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Esprit du Curé d'Ars, Catéchisme sur la présence réelle

Catéchisme sur la présence réelle

XI. Catéchisme sur la présence réelle.

Notre-Seigneur est là caché qui attend que nous venions le visiter et lui faire nos demandes. Voyez comme il est bon! Il s'accommode à notre faiblesse... Dans le ciel, où nous serons triomphants et glorieux, nous le verrons dans toute sa gloire; s'il se fût présenté maintenant avec cette gloire devant nous, nous n'aurions pas osé l'approcher; mais il se cache comme une personne qui serait dans une prison, et nous dit: « Vous ne me voyez pas, mais ça ne fait rien; demandez-moi tout ce que vous voudrez, je vous l'accorderai. » Il est là dans le sacrement de son amour qui soupire et intercède sans cesse auprès de son Père pour les pécheurs. A quels outrages n'est-il pas exposé pour rester au milieu de nous? Il est là pour nous consoler; aussi devons-nous lui rendre visite souvent. Combien un petit quart d'heure, que nous dérobons à nos occupations, à quelques inutilités pour venir le prier, le visiter, le consoler de toutes les injures qu'il reçoit, lui est agréable! Lorsqu'il voit venir avec empressement les âmes pures, il leur sourit... Elles viennent, avec cette simplicité qui lui plaît tant, lui demander pardon pour tous les pécheurs des insultes de tant d'ingrats. Quel bonheur n'éprouvons-nous pas en la présence de Dieu, lorsque nous nous trouvons seuls à ses pieds, devant les saints tabernacles!... « Allons, mon âme, redouble d'ardeur! Tu es seule pour a adorer ton Dieu; ses regards se reposent sur toi seule... » Ce bon Sauveur est si rempli d'amour pour nous qu'il nous cherche partout!...

Tenez, mes enfants, quand vous vous éveillez dans la nuit, transportez-vous vite en esprit devant le Tabernacle, et dites à Notre-Seigneur: « Mon Dieu, me voilà! je viens vous adorer, vous louer, vous bénir, vous remercier, vous aimer, vous tenir compagnie avec les anges!... » Dites les prières que vous savez, et si vous vous trouvez dans l'impossibilité de prier, cachez-vous derrière votre bon ange, et chargez-le de prier à votre place...

Mes enfants, quand vous entrez à l'église et que vous prenez de l'eau bénite, quand vous portez la main à votre front pour faire le signe de la croix, regardez le Tabernacle: Notre-Seigneur Jésus-Christ l'entr'ouvre au même moment pour vous bénir.

Ah! si nous avions les yeux des anges, en voyant Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est ici présent, sur cet autel, et qui nous regarde, comme nous l'aimerions! Nous ne voudrions plus nous en séparer; nous voudrions toujours rester à ses pieds: ce serait un avant-goût du ciel; tout le reste nous deviendrait insipide. Mais, voilà!... c'est la foi qui manque. Nous sommes de pauvres aveugles; nous avons un brouillard sur les yeux. La foi seule pourrait dissiper ce brouillard... Tout à l'heure, mes enfants, quand je tiendrai Notre-Seigneur dans mes mains; quand le bon Dieu vous bénira, demandez-lui donc qu'il vous ouvre les yeux du coeur; dites-lui comme l'aveugle de Jéricho: « Seigneur, faites que je voie! » Si vous lui disiez sincèrement: « Faites que je voie! » vous obtiendriez certainement ce que vous désirez, parce qu'il ne veut que votre bonheur; Il a ses mains pleines de grâces, cherchant à qui les distribuer, hélas! et personne n'en veut... O indifférence! ô ingratitude!... Mes enfants, nous sommes trop malheureux de ne pas comprendre ces choses! Nous les comprendrons bien une fois; mais ce ne sera plus temps!...

Notre-Seigneur est là comme victime... aussi, tenez! une prière bien agréable à Dieu, c'est de demander à la sainte Vierge d'offrir au Père éternel son divin Fils, tout sanglant, tout déchiré pour la conversion des pécheurs : c'est la meilleure prière que l'on puisse faire, puisque enfin toutes les prières se font au nom et par les mérites de Jésus-Christ... Mes enfants écoutez bien ça : toutes les fois que j'ai obtenu une grâce, je l'ai demandée de cette manière; cela n'a jamais manqué. Quand vous faites la sainte communion, il faut toujours avoir une intention, el dire, sur le point de recevoir le corps de Notre-Seigneur : « O mon bon Père qui êtes dans les cieux, je vous offre en ce moment votre cher Fils, tel qu'on l'a pris, qu'on l'a descendu de la croix, qu'on l'a déposé entre les bras de la très sainte Vierge, et qu'elle vous l'a offert en sacrifice pour nous. Je vous offre son très-saint corps, et par la bouche de sa sainte Mère, je vous demande la rémission de mes péchés, afin de faire une bonne communion, pour obtenir telle ou telle grâce: la foi, la charité, l'humilité... »

