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Le Mystère du B 14 par Rudolphe Bringer, Le Mystère du B 14/Chapitre 12 (2)

Le Mystère du B 14/Chapitre 12 (2)

Et ayant ainsi parlé il ajouta :

— Sans doute, demain allez-vous recevoir la visite de M. Rosic. C'est un policier émérite et plein de flair… Répétez-lui, je vous prie, cette histoire, qui ne saurait manquer de l'intéresser.

À ces mots, Rosic devint rouge comme une tomate. Il regarda M. Cazeneuve. Mais aucune intention ironique ne se lisait sur les traits si graves du banquier, et il était de toute évidence qu'il répétait les propres paroles de W.-R. Burnt, sans en discerner toute la portée.

Et il était non moins évident que ce W.-R. Burnt avait voulu nettement se moquer de lui…

— Et ce Burnt… vous savez où il se trouve ?

— Mais à Londres, je suppose. Oui… il m'a dit sa ferme intention de partir par le train de Calais qui lui permettra de prendre le bateau à deux heures et d'arriver à Londres vers cinq heures du soir…

— Et vous ignorez ce qu'il venait faire en Europe…

— Il ne m'a pas fait de confidence à ce sujet…

M. Cazeneuve s'était levé, indiquant que l'entretien était fini et qu'il n'avait plus rien à apprendre au policier.

Et Rosic prit congé.

Il n'était guère plus avancé qu'avant… Il savait maintenant pourquoi ce Burnt se faisait nommer Cristal-Dagger… Mais pourquoi avait-il quitté les Indes… Pourquoi avait-il failli être assassiné… Pourquoi ne s'était-il pas fait connaître… Pourquoi avait-il volé la valise contenant des documents… Pourquoi…

— Et puis zut… clama Rosic, tout en descendant machinalement la rue Montmartre… J'y perdrai la raison et je n'ai pas envie de devenir fou… Après tout… l'affaire est classée… Comme l'a si bien dit M. Chaulvet, la justice possède une victime, elle sait que l'assassin a été tué à Saint-Rambert… qu'importe le reste, je suis bien bon de me tournebouler l'esprit… Après tout ce Burnt m'a joué… Mais il est à Londres… Il m'échappe, et d'ailleurs, que pouvais-je contre lui… Il m'a volé sa valise… C'était son droit… Je retourne à Lyon et au diable cette sotte affaire du poignard de cristal…

Il arrêta un fiacre, se fit conduire à la gare de Lyon, monta au buffet, s'offrit un plantureux déjeuner, arrosé de vins délicats, et, à deux heures montait paisiblement dans le train qui, le soir, allait le mener à sa villa du coteau de Sainte-Foy, bien décidé à ne plus penser à W.-R. Burnt, au poignard decristal et à toute cette angoissante affaire qui avait failli lui faire perdre la raison…

Mais, comme il allait monter le marchepied de son wagon, il entendit une voix derrière lui qui disait :

— Monsieur Rosic… Monsieur Rosic…

Il se détourna et faillit tomber à la renverse… Burnt était devant lui… Il crut qu'il était fou… Mais, non, Burnt souriait. Burnt lui tendait une valise. Burnt lui disait :

— Je vous demande pardon, Monsieur Rosic. Je vous cherche depuis deux jours… Voilà votre valise que l'autre jour, par mégarde, j'avais prise pour la mienne…


Le Mystère du B 14/Chapitre 12 (2)

Et ayant ainsi parlé il ajouta :

— Sans doute, demain allez-vous recevoir la visite de M. Rosic. C'est un policier émérite et plein de flair… Répétez-lui, je vous prie, cette histoire, qui ne saurait manquer de l'intéresser.

À ces mots, Rosic devint rouge comme une tomate. Il regarda M. Cazeneuve. Mais aucune intention ironique ne se lisait sur les traits si graves du banquier, et il était de toute évidence qu'il répétait les propres paroles de W.-R. Burnt, sans en discerner toute la portée.

Et il était non moins évident que ce W.-R. Burnt avait voulu nettement se moquer de lui…

— Et ce Burnt… vous savez où il se trouve ?

— Mais à Londres, je suppose. Oui… il m'a dit sa ferme intention de partir par le train de Calais qui lui permettra de prendre le bateau à deux heures et d'arriver à Londres vers cinq heures du soir…

— Et vous ignorez ce qu'il venait faire en Europe…

— Il ne m'a pas fait de confidence à ce sujet…

M. Cazeneuve s'était levé, indiquant que l'entretien était fini et qu'il n'avait plus rien à apprendre au policier.

Et Rosic prit congé.

Il n'était guère plus avancé qu'avant… Il savait maintenant pourquoi ce Burnt se faisait nommer Cristal-Dagger… Mais pourquoi avait-il quitté les Indes… Pourquoi avait-il failli être assassiné… Pourquoi ne s'était-il pas fait connaître… Pourquoi avait-il volé la valise contenant des documents… Pourquoi…

— Et puis zut… clama Rosic, tout en descendant machinalement la rue Montmartre… J'y perdrai la raison et je n'ai pas envie de devenir fou… Après tout… l'affaire est classée… Comme l'a si bien dit M. Chaulvet, la justice possède une victime, elle sait que l'assassin a été tué à Saint-Rambert… qu'importe le reste, je suis bien bon de me tournebouler l'esprit… Après tout ce Burnt m'a joué… Mais il est à Londres… Il m'échappe, et d'ailleurs, que pouvais-je contre lui… Il m'a volé sa valise… C'était son droit… Je retourne à Lyon et au diable cette sotte affaire du poignard de cristal…

Il arrêta un fiacre, se fit conduire à la gare de Lyon, monta au buffet, s'offrit un plantureux déjeuner, arrosé de vins délicats, et, à deux heures montait paisiblement dans le train qui, le soir, allait le mener à sa villa du coteau de Sainte-Foy, bien décidé à ne plus penser à W.-R. Burnt, au poignard decristal et à toute cette angoissante affaire qui avait failli lui faire perdre la raison…

Mais, comme il allait monter le marchepied de son wagon, il entendit une voix derrière lui qui disait :

— Monsieur Rosic… Monsieur Rosic…

Il se détourna et faillit tomber à la renverse… Burnt était devant lui… Il crut qu'il était fou… Mais, non, Burnt souriait. Burnt lui tendait une valise. Burnt lui disait :

— Je vous demande pardon, Monsieur Rosic. Je vous cherche depuis deux jours… Voilà votre valise que l'autre jour, par mégarde, j'avais prise pour la mienne…