Catéchisme sur la communion
XII. Catéchisme sur la communion.
Notre-Seigneur a dit: « Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous l'accordera. » Jamais nous n'aurions pensé à demander à Dieu son propre Fils. Mais ce que l'homme n'aurait pu imaginer, Dieu l'a fait. Ce que l'homme ne peut pas dire ni concevoir, et qu'il n'eût jamais osé désirer, Dieu, dans son amour, l'a dit, l'a conçu et l'a exécuté. Eussions-nous jamais osé dire à Dieu de faire mourir son Fils pour nous, de nous donner sa chair à manger et son sang à boire? Si tout cela n'était pas vrai, l'homme aurait donc pu imaginer des choses que Dieu ne peut pas faire; il serait allé plus loin que Dieu dans les inventions de l'amour?... Ce n'est pas possible.
Sans la divine Eucharistie, il n'y aurait point de bonheur en ce monde, la vie ne serait pas supportable. Quand nous recevons la sainte communion, nous recevons notre joie et notre bonheur. Le bon Dieu voulant se donner à nous dans le sacrement de son amour, nous a donné un désir vaste et grand que LUI SEUL peut satisfaire... A côté de ce beau Sacrement, nous sommes comme une personne qui meurt de soif à côté d'une rivière; elle n'aurait cependant qu'à courber la tête !... comme une personne qui reste pauvre à côté d'un trésor; elle n'aurait qu'à tendre la main!
Celui qui communie se perd en Dieu comme une goutte d'eau dans l'Océan. On ne peut plus les séparer. Il y a de quoi, si l'on y pensait, se perdre pour l'éternité dans cet abîme d'amour!...
Au jour du jugement, on verra briller la chair de Notre-Seigneur, à travers le corps glorifié de ceux qui l'auront reçu dignement sur la terre, comme on voit briller de l'or dans du cuivre ou de l'argent dans du plomb.
Quand nous venons de communier, si quelqu'un nous disait: « Qu'emportez-vous dans votre maison? » Nous pourrions répondre: « J'emporte le ciel. » Un saint disait que nous étions des Porte-Dieu. C'est bien vrai, mais nous n'avons pas assez de foi. Nous ne comprenons pas notre dignité. En sortant de la table sainte, nous sommes aussi heureux que les mages, s'ils avaient pu emporter l'Enfant Jésus.
Prenez un vase plein de liqueur et bouchez-le bien, vous conserverez la liqueur tant que vous voudrez. De même, si vous gardiez bien Notre-Seigneur dans le recueillement, après la communion, vous sentiriez longtemps ce feu dévorant, qui inspirerait à votre coeur un penchant pour le bien et une répugnance pour le mal.
Quand nous avons le bon Dieu dans notre coeur, il doit être bien brûlant. Le coeur des disciples d'Emmaüs brûlait rien qu'à l'entendre.
Je n'aime pas, quand on vient de la sainte table, qu'on se mette tout de suite à lire. Oh! non; à quoi bon la parole des hommes, quand c'est Dieu qui parle?... Il faut faire comme quelqu'un qui est bien curieux et qui écoute aux portes. Il faut écouter tout ce que le bon Dieu dit à la porte de notre coeur.
Quand vous avez reçu Notre-Seigneur, vous sentez votre âme purifiée, qui se baigne dans l'amour de Dieu.
Quand on fait la sainte communion, on sent quelque chose d'extraordinaire, un bien-être qui parcourt tout le corps et se répand jusqu'aux extrémités. Qu'est-ce que ce bien-être? C'est Notre-Seigneur qui se communique à toutes les parties de notre corps et les fait tressaillir. Nous sommes obligés de dire, comme saint Jean: « C'EST LE SEIGNEUR! » Ceux qui ne sentent tout à fait rien sont bien à plaindre!