Il faut encore remercier Dieu de toutes ces indulgences qui nous purifient de nos péchés... Mais on n'y fait pas attention. On marche sur les indulgences, on pourrait dire, comme après la moisson on marche sur les gerbes de blé. Voyez: voilà sept ans et sept quarantaines en entendant le catéchisme, trois cents jours en récitant les litanies de la sainte Vierge, le Salve Regina, l'Angelus. Enfin, le bon Dieu nous multiplie ses grâces: aussi, que nous serons fâchés, à la fin de notre vie, de n'en avoir pas profité!

Lorsque nous sommes devant le Saint-Sacrement, au lieu de regarder autour de nous, fermons nos yeux et ouvrons notre cour; le bon Dieu ouvrira le sien. Nous irons à lui, il viendra à nous, l'un pour demander et l'autre pour recevoir: ce sera comme un souffle de l'un à l'autre. Que de douceur ne trouvons-nous pas à nous oublier pour chercher Dieu!

C'est comme dans les premiers temps que j'étais à Ars... Écoutez bien ça, mes enfants: Il y avait un homme qui ne passait jamais devant l'église sans y entrer. Le matin quand il allait au travail, le soir quand il en revenait, il laissait à la porte sa pelle et sa pioche, et il restait longtemps en adoration devant le Saint-Sacrement. Oh! j'aimais bien ça!... Je lui ai demandé une fois ce qu'il disait à Notre-Seigneur pendant les longues visites qu'il lui faisait. Savez-vous ce qu'il m'a répondu? « Eh! monsieur le Curé, je ne lui dis rien. Je l'avise et Il m'avise!... » (Ici les larmes interrompaient la voix du saint catéchiste.) Il reprenait: « Que c'est beau, a mes enfants, que c'est beau!!! »

Les saints se perdaient pour ne voir que Dieu, ne travailler que pour lui; ils oubliaient tous les objets créés pour ne trouver que lui: c'est ainsi qu'on arrive au Ciel... »


Catéchisme sur la présence réelle

**XI. Catéchisme sur la présence réelle. **

Notre-Seigneur est là caché qui attend que nous venions le visiter et lui faire nos demandes. Voyez comme il est bon! Il s'accommode à notre faiblesse... Dans le ciel, où nous serons triomphants et glorieux, nous le verrons dans toute sa gloire; s'il se fût présenté maintenant avec cette gloire devant nous, nous n'aurions pas osé l'approcher; mais il se cache comme une personne qui serait dans une prison, et nous dit: « Vous ne me voyez pas, mais ça ne fait rien; demandez-moi tout ce que vous voudrez, je vous l'accorderai. » Il est là dans le sacrement de son amour qui soupire et intercède sans cesse auprès de son Père pour les pécheurs. A quels outrages n'est-il pas exposé pour rester au milieu de nous? Il est là pour nous consoler; aussi devons-nous lui rendre visite souvent. Combien un petit quart d'heure, que nous dérobons à nos occupations, à quelques inutilités pour venir le prier, le visiter, le consoler de toutes les injures qu'il reçoit, lui est agréable! Lorsqu'il voit venir avec empressement les âmes pures, il leur sourit... Elles viennent, avec cette simplicité qui lui plaît tant, lui demander pardon pour tous les pécheurs des insultes de tant d'ingrats. Quel bonheur n'éprouvons-nous pas en la présence de Dieu, lorsque nous nous trouvons seuls à ses pieds, devant les saints tabernacles!... « Allons, mon âme, redouble d'ardeur! Tu es seule pour a adorer ton Dieu; ses regards se reposent sur toi seule... » Ce bon Sauveur est si rempli d'amour pour nous qu'il nous cherche partout!...

Tenez, mes enfants, quand vous vous éveillez dans la nuit, transportez-vous vite en esprit devant le Tabernacle, et dites à Notre-Seigneur: « Mon Dieu, me voilà! je viens vous adorer, vous louer, vous bénir, vous remercier, vous aimer, vous tenir compagnie avec les anges!... » Dites les prières que vous savez, et si vous vous trouvez dans l'impossibilité de prier, cachez-vous derrière votre bon ange, et chargez-le de prier à votre place...

