtres, la fuite des autres élèves vers les prés et les bois, et surtout le fiévreux désir d’essayer au plus vite l’itinéraire incomplet vérifié par le bohémien--dernière ressource de notre sac presque vide, dernière clef du trousseau, après avoir essayé toutes les autres?... |||||||ruminate||deception|||||||||||||||||||||||||near|||||||||||||||||||||||||||||bundle|||||| How to stay there, in front of a book, to brood over our disappointment, while everything called us outside: the pursuit of birds in the branches near the windows, the flight of other students to the meadows and woods, and especially the feverish desire to try as soon as possible the incomplete route checked by the gypsy - last resort of our almost empty bag, last key of the keychain, after having tried all the others? ... Cela était au-dessus de nos forces! It was beyond our strength! Meaulnes marchait de long en large, allait auprès des fenêtres, regardait dans le jardin, puis revenait et regardait vers le bourg, comme s’il eût attendu quelqu’un qui ne viendrait certainement pas. |||||||near||||||||||||||||||||||| Meaulnes walked up and down, went to the windows, looked in the garden, then came back and looked towards the town, as if he had been waiting for someone who would certainly not come. "J’ai l’idée, me dit-il enfin, j’ai l’idée que ce n’est peut-être pas aussi loin que nous l’imaginions... Frantz a supprimé sur mon plan toute une portion de la route que j’avais indiquée. ||||||||||||||||||imagined|||removed|||||||||||| "I have the idea, he said to me at last, I have the idea that it is perhaps not as far as we imagined ... Frantz deleted on my plan a whole portion of the road that I had indicated. Cela veut dire, peut-être, que la jument a fait, pendant mon sommeil, un long détour inutile..." J’étais à moitié assis sur le coin d’une grande table, un pied par terre, l’autre ballant, l’air découragé et désoeuvré, la tête basse. |||||||mare|||||||||||||||||||||||||dangling||discouraged||idle||| This means, perhaps, that the mare made, during my sleep, a long useless detour ... "I was half-seated on the corner of a large table, one foot on the ground, the other dangling , looking discouraged and idle, his head bowed. "Pourtant, dis-je, au retour, dans la berline, ton voyage a duré toute la nuit. "Still," I said, "on the way back to the saloon, your trip lasted all night. Nous étions partis à minuit, répondit-il vivement. |||||||quickly We had left at midnight, he answered quickly. On m’a déposé à quatre heures du matin, à environ six kilomètres à l’ouest de Sainte-Agathe, tandis que j’étais parti par la route de La Gare à l’est. I was dropped at four o'clock in the morning, about six kilometers west of St. Agatha, while I was leaving by the road from La Gare to the east. Il faut donc compter ces six kilomètres en moins entre Sainte-Agathe et le pays perdu. It is therefore necessary to count these six kilometers less between Sainte-Agathe and the lost country. "Vraiment, il me semble qu’en sortant du bois des Communaux, on ne doit pas être à plus de deux lieues de ce que nous cherchons." |||||||||Communal||||||||||||||| "Really, it seems to me that in leaving the Bois des Communaux, one must not be more than two leagues from what we are looking for." Ce sont précisément ces deux lieues-là qui manquent sur ta carte. It is precisely these two leagues that are missing on your map. C’est vrai. It is true. Et la sortie du bois est bien à une lieue et demie d’ici, mais pour un bon marcheur, cela peut se faire en une matinée..." A cet instant Moucheboeuf arriva. |||||||||mile|||||||||||||||||||| And the exit of the wood is well a league and a half from here, but for a good walker, it can be done in a morning ... "At this moment Moucheboeuf arrived. Il avait une tendance irritante à se faire passer pour bon élève, non pas en travaillant mieux que les autres, mais en se signalant dans des circonstances comme celle-ci. |||||to||||||||||||||||||signaling|||||| He had an