×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Esprit du Curé d'Ars, Catéchisme sur la parole de Dieu

Catéchisme sur la parole de Dieu

VII. Catéchisme sur la parole de Dieu.

Mes enfants, ce n'est pas peu de chose que la parole de Dieu! Les premiers mots de Notre-Seigneur à ses Apôtres furent ceux-ci: « Allez et instruisez... » pour nous faire voir que l'instruction passe avant tout.

Mes enfants, qu'est-ce qui nous a fait connaître notre religion? Ce sont les instructions que nous avons entendues. Qu'est-ce qui nous donne l'horreur du péché... nous fait apercevoir la beauté de la vertu... nous inspire le désir du ciel? Les instructions. Qu'est-ce qui fait connaître aux pères et aux mères les devoirs qu'ils ont à remplir envers leurs enfants, aux enfants les devoirs qu'ils ont à remplir envers leurs parents? Les instructions.

Mes enfants, pourquoi est-on si aveugle et si ignorant? Parce qu'on ne fait point de cas de la parole de Dieu. Il y en a qui ne disent pas même un Pater et un Ave pour demander au bon Dieu la grâce de la bien entendre et d'en bien profiter.

Je crois, mes enfants, qu'une personne, qui n'entend pas la parole de Dieu comme il faut, ne se sauvera pas; elle ne saura pas ce qu'il faut faire pour cela. Mais avec une personne instruite, il y a toujours de la ressource. Elle a beau s'égarer dans toutes sortes de voies mauvaises, on peut toujours espérer qu'elle reviendra au bon Dieu tôt ou tard, quand ce ne serait qu'à l'heure de la mort. Au lieu qu'une personne qui n'est pas instruite est là somme une personne languissante, comme un malade à l'agonie qui n'a plus sa connaissance; elle ne connait ni la grandeur du péché, ni la beauté de son âme, ni le prix de la vertu; elle se traîne de péché en péché comme une guenille qu'on traîne dans la boue.

Voyez, mes enfants, l'estime que Notre-Seigneur fait de la parole de Dieu; à cette femme qui crie: « Bienheureuses sont les mamelles qui vous ont nourri et les entrailles qui vous ont porté! » Il répond: « Combien plus heureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la a mettent en pratique! »

Notre-Seigneur, qui est la vérité même, ne fait pas moins de cas de sa parole que de son corps. Je ne sais pas si c'est plus mal fait d'avoir des distractions pendant la messe que pendant les instructions; je ne vois point de différence. Pendant la messe, on laisse perdre les mérites de la mort et passion de Notre-Seigneur, et pendant l'instruction, on laisse perdre sa parole qui est lui-même. Saint Augustin dit que c'est aussi mal fait que de prendre le calice après la consécration et de le répandre sous les pieds.

Mes enfants, on se fera un scrupule de manquer la sainte messe, parce qu'en la manquant par sa faute on commet un gros péché; mais on ne se fait pas scrupule de manquer une instruction. On ne pense pas que l'on puisse offenser Dieu gravement de cette manière. Au jour du jugement, quand vous serez là tous à côté de moi, que le bon Dieu vous dira: « Rends-moi compte des instructions et des catéchismes que tu as entendus et de ceux que tu aurais pu entendre!... » vous penserez bien autrement.

Mes enfants, on sort pendant les instructions, on s'amuse à rire, on n'écoute pas, on se croit trop savant pour venir au catéchisme... croyez-vous, mes enfants, que ça passera comme ça? Oh! non, bien sûr! Le bon Dieu rangera bien les choses autrement.

Tenez, comme c'est triste? On verra des pères et des mères rester dehors pendant les instructions; ils sont obligés cependant d'instruire leurs enfants, mais que voulez-vous qu'ils leur apprennent? Ils ne sont pas instruits eux-mêmes. Tout ça court en enfer... C'est dommage!