Mes enfants, quand vous entrez à l'église et que vous prenez de l'eau bénite, quand vous portez la main à votre front pour faire le signe de la croix, regardez le Tabernacle: Notre-Seigneur Jésus-Christ l'entr'ouvre au même moment pour vous bénir.

Ah! si nous avions les yeux des anges, en voyant Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est ici présent, sur cet autel, et qui nous regarde, comme nous l'aimerions! Nous ne voudrions plus nous en séparer; nous voudrions toujours rester à ses pieds: ce serait un avant-goût du ciel; tout le reste nous deviendrait insipide. Mais, voilà!... c'est la foi qui manque. Nous sommes de pauvres aveugles; nous avons un brouillard sur les yeux. La foi seule pourrait dissiper ce brouillard... Tout à l'heure, mes enfants, quand je tiendrai Notre-Seigneur dans mes mains; quand le bon Dieu vous bénira, demandez-lui donc qu'il vous ouvre les yeux du coeur; dites-lui comme l'aveugle de Jéricho: « Seigneur, faites que je voie! » Si vous lui disiez sincèrement: « Faites que je voie! » vous obtiendriez certainement ce que vous désirez, parce qu'il ne veut que votre bonheur; Il a ses mains pleines de grâces, cherchant à qui les distribuer, hélas! et personne n'en veut... O indifférence! ô ingratitude!... Mes enfants, nous sommes trop malheureux de ne pas comprendre ces choses! Nous les comprendrons bien une fois; mais ce ne sera plus temps!...

Notre-Seigneur est là comme victime... aussi, tenez! une prière bien agréable à Dieu, c'est de demander à la sainte Vierge d'offrir au Père éternel son divin Fils, tout sanglant, tout déchiré pour la conversion des pécheurs : c'est la meilleure prière que l'on puisse faire, puisque enfin toutes les prières se font au nom et par les mérites de Jésus-Christ... Mes enfants écoutez bien ça : toutes les fois que j'ai obtenu une grâce, je l'ai demandée de cette manière; cela n'a jamais manqué. Quand vous faites la sainte communion, il faut toujours avoir une intention, el dire, sur le point de recevoir le corps de Notre-Seigneur : « O mon bon Père qui êtes dans les cieux, je vous offre en ce moment votre cher Fils, tel qu'on l'a pris, qu'on l'a descendu de la croix, qu'on l'a déposé entre les bras de la très sainte Vierge, et qu'elle vous l'a offert en sacrifice pour nous. Je vous offre son très-saint corps, et par la bouche de sa sainte Mère, je vous demande la rémission de mes péchés, afin de faire une bonne communion, pour obtenir telle ou telle grâce: la foi, la charité, l'humilité... »

Il faut encore remercier Dieu de toutes ces indulgences qui nous purifient de nos péchés... Mais on n'y fait pas attention. On marche sur les indulgences, on pourrait dire, comme après la moisson on marche sur les gerbes de blé. Voyez: voilà sept ans et sept quarantaines en entendant le catéchisme, trois cents jours en récitant les litanies de la sainte Vierge, le __Salve Regina__, l'__Angelus__. Enfin, le bon Dieu nous multiplie ses grâces: aussi, que nous serons fâchés, à la fin de notre vie, de n'en avoir pas profité!

Lorsque nous sommes devant le Saint-Sacrement, au lieu de regarder autour de nous, fermons nos yeux et ouvrons notre cour; le bon Dieu ouvrira le sien. Nous irons à lui, il viendra à nous, l'un pour demander et l'autre pour recevoir: ce sera comme un souffle de l'un à l'autre. Que de douceur ne trouvons-nous pas à nous oublier pour chercher Dieu!

C'est comme dans les premiers temps que j'étais à Ars... Écoutez bien ça, mes enfants: Il y avait un homme qui ne passait jamais devant l'église sans y entrer. Le matin quand il allait au travail, le soir quand il en revenait, il laissait à la porte sa pelle et sa pioche, et il restait longtemps en adoration devant le Saint-Sacrement. Oh! j'aimais bien ça!... Je lui ai demandé une fois ce qu'il disait à Notre-Seigneur pendant les longues visites qu'il lui faisait. Savez-vous ce qu'il m'a répondu? « Eh! monsieur le Curé, je ne lui dis rien. Je l'avise et Il m'avise!... » (Ici les larmes interrompaient la voix du saint catéchiste.) Il reprenait: « Que c'est beau, a mes enfants, que c'est beau!!! »

Les saints se perdaient pour ne voir que Dieu, ne travailler que pour lui; ils oubliaient tous les objets créés pour ne trouver que lui: c'est ainsi qu'on arrive au Ciel... »