irritating tendency to pretend to be a good student, not by working better than others, but by pointing out himself in circumstances like this. "Je savais bien, dit-il triomphant, ne trouver que vous deux. "I knew well," he said triumphantly, "only to find you two. Tous les autres sont partis pour le bois des Communaux. All the others left for the Bois des Communaux. En tête: Jasmin Delouche qui connaît les nids". At the head: Jasmin Delouche who knows the nests ". Et, voulant faire le bon apôtre, il commença à raconter tout ce qu’ils avaient dit pour narguer le Cours, M. Seurel et nous, en décidant cette expédition. |||||apostle|||||||||||mock||Course|||||||| And, wishing to make the good apostle, he began to tell all that they had said to taunt the Course, Mr. Seurel and us, in deciding this expedition. "S’ils sont au bois, je les verrai sans doute en passant, dit Meaulnes, car je m’en vais aussi. ||||||will see||||||||||| "If they are in the woods, I will probably see them in passing," said Meaulnes, "for I am leaving too. Je serai de retour vers midi et demi". I will be back around noon and a half. " Moucheboeuf resta ébahi. ||dumbfounded Moucheboeuf was amazed. "Ne viens-tu pas?" "Do not you come?" me demanda Augustin, s’arrêtant une seconde sur le seuil de la porte entr’ouverte--ce qui fit entrer dans la pièce grise, en une bouffée d’air tiédi par le soleil, un fouillis de cris, d’appels, de pépiements, le bruit d’un seau sur la margelle du puits et le claquement d’un fouet au loin. ||||||||||||ajar|||||||||||gasp|||||sun||hubbub|||||chirps||||bucket|||curb||well|||||whip|| Augustine asked me, pausing for a moment on the threshold of the half-open door - which led to a rush of cries, calls, chirps, the sound of a bucket on the rim of the well and the slamming of a whip in the distance. "Non, dis-je, bien que la tentation fût forte, je ne puis pas, à cause de M. Seurel. "No," said I, "although the temptation was strong, I can not, because of Mr. Seurel. Mais hâte-toi. But hurry. Je t’attendrai avec impatience". I will wait for you impatiently. " Il fit un geste vague et partit, très vite, plein d’espoir. He made a vague gesture and left, very quickly, full of hope. Lorsque M. Seurel arriva, vers dix heures, il avait quitté sa veste d’alpaga noir, revêtu un paletot de pêcheur aux vastes poches boutonnées, un chapeau de paille et de courtes jambières vernies pour serrer le bas de son pantalon. |||||ten|||||||of alpaca||donned|a|coat||fisher|||pockets|buttoned||||straw||||leggings|varnished||tighten||||| When Mr. Seurel arrived around ten o'clock, he had left his black alpaca jacket, wearing a fisherman's overcoat with wide buttoned pockets, a straw hat, and short, varnished leggings to tighten the bottoms of his trousers. Je crois bien qu’il ne fut guère surpris de ne trouver personne. I do not think he was surprised to find anyone. Il ne voulut pas entendre Moucheboeuf qui lui répéta trois fois ce que les gars avaient dit:  "S’il a besoin de nous, qu’il vienne donc nous chercher! " ||||||||||||||||||||||that|||| He did not want to hear Moucheboeuf who repeated to him three times what the guys had said: "If he needs us, let him come and get us!" Et il commanda: "Serrez vos affaires, prenez vos casquettes, et nous allons les dénicher à notre tour... Pourras-tu marcher jusque-là, François? " |||Pack||||||||||unearth||||||||| And he commanded: "Clutch your things, take your caps, and we'll find them in our turn ... Can you walk that far, Francois?" J’affirmai que oui et nous partîmes. I said yes and we left. Il fut entendu que Moucheboeuf conduirait M. Seurel et lui servirait d’appeau... C’est-à-dire que, connaissant les futaies où se trouvaient les dénicheurs, il devait de temps à autre crier à toute voix: "Hop! ||||Moucheboeuf|would lead||||||of decoy|||||||thickets|||||nesters||||||||||| It was understood that Moucheboeuf would lead Mr. Seurel and would serve him as a call ... That is to say, knowing the forests where the hunters were, he