Catéchisme sur la communion fréquente
XIII. Catéchisme sur la communion fréquente.
Mes enfants, tous les êtres de la création ont besoin de se nourrir pour vivre : c'est pour cela que le bon Dieu a fait croître les arbres et les plantes : c'est une table bien servie où tous les animaux viennent prendre chacun la nourriture qui lui convient. Mais il faut que l'âme aussi se nourrisse. Où est donc sa nourriture? Mes enfants, lorsque Dieu voulut donner une nourriture à notre âme pour la soutenir dans le pèlerinage de la vie, il promena ses regards sur la création et ne trouva rien qui fût digne d'elle. Alors il se replia sur lui-même et résolut de se donner... O mon âme! que tu es grande, puisqu'il n'y a que Dieu qui puisse te contenter!... La nourriture de l'âme, c'est le corps et le sang d'un Dieu! O belle nourriture! L'âme ne peut se nourrir que de Dieu! il n'y a que Dieu qui lui suffise! Il n'y a que Dieu qui puisse la remplir! Il n'y a que Dieu qui puisse rassasier sa faim! Il lui faut absolument son Dieu!... Qu'heureuses sont les âmes pures qui ont le bonheur de s'unir à Notre-Seigneur par la communion! Dans le ciel, elles brilleront comme de beaux diamants, parce que Dieu se verra en elles. Il y a dans toutes les maisons un endroit où l'on conserve les provisions de la famille: c'est l'office. L'église est la maison des âmes : c'est notre maison à nous, qui sommes chrétiens. Eh bien! dans cette maison, il y a un office. Voyez-vous le tabernacle? si l'on demandait aux âmes des chrétiens : Qu'est-ce que cela? vos âmes répondraient: « C'est l'office... »
Il n'y a rien de si grand, mes enfants, que l'Eucharistie! Mettez toutes les bonnes oeuvres du monde contre une communion bien faite : ce sera comme un grain de poussière devant une montagne. Faites une prière quand vous aurez le bon Dieu dans votre coeur; le bon Dieu ne pourra rien vous refuser si vous lui offrez son Fils et les mérites de sa sainte mort et passion.
Mes enfants, si on comprenait le prix de la sainte communion, on éviterait les moindres fautes pour avoir le bonheur de la faire plus souvent. On conserverait son âme toujours pure aux yeux de Dieu. Tenez, mes enfants, je suppose que vous vous soyez confessés aujourd'hui, vous veillerez sur vous-mêmes; vous serez contents dans la pensée que demain vous aurez le bonheur de recevoir le bon Dieu dans votre coeur... Demain vous ne pourrez pas non plus offenser le bon Dieu; votre âme sera tout embaumée du sang précieux de Notre-Seigneur... O belle vie!! !
O mes enfants, qu'une âme qui aura reçu souvent et dignement le bon Dieu sera belle dans l'éternité! Le corps de Notre-Seigneur brillera à travers notre corps, son sang adorable à travers notre sang; notre âme sera unie à l'âme de Notre-Seigneur pendant toute l'éternité... C'est là qu'elle jouira d'un bonheur pur et parfait!... Mes enfants, quand l'âme d'un chrétien qui a reçu Notre-Seigneur entre en paradis, elle augmente la joie du ciel. Les anges et la Reine des anges viennent au-devant d'elle, parce qu'ils reconnaissent le Fils de Dieu dans cette âme. C'est alors que cette âme se dédommage des peines et des sacrifices qu'elle aura endurés pendant sa vie.
Mes enfants, on sait quand une âme a reçu dignement le sacrement de l'Eucharistie. Elle est tellement noyée dans l'amour, pénétrée et changée, qu'on ne la reconnaît plus dans ses actions, dans ses paroles... Elle est humble, elle est douce, elle est mortifiée, charitable et modeste, elle s'accorde avec tout le monde. C'est une âme capable des plus grands sacrifices; enfin, elle n'est plus reconnaissable.
Allez donc à la communion, mes enfants, allez à Jésus avec amour et confiance! Allez vivre de lui, afin de vivre pour lui! Ne dites pas que vous avez trop à faire. Le divin Sauveur n'at-il pas dit: « Venez à moi, vous qui travaillez et qui n'en pouvez plus; venez à moi et je vous soulagerai. » Pourriez-vous résister à une invitation si pleine de tendresse et d'amitié? – Ne dites pas que vous n'en êtes pas dignes. C'est vrai, vous n'en êtes pas dignes, mais vous en avez besoin. Si Notre-Seigneur avait eu en vue notre dignité, il n'aurait jamais institué son beau sacrement d'amour; car personne au monde n'en est digne, ni les saints, ni les anges, ni les archanges, ni la sainte Vierge... mais il a eu en vue nos besoins, et nous en avons tous besoin. – Ne dites pas que vous êtes pécheurs, que vous avez trop de misères et que c'est pour cela que vous n'osez pas en approcher. J'aimerais autant vous entendre dire, que vous êtes trop malades, et que c'est pour cela que vous ne voulez point faire de remède, que vous ne voulez pas appeler le médecin...
Toutes les prières de la messe sont une préparation à la communion; et toute la vie d'un chrétien doit être une préparation à cette grande action.
Nous devons travailler à mériter de recevoir Notre-Seigneur tous les jours. Combien nous devrions être humiliés, lorsque nous voyons les autres aller à la sainte table, et nous rester immobiles à notre place! Qu'un ange gardien qui conduit une belle âme à la sainte table est heureux! Dans la primitive Église, on communiait tous les jours. Lorsque les chrétiens se sont refroidis, on a substitué le pain bénit au corps de Notre-Seigneur; c'est tout à la fois une consolation et une humiliation... c'est du pain bénit à la vérité, mais ce n'est pas le corps et le sang de Notre-Seigneur!
Il y en a qui font tous les jours la communion spirituelle avec du pain bénit. Si nous sommes privés de la communion sacramentelle, remplaçons-la, autant qu'il se peut, par la communion spirituelle que nous pouvons faire à chaque instant; car nous devons toujours être dans un désir brûlant de recevoir le bon Dieu.
La communion fait à l'âme comme un coup de soufflet à un feu qui commence à s'éteindre, mais où il y a encore beaucoup de braise : on souffle, et le foyer se rallume. Après la réception des sacrements, lorsque nous sentons l'amour de Dieu se ralentir, vite la communion spirituelle!... Lorsque nous ne pouvons venir à l'église, tournons-nous du côté du tabernacle. Le bon Dieu n'a pas de mur qui l'arrête. Disons cinq Pater et cinq Ave pour faire la communion spirituelle... Nous ne pouvons recevoir le bon Dieu qu'une fois le jour; une âme embrasée d'amour supplée à cela par le désir de le recevoir à chaque instant.
O homme, que tu es grand!... nourri et abreuvé du corps et du sang d'un Dieu! Oh! quel douce vie que celle vie d'union avec le bon Dieu! C'est le paradis sur la terre: il n'y a plus de peines, plus de croix! Lorsque vous avez le bonheur d'avoir reçu le bon Dieu, vous sentez pendant quelque temps une jouissance, un baume dans votre coeur!... Les âmes pures sont toujours comme cela; aussi cette union fait leur force et leur bonheur.
Mes enfants, les personnes qui reçoivent la sainte communion au moment de la mort sont bien heureuses! Au jugement particulier, qui se fait tout de suite après la mort, Dieu le Père voit son fils en elles; il ne peut pas les condamner à l'enfer. Oh! non... Voyez, mes enfants, comme il est avantageux de recevoir les derniers sacrements!