Mes enfants, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas de moment où l'on ait plus envie de dormir que pendant les instructions... Vous me direz: « J'ai trop sommeil »... Si je prenais un violon, personne ne songerait à dormir; tout bougerait, tout serait en alerte...

Mes enfants, on écoute encore un prêtre qui convient, mais si c'est un prêtre qui ne convient pas, on le tourne en ridicule... Il ne faut pas agir si humainement. Ce n'est pas le cadavre qu'il faut regarder. Quel que soit le prêtre, c'est toujours l'instrument dont le bon Dieu se sert pour distribuer sa sainte parole. Vous faites passer de la liqueur par un entonnoir : qu'il soit d'or ou de cuivre, si la liqueur est bonne, elle est toujours bonne.

Il y en a qui s'en vont répétant sur tous les tons : « Les prêtres disent bien ce qu'ils veulent. » Non, mes enfants, les prêtres ne disent pas ce qu'ils veulent; ils disent ce qu'il y a dans l'Evangile... Les prêtres qui sont venus avant nous ont dit ce que nous disons; ceux qui viendront après nous diront la même chose. Si nous disions des choses qui ne sont pas, Mgr l'évêque nous aurait bientôt défendu de prêcher. Nous ne disons que ce que Notre-Seigneur a enseigné.

Mes enfants, je vais vous citer un exemple qui fait voir ce que c'est que de ne pas croire ce que les prêtres disent. Il y avait deux soldats qui passaient dans un endroit où l'on faisait une mission. L'un des soldats proposa à son camarade d'aller au sermon; ils y allèrent. Le missionnaire prêchait sur l'enfer. « Crois-tu tout ce que dit ce curé? demanda le moins mauvais des deux. – Oh! non, reprit l'autre, je crois que c'est des bêtises pour faire peur au monde. — Eh bien! moi, je le crois; et, pour le prouver que je le crois, je quitte l'état militaire, j'entre dans un couvent. — Vas où tu voudras! moi je continue a ma route. » Voilà qu'en continuant sa route, il tombe malade et meurt. L'autre qui était au couvent apprend sa mort et il se met en prière, pour que Dieu lui fasse connaitre dans quel état son compagnon était mort. Un jour, comme il priait, ce compagnon lui apparaît; il le reconnait et lui demande: « Où es-tu? — En enfer, je suis damné! Malheureux! crois-tu, à présent, ce que le missionnaire a dit? — Oui, je le crois. Les missionnaires n'ont qu'un tort: c'est de ne pas dire la centième partie des peines que l'on souffre ici. »

Mes enfants, je pense souvent que le plus grand nombre des chrétiens, qui se damnent, se damnent faute d'instruction... On entend mal la religion. Tenez, voici, par exemple, une personne qui devra aller à sa journée. Cette personne a la pensée de faire de grandes pénitences, de passer la moitié de la nuit en prières; si elle est instruite, elle se dira: « Non, il ne faut pas faire cela, parce que je ne pourrai pas remplir mon devoir demain. J'aurai sommeil, et la moindre chose m'impatientera; je serai ennuyée toute la journée, je ne pourrai rien faire, je ne ferai pas la moitié tant d'ouvrage que si j'avais reposé la nuit; il ne faut pas faire ça... » Tenez, encore, mes enfants, un domestique aura la pensée de jeûner, mais il faut qu'il passe toute la journée à bêcher ou à labourer la terre. Si ce domestique est instruit, il dira: « Cependant, si je fais ça, je ne pourrai pas contenter mes maîtres. » Eh bien! que fera-t-il? Il déjeunera et il se mortifiera d'une autre façon. Voilà ce qu'il faut faire: il faut toujours se comporter de la manière qui doit rendre le plus de gloire au bon Dieu.

Une personne en sait une autre dans la misère, et elle prendra à ses parents pour soulager cette misère. Certainement elle ferait bien mieux de demander que de prendre. Si ces parents refusent de lui donner, elle priera Dieu d'inspirer à une personne riche de faire l'aumône à sa place.

Une personne instruite a toujours deux guides qui marchent devant elle: le conseil et l'obéissance.