had to cry from time to time: "Hop! Hola! Giraudat! Giraudat! Delouche! Delouche! Où êtes-vous?... Where are you?... Y en a-t-il?... Are there any? ... En avez-vous trouvé?... " Did you find any? ... " Quant à moi, je fus chargé, à mon vif plaisir, de suivre la lisière est du bois, pour le cas où les écoliers fugitifs chercheraient à s’échapper de ce côté. |||||||||||||border|||||||||schoolchildren|fugitives|||||| As for me, I was charged, to my great pleasure, to follow the eastern edge of the wood, in case the fugitive schoolchildren tried to escape on this side. Or dans le plan rectifié par le bohémien et que nous avions maintes fois étudié avec Meaulnes, il semblait qu’un chemin à un trait, un chemin de terre, partit de cette lisière du bois pour aller dans la direction du Domaine. ||||rectified|||||||||||||||||||||||||||||||||||| Now, in the plan corrected by the Bohemian, whom we had often studied with Meaulnes, it seemed as though a one-way road, a dirt road, started from this edge of the wood to go in the direction of the Domain. Si j’allais le découvrir ce matin!... If I went to find out this morning! ... Je commençai à me persuader que, avant midi, je me trouverais sur le chemin du manoir perdu... La merveilleuse promenade!... |began|||||||||||||||||| I began to persuade myself that before noon I would find myself on the road to the lost mansion ... The marvelous walk! Dès que nous eûmes passé le Glacis et contourné le Moulin, je quittai mes deux compagnons, M. Seurel dont on eût dit qu’il partait en guerre--je crois bien qu’il avait mis dans sa poche un vieux pistolet--et ce traître de Moucheboeuf. ||||||Glacis||circumvented||||||||||||||||||||||||||||||||traitor|| As soon as we had passed the Glacis and bypassed the Mill, I left my two companions, M. Seurel, who was said to be going to war - I think he had put an old pistol in his pocket - and this traitor of Moucheboeuf. Prenant un chemin de traverse, j’arrivai bientôt à la lisière du bois seul à travers la campagne pour la première fois de ma vie comme une patrouille que son caporal a perdue. |||||||||border|||||||||||||||||||||| Taking a side road, I soon arrived at the edge of the wood alone across the countryside for the first time in my life as a patrol that his corporal lost. Me voici, j’imagine, près de ce bonheur mystérieux que Meaulnes a entrevu un jour. |||||||||||glimpsed|| Here I am, I imagine, near that mysterious happiness that Meaulnes once glimpsed. Toute la matinée est à moi pour explorer la lisière du bois, l’endroit le plus frais et le plus caché du pays, tandis que mon grand frère aussi est parti à la découverte. |||||||||||||||cool|||||||||||||||||discovery All morning is mine to explore the edge of the woods, the coolest and most hidden place in the country, while my big brother also went to discover. C’est comme un ancien lit de ruisseau. ||||||stream It's like an old stream bed. Je passe sous les basses branches d’arbres dont je ne sais pas le nom mais qui doivent être des aulnes. |||||||||||||||||||alders I pass under the low branches of trees whose name I do not know but which must be alders. J’ai sauté tout à l’heure un échalier au bout de la sente, et je me suis trouvé dans cette grande voie d’herbe verte qui coule sous les feuilles, foulant par endroits les orties, écrasant les hautes valérianes. ||||the hour||scallion|||||path|||||||||way||||||||trampling||||nettles|crushing|||valerians I jumped a stall now at the end of the path, and I found myself in this great path of green grass that runs under the leaves, treading in places the nettles, crushing the high valerian. Parfois mon pied se pose, durant quelques pas, sur un banc de sable fin. ||||||||||bench||| Sometimes my foot lands, for a few steps, on a sandbar. Et dans le silence, j’entends un oiseau--je m’imagine que c’est un rossignol, mais sans doute que je me trompe, puisqu’ils ne chantent que le soir--un oiseau qui répète obstinément la même phrase: voix de la matinée, parole dite sous