Du materiel à lire/écouter qui utilise beaucoup le conditionnel et le subjonctif?

Salut tout le monde,

Je me demande si quelqu’un entre vous connaît une bonne ressource pour répéter les conjugations au conditionnel et au subjonctif. Même si je maitrise le français pas mal maintenant, je realise que je ne connais pas ces formes très bien.

Ce qui j’aimerais trouver c’est de la poésie ou (mieux) de la prose qui utilise ces forme beaucoup intentionnellement en raccontant une histoire:

“Que est-qu’il serait arrivé si s’aura produit” etc…

Si c’est du materiel qui exist déjà sur lingq- mieux encore! :slight_smile:

Merci!

Salut !

En tapant “textes au conditionnel” sur Google j’ai trouvé cette page : https://www.etudes-litteraires.com/forum/topic14282-recherche-de-textes-litteraires-ecrits-au-conditionnel.html

Pour le subjonctif ça a l’air un peu moins facile à trouver. En fait il y a du subjonctif un peu partout mais ça dépend à quelle dose tu en veux… Il semble qu’il y ait quelques textes de chansons ou de la poésie au subjonctif imparfait mais au présent pas vraiment… Mais le subjonctif imparfait ne s’emploie plus de nos jours et son utilité est donc très limitée, encore plus pour quelqu’un qui apprend le français.

Salut! Pour le conditionnel je pense notamment à des chansons et un album jeunesse:

Chansons:

Album jeunesse:

  • Le livre des si, Ghislaine Roman. Ce sont des phrases assez amusantes. Voici un extrait:
    Si on mettait des pierres dans les sabliers, est-ce que ça empêcherait le temps de passer ?
    Si les cages n’avaient pas de barreaux, est-ce qu’on entendrait mieux le chant des oiseaux ?
    Si les coqs ne savaient pas chanter, on ferait tous les jours la grasse matinée.
    Si les girafes savaient tricoter, il leur faudrait dix ans pour faire un cache-nez.
    Si la mer était sucrée, les icebergs seraient des sorbets.
    Si les mille-pattes portaient des souliers, ils passeraient leurs nuits à les cirer.
    Si les vélos avaient des roues carrées, ce serait pratique pour monter les escaliers.
    Si les souris poussaient dans les potagers, tous les chats seraient jardiniers.

Pour le subjonctif:

Chansons:

Poème:
Que déjà je me lève en ce matin d’été
Sans regretter longtemps la nuit et le repos,
Que déjà je me lève
Et que j’aie cette envie d’eau froide
Pour ma nuque et pour mon visage,
Que je regarde avec envie
L’abeille en grand travail
Et que je la comprenne,
Que déjà je me lève et voie le buis,
Qui probablement travaille autant que l’abeille,
Et que j’en sois content…

Eugène Guillevic, Terre à bonheur

Le texte suivant, même s’il ne reprend pas beaucoup de subjonctif, l’explique avec une petite histoire, ça peut être sympa:
Madame, j’en ai besoin au plus vite: d’où vient le mot « subjonctif »?
– Ma petite Jeanne, chaque langue a plusieurs mères, elle descend de beaucoup de langues. Mais
il y a toujours une mère principale. Celle du français, c’est le latin. Jungere veut dire « joindre ».
Sub veut dire « sous ». Et subjungere veut dire « atteler ».
– Atteler, comme atteler un cheval ou une charrette?
– Exactement. Quand tu dis « Je veux que mon ami vienne », « je veux », c’est le cheval, l’énergie,
la volonté, la force qui tire.
– Mais il tire quoi?
– La charrette. Il tire son rêve, le souhait que son ami vienne.
– Pourquoi? Il faut de la force pour rêver?
– Bien sûr, ma petite Jeanne, de la force, beaucoup de force, surtout si tu veux que dure le rêve.
[…] Le subjonctif est l’univers du possible.
– Et alors?
– Réfléchis un peu, Jeanne. Qu’est-ce que le possible?
– Quelque chose qu’on pourrait faire…
– Mais qu’on n’a pas fait. Pas encore fait. Pas voulu faire. Réclamer le possible, tout le possible,
c’est critiquer le réel, le monde tel qu’il est, la pauvreté, les injustices.

Eric Orsenna, Les Chevaliers du Subjonctif

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Texte au subjonctif:
La maison de mes rêves ? Qu’elle soit grande ou petite, cela n’a pas d’importance pour moi. Je voudrais juste qu’il y fasse bon vivre. Il faudrait qu’il y ait de grandes fenêtres et aussi une terrasse face à la mer. Ce que j’aimerais, c’est un endroit calme où je puisse jouer de la trompette sans que mes voisins viennent se plaindre. Pensez-vous que ce soit possible ? Croyez-vous que je puisse me l’offrir un jour ?

Texte au conditionnel:
Imaginons une journée ordinaire.
Tous les matins, Sylvie se réveillerait à six heures. Elle resterait un peu au lit et elle se lèverait à six heures et demie, ce serait assez tôt pour elle. Elle prendrait sa douche et elle s’habillerait. Ensuite, elle prendrait son petit-déjeuner. Pendant son petit-déjeuner, elle lirait un peu et elle écouterait la radio. Après avoir pris son petit-déjeuner, elle s’occuperait de ses plantes vertes. Ensuite elle se préparerait pour partir au travail: elle se brosserait les dents, elle se maquillerait, elle mettrait son manteau et elle partirait au travail. Elle partirait de chez elle à sept heures et quart. Avant de commencer son travail, elle prendrait un café avec Julien, son collègue. Elle travaillerait de huit heures à midi. Après avoir terminé son travail, elle irait se promener dans un parc. Elle se promènerait pendant une heure et puis elle rentrerait. Chaque soir, elle ferait quelques courses au supermarché du coin, elle parlerait quelques minutes avec la voisine et elle rentrerait pour préparer le repas. Sylvie vivrait seule. Elle n’aurait pas d’animaux et elle serait heureuse comme ça. Le soir, Elle mangerait en regardant la télé. Après avoir regardé son programme préféré, elle ferait la vaisselle et elle téléphonerait à une amie. Ensuite, elle se démaquillerait et elle prendrait son bain. Elle y resterait pendant une heure. Après le bain, elle se sécherait longuement les cheveux. Et après s’être séché les cheveux, elle se coucherait. Elle lirait un peu avant de s’endormir. Elle s’endormirait vers minuit.

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Ah, j’ai oublié Jean Tardieu pour le conditionnel:

Au conditionnel

Si je savais écrire je saurais dessiner

Si j’avais un verre d’eau je le ferais geler et

                    je le conserverais sous verre

Si on me donnait une motte de beurre je

                     la ferais couler en bronze

Si j’avais trois mains je ne saurais où

                     donner de la tête

Si les plumes s’envolaient si la neige fondait

                     si les regards se perdaient, je

                     leur mettrais du plomb dans l’aile

Si je marchais toujours tout droit devant

                     moi, au lieu de faire le tour du

                     globe j’irais jusqu’à Sirius et

                     au-delà

Si je mangeais trop de pommes de terre je

                     les ferais germer sur mon cadavre

Si je sortais par la porte je rentrerais

                     par la fenêtre

Si j’avalais un sabre je demanderais

                     un grand bol de Rouge

Si j’avais une poignée de clous je les

                     enfoncerais dans ma main

                     gauche avec ma main

                     droite et vice versa.

Si je partais sans me retourner, je

                     me perdrais bientôt de vue.