Catéchisme sur la parole de Dieu

**VII. Catéchisme sur la parole de Dieu. **

Mes enfants, ce n'est pas peu de chose que la parole de Dieu! Les premiers mots de Notre-Seigneur à ses Apôtres furent ceux-ci: « Allez et instruisez... » pour nous faire voir que l'instruction passe avant tout.

Mes enfants, qu'est-ce qui nous a fait connaître notre religion? Ce sont les instructions que nous avons entendues. Qu'est-ce qui nous donne l'horreur du péché... nous fait apercevoir la beauté de la vertu... nous inspire le désir du ciel? Les instructions. Qu'est-ce qui fait connaître aux pères et aux mères les devoirs qu'ils ont à remplir envers leurs enfants, aux enfants les devoirs qu'ils ont à remplir envers leurs parents? Les instructions.

Mes enfants, pourquoi est-on si aveugle et si ignorant? Parce qu'on ne fait point de cas de la parole de Dieu. Il y en a qui ne disent pas même un Pater et un Ave pour demander au bon Dieu la grâce de la bien entendre et d'en bien profiter.

Je crois, mes enfants, qu'une personne, qui n'entend pas la parole de Dieu comme il faut, ne se sauvera pas; elle ne saura pas ce qu'il faut faire pour cela. Mais avec une personne instruite, il y a toujours de la ressource. Elle a beau s'égarer dans toutes sortes de voies mauvaises, on peut toujours espérer qu'elle reviendra au bon Dieu tôt ou tard, quand ce ne serait qu'à l'heure de la mort. Au lieu qu'une personne qui n'est pas instruite est là somme une personne languissante, comme un malade à l'agonie qui n'a plus sa connaissance; elle ne connait ni la grandeur du péché, ni la beauté de son âme, ni le prix de la vertu; elle se traîne de péché en péché comme une guenille qu'on traîne dans la boue.

Voyez, mes enfants, l'estime que Notre-Seigneur fait de la parole de Dieu; à cette femme qui crie: « Bienheureuses sont les mamelles qui vous ont nourri et les entrailles qui vous ont porté! » Il répond: « Combien plus heureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la a mettent en pratique! »

Notre-Seigneur, qui est la vérité même, ne fait pas moins de cas de sa parole que de son corps. Je ne sais pas si c'est plus mal fait d'avoir des distractions pendant la messe que pendant les instructions; je ne vois point de différence. Pendant la messe, on laisse perdre les mérites de la mort et passion de Notre-Seigneur, et pendant l'instruction, on laisse perdre sa parole qui est lui-même. Saint Augustin dit que c'est aussi mal fait que de prendre le calice après la consécration et de le répandre sous les pieds.

Mes enfants, on se fera un scrupule de manquer la sainte messe, parce qu'en la manquant par sa faute on commet un gros péché; mais on ne se fait pas scrupule de manquer une instruction. On ne pense pas que l'on puisse offenser Dieu gravement de cette manière. Au jour du jugement, quand vous serez là tous à côté de moi, que le bon Dieu vous dira: « Rends-moi compte des instructions et des catéchismes que tu as entendus et de ceux que tu aurais pu entendre!... » vous penserez bien autrement.

Mes enfants, on sort pendant les instructions, on s'amuse à rire, on n'écoute pas, on se croit trop savant pour venir au catéchisme... croyez-vous, mes enfants, que ça passera comme ça? Oh! non, bien sûr! Le bon Dieu rangera bien les choses autrement.

Tenez, comme c'est triste? On verra des pères et des mères rester dehors pendant les instructions; ils sont obligés cependant d'instruire leurs enfants, mais que voulez-vous qu'ils leur apprennent? Ils ne sont pas instruits eux-mêmes. Tout ça court en enfer... C'est dommage!

Mes enfants, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas de moment où l'on ait plus envie de dormir que pendant les instructions... Vous me direz: « J'ai trop sommeil »... Si je prenais un violon, personne ne songerait à dormir; tout bougerait, tout serait en alerte...