l’ombrage, invitation délicieuse au voyage entre les aulnes. ||||I hear||||||||nightingale|||||||||||||||||||||||||||||the shading|||||||alders And in the silence, I hear a bird - I imagine it's a nightingale, but no doubt I'm wrong, since they sing only in the evening - a bird that stubbornly repeats the same sentence: morning voice, speech said in the shade, delightful invitation to travel between the alders. Invisible, entêté, il semble m’accompagner sous la feuille. Invisible, stubborn, he seems to accompany me under the sheet. Pour la première fois me voilà, moi aussi, sur le chemin de l’aventure. For the first time here I am, too, on the road to adventure. Ce ne sont plus des coquilles abandonnées par les eaux que je cherche, sous la direction de M. Seurel, ni les orchis que le maître d’école ne connait pas, ni même, comme cela nous arrivait souvent dans le champ du père Martin, cette fontaine profonde et tarie, couverte d’un grillage, enfouie sous tant d’herbes folles qu’il fallait chaque fois plus de temps pour la retrouver... Je cherche quelque chose de plus mystérieux encore. |||||shells||||||||||||||||orchids|||||||||||||||||||||||||dried up|||grating|buried||||||needed|||||||||||||||| It is no longer shells abandoned by the waters that I seek, under the direction of Mr. Seurel, nor the orchis that the schoolmaster does not know, nor even, as we often happened in the field of Father Martin, this fountain deep and dry, covered with a fence, buried under so many weeds that it took more time every time to find it ... I'm looking for something more mysterious yet. C’est le passage dont il est question dans les livres, l’ancien chemin obstrué, celui dont le prince harassé de fatigue n’a pu trouver l’entrée. ||||||||||||obstructed||||||||||| It is the passage mentioned in the books, the old obstructed path, the one which the exhausted prince could not find the entrance to. Cela se découvre à l’heure la plus perdue de la matinée... Et soudain, en écartant, dans le feuillage profond, les branches, avec ce geste hésitant des mains à hauteur du visage inégalement écartées, on l’aperçoit comme une longue avenue sombre dont la sortie est un rond de lumière tout petit. ||||||||||||||excluding||||||||||||||||||spread||||||||||||||||| This is discovered at the most lost hour of the morning ... And suddenly, by moving aside, in the deep foliage, the branches, with this hesitant gesture of the hands at face height unevenly spread, we see it as a long dark avenue whose exit is a tiny circle of light. Mais tandis que j’espère et m’enivre ainsi, voici que brusquement je débouche dans une sorte de clairière, qui se trouve être tout simplement un pré. |||||intoxicates||||||emerge||||||||||||| But while I hope and intoxicate myself like this, suddenly I come out into a kind of clearing, which happens to be simply a meadow. Je suis arrivé sans y penser à l’extrémité des Communaux, que j’avais toujours imaginée infiniment loin. I arrived without thinking at the end of the Commons, which I had always imagined infinitely far. Et voici à ma droite, entre des piles de bois, toute bourdonnante dans l’ombre, la maison du garde.Deux paires de bas sèchent sur l’appui de la fenêtre. |||||||||||buzzing|||||||||||dry||||| And here on my right, between piles of wood, all buzzing in the shadows, the house of the guard. Two pairs of socks are drying on the window sill. Les années passées, lorsque nous arrivions à l’entrée du bois, nous disions toujours, en montrant un point de lumière tout au bout de l’immense allée noire: "C’est là-bas la maison du garde; la maison de Baladier".Mais jamais nous n’avions poussé jusque là. