Le Mystère du B 14/Chapitre 7 (2)
Le contrôleur entra :
— Monsieur, lui dit le procureur, vous aviez sans doute remarqué les voyageurs du B-14 ?…
— Dame !…
— Et vous pourriez les reconnaître ?…
— Facilement !
— Parfait ! Voulez-vous me suivre !…
Et il l'entraîna vers l'hôpital ; puis, le conduisant à l'amphithéâtre et le plaçant devant le cadavre sans tête :
— Voilà bien, n'est-ce pas, un de vos voyageurs ?
Le contrôleur jeta un coup d'oeil vers le cadavre, puis, le plus simplement du monde :
— Cet homme n'était pas dans le B-14.
— Quoi ! s'exclama M. Chaulvet effaré. Mais c'est celui que nous avons trouvé, roide mort, dans le wagon…
— Possible ! mais il n'était pas parmi les dix voyageurs qui ont pris le train à la gare d'Arenc… Cela, je puis le jurer !
— Parbleu !… ricana Rosic, la tête trouvée dans l'Isère n'est pas la bonne !
— Je vous demande pardon, fit le médecin légiste qui avait rejoint le groupe. À ce sujet, le doute n'est pas possible. D'ailleurs, voyez vous-même : cette petite tache de vin sur le cou, à l'endroit ou il a été sectionné, et qui se relie d'une façon parfaite !…
— D'ailleurs, ajouta le contrôleur, les deux voyageurs disparus n'étaient pas aussi grands que cet homme… il s'en faut, à vue d'oeil, au moins de cinq centimètres, et ils étaient plus gros…
Alors le procureur et Rosic se regardèrent stupéfaits.
— Quel est donc ce cadavre ? fit M. Chaulvet.
— Parbleu, c'est le onzième voyageur, conclut Rosic.
Mais cela n'éclaircissait pas l'énigme, qui demeurait entière et combien indéchiffrable.