Mes enfants, on écoute encore un prêtre qui convient, mais si c'est un prêtre qui ne convient pas, on le tourne en ridicule... Il ne faut pas agir si humainement. Ce n'est pas le __cadavre__ qu'il faut regarder. Quel que soit le prêtre, c'est toujours l'instrument dont le bon Dieu se sert pour distribuer sa sainte parole. Vous faites passer de la liqueur par un entonnoir : qu'il soit d'or ou de cuivre, si la liqueur est bonne, elle est toujours bonne.

Il y en a qui s'en vont répétant sur tous les tons : « Les prêtres disent bien ce qu'ils veulent. » Non, mes enfants, les prêtres ne disent pas ce qu'ils veulent; ils disent ce qu'il y a dans l'Evangile... Les prêtres qui sont venus avant nous ont dit ce que nous disons; ceux qui viendront après nous diront la même chose. Si nous disions des choses qui ne sont pas, Mgr l'évêque nous aurait bientôt défendu de prêcher. Nous ne disons que ce que Notre-Seigneur a enseigné.

Mes enfants, je vais vous citer un exemple qui fait voir ce que c'est que de ne pas croire ce que les prêtres disent. Il y avait deux soldats qui passaient dans un endroit où l'on faisait une mission. L'un des soldats proposa à son camarade d'aller au sermon; ils y allèrent. Le missionnaire prêchait sur l'enfer. « Crois-tu tout ce que dit ce curé? demanda le moins mauvais des deux. – Oh! non, reprit l'autre, je crois que __c'est des bêtises__ pour faire peur au monde. — Eh bien! moi, je le crois; et, pour le prouver que je le crois, je quitte l'état militaire, j'entre dans un couvent. — Vas où tu voudras! moi je continue a ma route. » Voilà qu'en continuant sa route, il tombe malade et meurt. L'autre qui était au couvent apprend sa mort et il se met en prière, pour que Dieu lui fasse connaitre dans quel état son compagnon était mort. Un jour, comme il priait, ce compagnon lui apparaît; il le reconnait et lui demande: « Où es-tu? — En enfer, je suis damné! Malheureux! crois-tu, à présent, ce que le missionnaire a dit? — Oui, je le crois. Les missionnaires n'ont qu'un tort: c'est de ne pas dire la centième partie des peines que l'on souffre ici. »

Mes enfants, je pense souvent que le plus grand nombre des chrétiens, qui se damnent, se damnent faute d'instruction... On entend mal la religion. Tenez, voici, par exemple, une personne qui devra aller à sa journée. Cette personne a la pensée de faire de grandes pénitences, de passer la moitié de la nuit en prières; si elle est instruite, elle se dira: « Non, il ne faut pas faire cela, parce que je ne pourrai pas remplir mon devoir demain. J'aurai sommeil, et la moindre chose m'impatientera; je serai ennuyée toute la journée, je ne pourrai rien faire, je ne ferai pas la moitié tant d'ouvrage que si j'avais reposé la nuit; il ne faut pas faire ça... » Tenez, encore, mes enfants, un domestique aura la pensée de jeûner, mais il faut qu'il passe toute la journée à bêcher ou à labourer la terre. Si ce domestique est instruit, il dira: « Cependant, si je fais ça, je ne pourrai pas contenter mes maîtres. » Eh bien! que fera-t-il? Il déjeunera et il se mortifiera d'une autre façon. Voilà ce qu'il faut faire: il faut toujours se comporter de la manière qui doit rendre le plus de gloire au bon Dieu.

Une personne en sait une autre dans la misère, et elle prendra à ses parents pour soulager cette misère. Certainement elle ferait bien mieux de demander que de prendre. Si ces parents refusent de lui donner, elle priera Dieu d'inspirer à une personne riche de faire l'aumône à sa place.

Une personne instruite a toujours deux guides qui marchent devant elle: le conseil et l'obéissance.