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||Baladier||||||| In past years, when we arrived at the entrance to the wood, we always said, showing a point of light at the end of the huge dark alley: "It is there the house of the guard, the house of Baladier "But we never pushed that far. Nous entendions dire quelquefois, comme s’il se fût agi d’une expédition extraordinaire: "Il a été jusqu’à la maison du garde!... " We heard sometimes, as if it had been an extraordinary expedition: "He went to the guard's house! ..." Cette fois, je suis allé jusqu’à la maison de Baladier, et je n’ai rien trouvé. This time, I went to Baladier's house and found nothing. Je commençais à souffrir de ma jambe fatiguée et de la chaleur que je n’avais pas sentie jusque-là; je craignais de faire tout seul le chemin du retour, lorsque j’entendis près de moi l’appeau de M. Seurel, la voix de Moucheboeuf, puis d’autres voix qui m’appelaient... Il y avait là une troupe de six grands gamins, où, seul, le traître Moucheboeuf avait l’air triomphant. ||||||||||||||||||||||||||||||||||the decoy|||||||||||||||||||||||||||||| I was starting to suffer from my tired leg and the heat I hadn't felt until then; I was afraid of making the return trip on my own, when I heard the call of M. Seurel near me, the voice of Moucheboeuf, then other voices calling me ... There was a troop of six big kids, where, alone, the traitor Moucheboeuf looked triumphant. C’était Giraudat, Auberger, Delage et d’autres... Grâce à l’appeau, on avait pris les uns grimpés dans un merisier isolé au milieu d’une clairière; les autres en train de dénicher des pics-verts. It was||Auberger||||||the decoy||||||climbed|||cherry|||||||||||dig||picas| It was Giraudat, Auberger, Delage, and others. Thanks to the call, some had been taken up in an isolated wild cherry tree in the middle of a clearing; the others are finding green peaks. Giraudat, le nigaud aux yeux bouffis, à la blouse crasseuse, avait caché les petits dans son estomac, entre sa chemise et sa peau. ||fool|||puffy||||grimy||||||||||||| Giraudat, the puffy-eyed booby with the filthy blouse, had hidden the little ones in his stomach, between his shirt and his skin. Deux de leurs compagnons s’étaient enfuis à l’approche de M. Seurel: ce devait être Delouche et le petit Coffin. |||||fled||||||||||||| Two of their companions had fled at the approach of M. Seurel: it must have been Delouche and the little Coffin. Ils avaient d’abord répondu par des plaisanteries à l’adresse de "Mouchevache! ||||||||||Flycow They had first responded with jokes to the address "Mouchevache! ", que répétaient les échos des bois, et celui-ci, maladroitement, se croyant sûr de son affaire, avait répondu, vexé: "Vous n’avez qu’à descendre, vous savez! |repeated||||||||awkwardly||||||||||||||| "The echoes of the woods repeated, and he clumsily, believing himself sure of his business, had replied, vexed:" You have only to go down, you know! M. Seurel est là..." Alors tout s’était tu subitement; ç’avait été une fuite silencieuse à travers le bois. |||||||you|||||||||| M. Seurel is there ... "Then all of a sudden you had been a silent escape through the woods. Et comme ils le connaissaient à fond, il ne fallait pas songer à les rejoindre. |||||||||had||||| And as they knew him thoroughly, one should not think of joining them. On ne savait pas non plus où le grand Meaulnes était passé. Neither did we know where the great Meaulnes had passed. On n’avait pas entendu sa voix; et l’on dut renoncer à poursuivre les recherches. We had not heard his voice; and we had to give up pursuing the research. Il était plus de midi lorsque nous reprîmes la route de Sainte-Agathe, lentement, la tête basse, fatigués, terreux. ||||||we||||||||||||muddy It was past noon when we took the road to St. Agatha, slowly, head down, tired, earthy. A la sortie du bois, lorsque nous eûmes frotté et secoué la boue de nos souliers sur la route sèche, le soleil commença de frapper dur. ||||||||rubbed||||mud|||shoes|||||||||| At the exit of the wood, when we had rubbed and shaken the mud of our shoes on the dry road, the sun began to strike hard. Déjà ce n’était plus ce matin de printemps si frais et si luisant. ||||||||||||shining It was no longer such a fresh and shining spring morning. Les bruits de l’après-midi avaient commencé. The noises of the afternoon had begun. De loin en loin un coq criait, cri désolé, dans les fermes désertes aux alentours de la route. From time to time a cock cried, desolate cry, in the deserted farms around the road. A la descente du Glacis, nous nous arrêtâmes un instant pour causer avec des ouvriers des champs qui avaient repris leur travail après le déjeuner. |||||||stopped||||chat||||||||||||| On the descent of the Glacis, we stopped for a moment to talk with field laborers who had resumed work after lunch. Ils étaient accoudés à la barrière, et M. Seurel leur disait: "De fameux galopins! ||leaning|||barrier||||||||rascals They were leaning on the barrier, and Monsieur Seurel was saying to them: "Famous scoundrels! Tenez, regardez Giraudat. Hold|| Here, look at Giraudat. Il a mis les oisillons dans sa chemise. ||||chicks||| He put the chicks in his shirt. Ils ont fait là dedans ce qu’ils ont voulu. They did in there what they wanted. C’est du propre!... " It's clean!... " Il me semblait que c’était de ma débâcle aussi que les ouvriers riaient. ||||||||||||laughed It seemed to me that it was my debacle, too, that the workers were laughing. Ils riaient en hochant la tête, mais ils ne donnaient pas tout à fait tort aux jeunes gars qu’ils connaissaient bien. |||nodding||||||||||||||guys||| They laughed, shaking their heads, but they did not do the same thing to the young guys they knew well. Ils nous confièrent même, lorsque M. Seurel eut repris la tête de la colonne: "Il y en a un autre qui est passé, un grand, vous savez bien... Il a dû rencontrer, en revenant, la voiture des Granges, et on l’a fait monter, il est descendu, plein de terre, tout déchiré, ici, à l’entrée du chemin des Granges! ||entrusted|||||||||||||||||||||||||||||encounter||return|||||||||||||||||torn|||||||Granges They even confided to us, when M. Seurel had taken the head of the column: "There is another who has passed, a tall one, you know well." He must have met, on his return, the carriage of the Granges, and it was brought up, it came down, full of earth, all torn, here, at the entrance of the path of Granges! Nous lui avons dit que nous vous avions vus passer ce matin, mais que vous n’étiez pas de retour encore. |||||||||||||||weren't|||| We told him that we had seen you passing this morning, but that you were not back yet. Et il a continué tout doucement sa route vers Sainte-Agathe". And he continued slowly on his way to St. Agatha ". En effet, assis sur une pile du pont des Glacis, nous attendait le grand Meaulnes, l’air brisé de fatigue. ||||||||||||||||broken|| Indeed, sitting on a pile of the bridge of Glacis, waiting for us the big Meaulnes, the broken air of fatigue. Aux questions de M. Seurel, il répondit que lui aussi était parti à la recherche des écoliers buissonniers. |||||||||||||||||bushwhacking To Mr. Seurel's questions, he replied that he, too, had gone in search of schoolboys. Et à celle que je lui posai tout bas, il dit seulement en hochant la tête avec découragement: "Non! And to the one I put down to him, he only said, shaking his head in discouragement: "No! Rien! Rien qui ressemble à ça". Nothing like that ". Après déjeuner, dans la classe fermée, noire et vide, au milieu du pays radieux, il s’assit à l’une des grandes tables et, la tête dans les bras, il dormit longtemps, d’un sommeil triste et lourd. After lunch, in the closed classroom, dark and empty, in the middle of the radiant country, he sat down at one of the large tables and, with his head in his arms, he slept for a long time, a sad and heavy sleep. Vers le soir, après un long instant de réflexion, comme s’il venait de prendre une décision importante, il écrivit une lettre à sa mère. Towards evening, after a long moment of reflection, as if he had just made an important decision, he wrote a letter to his mother. Et c’est tout ce que je me rappelle de cette morne fin d’un grand jour de défaite. ||||||||||bleak|||||| And that's all I remember about that dismal end of a great day of defeat.